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Alberto Struzzi

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Alberto Struzzi (Parme, milieu du XVIe siècle - Madrid,1638) est un administrateur et théoricien politique espagnol d'origine italienne.

Biographie

Originaire d'une famille noble parmesane, il suit Alexandre Farnèse nommé gouverneur en Flandres par Philippe II d'Espagne et devient un de ses proches conseillers. A la mort du prince, en 1592, il passe au service de ses successeurs les archiducs Albert et Isabelle de Habsbourg. Ceux-ci l'envoient, en 1614, à Madrid pour représenter leurs intérêts et ceux des Pays Bas espagnols, il se présente comme "gentilhombre de la Casa de la Seriníssima Infanta Doña Ysabel". Dans la tradition des arbitristas qui soumettent leurs propositions à l'arbitraire du pouvoir, il adresse une demi douzaine de mémoires au gouvernement dominé par la figure du duc-comte de Olivares, le premier ministre du roi Philippe IV. Ses écrits portent sur l'art militaire, les taxes, la monnaie, la banque, la charité, la dette publique et le commerce.

En 1614, il fait réaliser et offre au jeune infant Philippe, âgé de neuf ans, le premier jeu de soldat de plomb dont l'existence soit attestée (avec plusieurs régiments, des charrettes d'intendance, des lacs, des forêts et un château à assiéger), l'importance de cette réplique de l'Armée de Flandres est telle qu'il fait publier à Bruxelles un livret en Latin et en Espagnol la décrivant au public, Imago militiae auspiciis Ambrosii Spinolae, belgicarum copiarum ductoris.

Ses idées

En Espagne, la vie intellectuelle de la première moitié du XVIIe siècle est marquée par les débats sur le déclin économique du royaume. L'école des économistes espagnols mercantilistes (aussi connue sous le nom de bullionistes) voit comme cause primordiale de ce déclin la sortie du numéraire importé chaque année depuis les colonies américaines de la couronne. La relative rareté de la monnaie serait à l'origine de la faiblesse de l'Etat et de l'économie du pays.

En 1624, pour résoudre le problème de la fuite du numéraire, le gouvernement espagnol interdit la sortie des métaux précieux sous peine de mort (loi du 24 octobre). Dans le contexte des discussions autour de cette législation, Alberto Struzzi soumet au conseil puis fait publier en novembre de la même année son Dialogue sur le commerce de ces Etats de Castille (Diálogo sobre el comercio destos reynos de Castilla) où il s'oppose vigoureusement aux raisonnements ayant amené au passage de cette législation qui va à l'encontre des intérêts mercantiles flamands qu'il représente à Madrid.

Son argumentation commence par l'observation qu'aucun pays ne peut prospérer en se passant totalement des articles importés de l'étranger. Il en déduit un "droit naturel des gens" qui permet la libre circulation des marchandises à travers toutes les frontières.

Il complète ses observations initiales en notant, comme Sancho de Moncada avant lui, que toute tentative de prohibition des importations est voué à l'échec et que l'accumulation de numéraire dans les frontières d'un pays n'est pas un bien en soi. Il remarque en particulier que les expéditions de métaux précieux américains vers la métropole se fait en échange de produits manufacturés dont un bon nombre sont importés, il en déduit que la fin des exportations de numéraires hors d'Espagne aurait comme conséquence immédiate l'écroulement des arrivées de métaux depuis les Amérique.

Struzzi fait néanmoins remarquer qu'il y a un moyen d'exclure naturellement les importations étrangères d'Espagne: la fabrication sur place des produits importés. Pour stimuler la production, il recommande aux riches régnicoles d'investir dans l'industrie plutôt que dans l'immobilier ou la dette publique. Il ne se prononce, par ailleurs, pas pour l'abolition complète des droits de douanes, mais il condamne leur usage à des fins protectionnistes. Il souligne en revanche l'importance de la limitation des charges fiscales qui pèsent sur l'économie espagnole pour augmenter sa compétitivité face aux produits étrangers. Il se prononce aussi contre l'alphabétisation du "commun peuple" car cela entrainerait une augmentation des salaires préjudiciable à la compétitivité de l'économie espagnole.

L'historien espagnol Miguel Angel Echevarría Bacigalupe, qualifie la pensée de Struzzi de "quasi-système" soulignant en particulier qu'il adopte de thèses monétaristes avant l'heure en considérant explicitement l'or et l'argent comme des marchandises. Le libéralisme de Struzzi dépasse le strict domaine du commerce international puisqu'il se prononce aussi en faveur de la liberté d'entreprendre en Espagne même en condamnant le système corporatiste en place à l'époque.

Malgré l'attention que le souverain et les Córtes lui accordent en son temps, Struzzi est rapidement oublié et n'est pas mentionné par les écrivains libéraux espagnols des périodes ultérieures comme Diego Jose Dormer

Bibliographie

  • Echevarría Bacigalupe, Miguel Angel (1995). Alberto Struzzi. Un precursor barroco del capitalismo liberal. Louvain, Presses Universitaires de Louvain.
  • Larraz López, José (1963). La Época del Mercantilismo en Castilla (1500-1700). Madrid.
  • Sidney Smith, Robert (1940). Spanish Antimercantilism of the Seventeenth Century: Alberto Struzzi and Diego Jose Dormer. Journal of Political Economy, 48/3:401-411.
  • Zylberberg, Michel (1996). [Recension du livre Alberto Struzzi. Un precursor barroco del capitalismo liberal]. Annales. Histoire, Sciences Sociales, 51/1:243-244.


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