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Rationalisme
Le rationalisme est la doctrine qui pose la raison comme source principale de toute connaissance vraie de la réalité.
On peut l'opposer à l'empirisme, parfois au réalisme ou au matérialisme.
Le rationalisme constructiviste
Après les Lumières écossaises et le criticisme kantien, Friedrich Hayek (notamment dans Individualisme et ordre économique, The Counter-Revolution of Science ou Droit, législation et liberté), Karl Popper ou Michael Polanyi, dans leurs approches respectives des ordres spontanés s'opposent au rationalisme constructiviste. Il est reproché à celui-ci de ne pas voir les limites de la raison individuelle, si bien que cette forme d'hyper-rationalisme tombe dans l'arrogance fatale du dirigeant se sentant, tel un dieu omnipotent, capable de concevoir puis de diriger des ordres d'une complexité telle qu'aucun intellect (et pas même un super-ordinateur) ne peut les appréhender totalement. Face à l'échec de ces prétentions, et plutôt que de faire machine arrière, les dirigeants interpréteront en terme de "sabotage" tout ce qui s'oppose à leur plan et s'enfonceront dans une logique de renforcement du contrôle qui mène au totalitarisme.
La position de ces penseurs ne peut cependant pas être qualifiée, en un simple jeu de miroir, d'irrationnelle car, si elle s'attache à souligner les bornes de la raison individuelle, elle reconnait non seulement une forme d'intelligence collective, mais aussi que la raison se trouve elle-même cristallisée dans la tradition (Edmund Burke), ce qui ne l'empêche pas de s'adapter au monde actuel, sans sacrifier à l'hybris de l'ingénierie sociale (en) et de la « table rase ».
Du point de vue hayékien, non seulement les collectivistes autoritaires tombent dans l'erreur constructiviste mais aussi l'utilitarisme benthamien et la praxéologie misesienne.