Lao Zi

Lao Zi
Philosophe
Dates	Ve siècle av. J.-C.
Tendance	Source du Taoïsme
Nationalité	Chine
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Citation
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Lǎo Zi (ou Lao-tseu, 老子), est un philosophe chinois, qui aurait vécu au Ve siècle av. J.-C.

D'un point de vue historique très peu de choses sont connues sur sa vie. En effet, son existence biographique repose sur beaucoup d'incertitudes. Certains historiens contestent l'idée qu'il ait réellement existé.

Ses écrits ont fondé le taoïsme. Il aurait écrit le Dao De Jing (ou Tao Te King, 道德经), un recueil d'aphorismes poétiques divisé en 81 parties traitant de notions de la pensée chinoise antique, comme le « Non-agir », la « Voie » (Dao), le Retour, etc. La plus ancienne référence biographique sur Lao-tseu nous provient de l'ouvrage de l'historien chinois Sima Qian, le Shiji ou Mémoires historiques, sous le règne de l’empereur Wu (140-87 av. J.-C.). Selon cette source, Lao Zi était archiviste de la cour des Zhou et a rencontré Confucius, ce dernier lui aurait demandé des renseignements sur les rites.

Lao Zi et les libertariens

Murray Rothbard le considère comme le premier libertarien. Il se dégage en effet de ses poèmes une confiance absolue en un ordre spontané bénéfique qui émerge de l'absence de coercition des puissants sur les faibles. Pour David Boaz (Libertarianism : A Primer), c'est le "premier libéral connu". Roderick Long cite Lao-Tzu et reconnaît en lui l'introducteur de grands passages libertariens.

"Plus le nombre de lois et de restrictions est grand, plus les gens qui habitent la terre sont pauvres. Plus les armes de bataille et de guerre sont tranchantes, plus les ennuis affligent la terre. Plus grande est la ruse avec laquelle les gens sont gouvernés, plus sont étranges les choses qui se produisent sur la terre. Plus les règles et les règlements sont difficiles, plus le nombre de ceux qui vont voler sera grand. Le sage n'utilise pas des arrangements [constructivistes] afin de réformer, mais il enseigne la tranquillité d'esprit auprès des gens, afin qu'ils puissent profiter de leur vie.

Tao Te Ching Section 57

Cependant les écrits taoïstes ne doivent pas être interprétés exclusivement comme des écrits politiques : les doctrines de salut individuel (taoïsme, bouddhisme, vedanta... et dans une moindre mesure le christianisme) sont par nature individualistes, cependant la liberté "extérieure" est jugée moins importante que la liberté intérieure. Ainsi le "laissez-faire" (le wu wei taoïste, le "non agir") doit être compris d'abord comme un expédient salvifique, équivalent au "lâcher prise" zen, avant d'être un mot d'ordre politique (l'un n'excluant pas l'autre).

Le concept de non-agir

A. L'importance du non-agir dans la philosophie de Lao Tseu

Lao Tseu considérait le non-agir, ou "Wu Wei" en chinois, comme un principe fondamental de sa philosophie taoïste. Il soulignait l'importance de ne pas s'opposer au flux naturel de la vie et de laisser les choses se dérouler sans intervention excessive. Le non-agir n'est pas une invitation à la passivité, mais plutôt à agir de manière spontanée et en harmonie avec les forces naturelles.

B. La liberté comme résultat du non-agir

Selon Lao Tseu, le non-agir permet d'atteindre un état de liberté intérieure. En se détachant des désirs et des attachements superficiels, on peut se libérer des contraintes mentales et émotionnelles qui limitent notre liberté. En laissant les choses se dérouler naturellement, sans chercher à les contrôler de manière excessive, on se libère des luttes inutiles et on embrasse la fluidité et la spontanéité de la vie.

C. L'élimination des obstacles à la liberté par le non-agir

Le non-agir permet également d'éliminer les obstacles qui entravent notre liberté. En s'abstenant de résister ou de lutter contre les circonstances extérieures, on évite les tensions et les frustrations qui limitent notre liberté. Lao Tseu encourageait à embrasser le flux naturel de la vie et à se défaire des désirs excessifs, des attentes rigides et des schémas de pensée limitants. En pratiquant le non-agir, on libère notre esprit des contraintes et on ouvre la voie à une plus grande liberté intérieure.

En somme, selon Lao Tseu, le non-agir est un concept essentiel pour atteindre la liberté. En agissant de manière spontanée et en harmonie avec la nature, en se détachant des désirs et des attachements superficiels, on peut éliminer les obstacles qui entravent notre liberté et vivre en accord avec le flux naturel de la vie. Le non-agir permet ainsi de cultiver une liberté intérieure profonde et d'embrasser la véritable essence de la liberté selon la philosophie de Lao Tseu.

L'harmonie avec la nature

A. La recherche de l'harmonie avec la nature selon Lao Tseu Lao Tseu enseignait que l'harmonie avec la nature était essentielle pour atteindre la liberté. Il invitait les individus à se connecter profondément à la nature et à observer ses cycles et ses lois. En comprenant et en respectant les principes naturels, on peut trouver l'équilibre et la tranquillité intérieure.

B. La liberté comme état naturel de l'individu Pour Lao Tseu, la liberté était considérée comme l'état naturel de l'individu. Il croyait que chaque être humain possédait une essence innée de liberté qui pouvait être réalisée en revenant à son état naturel. Cela impliquait de se libérer des attachements, des désirs excessifs et des schémas de pensée limitants pour retrouver la spontanéité et la simplicité de la nature.

C. La transcendance des contraintes et des limitations par l'harmonie avec la nature En cherchant l'harmonie avec la nature, on transcende les contraintes et les limitations qui entravent la liberté. Lao Tseu encourageait à abandonner les idées préconçues, les conventions sociales et les attentes imposées par la société. En se libérant des constructions artificielles et en se connectant à l'essence naturelle de soi-même et de l'univers, on peut transcender les limitations et vivre dans un état de liberté authentique.

En conclusion, selon Lao Tseu, l'harmonie avec la nature est un chemin vers la liberté. En se connectant à la nature et en s'alignant avec ses principes, on trouve l'équilibre intérieur et on libère notre essence naturelle de liberté. Cela implique de transcender les contraintes et les limitations imposées par la société et de se reconnecter à notre nature profonde. En embrassant l'harmonie avec la nature, on atteint une liberté qui va au-delà des limitations et qui ouvre la voie à une vie épanouissante et authentique.

La libération des attachements et des désirs

A. La notion de détachement dans la philosophie de Lao Tseu

Lao Tseu préconisait le détachement des attachements et des désirs comme un moyen de parvenir à la liberté. Selon lui, les attachements et les désirs nous lient à des objets ou des idées, créant ainsi des liens qui nous empêchent de vivre pleinement et de manière authentique. Le détachement consiste à se libérer de ces liens et à adopter une attitude de non-attachement envers les choses matérielles, les relations et les idées préconçues.

B. La liberté comme résultat du détachement des désirs

Pour Lao Tseu, la liberté découle du détachement des désirs. Les désirs insatiables et les attachements excessifs créent un sentiment de dépendance et de limitation. En se libérant de ces désirs et en cultivant une attitude de détachement, on se libère des chaînes qui entravent notre liberté. Le détachement permet de se débarrasser des compulsions, des attachements émotionnels et des dépendances qui peuvent restreindre notre capacité à être véritablement libres.

C. La recherche d'une liberté intérieure par la libération des attachements

Lao Tseu invitait à rechercher une liberté intérieure en se libérant des attachements. Il s'agissait de se défaire des préoccupations matérielles, des aspirations superficielles et des opinions figées. En se détachant de ces attachements, on crée un espace intérieur qui permet de cultiver la liberté, la spontanéité et la créativité. Cette libération des attachements conduit à une plus grande flexibilité mentale, à une ouverture d'esprit et à une capacité à embrasser pleinement le flux de la vie.

En conclusion, selon Lao Tseu, la libération des attachements et des désirs est un chemin vers la liberté intérieure. En pratiquant le détachement, on se libère des chaînes qui entravent notre liberté et on ouvre la voie à une plus grande sérénité et à une vie plus authentique. La libération des attachements permet de cultiver une attitude de non-attachement envers les choses matérielles et les idées préconçues, ce qui nous permet d'expérimenter une liberté intérieure profonde et durable.

La spontanéité et l'authenticité

A. La valeur de la spontanéité et de l'authenticité dans la pensée de Lao Tseu

Lao Tseu accordait une grande valeur à la spontanéité et à l'authenticité. Selon lui, être spontané signifie agir sans effort, sans calcul ni contrainte, en harmonie avec le flux naturel de la vie. L'authenticité, quant à elle, consiste à être vrai et sincère, à ne pas se conformer aux attentes et aux normes sociales, mais à exprimer sa véritable nature.

B. La liberté comme expression spontanée de l'individu authentique

Pour Lao Tseu, la liberté réside dans l'expression spontanée de l'individu authentique. Lorsque nous agissons de manière spontanée, sans nous laisser influencer par les conventions sociales ou les attentes des autres, nous sommes libres d'être nous-mêmes. En éliminant les masques et les façades, nous accédons à notre essence la plus profonde et véritable, ce qui nous permet de vivre en accord avec notre nature intrinsèque.

C. La suppression des contraintes sociales par la spontanéité et l'authenticité

Lao Tseu considérait que la spontanéité et l'authenticité étaient des moyens de supprimer les contraintes sociales et les limitations qui entravent notre liberté. En agissant de manière spontanée et authentique, nous nous libérons des normes imposées par la société et des rôles préétablis. Nous devenons capables de transcender les jugements extérieurs et les pressions sociales, ce qui nous permet de vivre selon nos propres valeurs et notre propre vérité.

En conclusion, pour Lao Tseu, la spontanéité et l'authenticité sont des voies vers la liberté. En agissant de manière spontanée, sans contraintes ni artifices, et en étant authentique, en exprimant notre véritable nature, nous nous libérons des limitations sociales et nous accédons à une forme de liberté profonde et véritable. La spontanéité et l'authenticité nous permettent de vivre pleinement, en harmonie avec nous-mêmes et avec le monde qui nous entoure.

La gouvernance minimaliste

A. La vision de Lao Tseu d'un gouvernement minimaliste

Lao Tseu prônait un modèle de gouvernance minimaliste basé sur le concept de non-agir et la confiance dans les forces naturelles. Selon lui, un gouvernement idéal devrait intervenir le moins possible dans les affaires des individus et de la société. Il croyait en la capacité intrinsèque des individus à s'autogouverner et à trouver leur propre chemin vers l'harmonie et la prospérité.

B. La liberté individuelle dans un système politique minimaliste

Dans la philosophie de Lao Tseu, la liberté individuelle est essentielle. Un gouvernement minimaliste permet aux individus de jouir d'une plus grande autonomie et de prendre leurs propres décisions sans être étouffés par des règles et des réglementations excessives. Il favorise la liberté de pensée, d'expression et d'action, permettant aux individus de développer leur plein potentiel et de mener des vies authentiques et épanouissantes.

C. La recherche de l'autonomie et de la liberté dans la société selon Lao Tseu

Lao Tseu encourageait les individus à rechercher l'autonomie et la liberté intérieure, même dans un contexte social. Il croyait que chaque individu possède une essence unique et précieuse, et que la véritable liberté réside dans la réalisation de soi et dans la capacité à être en harmonie avec la nature et les autres êtres humains. Il invitait les individus à se libérer des désirs et des attachements excessifs, à cultiver la compassion et l'empathie, et à vivre en accord avec les principes fondamentaux de la nature.

En conclusion, pour Lao Tseu, la gouvernance minimaliste et la liberté individuelle sont étroitement liées. Un gouvernement minimaliste favorise la liberté individuelle en permettant aux individus de s'autogouverner et de prendre leurs propres décisions. Cependant, la liberté véritable réside également dans la recherche de l'autonomie et de la liberté intérieure, en harmonie avec la nature et en cultivant des valeurs morales et éthiques. La philosophie de Lao Tseu offre des perspectives précieuses sur la liberté individuelle et la manière dont elle peut être réalisée dans la société.

La pratique de la liberté selon Lao Tseu

A. Les implications pratiques de la philosophie de Lao Tseu pour la liberté

La philosophie de Lao Tseu offre des implications pratiques pour vivre une vie libre et épanouissante. Selon lui, la liberté réside dans la cultivation de la sagesse, de l'harmonie avec la nature et de l'authenticité. Cela implique de se libérer des contraintes sociales et des attachements excessifs, de pratiquer le détachement des désirs et de vivre en accord avec les principes du Tao.

B. La cultivation de la liberté intérieure et de la spontanéité

Lao Tseu met l'accent sur la cultivation de la liberté intérieure en transcendant les limitations et les contraintes de l'ego. Il encourage les individus à se connaître eux-mêmes, à écouter leur nature intérieure et à suivre leur intuition. La spontanéité joue également un rôle essentiel dans la pratique de la liberté selon Lao Tseu. En laissant aller les pensées et les actions contrôlées, on permet à la nature innée de s'exprimer librement, ce qui conduit à une vie plus authentique et épanouissante.

C. L'application des principes taoïstes pour vivre une vie libre et épanouissante

Pour vivre une vie libre et épanouissante selon Lao Tseu, il est important d'appliquer les principes taoïstes dans notre quotidien. Cela inclut la pratique de la non-action, du détachement, de la simplicité et de l'harmonie avec la nature. En suivant ces principes, on cultive une sensibilité profonde envers le flux naturel de la vie et on s'ouvre à l'expérience de la liberté intérieure et de la plénitude.

En conclusion, la pratique de la liberté selon Lao Tseu implique de transcender les contraintes sociales, de cultiver la liberté intérieure, la spontanéité et l'harmonie avec la nature. En appliquant les principes taoïstes dans notre vie quotidienne, nous sommes en mesure de vivre une vie plus libre, authentique et épanouissante. La philosophie de Lao Tseu nous rappelle l'importance de rechercher la liberté non seulement à l'extérieur, mais aussi à l'intérieur de nous-mêmes.

Informations complémentaires

Citations

Si les palais sont très brillants, les champs sont très incultes, et les greniers vides.

Les princes s'habillent de riches étoffes ; ils portent un glaive tranchant ; ils se rassasient de mets exquis ; ils regorgent de richesses.

C'est ce qu'on appelle se glorifier du vol ; ce n'est point pratiquer le Tao.

(Tao Te King, 53)

Plus règnent tabous et défenses

Et plus le peuple s'appauvrit

Plus l'on compte d'armes tranchantes

Et plus le désordre sévit

Plus abonde l'intelligence

Et plus se voient d'étranges fruits

Plus s'allongent les ordonnances

Et plus foisonnent les bandits

Aussi le Sage :

Je pratique le laisser-faire : le peuple évolue de lui-même

Je porte amour à la quiétude : il prend lui-même le droit chemin

Je n'entreprends aucune affaire : c'est de lui-même qu'il prospère

Je ne nourris aucun désir : de lui-même au Simple il revient

(Tao Te King, 57)

Le peuple a faim parce que le prince dévore une quantité d'impôts.

Voilà pourquoi il a faim.

Le peuple est difficile à gouverner parce que le prince aime à agir.

Voilà pourquoi il est difficile à gouverner.

(Tao Te King, 75)

Ceux qui admettent qu'ils ne savent pas

Deviennent sages.

Ceux qui cachent leur ignorance

N’apprennent jamais.

Ceux qui admettent leurs erreurs

Développent la force de caractère.

Ceux qui prétendent être forts

Deviennent faibles.

Tao Te Ching, In: Fu-Feng et J. English, 1972

Citations sur Lao Zi

• Le philosophe chinois Lao-Tseu avait décrit, au VIe siècle av. J.-C., l’objectif libéral de la quête du bonheur à travers l’épanouissement de chacun. Il avait également énoncé, face aux prétentions de pouvoir des philosophes bureaucratisés de l’empire du Milieu, le premier principe de la gouvernance politique : « Gouverne le mieux qui gouverne le moins. » Selon cette conception, les individus en société forment volontairement un ordre spontané beaucoup plus juste et efficient que la planification étatique. C’est un point de vue que défendent également les libéraux contemporains. (Pierre Bessard)

Littérature secondaire

• 1972, Gia Fu-Feng et J. English, "Lao Tsu: Tao Te Ching", New York: Random House

• 1985, J. Heider, "The Tao of leadership: Lao Tzu’s Tao Te Ching adapted for a new age", Atlanta: Humanics Limited

• 1995, T. T. Ching, H. H. Ching, "The complete works of Lao Tzu: A New Enlightening Translation and Elucidation", Los Angeles, CA: Seven Star Communications

• 2003, Morgen Witzel, "Laozi (Lao Tzu) (6th century BC)", In: Morgen Witzel, dir., Fifty Key Figures in Management, Routledge, ISBN 978-0-415-36978-7, ISBN 978-0-415-36977-0, pp184-188

• 2008, James Dorn, "LAO TZU (C. 600 B.C.)", In: Ronald Hamowy, dir., "The Encyclopedia of Libertarianism", Cato Institute - Sage Publications, pp282-283

Liens externes

• Dào Dé Jīng en français
• The Ancient Chinese Libertarian Tradition by Murray Rothbard
• Capitalism and the Tao
• Le Tao du capitalisme par Christian Michel

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