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Gérald Bronner

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Gérald Bronner
Sociologue

Dates 1969 -
Gérald Bronner en 2018
Tendance
Nationalité France France,
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Citation
Interwikis sur Gérald Bronner

Gérald Bronner, né le 22 mai 1969 à Nancy, est un sociologue français. Professeur de sociologie à Sorbonne Université, il est spécialisé sur l'histoire du conspirationnisme. Représentant éminent en France du courant de la sociologie cognitive, il s'inscrit dans la lignée de Raymond Boudon et de Max Weber.

Biographie

Il grandit dans un milieu populaire, puis étudie à l'université de Grenoble II où il obtient un doctorat après avoir soutenu une thèse sous la direction d'Alain Pessin sur les enjeux sociologiques de l’aversion à l'incertitude.

En 2004, il commence à enseigner à la Sorbonne, et y codirige avec Jean-Michel Berthelot, le Centre d'études sociologiques. Il prend également diverses responsabilités éditoriales dans des revues ou éditions de sociologie comme L'Année sociologique ou aux Éditions Hermann. En 2013, il devient directeur éditorial aux éditions PUF.

Il soutient, en 2006, une habilitation à diriger des recherches (HDR). En 2007, il est nommé professeur à l'université de Strasbourg. En 2008, il est nommé membre junior de l'Institut universitaire de France.

Depuis 2012, il est professeur à l'université Paris-Diderot devenue Université de Paris, où il est codirecteur du Laboratoire interdisciplinaire des énergies de demain (LIED) et assure un enseignement de « sociologie cognitive des enjeux énergétiques ».

Idées et travaux de Gérald Bronner

Un fil directeur de ses travaux est l'importance du progrès scientifique, et l'opposition aux mesures politiques mises en oeuvre pour le freiner, comme le principe de précaution, qu'il critique de manière acerbe, n'hésitant pas à pointer les risques d'un « écolo-fascisme » obscurantiste là où seul le progrès scientifique permet de faire face aux enjeux contemporains.

Il prend régulièrement dans ses travaux la défense de la raison et d'un rationalisme pouvant aller très loin : dans Apocalypse cognitive (2021), il se montre très critique sur la circulation de l'information avec le développement des réseaux sociaux, estimant que la parole d'un professeur d'université est présentée comme valant autant que celle d'un gilet jaune y compris sur des sujets techniques. Il pointe en particulier du doigt les phénomènes de biais de confirmation ou de bulles de filtrage qu'accentuent les réseaux sociaux, et propose des mesures critiquables en réponse à ces enjeux. Résumant ses solutions, Mathieu Laine dans le journal Les Échos décrit ainsi « qu'il faut imaginer réguler le marché des idées : une instance internationale qui ne devrait pas chercher à ordonner ce qui relève du beau ou du bien mais seulement ce qui relève du vrai en s'appuyant sur le consensus scientifique »[1]. Des mesures extrêmement éloignées des idées libérales sur la liberté d'opinion en particulier.

La commission Bronner

En 2021, il est nommé à la tête d'une commission intitulée « commission Bronner » et chargée de rendre un rapport fin 2021 sur le complotisme, les contenus haineux sur internet ou les « fake news ». Dans le contexte de la crise du COVID où l'information est largement instrumentalisée par les pouvoirs publics, l'objectif même de la commission est critiqué. D'aucuns y voient de la pure manipulation politique pour permettre au gouvernement et à Emmanuel Macron de se positionner en héros de la raison et de la modération face à une menace fantasmée. Pour la journaliste Eugénie Bastié du Figaro, « il ne faut pas surestimer une menace complotiste qui, si elle existe, reste marginale ». L'historien Emmanuel Kreis déplore quant à lui l’utilisation massive du qualificatif « théorie du complot » par les politiques et les experts, ce qui a contribué à galvauder la notion. Le blogueur H16 parle enfin dans le journal libéral Contrepoints de « Ministère de la vérité »[2], cherchant à définir ce qui est juste ou non, dangereux galvaudage du rôle de l’État.

Récompenses

Universitaire et auteur reconnu, il a reçu de nombreux prix : en 2003, il publie L'Empire des croyances, qui est couronné d'un prix par l'Académie des sciences morales et politiques. En 2010, il reçoit le prix européen d'Amalfi pour la sociologie et les sciences sociales pour son livre La Pensée extrême. La Démocratie des crédules a été récompensée du prix de la Revue des Deux Mondes et du le prix Sophie Barluet

Pour l'ensemble de son œuvre, il a reçu le prix de l'Union rationaliste en 2013 et, en janvier 2014, le prix Procope des Lumières.

Collaborations et affiliations

Il est membre de l'Académie nationale de médecine depuis 2017, ainsi que de l'Académie des technologies et de l'Institut universitaire de France. Le 10 décembre 2014, il est élu membre de l'Académie des technologies. De 2014 à 2015, il participe au conseil scientifique d'Areva.

Intellectuel engagé, il est également éditorialiste dans Le Point ou Le Nouveau magazine littéraire et collabore avec L'Express.

Notes et références

Publications choisies

  • 2003, L'Empire des croyances, PUF
  • 2007, L'empire de l'erreur. Éléments de sociologie cognitive, PUF, coll. « sociologies »
  • 2013, La démocratie des crédules, PUF, Acheter en ligne
  • 2016, La pensée extrême. Comment des hommes ordinaires deviennent des fanatiques, PUF, ISBN 2130733603, Acheter sur Amazon
  • 2019, Déchéance de rationalité: Les tribulations d'un homme de progrès dans un monde devenu fou, Grasset, Acheter sur Amazon
  • 2021, Apocalypse cognitive, PUF, Acheter sur Amazon

Voir aussi


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