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Pierre-Antoine Berryer

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Pierre-Antoine Berryer
homme politique

Dates 1790-1868
Pierre-Antoine Berryer.jpg
Tendance libéral conservateur
Nationalité France France
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Citation
Interwikis sur Pierre-Antoine Berryer

Pierre-Antoine Berryer, dit « Berryer fils », né le 4 janvier 1790 à Paris et mort le 29 novembre 1868 à Augerville-la-Rivière (Loiret), est un avocat et homme politique français.

Biographie

Pierre-Antoine Berryer naît en 1790 dans une famille de juristes. Son père est un avocat célèbre pour son organe et spécialisé dans les affaires commerciales. Malgré la période troublée la famille survit à la Révolution. Son père est un temps accusé de cacher des émigrés dans sa maison et ne doit son salut qu’à l’intervention de Delacroix et de Bourdon de l’Oise qui conduisent l’accusateur à se rétracter, sauvant ainsi sa tête.

En 1797 il entre chez les Oratoriens qui tiennent une maison à Juilly pour y faire ses études. Il côtoie Christian de Chateaubriand, neveu du célèbre écrivain dont il sera un proche. Il quitte le collège en 1806 pour le lycée. Un temps tenté par la prêtrise, il est refusé au séminaire et décide donc de devenir avocat. En parallèle de l’école d’avocats il travaille auprès de M. Bonnemant, ancien député des États Généraux ainsi que chez un avoué. En 1811, il est licencié en droit et s’inscrit au Barreau mais ses débuts sont modestes. Son talent n’éclatera que plus tard, sous la Restauration.

C’est durant cette période de sa vie que se forge ses convictions. Il prend petit à petit conscience du caractère tyrannique du règne de Napoléon (Affaire Malet entre autre) et de son incompatibilité totale avec la Liberté. Lors de la chute de l’Empire il est libéral et légitimiste. Il considère que la Liberté trouve son fondement le plus solide dans la monarchie légitime.

Sous la Restauration il devient un avocat en vue, défendant entre autre le Maréchal Ney et Carbonne dont il obtient l’acquittement. Il plaide également dans des affaires de presse. Berryer avait une très haute conception de son métier d’avocat, il n’hésita jamais à défendre des causes gratis ou pour des personnalités politiquement opposées. Il a ainsi défendu Louis-Napoléon Bonaparte en 1840 lors de son procès devant la Chambre des pairs suite à sa descente sur Boulogne.

Sa carrière politique commence en 1830. Il a alors tout juste quarante ans ce qui est l’âge à partir duquel on peut être élu. Connu depuis longtemps comme une figure montante du parti royaliste, proche de Chateaubriand, c’est un fidèle déclaré de la dynastie régnante, il est alors candidat officiel en Haute-Loire. Sa première action d’éclat est de s’opposer à ce qui deviendra l’Adresse des 221. Berryer est en particulier remarqué par Royer-Collard pour son discours. Il refuse un portefeuille proposé par le Prince de Polignac et est désolé par la Révolution de 1830. Il se résout à prêter le serment demandé et continue à siéger comme député.

Sa carrière se déroule dans l’opposition et il refuse toute proposition gouvernementale. S’il est prêt à servir son pays, il refuse de servir des régimes qu’il combattait. Il intervient régulièrement dans les débats politiques de son temps. Il acquiert progressivement une belle réputation tant pour ses qualités oratoires qu’humaines, jamais irrespectueux de ses interlocuteurs ou injurieux. Il devient une des figures majeures du parlementarisme du XIXe siècle.

Sous la République de 1848 il appartient à la majorité conservatrice bien qu’il eût voté contre la Constitution. D’une certaine manière il est pour la première fois dans la majorité. Dès cette époque il participe à la tentative de fusion entre Orléanistes et Légitimistes, entreprise qui se révèle un échec. Il est également un des auteurs de la très controversée loi électorale de 1850. Lors du coup d’État de 1851 il participe à la dernière réunion de l’assemblée réunie dans la mairie du X° arrondissement qui prononce la déchéance du Prince-Président. Malgré son action et sa harangue de la foule, la troupe disperse les nombreux députés présents. Constatant la disparition des libertés parlementaires, il refuse de se représenter devant les électeurs de Marseille qu’il représentait depuis 1834.

Il ne revient en politique qu’en 1863 suite au rétablissement des libertés parlementaires sous l’Empire. Entretemps il est élu à l’Académie Française le 12 février 1852 et reçu sous la coupole le 22 février 1855. Il fait en sorte de ne pas rendre la visite protocolaire à l’Empereur, son ancien client.

Il meurt en 1868 échappant ainsi à la douleur de voir son pays vaincu par l’Allemagne bien qu’il pressente la catastrophe. Il s’éteint dans sa terre d’Augerville non sans avoir écrit une dernière fois au Comte de Chambord une dernière lettre qui résume en peu de mots le propos de sa vie. Jules Grévy, bâtonnier de l'ordre des avocats du barreau de Paris, prononce son éloge lors de ses funérailles.

Idées politiques

Berryer est un légitimiste de conviction. Il n’a rien retiré de la restauration si ce n’est de la considération et une place de candidat officiel (mais à une époque où cela n’était plus avantageux). Il n’a reçu ni titre, ni honneur, ni passion. C’est un membre de la bourgeoisie qui a, par un cheminement raisonné, adhéré à une doctrine politique et y est resté fidèle. Il s’est toujours présenté comme un homme du peuple et fils de 1789. Il n’a eu de cesse de rappeler que Louis XVI a joué un rôle déterminant dans la réussite de 1789. Cette idée peut paraître surprenante de nos jours mais Berryer s’appuie sur l’attitude réformiste de Louis XVI et son acceptation des grands acquis de 1789 (DDHC, égalité civile, liberté religieuse).

Une des idées essentielles de Berryer est sa notion de principe politique. C’est l’idée que tout régime politique est basé sur un principe (par exemple souveraineté monarchique ou souveraineté du peuple). Deux grandes idées sont à retenir :

  • le principe est la source de l’existence et de la légitimité de tout régime. Attention : principe et forme de gouvernement sont deux choses différentes. Berryer traite la Monarchie de Juillet de république de fait car fondée sur la souveraineté du peuple.
  • le principe conditionne en grande partie la survie d’un régime par la fidélité de ce dernier au principe. Un régime qui est infidèle à son principe est condamné à tomber (Restauration, Monarchie de Juillet).

Cette notion sera régulièrement rappelée par Berryer, elle apporte une nouvelle manière de concevoir les régimes politiques.

Homme de son temps, Berryer est aussi un patriote. Il intervient régulièrement dans les questions touchant les affaires étrangères et la politique internationale (question des chemins de fer).

En économie, Berryer se montre également libéral. Ses interventions lors des débats touchant au financement des chemins de fer sont marqués par la confiance dans les compagnies privées pour mener à bien les projets et son refus de l’intervention de l’État par des subventions ou des nationalisations.

En politique son libéralisme est marqué par ses combats en faveur de la liberté d'association (1834), de religion (1845), de la presse (1832-1868), l’extension du droit de suffrage (reprise du double degré proposé par Lainé en 1819), le droit de coalition des ouvriers (1845).


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