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Exploitation
L'exploitation est un concept de l'idéologie marxiste qui désigne l'appropriation par l'apporteur de capital de la « plus-value » dégagée sur le travail du salarié. Cette appropriation est illégitime pour les marxistes.
Critiques externes
Ce concept est foncièrement erroné. Une entreprise est le lieu où se rencontrent apporteurs de travail (salariés) et de capital (actionnaires). Dès lors, les revenus tirés de l'activité de l'entreprise servent à rémunérer les deux parties, les salariés par un salaire, les actionnaires par les bénéfices. En signant librement un contrat de travail, les salariés acceptent cette répartition et bénéficient de l'assurance d'un salaire fixe, là où les actionnaires auront une part très variable (voire risqueront la faillite pure et simple et donc la perte de leur investissement).
Ces derniers en apportant leur capital consentent également un effort, de même que le salarié qui vient apporter son savoir-faire. Le capitaliste renonce à la jouissance immédiate de son capital qu'il pourrait consommer immédiatement, contre l'espoir d'une rémunération de son attente. En plus de cette rémunération du temps, la « plus-value » prend également en compte le risque que cela représente pour l'investisseur de placer son argent dans l'entreprise : il peut fort bien tout perdre ou ne réaliser aucun profit !
Alors que le marxisme parle d'exploitation sans tenir compte du consentement des protagonistes, pour les libéraux est exploitation ce qui est obtenu par la coercition ou la violence : vol, pressions, etc. Un acte économique consenti ne peut jamais constituer une exploitation : il n'y a exploitation que quand il y a contrainte, par la force, la menace ou la loi. Les libertariens en particulier récusent toute légitimité à l'impôt, qu'ils assimilent au vol car extorqué par la contrainte, ce qui conduit à une véritable lutte des classes entre bénéficiaires de l'impôt et producteurs exploités. L'exploitation est alors le fait non de ceux qui ont le capital, mais de ceux qui ont le pouvoir politique et s'en servent pour accorder des privilèges.
Annexe mathématique
Dans sa perspective d'un socialisme "scientifique", Marx définit numériquement le taux d'exploitation comme le rapport de la plus-value extraite du salarié au salaire qui lui est remis. En d'autres termes, si ce dernier est payé 10, et que l'employeur retire 15 de son travail, alors le taux d'exploitation est de 50 %.
Marx, tout au long de sa théorie, se place dans le cadre de l'économie classique, donc d'une concurrence pure et parfaite. Sous ces hypothèses, le taux d'exploitation et le taux de profit sont nécessairement les mêmes dans toutes les branches de production, quelle que soit la composition du capital.
Notons alors V le capital variable, c'est-à-dire les salaires ; C, le capital constant (machines, bâtiments...) ; pl, la plus-value soutirée au salarié ; E, le taux d'exploitation et P le taux de profit. On peut écrire alors E = pl/V et P = pl/(V+C). La composition du capital est alors définie par K = (C+V)/V.
Exprimons maintenant le taux de profit P en fonction de la composition du capital K et du taux d'exploitation E. Nous venons de voir que pl = V*E, ce qui nous permet d'écrire P = V*E/(C+V). Ainsi, l'on trouve P = E/K.
Nous avons dit plus haut que, selon la théorie classique sur laquelle reposent les raisonnements de Marx, P et E devaient être identiques pour toutes les branches de production, et ne dépendaient pas de la composition du capital. Or, on observe dans la réalité que cette dernière, K, variait selon la branche considérée, et même entre les entreprises. Cela entre en contradiction avec les réflexions de Marx, dont notre apagogie vient de démontrer qu'elles étaient erronées.
Notes et références
Bibliographie
- 2012, Nikolay Gertchev, "Exploitation", In: Mathieu Laine, dir., "Dictionnaire du libéralisme", Paris: Larousse, pp261-262
Voir aussi
Citations
- Le capitaliste non seulement n'est pas un exploiteur, mais c'est un bienfaiteur : il génère de la valeur pour le travail des travailleurs, qui n'en aurait aucune autrement. (Martín Krause)
- L'exploitation marxiste, c'est l'exploitation de l'incompréhension du peuple en matière d'économie. (Robert Nozick)
- Ce qui cloche dans la théorie marxiste de l'exploitation est que celle-ci ne reconnaît pas le phénomène de la préférence temporelle comme catégorie universelle de l'action humaine. Que le travailleur ne reçoive pas la "valeur totale" de son travail n'a rien à voir avec de l'exploitation mais reflète seulement le fait qu'il est impossible à un homme d'échanger des biens futurs contre des biens présents sans payer un escompte. Contrairement à la situation de l'esclave et du maître où le second exploite le premier, la relation entre le travailleur libre et le capitaliste est avantageuse pour les deux parties. Le travailleur entre dans l'accord parce que, étant donnée sa préférence temporelle, il préfère moins de biens tout de suite à davantage plus tard ; et le capitaliste le fait parce que, étant donnée sa préférence temporelle, il a un ordre de préférences inverse, qui place un plus grand volume de biens futurs au-dessus d'un plus petit maintenant. (Hans-Hermann Hoppe, L'analyse de classe marxiste et celle des autrichiens)
Liens externes
- (fr)La véritable théorie de l'exploitation, Contrepoints
- (fr)Le capitalisme et l’exploitation par Minarchiste
- (en)Austrian Exploitation Theory (Sheldon Richman)
- (en) [video]L'erreur de Karl Marx sur l'exploitation (Hans-Hermann Hoppe)
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