Vous pouvez contribuer simplement à Wikibéral. Pour cela, demandez un compte à adminwiki@liberaux.org. N'hésitez pas !


Échec entrepreneurial

De Wikiberal
Aller à la navigation Aller à la recherche

L'analyse des échecs entrepreneuriaux peut servir de mécanisme d'apprentissage puissant pour résoudre l'incertitude. Les échecs offrent aux entrepreneurs l'occasion de découvrir des incertitudes qui étaient auparavant imprévisibles. Un échec antérieur peut avoir des effets positifs sur la base de connaissances des entrepreneurs car il les aide à réduire l'incertitude, à accroître la variété et à élargir la recherche de nouvelles opportunités. Selon Henry Mintzberg, la planification stratégique peut être une raison de l'échec entrepreneurial.

L'échec entrepreneurial se réfère à la situation où une entreprise ne parvient pas à atteindre ses objectifs commerciaux ou à maintenir son activité, ce qui peut conduire à sa fermeture. C'est une réalité courante dans le monde des affaires, et de nombreux entrepreneurs font face à des échecs à un moment donné de leur parcours.

Les points clés sur l'échec entrepreneurial

Voici quelques points clés à retenir sur l'échec entrepreneurial :

1. Raisons de l'échec : Les raisons de l'échec entrepreneurial peuvent être multiples. Cela peut inclure une mauvaise gestion financière, des erreurs stratégiques, une mauvaise compréhension du marché, une concurrence intense, des problèmes opérationnels, des difficultés à lever des fonds, un manque de ressources, etc. Chaque entreprise est confrontée à des défis uniques, et l'échec peut être dû à une combinaison de facteurs.

2. Apprentissage et résilience : Bien que l'échec puisse sembler décourageant, il peut également être une occasion d'apprentissage et de croissance. De nombreux entrepreneurs qui ont connu l'échec tirent des leçons précieuses de leurs erreurs. Ils analysent ce qui n'a pas fonctionné, identifient les lacunes et les domaines d'amélioration, et utilisent ces connaissances pour rebondir et réussir dans leurs futures entreprises. L'échec peut être un catalyseur pour développer la résilience, l'adaptabilité et la persévérance.

3. Risques et incertitudes : L'échec fait partie intégrante du processus entrepreneurial. Entreprendre comporte toujours des risques et des incertitudes, et il est impossible d'éliminer complètement la possibilité d'échec. Cependant, certains entrepreneurs voient l'échec comme une étape nécessaire vers le succès. Ils comprennent que prendre des risques calculés et expérimenter de nouvelles idées peut parfois conduire à l'échec, mais aussi à des découvertes et des réalisations significatives.

4. Effets émotionnels : L'échec entrepreneurial peut avoir des effets émotionnels importants sur les entrepreneurs. Il peut provoquer des sentiments de déception, de frustration, de culpabilité et de doute de soi. Les entrepreneurs peuvent se sentir responsables de l'échec de leur entreprise et remettre en question leurs compétences et leur valeur en tant qu'entrepreneurs. Il est essentiel d'avoir un soutien émotionnel et de développer des mécanismes d'adaptation pour faire face à ces émotions et rebondir.

5. Rebondir après l'échec : Beaucoup d'entrepreneurs qui ont connu l'échec utilisent cette expérience comme un tremplin pour se relancer. Ils peuvent appliquer les leçons apprises, ajuster leurs stratégies, acquérir de nouvelles compétences et tenter à nouveau de créer une entreprise prospère. Certains entrepreneurs à succès ont même connu plusieurs échecs avant de réussir. L'important est de persévérer, de s'adapter et de continuer à apprendre de chaque expérience.

En résumé, l'échec entrepreneurial est une réalité inhérente à l'environnement des affaires. Cependant, il peut offrir des opportunités d'apprentissage et de croissance pour les entrepreneurs. Il est essentiel de voir l'échec comme une partie normale du parcours entrepreneurial et de ne pas se laisser décourager par les revers. En tirant des leçons de l'échec, en développant la résilience et en continuant à persévérer, les entrepreneurs ont la possibilité de rebondir, d'innover et de réussir dans leurs entreprises futures. Il est important de ne pas considérer l'échec comme un échec personnel, mais plutôt comme une étape sur la voie de la réussite entrepreneuriale.

L'échec peut être nécessaire à l'apprentissage

L'échec est une condition préalable essentielle à l'apprentissage, car il offre la possibilité de déterminer pourquoi une défaillance s'est produite. Il incite les entrepreneurs à poursuivre une recherche exploratoire de nouvelles opportunités. L'apprentissage entrepreneurial par l'expérimentation devient alors une technique d'apprentissage centrale.

L'échec entrepreneurial peut inciter les entrepreneurs à choisir de nouvelles actions distinctes de celles qu'ils ont déjà entreprises, ce qui intensifie l'exploration de nouvelles opportunités comme stratégie d'adaptation. Selon Robert Baron, ce sont les ressources en capacités cognitives de l'entrepreneur qui vont le faire transformer l'échec en réussite. De la même façon, pour Dean A. Shepherd, ce sont les ressorts psychologiques de l'entrepreneur afin de confronter la peur de l'échec qui conditionnent un bon apprentissage ou non de l'échec. L'auteur assimile l'échec entrepreneurial au deuil d'un proche.

Toutefois, tous les échecs ne prennent pas pour origine la défaillance personnelle de l'entrepreneur. Bien souvent, l'Etat, dans son rôle perturbateur du marché, occasionne des échecs involontaires de la part des entrepreneurs et avec lesquels son apprentissage est réduit à la dimension de la discrétion arbitraire des hommes de l'Etat.

Les échecs entrepreneuriaux intelligents

Cependant, tous les échecs ne sont pas également aptes à faciliter l'apprentissage. Les échecs les plus efficaces pour favoriser l'apprentissage sont appelés des "échecs intelligents", qui sont des échecs qui fournissent une base pour modifier le comportement futur grâce à de nouvelles informations à partir desquelles l'entrepreneur apprend.

Le but de l'échec est par conséquent d'obtenir des informations qui ne seraient pas disponibles sans l'expérience. Les échecs intelligents d'une ampleur modeste, signifient qu'ils ont des résultats suffisamment importants pour attirer l'attention et des résultats négatifs suffisamment petits pour éviter des défaillances. Le résultat de l'action doit être incertain (et non hautement prévisible) afin de fournir de nouvelles informations à partir desquelles l'entrepreneur apprend. Des niveaux d'échec modestes peuvent par conséquent favoriser la volonté de prendre des risques et favoriser l'expérimentation renforçant la résilience.

D'après la discussion ci-dessus, il semble juste de supposer que l'échec alimente l'apprentissage par l'expérimentation c'est-à-dire une technique d'apprentissage qui permet aux entrepreneurs d'augmenter la variété, de réduire l'incertitude et d'élargir la recherche de nouvelles opportunités.

Par conséquent, les routines et les procédures ne sont pas strictement invariantes, mais changeront à la suite de la recherche de nouvelles solutions lorsque les anciennes ne fonctionneront pas. La manière dont les expériences des entrepreneurs se transforment en connaissances est influencée par les expériences antérieures de réussite ou d’échec des entrepreneurs. Survivre à des échecs potentiels permet d'enseigner aux entreprises à la fois des comportements spécifiques à éviter et des leçons plus générales à adopter à propos du développement de leurs capacités.

Informations complémentaires

Bibliographie sur l'échec entrepreneurial

  • 1988, Arnold Cooper, W. C. Dunkelberg, C. Y. Woo, "Survival and failure: A longitudinal study", In: B. Kirchhoff, W.H. Long, W.E. McMullan, K.H. Vesper, W. E. Wetzel, dir., "Frontiers of entrepreneurship research", Wellesley, MA: Babson College Press, pp225–237
  • 1993, L. R. Gaskill, H. E. Van Auken, R. A. Manning, "A Factor Analytic Study of the Perceived Causes of Small Business Failure”, Journal of Small Business Management, vol 31, n°4, pp18-31
  • 1996, M-C Schmitt, "Les défaillances d’entreprises en France", Problèmes économiques, n°2 497, pp13-18
  • 1999,
    • R. G. McGrath, "Falling Forward: Real Options Reasoning and Entrepreneurial Failure", Academy of Management Review, 24(1), pp13-30
    • M. S. Cardon, R. G. McGrath, 1999, "When the going gets tough...Toward a psychology of entrepreneurial failure and re-motivation", In: P. Reynolds, W.D. Bygrave, S. Manigart, C.M. Mason, G.D. Meyer, H.J. Sapienza, & K.G. Shaver, dir., "Frontiers of entrepreneurship research", Wellesley, MA: Babson College Press, pp58–72
  • 2003,
    • R. Amit, S. Thornill, "Learning about failure: bankruptcy, firm age and the resource-based view", Organization Science, vol 15, n°5, pp497-509
    • B. Headd, "Redefining Business Success: Distinguishing between Closure and Failure", Small Business Economics, Vol 21, pp51–61
    • Dean A. Shepherd, "Learning from business failure: Propositions of grief recovery for the self-employed", Academy of Management Review, 28 (2), pp318-328
  • 2005, A. M. Knott, H. E. Posen, "Is failure good?", Strategic Management Journal, Vol 26, n°7, pp617-641
  • 2006, Steven Carter, Wilton Wilton, "Don't blame the entrepreneur, blame governement, the centrality of the government in enterprise development; Lessons from enterprise failure in Zimbabwe", Journal of Enterprising Culture, Vol 14, n°01, March, pp65–84
  • 2007, G. Hoetker, R. Agarwal, "Death hurts, but it isn't fatal: the post exit diffusion of knowledge created by innovative companies", Academy of Management Journal, Vol 50, pp446–467
  • 2008, Dean A. Shepherd, J. G. Covin, Donald Kuratko, "Project failure from corporate entrepreneurship: Managing the grief process", Journal of Business Venturing, 24 (6), pp588-600
  • 2009,
    • Dean A. Shepherd, "Grief recovery from the loss of a family business: A multi- and meso-level theory", Journal of Business Venturing, 24 (1), pp81-97
    • Dean A. Shepherd, J. Wiklund, J. M. Haynie, "Moving forward: Balancing the financial and emotional costs of business failure", Journal of Business Venturing, 24 (2), pp134-158
    • Dean A. Shepherd, M. Cardon, "Negative emotional reactions to project failure and the self-compassion to learn from experience", Journal of Management Studies, 46 (5)
    • Dean A. Shepherd, Donald Kuratko, "The death of an innovative project: How grief recovery enhances learning", Business Horizons, 52 (5), pp451-458
  • 2013, P. Aula, S. Mantere, H. Schildt, "Narrative attributions of entrepreneurial failure", Journal of Business Venturing, Vol 28, pp459–473
  • 2016, R. De Hoe, F. Janssen, "Le capital psychologique permet-il d’apprendre et de rebondir face à un échec entrepreneurial ?", Management International, 20(2), pp18-28
  • 2017, A. Dias, A. A. C. Teixeira, "The anatomy of business failure: a qualitative account of its implications for future business success", European Journal of Management and Business Economics, 26(1), pp2–20
  • 2018,
    • J. Amankwah-Amoah, M. Boso, I. Antwi-Agyei, "The effects of business failure experience on successive entrepreneurial engagements: an evolutionary phase model", Group & Organization Management, 43(4), pp648–682
    • Amina Asli, Noureddine El Manzani, Younès El Manzani, "Les facteurs de l’échec entrepreneurial des PME marocaines : une étude exploratoire", Marché et organisations, Vol 33, n°3, pp105-144
    • M. Baù, P. Sieger, K. Eddleston, F. Chirico, "Fail but try again ? The effects of age, gender, and multiple-owner experience on failed entrepreneurs’ reentry", Entrepreneurship Theory and Practice, 41(6), pp909-941
    • Marie-Josée Bernard, "Le retour sur soi, condition du rebond après un échec entrepreneurial", Entreprendre & innover, Vol 39, n°4, pp54-63
    • R. Mitchell, J. Stambaugh, "The fight is the coach: Creating expertise during the fight to avoid entrepreneurial failure", International Journal of Entrepreneurial Behaviour and Research, 24(5), pp994–1015
  • 2019, A. Lane, O. Mallett, R. Wapshott, "Failure and entrepreneurship: practice, research, and pedagogy", Journal of Small Business & Entrepreneurship, 31(1), pp97–99