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Droit à la vie
Le droit à la vie ou droit à exister est la considération selon laquelle la vie a une valeur intrinsèque ou sacrée. C'est non seulement un principe de valorisation, mais c'est aussi un principe qui justifie la protection de la vie humaine contre toute atteinte à l'intégrité de la personne. Le droit à la vie est considéré comme un droit fondamental et selon certaines considérations un droit inconditionnel. Il s'agit donc principalement de l'interdiction du meurtre, condition indispensable à la vie en société, sur laquelle tous les libéraux s'accordent. Le droit à la vie doit être compris comme le droit de ne pas être tué, pas obligatoirement comme un droit à être assisté, entretenu ou maintenu en vie aux dépens de quelqu'un d'autre.
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Comment Définir Les Droits Et Le Droit à La Vie ? (for) | |
Considérations préliminaires
En tant que droit existentiel, sa légitimité est attachée au fait qu'il appartient à chaque individu indépendamment de son inscription dans un système juridique donné. En contrepartie il engage certaines obligations et responsabilités découlant de la sauvegarde et protection de la vie.
Par extension, et c'est là qu'il n'y a plus unanimité, le droit à la vie désigne un ensemble de droits qui seraient attribués aux êtres vivants en général, et aux êtres humains en particulier, d'où découleraient différentes prohibitions (outre le meurtre d'une manière générale):
- la peine de mort ("droit de tuer" un meurtrier ou un grand criminel) ;
- la guerre ("droit de tuer" un ennemi) ;
- l'avortement (pour ceux qui considèrent que le fœtus est dès sa conception un être vivant à part entière) ;
- l'euthanasie ("droit de donner la mort" pour soulager la souffrance) ;
- l'eugénisme (volonté d'améliorer l'espèce en éliminant au besoin certains êtres humains) ;
- le suicide (droit à s'infliger sa propre mort) ;
- le droit au port d'armes (légitime défense : droit de tuer un agresseur violent) ;
- le droit animal pour ceux qui considèrent que le droit à la vie devrait être étendu au-delà de l'espèce humaine.
Critiques
Pour certains libéraux l'expression "droit à la vie" peut être ambiguë, arguant que cela laisse entendre qu'il s'agirait d'un droit-créance permettant de justifier l'initiation de la violence pour sauver des vies humaines, en particulier la répression de la non-assistance à personne en danger. Ils lui préfèrent généralement la propriété inaliénable de soi comme fondation de l'interdiction du meurtre et plus généralement de toutes les violences aux personnes.
L'idéologie collectiviste tend à faire du droit à la vie un faux droit, un droit à l'assistanat, à l'alimentation ("sécurité alimentaire"), etc., alors que pour les libéraux le droit à la vie n'entraîne pas d'obligation positive pour autrui :
- « Un droit n’inclut pas son exécution matérielle par les autres hommes. Il inclut seulement la liberté d’aboutir à cette exécution par son propre effort (...) Un homme a le droit d’entreprendre les actions nécessaires à la réalisation de son bonheur ; il ne signifie pas que les autres doivent le rendre heureux (...) Le droit à la vie signifie qu’un homme a le droit de pourvoir à sa vie par ses propres efforts aussi loin que sa compétence le lui permet. Il ne signifie pas que les autres doivent le pourvoir face aux nécessités de la vie (...) Toute entreprise qui implique plus d’un individu exige le consentement volontaire de chaque participant. Chacun d’entre eux a le droit de prendre sa propre décision, mais aucun n’a le droit de l’imposer aux autres. » (Ayn Rand, Les Droits de l’homme, 1963)
Pour certains auteurs, comme Murray Rothbard, même un enfant n'a pas "droit à la vie" (voir L'enfant est-il une marchandise ?) ; pour la plupart des autres auteurs libéraux, les parents ont la responsabilité de l'élever et de subvenir à ses besoins jusqu'à ce qu'il devienne autonome.
Inversement, la vie ne peut être imposée à qui souhaite la mort en connaissance de cause : l'acharnement thérapeutique, l'opposition au suicide ou à l'euthanasie vont à l'encontre du consentement des personnes.
Citations
- Il n'y a qu'un seul droit fondamental (tous les autres sont ses conséquences ou corollaires) : le droit d'un homme à sa propre vie. La vie est un processus d'action qui s'auto-génère et s'auto-entretient ; le droit à la vie signifie le droit de s'engager dans un tel processus, c'est-à-dire la liberté de prendre toutes les actions requises par la nature d'un être rationnel pour la conservation, le développement, l'accomplissement et la jouissance de sa propre vie. Telle est la signification du droit à la vie, à la liberté et à la recherche du bonheur. (Ayn Rand, La vertu d'égoïsme)
- Lorsque l’individu dit qu’il a un droit valide à la vie, il veut dire que tout ce qu’il est, est sien : son corps, son esprit, ses facultés. Peut-être la vie suppose-t-elle autre chose, telle une âme, mais sans entrer dans ce domaine, il est prêt à s’accorder sur ce qu’il sait de lui-même, sa conscience. Tout ce qui est « moi » est « mien ». Cela implique, bien sûr, que tout ce qui est « toi » est « tien » – puisque chaque « toi » est un « moi ». Les droits fonctionnent dans les deux sens. Mais, alors que le fait de vouloir vivre accorde à l’individu un droit sur sa vie, ce titre demeure vide, à moins qu’il puisse acquérir les choses qui rendent la vie vivable, à commencer par la nourriture, le vêtement et l’abri. Ces choses ne viennent pas à soi parce qu’on les souhaite, elles nous viennent par suite d’un travail combiné aux matières premières. Il faut donner quelque chose de soi – ses muscles ou son cerveau – pour rendre disponibles les choses nécessaires. (Frank Chodorov, La source du Droit)
Lien externe
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