Vous pouvez contribuer simplement à Wikibéral. Pour cela, demandez un compte à adminwiki@liberaux.org. N'hésitez pas !


Prolétariat

De Wikiberal
(Redirigé depuis Prolétaire)
Aller à la navigation Aller à la recherche

Le prolétariat (étymologiquement, la classe pauvre, qui ne compte que par ses enfants, proles) est selon Karl Marx une classe sociale, celle de ceux qui ne disposent pas des moyens de production (capital) et doivent donc louer leur force de travail. Le prolétariat regrouperait donc l'ensemble des personnes dans cette situation, autrement dit les salariés et les chômeurs (salariés sans emploi).

Selon l'idéologie marxiste, le prolétariat est opprimé et exploité par la bourgeoisie qui accapare la plus-value dégagée par les travailleurs. La réalité historique est cependant plus simple :

«  S'il est vrai que le capitalisme a engendré le prolétariat, il faut être conscient de ce que ce prolétariat représentait non pas une masse de population préexistante qui aurait été appauvrie par l'avènement du capitalisme et de la société industrielle, mais une masse de population qui n'aurait jamais survécu si, précisément, le capitalisme, en ouvrant une ère d'accumulation du capital productif, n'était pas venu lui offrir pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, les moyens de travailler et de survivre par son propre travail — alors que jusque-là, pour survivre, ou pour avoir la possibilité de travailler afin de survivre, il fallait avoir soi-même ses propres moyens de production. »
    — Friedrich von Hayek, Capitalism and Historians, 1951

«  Nous semblons oublier que, aussi pénible qu'il fut, le passage à l'usine représentait pour beaucoup d'ouvriers de l'époque, même des femmes et des enfants, une véritable libération par rapport aux conditions de vie infernale qui étaient le lot des journaliers agricoles ou des travailleurs à domicile de la période préindustrielle dont aujourd'hui nous idéalisons la situation, avec nos yeux d'hommes du XXe siècle. De même, nous oublions que le travail à l'usine et dans la mine, pour beaucoup d'enfants, valait tout de même mieux que de périr de faim, et que, de toute façon, dès le milieu du XIXe siècle, grâce à la progression du niveau de vie permise par les salaires industriels, le travail des femmes et des enfants était pratiquement en voie de disparition avant même que l'Etat n'intervienne. Ce n'est pas le pouvoir politique qui mit fin au scandale du travail des enfants, mais bien le succès même du capitalisme industriel à promouvoir la hausse du pouvoir d'achat des masses et à révolutionner par là les conditions de vie familiale. »
    — Norman Gash, Rhodes Boyson, The Long Debate on Poverty, 1974

Bibliographie

Citations

  • Le prolétariat a perdu son nom depuis que la plupart des citoyens en font partie. (Raoul Vaneigem, Modestes propositions aux grévistes, 2004)
  • Les intérêts particuliers des différents groupes de travailleurs ne sont pas identiques. Chaque groupe a des intérêts suivant les capacités et les connaissances de ses membres. Le prolétariat n'est pas en vertu de sa position de classe une classe homogène comme le prétend le parti socialiste ; il ne devient tel que par l'intervention de l'idéologie socialiste qui oblige chaque individu et chaque groupe à abandonner ses intérêts particuliers. (Ludwig von Mises, Le socialisme)
  • User de sa force, recourir à la contrainte, c'est mettre en pratique le « aide-toi toi-même », c'est se faire valoir soi-même, tirer librement et réellement de sa propriété ce qu'elle vaut, toutes choses que l'État ne peut tolérer. Que faire donc, diront les travailleurs ? Que faire ? Vous compter, ne compter que sur vous-mêmes et ne pas vous occuper de l'État ! (Max Stirner)
  • Vous seriez surpris si je vous disais qu’a priori je suis tout à fait d’accord avec Karl Marx lorsqu’il soutient que le prolétariat est une création du capitalisme. Le capitalisme a maintenu en vie le prolétariat : ainsi, cette population supplémentaire du monde qui n’aurait pas pu vivre sans capitalisme, c’est le capitalisme qui lui a permis de survivre. (Friedrich Hayek, Contrepoint n°50-51, 3e trimestre 1985)
  • Les prolétaires des années 1800 en Europe et des années 1950 en Asie et en Afrique, ne sont pas d'anciens riches ruinés par le capitalisme. On pourrait dire que ce sont d'anciens morts qui ne meurent plus. Leur existence vient de la suppression des famines par le progrès des techniques de production. (Jean Fourastié, Lettre ouverte à quatre milliards d'hommes)
  • Après tout, gestion effective de l'économie socialiste est synonyme de dictature à l'usine, non pas du prolétariat, mais sur le prolétariat. (Joseph A. Schumpeter, Capitalisme, socialisme et démocratie, 1942).
  • Le prolétariat héroïque, égalitaire, n’existe pas. C’est un songe-creux, une faribole, d’où l’inutilité, la niaiserie écœurante de toutes ces imageries imbéciles, le prolétaire en cotte bleue, le héros de demain et le méchant capitaliste repu à chaîne d’or. Ils sont aussi fumiers l’un que l’autre. Le prolétaire est un bourgeois qui n’a pas réussi. Rien de plus, rien de moins. (Louis-Ferdinand Céline)
  • En réalité, on savait peu de chose des prolétaires. Il n’était pas nécessaire d’en savoir beaucoup. Aussi longtemps qu’ils continueraient à travailler et à engendrer, leurs autres activités seraient sans importance. (...) Le travail physique épuisant, le souci de la maison et des enfants, les querelles mesquines entre voisins, les films, le football, la bière et, surtout, le jeu, formaient tout leur horizon et comblaient leurs esprits. Les garder sous contrôle n’était pas difficile. (George Orwell, 1984)
  • L'eschatologie marxiste attribue au prolétariat le rôle d'un sauveur collectif. Les expressions qu'emploie le jeune Marx ne laissent pas de doute sur les origines judéo-chrétiennes du mythe de la classe, élue par sa souffrance pour le rachat de l'humanité. Mission du prolétariat, fin de la préhistoire grâce à la Révolution, règne de la liberté, on reconnaît sans peine la structure de la pensée millénariste : le Messie, la rupture, le royaume de Dieu. (...) Bien loin que le marxisme soit la science du malheur ouvrier et le communisme la philosophie immanente du prolétariat, le marxisme est une philosophie d'intellectuels qui a séduit des fractions du prolétariat et le communisme use de cette pseudo-science pour atteindre sa fin propre, la prise du pouvoir. Les ouvriers ne croient pas d'eux-mêmes qu'ils sont élus pour le salut de l'humanité. Ils éprouvent bien davantage la nostalgie d'une ascension vers la bourgeoisie. (Raymond Aron, L'Opium des intellectuels)
  • N’engagez pas un homme qui fait son travail pour de l’argent, mais celui qui le fait par amour de sa tâche. (Henry David Thoreau, La vie sans principe)

Voir aussi


Philosophie.png Accédez d'un seul coup d’œil au portail philosophie et épistémologie du libéralisme.


La liberté guidant le peuple.png Accédez d'un seul coup d’œil au portail consacré au libéralisme politique.