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Stephen Pearl Andrews

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Stephen Pearl Andrews, né le 22 mars 1812, décédé le 21 mai 1886, était un penseur et activiste américain du XIXe siècle, connu pour son rôle en tant que libertaire socialiste et anarchiste individualiste. Il a été un défenseur passionné de la liberté individuelle, de l'autonomie, et a critiqué l'autorité étatique ainsi que le capitalisme. Andrews a développé des idées sur la souveraineté de l'individu et a promu des concepts économiques tels que le mutualisme et le juste salaire basé sur le travail. Son travail a eu un impact significatif sur le mouvement anarchiste aux États-Unis.

Fondements philosophiques de l'anarchisme de Stephen Pearl Andrews

  • . Souveraineté de l'individu. Stephen Pearl Andrews accordait une importance primordiale à la souveraineté de l'individu. Selon lui, chaque personne possède un droit naturel et inaliénable à l'autonomie et à la liberté de pensée, d'action et d'association. Il défendait ardemment le droit de chaque individu à exercer un contrôle total sur sa propre vie, sans être assujetti à des structures de pouvoir coercitives telles que l'État ou d'autres formes d'autorité.
  • . Critique de l'autorité de l'État. Stephen Pearl Andrews critiquait vigoureusement l'autorité de l'État, la considérant comme une institution oppressive qui limite la liberté individuelle et favorise l'injustice sociale. Il voyait dans l'État un moyen de domination et de contrôle exercé par une minorité au détriment de la majorité. Pour Andrews, l'abolition de l'État était essentielle pour établir une société véritablement libre et égalitaire, où les individus pourraient vivre en harmonie et coopérer de manière volontaire.
  • . Idées sur la liberté individuelle et la responsabilité sociale. Stephen Pearl Andrews croyait en une conception équilibrée de la liberté individuelle, où chaque personne a le droit d'agir selon sa propre volonté tant que cela ne porte pas atteinte aux droits des autres. Cependant, il reconnaissait également l'importance de la responsabilité sociale, affirmant que la liberté individuelle doit être exercée dans le respect des besoins et des droits des autres membres de la société. Ainsi, pour lui, la liberté est indissociable de la responsabilité et de la solidarité, formant les bases d'une société juste et égalitaire.

Critique de l'État et du système économique dominant

  • . Analyse de l'oppression étatique et capitaliste. Stephen Pearl Andrews considérait l'État comme un instrument d'oppression qui favorise les intérêts d'une élite au détriment du peuple. Il soulignait que l'État, loin de représenter l'intérêt général, sert souvent les intérêts des puissants et des riches, renforçant ainsi les inégalités sociales. De même, il critiquait le système économique capitaliste, soulignant comment il permettrait l'accumulation de richesses et de pouvoir entre les mains d'une minorité, tandis que la majorité serait exploitée et maintenue dans la pauvreté.
  • . Dénonciation de l'exploitation de l'homme par l'homme. Andrews dénonçait fermement ce qu'il pensait être l'exploitation inhérente au système capitaliste, où les travailleurs seraient contraints de vendre leur force de travail pour un salaire insuffisant, tandis que les capitalistes tireraient profit de leur travail. Il estimait également que les conditions de travail des travailleurs étaient difficiles et souvent inhumaines car selon lui, les capitalistes imposeraient ces conditions, les privant, selon lui, de leur dignité et de leur autonomie. Pour Andrews, cette exploitation est injuste et contraire aux principes de liberté et d'égalité.
  • . Plaidoyer pour une société sans État ni classe dominante. Stephen Pearl Andrews prônait activement l'abolition de l'État et de toutes les formes de domination sociale, y compris la classe dominante. Il envisageait une société basée sur des relations horizontales et des formes d'organisation décentralisées, où les individus coopéreraient librement et égalitairement. Dans cette société idéale, la propriété collective des moyens de production remplacerait la propriété privée, permettant à chacun de contribuer selon ses capacités et de recevoir selon ses besoins.

Théorie du travail et de la rémunération

  • . Opposition au salariat et au système de profit. Stephen Pearl Andrews critiquait vigoureusement le système de salariat et de profit capitaliste, qu'il considérait comme intrinsèquement exploiteur. Il dénonçait le fait que les travailleurs vendent leur force de travail à des employeurs pour un salaire fixe, tandis que ces derniers s'approprient les fruits du travail des employés sous forme de profit. Andrews voyait dans ce système une source d'injustice sociale et d'exploitation, où les travailleurs sont aliénés de leur propre travail et privés d'une juste rémunération.
  • . Propagation du principe du juste salaire basé sur le travail effectué. Pour Stephen Pearl Andrews, le principe d'un juste salaire repose sur le travail réellement effectué par les individus. Il soutenait que chaque personne doit être rémunérée équitablement en fonction de la quantité et de la qualité de son travail, sans l'intermédiaire du profit capitaliste. Andrews prônait ainsi une économie basée sur le mérite et la contribution individuelle, où les récompenses seraient directement liées à l'effort et à la productivité.
  • . Introduction des "notes de travail" comme unité de valeur économique. Stephen Pearl Andrews a également proposé l'utilisation de ce qu'il appelait des "notes de travail" comme unité de valeur économique. Ces notes représentaient le temps et l'énergie dépensés par les individus dans leur travail, et serviraient de moyen d'échange dans une économie basée sur le mutualisme et le libre-échange. En utilisant les notes de travail comme monnaie, Andrews visait à éliminer les inégalités économiques et à garantir une répartition équitable des richesses produites par la société, tout en préservant la liberté individuelle et l'autonomie économique.

Rôle de Stephen Pearl Andrews dans la promotion du commerce équitable

Stephen Pearl Andrews a joué un rôle crucial dans la promotion du commerce équitable. Il fut un penseur et un activiste engagé dans la recherche de solutions alternatives au système économique dominant de son époque. Convaincu des injustices inhérentes au capitalisme, il a cherché à développer des modèles économiques basés sur des principes d'équité et de coopération.

Il a contribué à populariser les idées de Josiah Warren sur le commerce équitable, notamment en publiant "The Science of Society" en 1851, une exposition détaillée de la pensée anarchiste individualiste et des principes du commerce équitable. Il a également été l'un des co-fondateurs de Modern Times, une communauté expérimentale basée sur les idéaux du commerce équitable et de l'autonomie individuelle.

Dans "The Science of Society", l'auteur explore des idées sur le commerce équitable et les principes économiques à travers plusieurs chapitres. Andrews critique les concepts traditionnels de capital, loyer, intérêt et salaires, les considérant comme des sources d'injustice économique. Il propose des réformes pour aligner ces éléments avec le principe de coût objectif.

  • . Le Principe du Coût objectif. Stephen Pearl Andrews introduit le concept selon lequel le coût devrait être la limite du prix. Cela signifie que le prix des biens et services ne devrait pas dépasser le coût de production, incluant le travail, les matériaux et d'autres dépenses nécessaires. Il fait une distinction claire entre la valeur d'un bien ou service et son coût. La valeur est perçue comme subjective et variable, tandis que le coût est un calcul objectif basé sur les ressources et l'effort nécessaires à la production. Il reconnaît que le travail intellectuel, en raison de sa nature souvent moins tangible et plus spécialisée, peut entraîner des prix plus élevés. Cependant, il croit que les principes de coût et d'équité devraient toujours s'appliquer pour garantir une juste rémunération.
  • . Honnêteté dans le Commerce. En adoptant le principe du coût comme limite de prix, Andrews soutient que cela établit une mesure scientifique de l'honnêteté dans le commerce. Il considère cette approche comme essentielle pour résoudre les problèmes sociaux et économiques.
  • . Équité et billet de Travail. Il propose un système de billets de travail qui permettrait aux individus d'échanger des biens et services de manière équitable, basé sur la quantité de travail fournie, plutôt que sur les fluctuations du marché. Il soutient que le travail devrait être attractif et gratifiant, incitant les gens à coopérer. La coopération est vue comme un moyen d'augmenter l'efficacité et de réduire les coûts, ce qui est bénéfique pour toute la société.

L'ensemble de ces idées vise à promouvoir un système économique plus juste et équitable, où les transactions sont basées sur des coûts réels plutôt que sur des spéculations de marché. Andrews espérait que l'adoption de ces principes pourrait résoudre les problèmes sociaux et économiques, en créant une société où l'honnêteté et l'équité seraient au cœur du commerce.

Informations complémentaires

Publications

  • 1851, "The Science of Society"
    • Repris en 1886, "The Science of Society. Part I", Liberty, Vol 4, n°10
    • Repris en 1887, "The Science of Society. Part II", Liberty, Vol 5, n°9
    • Nouvelle impression en 1888, Sarah E. Holmes of Boston, Mass.
    • Nouvelle impression en 1913, C.W. Daniel, Ltd. of London

Littérature secondaire

  • 1941, Harvey Wish, "Stephen Pearl Andrews, American Pioneer Sociologist", Social Forces, Vol XIX, May, pp477-482
  • 1946, Joseph Dorfman, "The Philosophical Anarchists: Josiah Warren, Stephen Pearl Andrews", In: "The Economic Mind in America", N.Y.: Viking
  • 1968, Madeline Stern, "The Pantarch: A Biography of Stephen Pearl Andrews", Austin: Univ. of Texas Press