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V pour Vendetta
V pour Vendetta | |
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V for Vendetta | |
Réalisé par : James McTeigue | |
Acteurs | |
Natalie Portman Hugo Weaving Stephen Rea | |
Genre | |
Action, Aventure | |
Année de sortie | |
2006 | |
Synopsis | |
Dans un avenir proche, le Royaume-Uni est dominé par un parti unique de type fasciste. Ce dernier est dirigé par Adam Sutler (John Hurt), un dictateur occupant le poste nouvellement créé de « Haut Chancelier d'Angleterre ». Sutler a instauré un couvre-feu sur le pays, a interdit la présence d’objets liés au culte musulman, traque les opposants politiques et les homosexuels, bafoue les libertés individuelles au nom de la sécurité et de la lutte contre le terrorisme proclamé suite à une série d'attentats dans la station Victoria et l'école primaire Ste Mary. | |
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V for Vendetta (V pour Vendetta en français) est un film américain réalisé par James McTeigue (2006), avec Natalie Portman, Hugo Weaving, Stephen Rea. Il est adapté du comic V for Vendetta d'Alan Moore et David Lloyd.
En 2007, le film a gagné le Prix spécial aux Prometheus Awards qui récompensent les œuvres traitant de la liberté.
Synopsis
Dans un avenir proche, le Royaume-Uni est dominé par un parti unique de type fasciste. Ce dernier est dirigé par Adam Sutler (John Hurt), un dictateur occupant le poste nouvellement créé de « Haut Chancelier d'Angleterre ». Sutler a instauré un couvre-feu sur le pays, a interdit la présence d’objets liés au culte musulman, traque les opposants politiques et les homosexuels, bafoue les libertés individuelles au nom de la sécurité et de la lutte contre le terrorisme proclamé suite à une série d'attentats dans la station Victoria et l'école primaire Ste Mary.
Evey Hammond (Natalie Portman) travaille aux studios de BTN, la plus grande chaîne télévisée anglaise, utilisée comme instrument de propagande par le parti. Elle est la fille d'activistes disparus, et son frère est décédé à cause d'un mystérieux virus ayant ravagé l'école Ste Mary.
Un soir, Evey s'apprête à rendre visite à un de ses amis lorsqu'elle entend le début du couvre-feu. Remarquée et rattrapée par les hommes du Doigt, elle est sauvée in extremis d'une tentative de viol par un mystérieux homme masqué et vêtu de noir qui se présente à elle sous le nom de « V » (Hugo Weaving).
Idées
Politicien ambitieux, Adam Sutler, a fomenté un attentat bactériologique sur le sol britannique, tuant des milliers de personnes. En raison du climat de terreur qui s'ensuivit, les élections subséquentes ont donné la victoire à son parti, qui avait pris peu auparavant le nom de Norsefire (dont la devise orwellienne scande tout le film : Strength through Unity; Unity through Faith, à laquelle s'oppose la réplique de V : People should not be afraid of their governments; governments should be afraid of their people.). Fort de ce plébiscite, Sutler s'est décerné le titre, créé de toutes pièces, de Grand Chancelier, pour agir en dictateur au-dessus des lois. Plusieurs membres de son parti se sont ensuite enrichis en raison de leur présence au sein de l'entreprise pharmaceutique Viadoxic, qui a commercialisé le vaccin contre le virus qu'ils avaient eux-même créés. Le gouvernement et ses complices sont alors apparus comme les sauveurs du pays, position confortée un an après avec l'arrestation et le procès d'innocents accusés d'être les auteurs des actes terroristes dont le Norsefire s'était rendu coupable.
Tenant le pays d'une main de fer, son gouvernement suscite la crainte en raison de sa brutalité, mais fait croire que, sans lui, ce serait le chaos. For your Security est, d'ailleurs, la devise qui orne les camionnettes de la police spéciale (The Finger), chargée d'enlever les opposants réels ou supposés, de les torturer avant de les éliminer. C'est ainsi que la propagande télévisée - à travers les journaux, mais aussi les shows présentés par l'ancien commandant de camp de concentration, Lewis Prothero, alias the Voice of London - montre des images des Etats-Unis en alléguant qu'y règnerait une guerre civile... dont nous ne savons même pas si elle est réelle. De ce fait, les réalisateurs ont cherché à mettre en garde contre les déviances sécuritaires d'un gouvernement qui s'appuyerait sur la propagande télévisée pour plonger la population dans le repentir et dans la peur. L'une des répliques les plus éloquentes à cet égard est prononcée par Sutler en personne : I want everyone to remember, why they need us. ("Je veux que chacun se rappelle pourquoi ils ont besoin de nous.")
S'infiltrant dans les studios de télévision, V ne manque pas de désigner aux téléspectateurs le premier coupable de cette situation : eux-mêmes, car ils ont préféré sacrifier leur liberté et leur dignité en échange d'une promesse de sécurité : If you're looking for the guilty, you need only look into the mirror ("Si vous cherchez un coupable, vous n'avez qu'à contempler le miroir").
Le régime du Norsefire n'est pas seulement autoritaire, mais réellement totalitaire : camps d'extermination, police parallèle brutale, parti unique plaçant ses affidés à tous les postes clés, contrôle de toutes les activités, surveillance permanente au moyen des technologies les plus modernes, rationnement, couvre-feu imposé sous le prétexte d'un état de guerre permanent. Le parti est, par ailleurs, traversé par des luttes d'influence, comme en témoigne l'ambition du chef de la police secrète d'occuper le siège du tyran.
V est-il un terroriste ? Notons d'abord qu'il exécute uniquement les féaux du régime Norsefire. Néanmoins, le traitement qu'il fait subir à Evey pendant des mois en lui faisant croire qu'elle est prisonnière des sbires du régime, dans le but de la guérir de sa peur, confère au personnage une ambiguïté indéniable. Même pour reconquérir sa liberté, tout est-il permis ? Telle semble être aussi la question posée par les auteurs du film.
Reste que c'est bel et bien le gouvernement de Sutler, équipe de tortionnaires sans foi ni loi, et auteur d'une attaque biologique, qui mérite clairement l'appellation de terroriste.
Répliques
- V : People should not be afraid of their governments; governements should be afraid of their people. ("Les gens ne devraient pas craindre leurs gouvernements; les gouvernements devraient craindre leurs citoyens").
- Evey : My father was a writer. You would have liked him. He used to say that artists used lies to tell the truth, while politicians used them to cover the truth up. ("Mon père était écrivain. Vous l'auriez apprécié. Il avait pour habitude de dire que les artistes employaient des mensonges pour dire la vérité, tandis que les politiciens s'en servaient pour la dissimuler").
V : A man after my hearth. ("Un homme selon mon coeur").
- Roger Dascomb (directeur de la BTN, donc responsable de "la Bouche") : Our job is to report the news, not fabricate it. That's the gouvernment's job ("Notre boulot, c'est de rapporter les nouvelles, pas de les fabriquer. Cela, c'est le travail du gouvernement").
- Inspector Eric Finch : One thing is true about all governments: their best records are tax records. ("Une chose est vraie de tous les gouvernements : leurs meilleurs archives sont les archives fiscales").
- V : Sutler is the kind of leader that survives only as long as he seems invincible. The instant he looks weak that he seems exposed, he is vulnerable and as soon as he is they will be on him like dogs. ("Sutler est le genre de dirigeant qui survit seulement aussi longtemps qu'il semble invincible. Dès l'instant où il apparaît faible et qu'il semble exposé, il est vulnérable, et aussitôt qu'il le sera, les autres se jeteront sur lui comme des chiens.")
- Creedy: Die! Die! Why won't you die?... Why won't you die?
V: Beneath this mask there is more than flesh. Beneath this mask there is an idea, Mr. Creedy, and ideas are bulletproof. ("Creedy : Meurs ! Meurs ! Pourquoi ne meurs tu pas ? ... Pourquoi ne meurs tu pas ? V : Sous mon masque il y a plus que de la chair. Sous mon masque il y a une idée, Mr Creedy, et les idées sont à l'épreuve des balles.")
Le discours de V
J'apprécie, tout comme vous, le confort rassurant de la routine quotidienne, la sécurité enveloppante d'un environnement familier et la quiétude de la répétition.
Il n'y aucune différence entre vous et moi, mais concernant la commémoration des événements importants de notre histoire, associée le plus souvent à la mort de quelqu'un ou à un conflit meutrier et barbare, et fêtée par quelques jours de congés, j'ai pensé que nous pourrions commémorer ce 5 novembre, une date qui malheureusement est tombée dans l'oubli, en prenant sur notre emploi du temps, en nous asseyant, et en en parlant, vous et moi.
Il existe bien sûr quelques personnes qui refusent que nous en parlions, je parierais que des ordres ont déjà été hurlés dans des téléphones et que des hommes armés seront bientôt en route pour venir m'arrêter. Et pourquoi ? Parce que si nos dirigeants communiquent avec nous par des volées des coups de matraque, ils savent que les mots sont des armes bien plus redoutables. Les mots nous donnent l'accès à la compréhension et, à ceux à qui ils sont adressés, à l'établissement de la vérité, et la vérité, comme vous le savez, n'est pas l'apanage de notre gouvernement actuel.
Cruauté et injustice, intolérance et oppression, alors que vous aviez le droit de vous exprimer avec une totale liberté de parole et de pensée, aujourd'hui le pouvoir vous surveille nuit et jour, contraignant votre conformisme et sollicitant votre soumission.
Comment en sommes-nous arrivés là ? A qui la faute ?
Il y en a bien certains qui sont plus responsables que d'autres, et ceux-là devront rendre des comptes, mais pour être honnête, si vous cherchez les coupables, regardez-vous dans un miroir.
Je connais vos raisons, je sais que vous aviez peur, c'est légitime.
La guerre, la terreur, la maladie. Devant une telle myriade de problèmes, la raison se fait rapidement altérer et nous perdons vite tout sens commun.
La peur a guidé vos actions et dans votre détresse vous vous êtes tournés vers le grand Chancelier Adam Sutler. Il vous a promis l'ordre, il vous a promis la paix, et il n'exigeait en retour que votre silence et votre consentement docile.
La nuit dernière j'ai cherché à rompre ce silence, la nuit dernière j'ai fait exploser l'Old Bailey pour que ce pays se souvienne de ce qu'il a oublié.
Il y a plus de 400 ans, un citoyen remarquable a voulu graver à jamais la date du 5 novembre dans nos mémoires. Son intention était de rappeler au monde que l'équité, la justice et la liberté n'étaient pas que des mots, mais les pierres angulaires d'une société.
Donc si vous me souffrez de rien, si les crimes de ce gouvernement vous ont laissé indifférents jusqu'à ce jour, alors vous seriez en droit de refuser toute commémoration en date du 5 novembre.
Mais si par contre vous voyez ce que je vois, si vous ressentez ce que je ressens, et si vous désirez ce que je désire, alors je vous demande de vous joindre à moi dans un an, jour pour jour, devant les portes du Parlement et alors, tous ensemble, nous leur ferons vivre un 5 novembre que, ni le monde ni eux, ne pourront oublier.
Trivia
- La date du 5 novembre, à laquelle V prévoit de faire éclater sa révolution, est un hommage à la Conspiration des poudres menée en 1605 par Robert Catesby dans le but de renverser le monarque absolutiste et anticatholique Jacques Ier Stuart. Cette référence historique était déjà au centre de la bande dessinée originale, puisque le masque dont s'affuble V représente le visage de Guy Fawkes, le plus célèbre membre de ce complot.
- Il est fait à deux reprises mention d'actes d'allégeance imposés par le gouvernement aux citoyens. C'est un rappel du serment d'allégeance que le roi Jacques Ier voulait imposer à ses sujets, en particuliers catholiques.
- La référence à 1984 de George Orwell est par ailleurs évidente, Sutler étant une sorte de transposition contemporaine de Big Brother ; son parti, le seul autorisé, est à l'image de l' « angsoc » (dans sa doctrine comme dans sa répression déraisonnée) ; enfin on retrouve l'omniprésence de la propagande (la télévision remplaçant le télécran...) ; de ce fait V pour Vendetta semble être une sorte de 1984 plus optimiste. La référence au film 1984 se fait clin d'œil puisque John Hurt endosse dans V for Vendetta le rôle de Big-Brother-Adam-Sutler, alors qu'il était Winston Smith, en rébellion contre Big Brother, dans le 1984 de Michael Radford (1984).
- L'adaptation cinématographique du roman d'Alexandre Dumas Le comte de Monte Cristo (1934) de Rowland V. Lee, avec Robert Donat dans le rôle d'Edmond Dantès, est le film préféré de V.
- Une maxime très présente dans le film est « L'Angleterre prévaut » (« England prevails », en anglais), proche de la philosophie américaine du début du XXe siècle, qui disait « L'Amérique d'abord », mais aussi du fameux hymne Rule, Brittania. L'analogie avec les paroles de l'hymne allemand Das Lied der Deutschen (Deutschland über alles) n'est sans doute pas fortuite non plus.
- Le V cerclé, que V peint à différents endroits avec une bombe de peinture rouge, n'est pas sans rappeler le A cerclé qui est le symbole du mouvement anarchiste.
- Le nom du tyran est une contraction de celui porté par le dictateur dans la bande dessinée initiale - nommé Adam Susan - et de Hitler. Physiquement, il porte une mèche qui rappelle le tyran nazi et arbore une barbiche évoquant les premiers bolcheviques.
- La présence d'un dignitaire du régime, L. Prothero, dans le conseil d'administration de la première firme pharmaceutique du pays est une allusion à la collusion Big Business-Big Government, incarnée aujourd'hui par plusieurs hommes politiques : Dick Cheney, vice-président américain depuis janvier 2001 et dirigeant de la société Halliburton entre 1997 et 2000 a été soupçonné d'être intervenu en faveur de cette société pour qu'elle décroche de gros contrats, sans appel d'offre public, avec le Department of Defense américain; Hillary Clinton, ancienne First Lady de l'Arkansas entre 1980 et 1992, ancienne First Lady des Etats-Unis entre 1992 et 2000, a siégé entre 1986 et 1992 au Conseil d'Administration de Wal Mart, l'actuel épouvantail des démocrates américains (une controverse est née en 2005 suite aux refus de la direction d'accepter des syndicalistes dans ses filiales américaines); de même, des scandales ont concerné de très nombreuses compagnies et gouvernements, dans les secteurs de l'armement (Thomson en France par exemple), de l'énergie (Total en France), de l'industrie (General Motors, Phillip Morris, Enron aux USA), etc.
- Le caractère démagogique et xénophobe de L. Prothero ainsi que son langage ordurier s'inspirent directement des présentateurs néoconservateurs Rush Limbaugh et Bill O'Reilly.
Voir aussi
Liens externes
Généralités
Points de vue libéraux et libertariens sur le film
- "W for We Think Lack of Democracy Is the Problem", analyse du film "V for Vendetta" écrite par Jørn K. Baltzersen et publiée sur le site LewRockwell.com le 6 juin 2006 (en)
- "'V for Vendetta': An anti state masterpiece". Point de vue publié par Butler Shaffer] sur le site LewRockwell.com le 20 mars 2006 (en)
- "V for Vendetta Redux", critique positive du film 'V for Vendetta' par Colin Patrick Barth publiée sur le site LewRockwell.com le 11 avril 2006 (en)
- "'Vendetta', Violence, and the State". Analyse du film V pour Vendetta effectuée par Anthony Gregory publiée sur le site LewRockwell.com le 20 mars 2006 (en)
- Commentaire de Bradley Doucet, paru sur le blog du Québecois libre. (fr)
- Analyse par Justin Raimondo (en)
- Compte rendu par Stephen W. Carson pour le Mises Institute. (en)
- Commentaire par Anthony Wile pour Free Market News. (en)
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