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Kenneth Gregg

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Kenneth Gregg
Historien

Dates 1950 ou 1951 - 2008
Kenneth Gregg
Tendance Libertarien
Nationalité États-Unis États-Unis
Articles internes Autres articles sur Kenneth Gregg

Citation
Interwikis sur Kenneth Gregg

Kenneth R. Gregg, Jr., né en 1950 ou 1951 et mort le 14 mars 2008[1], est un historien amateur américain, spécialiste du mouvement libertarien.

Biographie

Formé hors des circuits académiques classiques, Kenneth Gregg suit d’abord les cours du Nathaniel Branden Institute (1967-1968), puis ceux du Rampart College issu de la Freedom School (1970-1974) où se noue une proximité durable avec Robert LeFevre. Il complète ce triptyque au Free Enterprise Institute (1973-1976) tout en gardant ses distances avec Andrew Galambos. Il y forge un goût durable pour l’auto-éducation, les séminaires intensifs et le travail patient sur les sources, qu’il tiendra pour plus féconds que n’importe quel cursus universitaire. Proche de Robert LeFevre, il s’agrège à la nébuleuse libertarienne californienne où circulent idées, brochures et bibliographies, et commence à cartographier les lignées oubliées de l’individualisme, du mouvement coopératif aux géorgistes en passant par les communautés propriétaires.

Parallèlement, il rôde sa plume. Dès la fin des années 1960, il fréquente la culture fanzine et science-fiction : Munchin’ Mountain Oysters et Sippin’ Boston Tea (1969-1975), l’APA-L (1969-1972), puis le SFAL Bulletin dont il est rédacteur (1970-1973). Au milieu des années 1970, il publie régulièrement dans American Rationalist (1974-1980), laboratoire où se précisent ses thèmes et son ton d'enquêteur et passeur de savoirs libéraux.

L’ancrage californien s’affirme à la fin des années 1970 avec un passage à l’action collective : Gregg organise des cycles de séminaires, notamment à Long Beach Libertarian Seminars (1975-1980), qui font circuler bibliographies, idées et controverses libérales et libertariennes. De fil en aiguille, ce réseau le conduit au cœur de la nébuleuse Rampart au tournant des années 1980, où il mettra en relation sa double vocation d’historien et d’éditeur.

L’aventure Rampart Institute (1979–1983)

Entre 1979 et 1983, Kenneth Gregg joue un rôle décisif dans la relance de l’héritage de Robert LeFevre en contribuant à faire du Rampart Institute une véritable plateforme d’éducation et de diffusion des idées. Il y structure l’activité éditoriale et pédagogique, fédère auteurs et lecteurs, et met en circulation un corpus de textes et de conférences qui donnera sa cohérence à l’ensemble.

Dès 1980, il prend la responsabilité éditoriale de la revue trimestrielle Rampart Individualist, où se dessine une ligne claire : faire dialoguer histoire intellectuelle, sources primaires et enjeux contemporains du libertarianisme. La même année, il publie la brochure-essai The Three Enlightenments (Santa Ana, Rampart Institute, 1980), jalon programmatique qui accompagne l’essor des périodiques et des cycles de formation. Entre revues, programmes et séminaires, cette séquence 1979–1983 constitue le noyau dur de son œuvre de passeur : collecter, éditer, contextualiser et transmettre.

Thèmes et activités éditoriales

Au-delà de ses activités au Rampart Institute, Kenneth Gregg s’est affirmé comme auteur-curateur du site Classical Liberalism, où il mettait en ligne des textes introuvables, des notices biographiques et des commentaires visant à reconstituer les lignées oubliées du libéralisme. Cette démarche de “passeur” s’accompagne d’un travail plus académique, notamment le chapitre « George Henry Evans & The Origins of American Individualist-Anarchism » publié dans Benjamin Tucker & The Champions of Liberty: A Centenary Anthology, 1981), qui synthétise ses recherches sur les origines américaines de l’anarchisme individualiste.

Éditeur tenace, il a dirigé ou tenu la rédaction de plusieurs bulletins au long cours : Rampart Individualist (dès 1980), l’Atheists United Newsletter (1984-1990), le Mediators of Southern Nevada Newsletter (1994-1997) et l’Adoption Services – Catholic Charities of Southern Nevada Newsletter (1997-2003). En amont, il avait nourri sa plume dans des publications variées, American Rationalist (1974-1980) en tête, et dans l’écosystème des périodiques de science-fiction, avant de reprendre, au début des années 1990, la coordination de SitNorm (SNAFFU, 1991-1993).

Enseignement, conférences & réseaux

Pédagogue de terrain, Kenneth Gregg a fait des séminaires son laboratoire. À Long Beach, il conçoit et anime les Long Beach Libertarian Seminars (1975-1980) : cycles structurés en lectures dirigées, ateliers de discussion et bibliographies de travail, où se croisent militants, étudiants et curieux. Deux décennies plus tard, il transpose cette formule à Las Vegas avec les Classical Liberals of Las Vegas (1995-2002), une série de conférences incluant des cours d’histoire du libertarianisme qui mêlent restitution des sources et débats contemporains.

Parallèlement, il intervient et modère régulièrement au sein de l’écosystème Rampart et, plus largement, du réseau libertarien : colloques, week-ends d’étude, séries thématiques. Sa marque de fabrique, documents primaires à l’appui, échanges exigeants mais ouverts, fait de ces rendez-vous des lieux de circulation des idées autant que des pépinières d’auteurs et de lecteurs.

Associé à la Heather Foundation fondée par Spencer H. MacCallum, il a conduit des recherches au long cours sur Spencer Heath, le mouvement de l’impôt unique (single tax) et les modèles des proprietary communities, articulant sources oubliées et histoire intellectuelle de la liberté. Entre l’Indiana, la Californie (Hemet, Long Beach) et le Nevada (Las Vegas), il a animé une sociabilité libertarienne fertile, à la fois chercheur, éditeur et passeur de savoirs.

Sa fin de vie fut assombrie par une santé fragilisée ; il est mort, à l'âge de 57 ans, d’une insuffisance cardiaque congestive.

Kenneth Gregg et la Society for Libertarian Life

Dans la Californie bouillonnante des années 1970, au moment où le libertarianisme étudiant cherchait à se structurer, Kenneth Gregg s’imposa comme l’un des visages intellectuels de la Society for Libertarian Life (SLL). Fondée en 1973 à l’université d’État de Californie à Fullerton par Lawrence Samuels, la SLL devint rapidement l’un des plus grands foyers d’activisme libertarien sur la côte Ouest. On y trouvait des militants de terrain, des organisateurs de conférences, mais aussi des penseurs capables de donner au mouvement une colonne vertébrale théorique.

C’est là que Kenneth Gregg joua un rôle essentiel. Membre actif de l’organisation, il mit sa plume au service de l’idée libertarienne. Son essai “What Are Libertarianism, Anyway?”, diffusé largement par la SLL, devint un texte de référence pour présenter la diversité des courants libertariens et rappeler leur dénominateur commun : la lutte contre l’expansion de l’État. Loin de réduire le libertarianisme à une école unique, Gregg en fit une “philosophie-parapluie”, ouverte à différentes traditions mais unie dans la défense de la liberté individuelle.

À travers ses écrits et son engagement au sein de la SLL, Gregg contribua à rapprocher la réflexion intellectuelle des réalités militantes : tracts distribués sur les campus, débats publics, conférences qui rassemblaient étudiants, universitaires et activistes. Son nom reste ainsi lié à cette génération libertarienne californienne qui chercha à transformer l’enthousiasme étudiant en un véritable mouvement de société.

Informations complémentaires

Notes et références

Publications

  • 1980, "The Three Enlightenments", Santa Ana: Rampart Institute

Liens externes






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