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Voluntaryisme
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C'est en 1982 que trois personnes lancent le mouvement volontariste aux États-Unis dans un appartement de Hollywood, en Californie[1]. Wendy McElroy, Carl Watner, George H. Smith ont entrepris cette idée lors d'un frais après-midi d'été. Le choix du nom de l'association remonte à l'histoire libertarienne britannique du XIXe siècle avec le terme popularisé par Auberon Herbert, pour désigner les opposants à l'enseignement obligatoire financé par l'État.
- . Distinction avec le libertarianisme traditionnel. Tout comme le libertarianisme traditionnel, le volontarisme repose sur une philosophie politique du principe de non-agression, mais avec une nette distinction. Le libertarianisme traditionnel accepte le mode électoral comme voie d'accès à la liberté. C'est la stratégie des personnes qui ont fondé le Parti libertarien en 1971 et qui a commencé à devenir un parti politique important dans le paysage américain dès 1980. Il est devenu rapidement le troisième plus grand parti aux États-Unis après le Parti démocrate et le Parti conservateur. Des scores assez probants furent remarqués dans la ville de New York et dans l'État de Californie.
- . Critique de la voie électorale. Les volontaristes notent le paradoxe de certains anarchistes, dont Murray Rothbard jusqu'au milieu des années 1980, qui affirmaient que voter, faire campagne pour des hommes et des femmes politiques et même occuper un mandat politique étaient les meilleurs moyens de parvenir à une société sans État. De ce fait, les anti-étatistes se sont battus avec passion pour l'État, déplore Wendy McElroy[2] avec cynisme. À sa différence, le volontarisme estime que le système électoral est une forme d'agression. Ses membres rejettent la politique électorale, en théorie et en pratique, comme étant incompatible avec les objectifs libertariens. En effet, l'État doit sans cesse couvrir ses actions d'une aura de légitimité morale afin de maintenir son pouvoir, et ses méthodes politiques renforcent invariablement cette légitimité.
- . Individualisme antipolitique et non-agression. Ce mouvement préconise donc plutôt une philosophie politique basée sur l'individualisme antipolitique avec l'utilisation de stratégies non politiques tout en restant non agressif. Au début, les volontaristes furent discrédités car certains pensaient que l'idée de retirer l'État dans nos vies quotidiennes est irréalisable. En effet, le mot anarchie indique proprement une doctrine opposée à l'État. Mais les volontaristes ne sont pas contre le gouvernement, ils sont fortement en faveur de l'autonomie gouvernementale et conviennent que la civilisation dépend d'une telle gouvernance.
- . Pédagogie de la gouvernance. Les volontaristes travaillent sur une pédagogie de la gouvernance, c'est-à-dire l'adoption et l'application de règles concernant la propriété et les règles de comportement que chacun doit avoir dans la société. L'idée d'État fait plutôt référence généralement à une gouvernance imposée, tandis que les associations librement fondées se réfèrent généralement aux accords entre individus qui adoptent des règles volontaires. Le programme de travail des volontaristes est clair car il nécessite une réfutation complète et intégrale de la présence de l'État dans la société.
- . Délégitimer l'État par l'éducation. Un manifeste anti-étatique, comme le présentait le Parti libertarien à ses débuts, ne peut pas servir de plaidoyer en faveur du volontarisme. Par conséquent, les volontaristes cherchent plutôt à délégitimer l'État au moyen de la pédagogie et de l'éducation des jeunes et moins jeunes. Les membres cherchent donc à présenter une vision positive de la manière dont la liberté émerge lors d'interactions pacifiques des membres d'une communauté.
- . Exemples historiques et droit coutumier. Les concepts de base comme la gestion stable de la monnaie adossée à l'or (hard money) ou le droit coutumier, sont des preuves que lorsque des personnes interagissant volontairement, sans la bureaucratie gouvernementale, alors l'État peut être abandonné. Leur travaux historiques regorgent d'exemples d'institutions bénévoles qui offraient des services qui sont aujourd'hui fournis par l'État. Pour rappel, la société humaine a toujours une gouvernance, d'où la dichotomie réelle qui n'est pas d'opposer le marché contre l'État, mais de proposer une gouvernance volontaire à celle qui est imposée[3].
Bibliographie
- 1985, Lawrence Samuels, "Voluntarism: The Absence of Force"], In: Lawrence Samuels, dir., "Facets of Liberty: A Libertarian Primer", Sanra Ana: Freeland Press, pp5-10
- ↑ Wendy McElroy et George H. Smith étaient co-locataires.
- ↑ "Voluntaryism: Some personal reminiscences", texte de Wendy McElroy, non daté, publié sur le site de voluntaryist.com.
- ↑ Fred E. Foldvary, 1997, "Government and Governance. Toward more voluntarism and less coercion", The Freeman, January, Vol 47, n°1, pp33-37