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John Randolph

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John Randolph (of Roanoke) (17731833) était un éminent leader politique et orateur américain. Son parcours politique tumultueux l'a vu passer d'homme politique radical à conservateur au cours de sa carrière. Il a émergé comme une figure dominante à la Chambre des représentants et au Sénat, s'opposant à presque tous les présidents américains de John Adams à Andrew Jackson. Il était connu pour son opposition à la guerre de 1812 et pour son rôle dans le mouvement abolitionniste. John Randolph était également un diplomate et un érudit littéraire, ayant servi comme ministre américain à la Cour de Saint-Pétersbourg et laissant un héritage littéraire, y compris ses célèbres "Lettres à un jeune parent". Sa personnalité complexe est marquée par des duels notables et des actes de compassion.

Jeunesse et Débuts Politiques

  • . Contexte : Descendant de familles éminentes de Virginie. John Randolph est né en 1773 au sein de deux familles distinguées de Virginie, les Randolphs et les Blands. Son ascendance lui conférait un sens de l'héritage aristocratique et de la responsabilité sociale, façonnant sa vision du monde et sa trajectoire politique.
  • . Entrée en politique en tant qu'opposant fervent des Fédéralistes. Dès son plus jeune âge, il a montré un vif intérêt pour la politique, motivé par son opposition aux politiques fédéralistes. Influencé par le climat politique de l'époque et les idéaux de la Révolution américaine, il a adopté une position fervente contre l'agenda fédéraliste, prônant les principes du républicanisme et du gouvernement limité.
  • . Élection à la Chambre des Représentants en 1799. L'activisme politique de John Randolph a culminé avec son élection à la Chambre des Représentants en 1799. Son entrée au Congrès lui a offert une tribune pour défendre ses convictions et remettre en question les politiques fédéralistes sur la scène nationale.
  • . Émergence en tant que figure majeure pendant l'administration de Jefferson. Il est rapidement devenu une figure de premier plan pendant la présidence de Thomas Jefferson. Son éloquence, son intellect et son attachement farouche à ses principes lui ont valu une reconnaissance en tant que figure majeure au Congrès. En tant que défenseur fervent des droits des États et des intérêts agrariens, John Randolph est devenu une voix prédominante dans la définition de l'agenda de son parti et des priorités législatives pendant l'administration de Jefferson.

Poursuites Intellectuelles et Talents Littéraires

  • . Propriétaire d'une vaste bibliothèque. John Randolph possédait ce qui était réputé être la plus grande bibliothèque privée de Virginie. Sa collection comprenait une vaste gamme de livres sur des sujets variés, allant de la politique à la littérature en passant par la philosophie et l'histoire. Sa bibliothèque était une manifestation de sa soif de connaissance et de sa passion pour l'apprentissage, reflétant son statut en tant qu'érudit et penseur éclairé de son époque.
  • . Lecteur assidu et gargantuesque. John Randolph était réputé pour être un lecteur assidu, ayant une connaissance intime des collections de la Bibliothèque du Congrès à Washington, D.C. Il passait de nombreuses heures à étudier et à lire, s'immergeant dans une variété de textes pour enrichir ses connaissances et élargir ses perspectives. Cette dévotion à la lecture lui a permis d'approfondir sa compréhension du monde et d'affiner son analyse des questions politiques et sociales de son temps.
  • . Maîtrise du style dans la prose anglaise. Ses écrits étaient caractérisés par leur clarté, leur éloquence et leur sophistication, reflétant à la fois sa profondeur intellectuelle et sa sensibilité artistique. Son talent littéraire lui a valu l'admiration de ses contemporains et a contribué à son influence en tant que penseur et écrivain politique de premier plan de son époque.

Opposition et Leadership au Congrès

  • . Leadership à la Chambre pendant la présidence de Jefferson. Pendant la présidence de Thomas Jefferson, John Randolph a émergé comme un leader influent à la Chambre des représentants. Son intelligence acérée, sa rhétorique puissante et son engagement indéfectible envers les idéaux républicains ont fait de lui une figure centrale dans la formulation et la défense des politiques de son parti politique.
  • . Formation de la faction connue sous le nom des "Vieux Républicains" ou "Tertium Quids". Cette faction était caractérisée par son opposition aux politiques centralisatrices et à l'expansion du pouvoir fédéral, défendant plutôt les droits des États et une interprétation stricte de la Constitution.
  • . Approche strictement constructiviste de la Constitution. En tant que leader des "Vieux Républicains", John Randolph insistait sur une interprétation étroite des pouvoirs du gouvernement fédéral, soutenant que toute action gouvernementale devait être explicitement autorisée par la Constitution.
  • . Opposition à la guerre de 1812 et aux présidents de la "dynastie de Virginie". John Randolph s'est opposé vigoureusement à la guerre de 1812 et aux présidents de ce qu'il appelait la "dynastie de Virginie", faisant référence aux présidents originaires de Virginie tels que Thomas Jefferson, James Madison et James Monroe. Il critiquait leur politique expansionniste et leur interprétation laxiste de la Constitution, affirmant que cela sapait les principes fondamentaux de la République.

Points de vue sur l'esclavage et l'abolitionnisme

  • . Opposition à l'esclavagisme. Dès le début de sa carrière politique, John Randolph s'est prononcé contre l'esclavage de type « chattel », considérant cette pratique comme incompatible avec les principes de liberté et de dignité humaine. L'esclavage de type « chattel » fait référence à une forme d'esclavage dans laquelle les esclaves sont considérés comme une propriété personnelle plutôt que comme des personnes dotées de droits et de dignité inhérents. Dans ce système, les esclaves sont traités comme des biens meubles, similaires à des animaux ou à d'autres possessions matérielles, et peuvent être achetés, vendus ou transmis par héritage comme n'importe quel autre bien. L'esclavage de type « chattel » était caractérisé par la déshumanisation des esclaves, qui étaient considérés comme étant totalement soumis à la volonté de leurs propriétaires. Ils étaient privés de droits fondamentaux, traités comme de la marchandise, et souvent soumis à des conditions de vie inhumaines et à des traitements cruels.
  • . Implication dans les efforts abolitionnistes. John Randolph a activement participé aux efforts abolitionnistes, notamment en plaidant pour l'abolition de la traite des esclaves dans le district de Columbia, qui était alors sous juridiction fédérale. De plus, il a soutenu des initiatives visant à réinstaller les Noirs libres en Afrique, considérant cela comme une solution à long terme pour mettre fin à l'institution de l'esclavage aux États-Unis.
  • . Résistance ultérieure à la pression abolitionniste du Nord. Malgré son engagement initial dans l'abolitionnisme, John Randolph a rencontré une résistance croissante à la pression abolitionniste en provenance du Nord. Alors que les tensions entre le Nord et le Sud augmentaient, il a adopté une position plus réservée, s'opposant aux efforts abolitionnistes radicaux qu'il percevait comme une menace pour l'ordre social établi dans le Sud.

Leadership et Influence fédéraliste

  • . Rôle dans les controverses fédérales. John Randolph a joué un rôle central dans plusieurs controverses politiques majeures, notamment celle de l'admission du Missouri en tant qu'État esclavagiste. En s'opposant à l'extension de l'esclavage dans de nouveaux territoires, il est devenu une figure clé dans le débat sur l'expansion territoriale et la question de l'esclavage. De plus, il a critiqué vigoureusement les projets d'améliorations internes fédérales, argumentant que ces initiatives violaient les principes de souveraineté des États et de limitation des pouvoirs du gouvernement fédéral.
  • . Opposition aux plans de la "Mission Panama". Henry Clay souhaitait la promotion du commerce et des relations des États-Unis avec l'Amérique latine. Mais, John Randolph considérait ces plans comme une ingérence injustifiée dans les affaires étrangères et comme une menace pour la stabilité politique et économique des États-Unis. Sa résistance à cette initiative a renforcé sa réputation en tant que défenseur inflexible de la souveraineté nationale et des intérêts américains.
  • . Influence sur le nationalisme sudiste. La rhétorique et les idées de Randolph ont exercé une influence significative sur le vice-président John C. Calhoun et le développement du nationalisme sudiste. John Randolph a défendu avec véhémence les droits des États et la primauté de la Constitution, des positions qui ont trouvé un écho chez John Calhoun et d'autres défenseurs du Sud. Son plaidoyer pour le principe de la nullification et sa défense de la souveraineté des États ont contribué à façonner la pensée politique du Sud et ont alimenté les tensions croissantes entre les régions Nord et Sud des États-Unis.

Allégeance à la Virginie et aux Valeurs Conservatrices

  • . Loyauté envers la Virginie et scepticisme envers l'expansion vers l'ouest. John Randolph était profondément attaché à son territoire, la Virginie, et considérait la préservation de ses intérêts et de son identité comme une priorité absolue. Il exprimait souvent un scepticisme marqué envers l'expansion territoriale vers l'ouest, craignant que cela ne dilue l'influence et la culture de la Virginie, ainsi que des États du Sud en général. Sa loyauté envers la Virginie reflétait son engagement envers les valeurs régionales et sa méfiance envers le gouvernement fédéral centralisateur.
  • . Participation à la Convention constitutionnelle de Virginie de 1829-1830. John Randolph a défendu avec vigueur les intérêts de la Virginie et a plaidé en faveur d'une interprétation stricte de la Constitution. Sa participation à cette convention a illustré son engagement envers le processus politique et son désir de défendre les principes fondamentaux du gouvernement fédéral limité et de la souveraineté des États.
  • . Adoption de principes conservateurs. Randolph était profondément influencé par les idées conservatrices du philosophe politique anglais Edmund Burke. Il a adopté les principes de la tradition, de la prudence politique et de la préservation de l'ordre établi, s'opposant vigoureusement aux changements radicaux et aux réformes brusques. Son attachement aux valeurs conservatrices a alors façonné son approche de la politique et a guidé ses actions en tant que législateur et penseur politique.

Service Diplomatique et Engagement International

  • . Voyages en Angleterre. John Randolph a entrepris trois voyages en Angleterre au cours de sa vie. Ces voyages lui ont offert l'occasion de s'engager dans des échanges culturels, politiques et intellectuels avec des figures importantes de la société britannique. En tant que diplomate américain, ses visites en Angleterre ont également été l'occasion de renforcer les relations entre les deux nations et de promouvoir les intérêts américains à l'étranger.
  • . Mandat en tant que ministre américain auprès de la Cour de Saint-Pétersbourg. En mai 1830, John Randolph a été nommé ministre américain auprès de la Cour de Saint-Pétersbourg, marquant ainsi le point culminant de sa carrière diplomatique. Pendant son mandat en Russie jusqu'à à l'automne 1831, il a joué un rôle important dans le renforcement des relations entre les États-Unis et la Russie, ainsi que dans la promotion de la diplomatie américaine en Europe de l'Est. Sa nomination a témoigné de sa compétence diplomatique et de sa capacité à représenter efficacement les intérêts américains sur la scène internationale.

Littérature secondaire

  • 1964, Russell Kirk, "John Randolph of Roanoke: A Study in American Politics", Chicago: Henry Regnery publishing
    • 3ème édition en 1978, "John Randolph of Roanoke: A Study in American Politics", Indianapolis, Ind.: Liberty Press
  • 1988, Kenneth Shorey, dir., "Collected Letters of John Randolph of Roanoke to Dr. John Brockenbrough, 1812-1833", New Brunswick, N.J.: Transaction