Maffeo Pantaleoni

Maffeo Pantaleoni
Économiste et homme politique
Dates	1857-1924
Tendance	Libéral conservateur
Nationalité	Italie
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Citation
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Maffeo Pantaleoni est un économiste et homme politique italien né à Frascati le 2 juillet 1857 et mort à Milan le 29 octobre 1924. Initialement proche d'un libéralisme de « laissez-faire », il se rapproche vers la fin de sa vie du nationalisme et du fascisme.

Maffeo Pantaleoni : économiste, théoricien des finances publiques et homme d'État italien

Maffeo Pantaleoni, figure éminente de l'économie, a marqué l'Italie par ses contributions à la théorie économique, à l'enseignement et à la politique. Fils d'un sénateur impliqué dans le Risorgimento, il a suivi un parcours académique remarquable, de Paris à l'Allemagne, avant de se forger une carrière académique et politique influente.

Un parcours d'études internationales et distinguées

Maffeo Pantaleoni, né de parents italien et irlandais, a débuté son parcours académique en étudiant à Paris et en Allemagne. Ses études l'ont mené au lycée de Potsdam en 1877, où il a achevé ses études secondaires. Il a ensuite poursuivi son cursus universitaire à Rome, obtenant son diplôme de la Faculté de droit en 1882. Sa thèse portait sur la théorie du transfert des taxes, jetant les bases de ses futurs travaux.

Contributions économiques majeures et engagement pédagogique

En 1883, Maffeo Pantaleoni a publié un essai, Contributo alla teoria del riparto delle spese pubbliche (Contribution à la théorie de la répartition des dépenses publiques), introduisant en Italie l'analyse basée sur la théorie marginale de la valeur. Son travail a marqué un tournant dans l'approche économique du pays. Il a également exercé en tant qu'enseignant dans divers établissements, dont les universités de Camerino (1881-1883) et de Macerata (1883-1885), avant de diriger l'École supérieure du commerce de Venise et de Bari (1888-1892). Il démissionne pour protester contre la politique douanière du gouvernement.

Un éditeur engagé et une voix économique clairvoyante

En 1890, Maffeo Pantaleoni a repris la direction du Giornale degli economisti aux côtés d'Antonio De Viti De Marco et de Mazzola. Sous sa direction, la revue a adopté une nouvelle orientation économique. Dans une lettre adressée à l'économiste Léon Walras, il définit la politique éditoriale de la revue devenue mensuelle : « soutenir, en finances, une politique qui nous sauve […] du cours forcé, et en économie politique, […] faire la guerre au protectionnisme, à l’ingérence de l’État et au socialisme sous toutes ses formes. »

Un parcours international et un engagement national

Maffeo Pantaleoni a poursuivi sa carrière en enseignant à l'université de Naples (1895-1897) puis à Genève (1897-1900), où il a été invité par son ami, l'éminent économiste, Vilfredo Pareto. Revenant en Italie, il a obtenu la chaire d'économie à Pavie en 1900 et il est démocratiquement élu député pour le Parti radical. Parallèlement, il a occupé la chaire d'économie à l'université de Rome de 1901 à 1924.

Un héritage complexifié par des choix politiques

Ses opinions nationalistes se sont accentuées, le conduisant à soutenir le fascisme par opposition au socialisme. En 1920, Maffeo Pantaleoni a été nommé ministre des Finances du gouvernement de Fiume par Gabriele d'Annunzio, et malgré son engagement, il minimisa l'assassinat de Matteoti en 1924. Cette même année, il s'est éteint à Milan, laissant derrière lui un héritage complexe mêlant contributions économiques, enseignement influent et choix politiques parfois controversés.

Le penseur

Dans la leçon inaugurale de son cours d'économie à l'université de Genève, le 23 octobre 1897, il pose la question de son appartenance à une école d'économistes et répond : « Je vous surprendrai, peut-être, en ajoutant qu’il n’y a aucune école d’économie, ou plutôt, ce qui revient au même, qu’il n’y en a que deux : l’école de ceux qui connaissent l’économie et l’école de ceux qui ne la connaissent pas ».

Il a contribué à introduire le marginalisme en Italie. Inspiré par l'évolutionnisme de Herbert Spencer, son homo œconomicus est un sujet qui maximise son intérêt personnel. Le marché contribue à l'efficience du système et élève la responsabilité individuelle. La concurrence est « la forme le plus universelle et polymorphe d’inventivité ». Il effectue une distinction entre deux types d'hédonisme ou utilitarisme : l'individuel ou égoïste et l'universaliste qui concerne les questions d'ordre national ou social. Les besoins sont des « désirs de disposer d’un moyen capable de faire cesser une sensation douloureuse ou de la prévenir, de conserver une sensation agréable ou de la provoquer » (Principi di economia pura). Les besoins déterminent la demande qui est la « quantité métrique de l’objet désiré dans un temps donné ».

Les contributions fondamentales de Maffeo Pantaleoni à la théorie des finances publiques

Les contributions de Maffeo Pantaleoni aux finances publiques étaient axées sur des questions liées à la taxation, aux dépenses gouvernementales et à la politique fiscale. Il mettait l'accent sur l'importance d'étudier les effets de la taxation sur le comportement individuel et les résultats économiques. Son travail a influencé le développement de la théorie de la taxation optimale, qui vise à identifier la structure fiscale maximisant le bien-être social tout en minimisant les distorsions dans le comportement économique. Les idées de Pantaleoni ont contribué à la compréhension de la manière dont la taxation peut influencer l'efficacité économique et l'équité.

Théorie de la taxation optimale

Le travail de Maffeo Pantaleoni a joué un rôle fondamental dans le développement de la théorie de la taxation optimale. Cette théorie vise à trouver l'équilibre entre la génération de recettes gouvernementales par le biais des taxes et la minimisation des impacts négatifs de la taxation sur le comportement économique. Il a reconnu que des taux d'imposition excessivement élevés pourraient décourager le travail, l'investissement et la production, ce qui aurait un impact négatif sur la croissance économique. Ses idées ont contribué à explorer comment les gouvernements peuvent concevoir des systèmes fiscaux qui maximisent les recettes tout en minimisant les distorsions dues à la politique fiscale.

Efficacité économique et équité

Les recherches de Maffeo Pantaleoni ont porté sur le compromis entre l'efficacité économique et l'équité en matière de taxation. Il a compris que si la taxation est quelquefois nécessaire pour financer les biens et services publics, elle peut également créer des distorsions dans le comportement économique. Son travail visait à trouver des moyens d'équilibrer la nécessité de générer des revenus et le désir de maintenir l'équité et l'égalité dans la société. Cet équilibre est essentiel pour réaliser à la fois la croissance économique et le bien-être social.

Réactions comportementales à la taxation

L'accent mis par Maffeo Pantaleoni sur l'étude de la manière dont les individus réagissent aux changements de taxation était novateur. Il a compris que leur comportement pourrait changer en réponse aux modifications des taux d'imposition. Par exemple, des taxes plus élevées sur certains biens pourraient entraîner une réduction de leur consommation. Cette observation a jeté les bases de la compréhension du concept d'élasticités, qui mesure la sensibilité des consommateurs et des producteurs aux changements de prix ou de taxes.

Implications politiques

Les recherches de Maffeo Pantaleoni ont eu des implications importantes pour les décideurs politiques. Ses idées sur la taxation optimale et les réactions comportementales à la taxation ont permis des orientations pour la conception de systèmes fiscaux à la fois efficaces et équitables. Les décideurs pourraient utiliser ses travaux pour prendre des décisions éclairées sur les taux d'imposition, la structure des taxes et la manière de minimiser les conséquences non intentionnelles de la taxation.

En résumé, les contributions de Maffeo Pantaleoni aux finances publiques ont grandement influencé la compréhension de la taxation, des dépenses gouvernementales et de la politique fiscale. Son travail a ouvert la voie au développement de la théorie de la taxation optimale et a fourni des idées précieuses sur la relation complexe entre la taxation, le comportement individuel, l'efficacité économique et l'équité. Ses idées restent pertinentes aujourd'hui et continuent d'influencer les discussions sur la conception de systèmes fiscaux efficaces.

Informations complémentaires

Œuvres

• 1882, Teoria della traslazione dei tributi,
• 1883, Contributo alla teoria del riparto delle spese pubbliche, in La rassegna italiana, vol. IV, October 15, pp. 25-70
  • Traduit en anglais en 1958 In: "Contribution to the Theory of the Distribution of Public Expenditure", Musgrave R.A. and Peacock A.T., eds, pp16-27
• Dell'ammontare probabile della ricchezza in Italia, 1884
• 1887, Teoria della pressione tributaria, Roma, Pasqualucci
• 1889, I principii di economia pura, G. Barbèra, Firenze,
  • Traduction anglaise en 1898, Pure economics, Londres, Macmillan
• 1891, Sui massimi edonistici individuali e collettivi,
• 1891, Commentaire de “Die Theoretische Nationalökonomie Italiens in Neuester Zeit, The Economic Journal, I (4): 765-769
• 1895, La caduta della Società generale di credito mobiliare italiana,
• 1897, commentaire du livre d'Irving Fisher, A Brief Introduction to the Infinitesimal Calculus, New York, Macmillan, Giornale degli Economisti, dic., p590

• 1898,
  • a. Il tentativo di analisi di forte e debole in economia,
  • b. “An Attempt to Analyse the Concepts of „Strong and Weak‟ in Their Economic Connection”, The Economic Journal, 8, pp183-205

• 1899, "A proposito di Luigi Cossa e della sua Histoire des doctrines économiques (Paris, Giard et Brière 1899)", Giornale degli economisti, XVII, pp585-592

• Sull'origine del baratto, 1899-1900
• Scandalo bancario di Torino, 1902-1903
• Scritti vari di economia, 1904-1910

• 1909, Prefazione du livre de Carl Menger, "Principii fondamentali di economia", Galeati, Imola, ppIII-VI

• Una visione cinematografica del progresso della scienza economica, 1907
• Identità della pressione teorica di qualunque imposta a parità di ammontare e la sua semeiotica, 1910

• 1911, "Considerazioni Sulle Proprieta di un Sistema di Prezzi Politici", Giornale Degli Economisti, Vol 42, pp9–29 et pp114–133

• Atto economico, 1913
• Danni economici della sostituzione di prezzi politici a quelli economici, 1919
• Erotemi di economia, 1925

Littérature secondaire

• 1924, Achille Loria, Obituary. Maffeo Pantaleoni. The Economic Journal. XXIV (136): 653-654
• 1924, P. Sraffa, Obituary. Maffeo Pantaleoni, The Economic Journal. XXIV (136): 648-653
• 1948, G. Stefani, Un breve carteggio di Maffeo Pantaleoni, Rivista internazionale di scienze sociali, LVI (4): 343-346
• 1996, I. Magnani, Il magistero di Maffeo Pantaleoni, Economia pubblica, No2: 5-30

• 1997,
  • M. Baldassarri, Dir., Maffeo Pantaleoni. At the Origin of the Italian School of Economics and Finance. London: Macmillan Press and New York: St. Martin’s Press
  • Richard Wagner, "Parasitical political pricing, economic calculation, and the size of government: Variations on a theme by Maffeo Pantaleoni", Journal of Public Finance and Public Choice, Vol 15, pp135–146

• 1998, Nicolò Bellanca et Nicola Giocoli, Maffeo Pantaleoni, Il principe degli economisti italiani, 288 p
• 1998, P. D. Groenewegen, Maffeo Pantaleoni, In: Meacci, F., ed, Italian economists of the 20th century, Cheltenham, UK – Northampton, USA, pp44-68
• 2006, Flavio Belice, Le libéralisme radical des premières années du XX^e siècle en Italie. Maffeo Panteloni – Antonio De Viti De Marco in Philippe Nemo et Jean Petitot, Histoire du libéralisme en Europe, pp619-650

Liens externes

• (es)notice de Marianna Izzo

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