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Sécurité sociale
Définition
Au sens large, la Sécurité sociale désigne la couverture des risques "sociaux" (maladie, chômage, vieillesse, maternité, invalidité, décès, veuvage, etc.) par des mécanismes de mutualisation des risques tels que les assurances ou les mutuelles.
Au sens étroit, la Sécurité sociale désigne l'institution regroupant des organismes chargés de s'occuper de la gestion des risques sociaux. Dans certains pays, il s'agit d'organismes étatiques qui offrent une couverture minimale, dans d'autres (comme la France) il s'agit d'organismes de droit privé (caisses, mutuelles) chargés d'une mission de service public.
L'opinion des libéraux
Les libéraux sont opposés à une gestion étatique ou para-étatique de la Sécurité sociale (au sens large), car cette gestion se caractérise (en France et dans la plupart des pays) par :
- l'existence d'un monopole attribué à l'Etat ou à certains organismes, d'où un surcoût important (à noter que du fait de l'application des directives de l'Union européenne, il semble que le monopole soit abrogé en droit, malgré ce qu'en disent les politiques et autres stipendiés par le monopole) ;
- l'absence de liberté de choix et, par conséquent, l'absence complète de responsabilité des assurés (on ne peut pas demander à quelqu'un d'être responsable quand on l'empêche d'être libre, c'est ce qu'on appelle une double contrainte) ;
- des règles comptables spécifiques, sans relation avec la comptabilité digne de ce nom, faisant apparaître un déficit perpétuel et une dette toujours accrue (les prestations sont déconnectées des cotisations, qui sont des prélèvements obligatoires) ;
- une incertitude dans le temps quant aux prestations et aux risques couverts (définis et révisables par la loi plutôt que fixés par contrat) ;
- un caractère redistributif injuste sous prétexte d'égalité mal comprise (cotisations proportionnelles au revenu et non liées au risque couvert ; assujettis aux cotisations qui ne peuvent employer leurs "droits acquis" en caution d'emprunt et a fortiori les échanger ; "ayant-droits" qui ne cotisent pas ; "ayant-droits" qui, du jour au lendemain, à cause du décès de l'assujetti, ne reçoivent plus rien) ;
- un mélange apparemment inextricable d'assurance individuelle et de solidarité (forcée), alors qu'il conviendrait de séparer les deux domaines ; en réalité, la sécurité sociale telle qu'elle existe dans sa version étatiste n'a strictement rien à voir avec l'assurance, dont elle n'utilise pas les techniques (pas de contrat, pas de prime liée au risque), et qui n'est pour elle qu'un prétexte et un camouflage commode.
Citations
- Le terme « avantages sociaux » est radicalement trompeur. Si la loi oblige les travailleurs qui préféreraient travailler quarante-huit heures à n'en fournir que quarante, ou si elle force des employeurs à supporter certaines dépenses à l'avantage des employés, cette loi ne favorise pas l'employé au détriment de l'employeur. Quelles que soient les dispositions d'une loi de Sécurité sociale, leur incidence retombe en définitive sur l'employé, non sur l'employeur. Ces lois affectent le montant de l'enveloppe de paie; si elles augmentent le prix que l'employeur doit payer pour une unité d'exécution de l'ouvrage, au-dessus du taux potentiel de marché, elles provoquent du chômage institutionnel. La Sécurité sociale ne peut pas imposer aux employeurs l'obligation d'acheter plus cher le travail. Elle impose aux salariés une restriction sur le libre emploi de ce qu'ils gagnent au total. Elle ampute la liberté du travailleur d'arranger son budget familial à sa volonté. (Ludwig von Mises, L’Action Humaine)
- Collectiviste et anonyme, elle distribue ses faveurs, obtenues par la spoliation des laborieux, sans le moindre souci du mérite de ses bénéficiaires. Elle crée un sentiment général de paresse, d'irresponsabilité et d'agressivité à l'égard d'autrui qu'on voit culminer aujourd'hui dans la violence qui marque les rapports sociaux. (Claude Reichman)
- Le "fonds de réserve" de richesse et de capital, hérité des siècles précédents d'activité productive dans un marché relativement libre, est presque épuisé. Depuis plusieurs décennies, depuis la fin des années 1960 ou le début des années 1970, les niveaux de vie réels stagnent ou même baissent en Occident. La dette publique et le coût des systèmes existants de sécurité sociale ont amené la perspective d'un effondrement économique imminent. (...) Si les tendances actuelles se poursuivent, on ne risque rien à dire que l'État-providence occidental, c'est-à-dire la démocratie sociale, s'effondrera tout comme le socialisme oriental, à la soviétique, s'est effondré à la fin des années 1980. (Hans-Hermann Hoppe)
- L'État et la Sécurité Sociale infantilisent la société. Qu'on ne s'étonne pas de ne plus trouver nulle part de solidarité vraie, ni tout simplement d'intérêt pour autrui. L'individu est tout entier tourné vers la conquête de faveurs ou d'avantages qu'il veut soutirer à l'État ou aux organismes sociaux, croyant jouer un bon tour à ces monstres tutélaires, alors que ce faisant, il se coule dans le lit que les pouvoirs lui ont destiné. (Claude Reichman, au Cercle Frédéric Bastiat en 1991)
- La Sécurité sociale exprime en quelque sorte notre génie national. (Jacques Chirac, ancien président de la République, discours du 4 octobre 1995 pour le 50e anniversaire de la Sécurité sociale, [1]) (humour)
Liens
- La fin du monopole de la Sécurité sociale (en France)
- Responsabilité et Assurances ou A-Sécurité Sociale par Georges Lane (également ici :[2])
- La crise et la réforme de la Sécurité sociale, analyse économique dans une perspective autrichienne par Jesus Huerta de Soto
- Le contrôle des travailleurs: la privatisation de la Sécurité Sociale au Chili
- La Sécu : 60 ans de ruine masquée par Michel de Poncins
- Concurrence et protections sociales par Nicolas Marques
- Economie appliquée de l'organisation de la Sécurité sociale par Georges Lane
- La privatisation de la Sécurité sociale par Georges Lane
- La Sécu pour les Nuls
Attention : dans certains pays (Amérique du Nord et du Sud), la "sécurité sociale" désigne uniquement le système de retraites (les autres "branches" étant privatisées).
Voir aussi
- Assurance maladie
- Assurance chômage
- État-providence
- protection sociale
- Abrogation du monopole de la Sécurité Sociale en France
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