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Judaïsme

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Le judaïsme est une des trois religions, avec le christianisme et l'islam, dites révélées et monothéistes. C'est aussi une tradition définissant à la fois la culture religieuse et le mode de vie des Juifs, descendants des Israélites provenant de l'antique terre d'Israël et des quelques minorités les ayant rejoints par la conversion. Le judaïsme comporte des éléments religieux mais ne s'y limite pas puisqu'il contient, outre ses codes de conduite, des lois, des rites, et des coutumes non spécifiquement religieux.

Le judaïsme est l'une des plus anciennes traditions religieuses du monothéisme exclusif encore pratiquées aujourd'hui. Les valeurs et l'histoire du peuple juif sont à la source des deux autres religions abrahamiques, le christianisme et l'islam.

Le peuple juif constitue un groupe ethno-religieux évalué à environ 14 millions de personnes dans le monde, alors qu'avant la Seconde Guerre mondiale on comptait 16 millions et demi. Résidant principalement en Israël (environ 6,5 millions), en Amérique du Nord (environ 6 millions : États-Unis et Canada), le reste étant surtout en Europe, dont environ 450.000 en France.

Dans son ouvrage Le judaïsme antique (1917-1918), Max Weber s'intéresse à l'histoire du « peuple paria » et souligne le rôle crucial du judaïsme dans l’histoire des religions, notamment son « éthique religieuse du comportement social, éthique hautement rationnelle, c’est-à-dire libre de toute magie comme de toute quête irrationnelle du salut ; […] dans une large mesure, cette éthique sert encore de fondement à l’éthique religieuse actuelle des civilisations de l’Europe et de l’Asie Mineure. »

étoile ou bouclier de David

Histoire du judaïsme

Le judaïsme présente différentes évolutions au cours de son histoire, et à ce titre il est légitime de considérer le monde juif comme très diversifié, au niveau chronologique mais aussi géographique. Dans les temps modernes, le judaïsme ou la communauté juive a dû faire face à différents défis et traverser des périodes troubles menaçantes, depuis la question de l'émancipation, la réceptivité du progrès ou la sécularisation, l'intégration ou/et l'assimilation, l'antisémitisme jusqu'à la création de l'État d’Israël.

Les traditions spirituelles et rituelles ont subsisté à travers les âges, assurées par une transmission de la connaissance, l'enseignement de la Torah, la Bible juive incluant le Pentateuque ou les cinq livres de Moïse, des préceptes et commandements. La tradition comporte une transmission de la Loi orale et la Torah écrite, contenant les récits de l’histoire antique d’Israël. Pour le peuple hébreu, Abraham fut le premier des Patriarches à fonder les bases du monothéisme.

Jusqu'à Moïse, l'hébraïsme fut considéré comme la religion de la parole, période de dénonciation et refus des cultes idolâtriques, période du symbole de l'Alliance.

Moïse, ou Mosheh en hébreu, occupe une place centrale, il est un des plus grands personnages de l’histoire juive. Il est connu pour avoir reçu, au mont Sinaï, les tables de la Loi constituant l’ensemble des commandements divins. C'est aussi Moïse qui joue l'intermédiaire entre Dieu et Israël, à travers lui, il y a la transmission, l'écriture qui donne forme à la communication entre Dieu et les Hommes. Il est aussi le symbole de la libération des hébreux de l'esclavage en Égypte.

L’arche d’alliance (Aron ha’Edout), ou Arche du témoignage, renfermant les tables de la Loi, symbolise la présence divine parmi les Hommes, elle a disparu après la destruction du Temple de Jérusalem.

Art et production artistique juive

Les juifs et la mort

Un membre de l'association cultuelle, la Hevra Kaddicha (Confrérie du dernier devoir) exécute la tahara (toilette purificatrice) immédiatement après le décès. Il organise les prières et conseille les familles sur leurs obligations et leurs devoirs.

Des psaumes sont récités durant les différentes étapes de la toilette. Le défunt est posé à même le sol, il est lavé. Le corps est ensuite entièrement entouré d'une étoffe blanche (généralement du coton), tête comprise et sans bijou. Si c'est un homme, il est enveloppé dans son châle de prières. Les soins de conservation sont interdits. Jusqu'en 2013, ils étaient obligatoires lors d'un rapatriement en Israël.

Une veillée réunit la famille qui lit des prières pour le repos de son âme. Le défunt n'est jamais laissé seul. Une bougie est allumée, symbolisant l’immortalité de l’âme.

Dans les premières 24 heures, la mise en bière est effectuée dans un cercueil simple. Ce sont généralement les proches ou les religieux qui effectuent directement la mise en bière. En Israël, les gens sont enterrés sans cercueil, ce qui est interdit en France. Le cercueil est généralement simple. Une étoile de David est éventuellement fixée sur le dessus du cercueil. La tête du défunt repose sur un petit sac contenant de la terre d'Israël. Cette même terre est aussi répandue sur le défunt.

Le convoi peut passer sans s'arrêter devant la synagogue, avant de se diriger vers le cimetière. Il n'y a jamais de cérémonie funèbre à la synagogue, car ce lieu de culte est un lieu de vie. Des exceptions sont acceptées pour les grands rabbins. La crémation est interdite. Les invités doivent attendre la formation du convoi à l'entrée du cimetière. Il n'est pas dans la tradition d'envoyer des fleurs lors de la cérémonie, mais rien ne l'interdit. Quelquefois, la famille remplace cette coutume par la demande d'un don adressé à un organisme connu de la famille.

Le rabbin est chargé de l'oraison funèbre et de la lecture de la prière des morts devant le cercueil. La prière du Kaddish est récitée par dix hommes. Ceux qui assistent à l'inhumation jettent trois pelletées de terre, se lavent les mains sans s'essuyer et déchirent symboliquement un vêtement, en signe de douleur, avant de quitter le cimetière.

Le monument comporte soit une étoile de David, soit une citation biblique, soit les tables de la loi. Lorsque l'on se rend au cimetière, on dépose un caillou sur la pierre tombale.

Les étapes du deuil dans la religion juive :

  • Les 7 premiers jours : période marquée par les visites de la communauté et imposant de nombreux interdits
  • Après 30 jours : levée du deuil
  • Durant un an : récitation de la prière des morts et allumage d'une lumière (rite repris à cette même date et chaque année)

Annexes

Bibliographie

  • 2017,
    • Robert Warren Anderson, Noel Johnson, Mark Koyama, "Jewish Persecutions and Weather Shocks, 1100-1800", Economic Journal, Vol 127, n°602, June, pp924-958
    • Noel D. Johnson, Mark Koyama, “Jewish Communities and City Growth in Preindustrial Europe", Journal of Development Economics, Vol 127, July, pp339-354
  • 2018, Theresa Finley, Mark Koyama, “Plague, Politics, and Pogroms: The Black Death, the Rule of Law, and the persecution of Jews in the Holy Roman Empire”, Journal of Law & Economics, vol 61, n°2, May, pp253-277
  • 2020, Alan D. Krinsky, dir., "Running in Good Faith?: Observant Judaism and Libertarian Politics", Academic Studies Press, Cherry Orchard Books

Citations

  • « Si le judaïsme ne peut être défini de manière dogmatique, alors nous ne pouvons affirmer qu’il possède des qualités a priori, intrinsèques ou pouvant se manifester en lui ; à vrai dire, en tant que force historique durable et en évolution, le judaïsme subit une transformation continue. Cependant, bien que le judaïsme soit manifestement un phénomène historique, dynamique, il s’est développé dans l’ombre, pour ainsi dire, d’une grande idée, à savoir : le monothéisme – l’idée d’un Dieu unique, créateur de l’univers ». - Gershom Scholem, Qu’est-ce que le judaïsme ? (1974)
  • « Si le christianisme a tout fait pour orientaliser l’Occident, c’est le judaïsme qui a surtout contribué à l’occidentaliser de nouveau : ce qui revient à dire en un certain sens, à rendre la mission et l’histoire de l’Europe une continuation de l’histoire grecque ». (Friedrich Nietzsche, Humain, trop humain)
  • « Il ne s’est guère passé un événement dans l’Europe moderne sans qu’on puisse remonter la trace jusqu’aux juifs. Toutes les idées et tous les mouvements des temps modernes ont jailli d’une source juive et ceci pour la simple raison que l’idée sémitique a finalement conquis et entièrement asservi notre univers ». (Simone Weil)
  • « Les juifs, toujours exterminés et toujours renaissants, ont réparé leurs pertes et leurs destructions continuelles par cette seule espérance qu'ont parmi eux toutes les familles, d'y voir naître un roi puissant qui sera le maître de la terre ». (Montesquieu, Lettres persanes)
  • « Il ne faut pas sous-estimer l’influence de la pensée juive sur l’évolution de la démocratie de marché. Son héritage essentiel pour nous est l’absence de perception ascétique du monde, le respect de la loi et de la propriété privée, mais elle a aussi jeté les bases de notre amortisseur social. Les Hébreux n’ont jamais méprisé l’aisance matérielle ; au contraire, la gestion des biens est une grande responsabilité pour la foi juive. De plus, l’idée de progrès et la perception linéaire du temps donnent une signification à notre vie (économique) – et nous devons cela à l’époque de l’Ancien Testament ». (Tomáš Sedláček, L'économie du bien et du mal)
  • « Toute doctrine mise à part, la résistance historique des Juifs aux injonctions et aux persécutions de la puissance publique, leur capacité à maintenir leur identité à travers les siècles au milieu d’États hostiles, méritent l'admiration de tous les libéraux qui condamnent l'intervention excessive de l’État dans la société ». (Armand Laferrère, Dictionnaire du libéralisme)
  • « C'est du fond de ses propres entrailles que la société bourgeoise engendre sans cesse le Juif. Quelle était en soi la base de la religion juive ? Le besoin pratique, l'égoïsme. Le monothéisme du Juif est donc, en réalité, le polythéisme des besoins multiples, un polythéisme qui fait même des lieux d'aisance un objet de la loi divine. Le besoin pratique, l'égoïsme est le principe de la société bourgeoise et se manifeste comme tel sous sa forme pure, dès que la société bourgeoise a complètement donné naissance à l'état politique. Le dieu du besoin pratique et de l'égoïsme, c'est l'argent. L'argent est le dieu jaloux, d'Israël, devant qui nul autre dieu ne doit subsister ». (Karl Marx, La Question Juive)
  • « Si l’esprit de leur religion n’efféminait leurs âmes, je suis convaincu qu’une occasion favorable venant à se présenter, les Juifs pourraient (tant les choses humaines sont variables) reconstituer leur empire et devenir ainsi l’objet d’une seconde élection de Dieu ». (Baruch Spinoza, Traité Théologico-Politique)
  • « Pour beaucoup de juifs, être juif ne signifie pas tant croire en Dieu et pratiquer la Torah en vue du salut qu’observer les traditions familiales et communautaires, afin d’intégrer une dimension identitaire collective dans la vie quotidienne à travers des rites et des symboles. Et ce sentiment d’appartenance a plus à voir avec les affects qu’avec la seule raison ». (Frédéric Lenoir, Le miracle Spinoza)
  • « Le Messie, pour les Juifs, ne pouvait être qu'un roi triomphant ; en aucun cas une victime. Trop ambitieux pour se contenter d'un crucifié, ils attendaient quelqu'un de fort. Leur chance fut de ne pas s'apercevoir que le Christ l'était à sa façon. Sans quoi ils se seraient agglutinés aux hordes chrétiennes et y auraient disparu lamentablement ». (Cioran, Ebauches de vertige)
  • « Qu’ai-je en commun avec les Juifs, moi qui n’ai déjà rien de commun avec moi-même ! ». (Franz Kafka)

Liens externes


Notes et références

Voir aussi


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