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Carlo Sforza
Carlo Sforza | |||||
Homme politique, diplomate | |||||
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Dates | 1872 - 1952 | ||||
Tendance | Libéral classique | ||||
Nationalité | Italie | ||||
Articles internes | Autres articles sur Carlo Sforza | ||||
Citation | « Le fascisme est totalitarisme et ne saurait être rien d’autre. Son éclectisme lui permet de tout admettre, excepté une chose : la discussion. La discussion le tuerait à l’instant. » | ||||
Interwikis sur Carlo Sforza | |||||
Carlo Sforza, comte Sforza, né le 24 janvier 1872 et mort le 4 septembre 1952, est un diplomate et homme politique italien, figure majeure de l'antifascisme libéral.
Présentation
Il nait à Montignoso dans la famille illustre des Sforza de Milan.
Il étudie le droit à l'université de Pise puis entre dans la diplomatie italienne en 1896. Il est envoyé au Caire, à Madrid, à Paris ou Londres. Il est également à deux reprises chef de cabinet du ministre des Affaires étrangères, le comte Francesco Guicciardini en 1906 et Antonino Paternò-Castello di San Giuliano en 1910. De 1911 à 1919, il est ministre plénipotentiaire en Chine, auprès du roi de Serbie et à Constantinople.
A l'issue de la première guerre mondiale, il entre en politique et devient sous-secrétaire d'État aux affaires étrangères dans le gouvernement de Francesco Nitti] et sénateur, libéral et républicain. Le 15 juin 1920, il est nommé ministre des Affaires étrangères du cinquième gouvernement de Giovanni Giolitti. En particulier, il signe le traité de Rapallo, malgré les fortes réticences de la droite conservatrice italienne pour rendre le port de Fiume à la Yougoslavie.
Après la chute du gouvernement Giolitti, il devient ambassadeur en France en 1922 mais démissionne de toutes activités publiques au lendemain de la marche sur Rome, en raison de son opposition au fascisme et à Benito Mussolini[1],[2].
Au Sénat italien où il continue à siéger, il mène l'opposition aux fascistes aux côtés de Luigi Einaudi. Il figure ainsi parmi les signataires du Manifeste de l'Union nationale des forces libérales et démocratiques de Giovanni Amendola, avec Carlo Rosselli ou Luigi Einaudi. Le 3 janvier 1925 il fut un des trois seuls sénateurs à dénoncer à l'Assemblée les responsabilités de Mussolini dans l'assassinat de Giacomo Matteotti.
En 1927, après avoir été menacé et agressé, il est contraint à l'exil comme nombre de représentants de l'intelligentsia libérale (Francesco Nitti, Piero Gobetti ou Gaetano Salvemini par exemple). De son exil français (jusqu'en juin 1940) puis britannique et enfin américain, il continue son combat antifasciste, entre autres par de nombreuses publications (Dictateurs et dictatures de l'après-guerre, Les Bâtisseurs de l'Europe moderne, etc.). Il s'oppose aux accords du Latran avec l'Église catholique et demande le renforcement de l'embargo décidé par la Société des Nations (SDN) contre l'Italie à la suite de l'invasion de l'Éthiopie.
En 1940, quand les nazis envahissent la France, il émigre vers le Royaume-Uni puis aux États-Unis. Le 17 août 1942, au Congrès italo-américain de Montevideo, il est acclamé comme le « chef spirituel des Italiens antifascistes ».
Il revient en Italie après l'armistice de septembre 1943. Il passe par Londres, où il s'oppose fortement à Winston Churchill qui souhaite le maintien de la monarchie alors que Sforza est républicain. Ce conflit le dessert et il n'est que ministre sans portefeuille du gouvernement dirigé par Ivanoe Bonomi. En 1944-1945, il est haut commissaire pour les sanctions contre le fascisme[3]. En 1946, il rejoint le parti républicain italien. Il siège également à la Consulta Nazionale, puis à l'Assemblée constituante et enfin comme sénateur.
De 1947 à 1951, il est ministre des affaires étrangères du gouvernement d'Alcide de Gasperi. Il y imprègne sa marque par la volonté d'ancrer l'Italie dans le bloc occidental : acceptation du plan Marshall en 1948, adhésion au conseil de l'Europe et à l'OTAN comme membre fondateur (1949) ainsi qu'à l'alliance Atlantique. Il se montre également un partisan convaincu de l'intégration européenne, signant le Plan Schuman le 18 avril 1951, ce qui fait de l'Italie un membre fondateur de la CECA.
Doté de la stature morale de l'antifascisme qui a toujours été le sien, il est le candidat officiel du gouvernement à l'élection pour la présidence de la République italienne. Cependant, à cause de l'opposition des démocrates-chrétiens, c'est un autre libéral, Luigi Einaudi, qui est élu.
Il meurt à Rome en 1952.
Citations
- « Le fascisme est totalitarisme et ne saurait être rien d’autre. Son éclectisme lui permet de tout admettre, excepté une chose : la discussion. La discussion le tuerait à l’instant. »
- « Il a été à la mode ces dernières années, un peu partout en Europe, de médire de la démocratie comme d’une forme de gouvernement des plus médiocres, tandis que la dictature serait, elle, le régime où les meilleurs auraient leur chance, à l’abri de l’aveugle sort des urnes. C’est le contraire dont l’expérience a fourni la preuve: la dictature a montré très souvent n’être que la voix d’une foule ivre et de ses lois – les lois de la foule ivre, à la Lynch. Tous les dictateurs se sont montrés des démagogues, surpassés seulement par des aspirants-dictateurs, à la Hitler. Jamais un Premier ministre de l’Europe libérale n’a déversé sur des foules des tirades aussi démagogiques que celles dont deux ou trois dictateurs au pouvoir se sont faits les spécialistes. »
Notes et références
Œuvres publiées en français
- 1928, L'Énigme chinoise, Paris, Payot
- 1931,
- a. Dictateurs et dictatures de l'après-guerre, Paris, Gallimard
- b. Les Bâtisseurs de l'Europe moderne, Paris, Gallimard
- 1937, Synthèse de l'Europe, Paris, Gallimard
- 1938, Pachitch et l'union des Yougoslaves, Paris, Gallimard
- 1944,
- a. Illusions et réalités de l'Europe, Neuchâtel, Ides et calendes
- b. Les Italiens tels qu'ils sont, Montréal, L'Arbre
- 1945, Demain, il faudra faire grand, Montréal, L'Arbre
- 1946, L'Italie telle que je l'ai vue, 1914-1944, Paris, Grasset
- 1947, Les Pages immortelles de Machiavel choisies et commentées par le comte Sforza, Paris, Correa
- 1948, L'Italie contemporaine : ses origines intellectuelles et morales, Paris, Correa
Bibliographie
- 1975, L. Zeno, Ritratto di Carlo Sforza, Le Monnier: Firenze
- 1987, G. Giordano, Carlo Sforza: la diplomazia 1896-1921, Angeli: Milano
- 1998, Bruna Bagnato, « Le cas du ministère des Affaires étrangères italien après a Deuxième Guerre mondiale » in Élisabeth du Réau (dir.), Europe des élites? Europe des peuples?: la construction de l'espace européen, 1945-1960, Presses Sorbonne Nouvelle, 345 pages, ISBN 287854160X
Voir aussi
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