Vous pouvez contribuer simplement à Wikibéral. Pour cela, demandez un compte à adminwiki@liberaux.org. N'hésitez pas !


Diego de Covarrubias y Leiva

De Wikiberal
Aller à la navigation Aller à la recherche
Diego de Covarrubias y Leiva
Philosophe, théologien

Dates 1512-1577
Diego de Covarrubias y Leiva
Tendance Précurseur (École de Salamanque)
Nationalité Espagne Espagne
Articles internes Autres articles sur Diego de Covarrubias y Leiva

Citation
Interwikis sur Diego de Covarrubias

Diego de Covarrubias y Leyva ou Diego de Covarrubias, né le 25 juillet 1512 à Tolède, en Espagne, et mort le 27 septembre 1577, est un ecclésiastique espagnol de la Renaissance. A la fois juriste, politique et religieux, il se rattache à l'école de Salamanque. Sa vie et ses réalisations ont laissé une empreinte durable sur divers aspects de la société de son temps, et sur la pensée économique.

Biographie de Diego de Covarrubias

Diego de Covarrubias naît dans une famille noble à Tolède, en Espagne. Issu d'une lignée de juristes et de politiciens, il a grandi dans un environnement propice à l'apprentissage et à la compréhension des rouages du pouvoir. C'est à l'université de Salamanque que Diego de Covarrubias y Leyva a poursuivi ses études. Cette prestigieuse institution académique était alors au cœur de la scène intellectuelle espagnole, et son éducation y a été influencée par les grands esprits de l'époque. Il y a étudié le droit canonique et civil, acquérant une solide connaissance des lois et des systèmes juridiques.

Au sein de l'université, Covarrubias y Leyva s'est rapidement distingué par son intelligence et sa capacité à analyser les questions complexes. Il est devenu professeur de droit canonique, partageant son savoir avec les étudiants qui fréquentaient l'institution renommée.

Grâce à sa réputation grandissante en tant que professeur érudit, Diego de Covarrubias y Leyva a été sollicité pour occuper des postes de plus en plus importants. Il est devenu membre du Conseil de Castille, l'organe législatif le plus éminent du royaume d'Espagne à l'époque. Sa contribution aux délibérations politiques a permis d'influencer les décisions qui façonnaient le pays.

Parallèlement à ses activités politiques, Covarrubias y Leyva a exercé en tant que juge à la Chancellerie royale de Valladolid, une institution judiciaire de premier plan. Sa connaissance approfondie des lois et son esprit impartial lui ont valu une réputation d'excellent juriste.

En plus de ses fonctions académiques et judiciaires, Covarrubias y Leyva a également été consulté sur des questions juridiques importantes par des personnalités éminentes de l'époque. Son expertise était recherchée et reconnue tant au niveau national qu'international.

Un juriste, politicien et ecclésiastique influent sans oublier son apport dans le domaine économique

L'apport intellectuel de Diego de Covarrubias y Leiva vient tout droit dans la lignée du moine dominicain, Martin de Azpilcueta Navarrus (1493-1586). Il était un très grand juriste d'Espagne à la hauteur de Francisco de Vitoria (1485-1546) qui l'a précédé. L'empereur d'Espagne le nomma chancelier de Castille et il devint finalement évêque de Ségovie.

Sur le plan politique, Covarrubias y Leyva fut membre du Conseil de Castille, l'organe législatif le plus important du royaume d'Espagne à l'époque. Il a joué un rôle actif dans les délibérations et les décisions politiques, contribuant ainsi à la gouvernance du pays.

En tant qu'ecclésiastique, il a été ordonné prêtre et a occupé des fonctions ecclésiastiques éminentes, dont celle d'évêque. Son engagement envers l'Église catholique et son influence dans les cercles ecclésiastiques lui ont permis de promouvoir des réformes et de participer activement au Concile de Trente.

En tant que juriste, Covarrubias y Leyva a exercé une influence considérable dans le domaine du droit canonique et civil. Il était réputé pour sa connaissance approfondie des lois et des systèmes juridiques, ce qui lui a valu une reconnaissance tant nationale qu'internationale. Il a occupé des postes prestigieux au sein de l'administration royale et a été consulté sur des questions juridiques importantes.

L'intuition de Diego de Covarrubias y Leiva dans le domaine de la propriété était que tous les propriétaires individuels de biens ont des droits inviolables sur ces biens. Comme le rappelle Lew Rockwell dans son article sur l'école de Salamanque dans la revue The Freeman, en 1995, une controverse pesait dans le débat de l'époque afin de savoir si les plantes qui poussent naturellement dans le champs et qui produisent des médicaments doivent appartenir à la communauté puisque le médicament n'est pas le résultat d'un travail ou d'une compétence humaine. Mais Diego de Covarrubias a fait remarquer que tout ce qui pousse sur un lopin de terre doit appartenir au propriétaire du terrain. Ce propriétaire a même le droit de retirer des médicaments sur le marché, et c'est une violation de la loi naturelle que de le forcer à les vendre.

L'apport de Diego de Covarrubias y Leyva dans le domaine économique ne doit pas être négligé. Ses idées novatrices et ses travaux ont eu un impact significatif sur la pensée économique de son époque. Il s'est particulièrement intéressé à la question du juste prix, s'opposant aux pratiques abusives de fixation des prix qui prévalaient à l'époque.

Sa collaboration avec le théologien Luis de Molina a abouti au développement d'une théorie du prix juste, basée sur des principes éthiques et moraux. Cette théorie a eu des répercussions importantes sur les pratiques commerciales et économiques de l'époque, contribuant ainsi à l'émergence d'un cadre plus équitable pour les échanges.

En outre, Covarrubias y Leyva participa à l'élaboration de statuts pour l'Université de Salamanque, qui était l'une des institutions académiques les plus prestigieuses de l'époque. Ces statuts ont contribué à la promotion d'une éducation de qualité et ont joué un rôle crucial dans la formation d'une élite intellectuelle et économique.

Il écrivit un livre Variarum (1554) dans lequel il explique la source de la valeur économique d'une chose qui ne déplaît à aucun économiste de l'école autrichienne. Il indiquait que la valeur d'une chose ne dépend pas de sa nature essentielle mais de l'estimation des êtres humains, même si cette estimation est insensée. Il faudra attendre Carl Menger, en 1871, pour aborder le sujet de la valeur dans les mêmes termes. dans sa théorie subjective de la valeur et son incorporation immédiate dans la microéconomie.

Contributions économiques de Diego de Covarrubias y Leyva

Diego de Covarrubias y Leyva, juriste et penseur éclairé du XVIe siècle, a laissé une marque dans le domaine économique grâce à ses contributions novatrices. Dans cette section, nous explorerons ses apports économiques notables, mettant en évidence son opposition ferme à l'esclavage des Indigènes d'Amérique, son rôle clé dans le développement de la théorie du prix juste en collaboration avec Luis de Molina, et enfin, son engagement dans l'établissement de statuts pour l'Université de Salamanque. Ces réalisations témoignent de son engagement envers la justice économique et de son désir de promouvoir des pratiques équitables et éthiques dans le domaine des échanges économiques.

Diego de Covarrubias y Leyva s'est fermement opposé à l'esclavage des Indigènes d'Amérique, dénonçant les abus et les injustices commis à leur égard. Dans son ouvrage Variarum publié en 1554, il souligne que tous les êtres humains ont des droits inaliénables, y compris les Indigènes d'Amérique, et que leur exploitation et leur asservissement sont contraires à la loi naturelle et à la justice économique. Cette position visionnaire lui a valu le respect et l'admiration de ses pairs, ainsi que sa reconnaissance en tant que défenseur des droits des peuples autochtones.

En collaboration avec le théologien Luis de Molina, Diego de Covarrubias y Leyva a joué un rôle clé dans le développement de la théorie du prix juste. Ils ont remis en question les pratiques abusives de fixation des prix qui prévalaient à l'époque et ont proposé une approche basée sur des principes éthiques et moraux. Selon leur perspective, le prix juste d'un bien ou d'un service devait être déterminé en prenant en compte non seulement les coûts de production, mais également les considérations de justice et d'équité. Leur travail a jeté les bases d'un cadre plus équitable pour les échanges économiques, visant à prévenir l'exploitation et à promouvoir des relations commerciales justes.

Diego de Covarrubias y Leyva contribua également de manière significative à l'établissement de statuts pour l'Université de Salamanque, l'une des institutions académiques les plus prestigieuses de l'époque. Ces statuts ont favorisé la promotion d'une éducation de qualité et ont joué un rôle crucial dans la formation d'une élite intellectuelle et économique. Grâce à ses efforts, l'Université de Salamanque est devenue un foyer intellectuel florissant, où les idées économiques novatrices ont été discutées, développées et transmises aux générations futures.

Rôle dans le Concile de Trente et ses réformes économiques

Diego de Covarrubias y Leyva joua un rôle majeur lors du Concile de Trente en tant que père conciliaire, contribuant ainsi à façonner les réformes économiques de l'Église catholique à cette époque cruciale. Ses interventions ont principalement porté sur les sacrements et les pratiques religieuses, ainsi que sur les décisions relatives au mariage et à la propriété ecclésiastique.

En tant que père conciliaire, Covarrubias y Leyva participa activement aux débats et aux discussions sur les sacrements, cherchant à promouvoir une meilleure compréhension de leur signification spirituelle et de leur pratique. Son expertise en tant qu'ecclésiastique et juriste a apporté une perspective précieuse lors des délibérations, contribuant ainsi à l'évolution des pratiques sacramentelles de l'Église.

De plus, Covarrubias y Leyva influença les décisions liées au mariage, défendant l'importance de l'institution matrimoniale et cherchant à établir des normes claires et justes pour les unions. Son engagement en faveur du mariage chrétien a conduit à des directives et à des règles plus rigoureuses en matière de célébration des mariages, renforçant ainsi la sacralité de cette institution.

En ce qui concerne la propriété ecclésiastique, Covarrubias y Leyva fut un défenseur fervent des droits et des responsabilités des institutions religieuses. Il plaida en faveur d'une gestion responsable des biens de l'Église, s'opposant aux abus et aux pratiques préjudiciables à la fois à l'Église elle-même et aux fidèles. Ses efforts ont contribué à établir des directives plus claires et à promouvoir une gestion éthique et transparente des biens ecclésiastiques.

Carrière épiscopale et réformes dans les diocèses

Diego de Covarrubias y Leyva connut une carrière épiscopale impressionnante, occupant divers postes importants au sein de l'Église catholique en Espagne. Son engagement envers la réforme et la promotion d'une pratique religieuse plus authentique lui ont valu une reconnaissance et une influence considérables. Il fut archevêque de Saint-Jacques-de-Compostelle, évêque de Ségovie et président du Conseil de Castille, l'organe législatif le plus important du royaume d'Espagne à l'époque. Ces postes lui ont permis de jouer un rôle clé dans la gouvernance du pays et de prendre des décisions importantes sur des questions politiques, économiques et religieuses.

En plus de son engagement en tant que prélat, Covarrubias y Leyva s'investit également dans les réformes universitaires. Il a joué un rôle essentiel dans l'élaboration de nouveaux statuts pour l'Université de Salamanque, l'une des institutions académiques les plus prestigieuses de l'époque. Ces réformes visaient à promouvoir une éducation de qualité et à renforcer le rôle de l'université en tant que centre intellectuel et culturel.

En tant qu'évêque, Covarrubias y Leyva entreprit des visites pastorales dans plusieurs diocèses, dont ceux de Ciudad Rodrigo, Segovia et Cuenca. Ces visites lui ont permis d'évaluer l'état des diocèses, de s'assurer de la bonne administration des paroisses et de mettre en œuvre des réformes nécessaires. Il a cherché à promouvoir une plus grande discipline ecclésiastique, à améliorer la formation des prêtres et à renforcer la vie spirituelle des fidèles.

Informations complémentaires

Littérature secondaire

  • 1931, Marie R. Madden, "Covarrubias y Leiva, Diego (1512-77)", In: Edwin R. A. Seligman, dir., "Encyclopaedia of The Social Sciences", Vol IV, New York: MacMillan
    • Nouvelle impression en 1935, New York: MacMillan
    • Nouvelle édition en 1937, (Volumes III et IV rassemblés), New York: MacMillan
    • 10ème édition en 1953, "Covarrubias y Leiva, Diego (1512-77)", In: Edwin R. A. Seligman, dir., "Encyclopaedia of The Social Sciences", Vol IV, New York: MacMillan, p541
  • 1954, Antonio Marín López, "El concepto del derecho de gentes en Diego Covarrubias y Leyva", Revista española de derecho internacional, Vol 7, pp505–528
  • 1957, Luciano Pereña Vicente, "Diego de Covarrubias y Leyva, Maestro de derecho internacional", Madrid: Associación Francisco de Vitoria
  • 1959,
    • Julián Pereda, "Covarrubias penalista", Barcelona: Bosch
    • Florencio Marcos Rodríguez, "Don Diego de Covarrubias y la Universidad de Salamanca", Salmanticensis, Vol 6, pp37–85
  • 1967, Andrés Rigo Sureda, Manuel Trufero Rodríguez, "Vida y Obra de Diego de Covarrubias y Leyva", Madrid: Aguirre Campano
  • 1990, Estrella Ruiz-Galvez Priego, "Statut socio-juridique de la femme en Espagne au XVIème siècle: une étude sur le mariage Chrétien faite d’après L’Epitome de matrimonio de Diego de Covarrubias y Leyva, la legislation royale et les moralistes", Paris: Didier Ėrudition
  • 2000, Teresa Santander, "La Biblioteca de Don Diego de Covarrubias y Levya, Obispo de Ciudad Rodrigo y de Segovia, y Presidente del Consejo de Estado (1512–1577)", Vol I: Manuscritos, Salamanca: Europa
  • 2004, Javier Alvarado, "Diego de Covarrubias y Leyva", In: Rafael Domingo, dir., "Juristas universales", Vol II: Juristas modernos, Madrid and Barcelona: Marcial Pons, pp202–206
  • 2012, Inmaculada Pérez Martín, et al., dir., "Diego de Covarrubias y Leyva: el humanista y sus libros", Salamanca: Ediciones Universidad de Salamanca
  • 2014, Orazio Condorelli, "Diego de Covarrubias e i diritti degli Indiani", Rivista Internazionale di Diritto Comune, Vol 25, pp207–267
  • 2018, R. H. Helmholz, "Diego de Covarrubias y Leyva", In: Rafael Domingo, Javier Martínez-Torrón, dir., "Great Christian Jurists in Spanish History", Cambridge University Press, pp174-190

Voir aussi


5179-pittux-Stylo.png Accédez d'un seul coup d’œil au portail des grands auteurs et penseurs du libéralisme.


P religion.png Accédez d'un seul coup d’œil au portail sur les sujets de spiritualité et religion.