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Déconfinement cérébral
Que représente l'expression de déconfinement cérébral ? Il s'agit d'un syntagme aussi facile à comprendre que l'idée formulée du souhait de libérer son propre cerveau[1]. Il se peut qu'un traitement chirurgical, à l'occasion de traumatismes crâniens ou de maladies cérébrales soit compris dans cette formulation. Or, à la différence des tissus organiques musculaires qui se développent en se rattachant à l'extérieur de notre squelette, le cerveau n'est pas constitué de la même façon et il est contraint de se développer enfermé dans un crâne. Alors que signifie, par métaphore, le déconfinement de notre cerveau ? C'est celui de sortir des structures et des organisations de l'éducation où le pouvoir politique nous a enfermés depuis des lustres. Comme bien souvent, l'argument avancé par les organisations politiques étaient de faire avancer l'individu au rythme du progrès, c'était pour son bien, pour sa sécurité...
Le confinement neuronal par l'Éducation nationale
Le cerveau enfermé à l'école pour le bien de l'individu ? Est-ce sérieux ?
L'Éducation nationale et ses suiveurs prônent l'acquisition de la connaissance par les enfants selon leurs intuitions. Quand l'enseignant ne sait plus comment faire pour faire apprendre l'élève, il ne sait plus alors enseigner par la raison, ou du moins ses supérieurs lui défendent de le faire. Alors, il se déleste de sa tâche en abandonnant les enfants à leur logique friable de l'induction ou de l'abduction. On demande aux élèves d'observer et d'en tirer des conclusions de règles générales. Cela fonctionne avec certains élèves mais pas avec tous. Et même pour ceux avec lesquels les résultats sont satisfaisants, tôt ou tard, la construction intellectuelle s'effondre lors de la découverte de ses biais heuristiques cognitifs. Ce qui marchait bien jusqu'alors ne fonctionne plus maintenant. C'est la faillite d'une pédagogie basée sur le pragmatisme qui n'apprend plus à s'adapter à l'inattendu puisque le cerveau est confiné dans des règles figées. Auparavant, ces normes fonctionnaient parfaitement, et puis, tout à coup, elles se révèlent fausses, inutiles voire dangereuses à l'utilisation.
Malgré les idées reçues, le propos même de l'enseignant n'est pas de transmettre un savoir mais de comprendre comment construire des outils avec lesquels l'apprenant va pouvoir se saisir le plus facilement possible des concepts. L'empan de notre cerveau définit, par exemple, les conditions favorables à la mémorisation, quels sont les angles d'approche qui peuvent permettre de s'emparer d'un nouvel objet d'étude etc. De plus, ces concepts ne sont plus originaires de la diffusion monopolistique de l'instituteur ou du professeur. Aujourd'hui, la connaissance est dispersée et même intégrée dans des objets familiers de l'apprenant, comme son téléphone portable. L'éducateur préoccupé de l'ergonomie cérébrale doit de la même façon que des outils qui sont des prolongements de la main, trouver des outils de la pensée pour que l'individu se saisisse de la connaissance en sa présence, mais essentiellement hors de sa présence.
Il faut donc déconfiner notre esprit et faire table rase de la mainmise du pouvoir éducationnel géré par l'autorité politique pour défendre à présent un parti pris absolu pour un cerveau humain libre. En aucun cas, l'école ne doit capturer toute la vie. C'est la vie qui contient l'école.
Les pouvoirs politiques ont toujours régné sur leurs sujets en les confinant
Le confinement cérébral par les pouvoirs politiques a traversé les âges. Il nous a handicapé dans la façon de nous saisir des choses et des idées. François 1e, roi belliqueux de la Renaissance[2], a découvert le moyen efficace de confiner sa population et donc de mieux contrôler ses ennemis. Avec l'ordonnance de Villers-Cotterêts signée en 1539 il déclara que le français, c'est-à-dire la langue d'oïl parlée dans une petite partie du nord de la France était la langue officielle et donc obligatoire pour les actes administratifs. Cette langue était minoritaire à l'époque, il y avait une plus grande diffusion d'écrits en langue d'oc (occitan) et en latin. Mais François 1er eut le vice qu'un monarque absolu peut se permettre, celui d'obliger à toute sa population, y compris ses ennemis, à confiner sa manière de penser et de limiter sa liberté de s'exprimer dans une langue d'État. Autre exemple de confinement : celui de l'organisation structurelle des aires administratives. Conçues tout d'abord par l'autorité religieuse, à la Révolution française les paroisses ont laissé place à un confinement de la commune sur presque les mêmes surfaces. Plus tard, l'organisation du département s'est réalisée par une décision de confinement où chaque individu devait être éloigné au maximum d'une journée de cheval. Napoléon a renforcé ce pouvoir en déléguant dans chaque département un préfet, autorité de l'État central, afin de veiller à ce que le pouvoir était bien imposé jusqu'au moindre petit espace du département. Et l'évolution politico-électorale a toujours consisté en un remaniement du confinement du citoyen sans son accord.
Une des idées principales de la Renaissance et de la philosophie des Lumières était de transmettre à l'individu un monde de liberté, d'où les mouvements pour la démocratie nés à cette période. Tout en favorisant la scolarisation des enfants pour leur propre bien, la société portait dans sa méthode l'enfermement des cerveaux. Beaucoup d'utopie sont nées au XIXe siècle en proposant un modèle de société plus efficace avec plus ou moins de félicité et de liberté. L'opposition entre travail et plaisir a perduré et s'est développée jusqu'à nos jours. Au point que même des économistes libéraux ont beaucoup de difficultés à prendre en premier lieu des exemples de la production humaine dans le secteur du service, domaine plutôt attentif au plaisir et aux soins de la vie humaine. Cet enfermement de l'esprit critique n'est donc pas réservé aux ennemis de la liberté.
Comment libérer son cerveau alors que nous sommes sous la tutelle d'autorités ayant le pouvoir de vie ou de mort intellectuelle sur nous ? Comme l'enseignait le pédagogue Célestin Freinet, il est important de tester et d'apprendre de ses erreurs. La réussite vient toujours de ses erreurs si on sait les maîtriser[3]. C'est l'expérimentation délibérée qui permet de sortir de l'ornière de nos erreurs. En économie, c'est de la même façon que Friedrich Hayek explique la création d'opportunités entrepreneuriales. Face aux certitudes établies, face au conformisme de la masse, face aux hiérarchies faussement acquises et qui sont nées des idéologies du passé, chacun d'entre nous doit arriver à libérer son cerveau de l'emprise d'autrui qui nuit à son propre développement.
Scientisme Vs neuroscience pour la liberté de notre cerveau
La lutte contre le scientisme pour libérer notre cerveau
Il faut confiner l'esprit des individus pour les protéger. Cette présentation simplifiée et prétendument sage de la classe politique en son entier fonctionne parfaitement pour l'ensemble de la nation, habituée, voire convaincue du bienfait de son confinement intellectuel. Généralement, les décisions du confinement cérébral ne se prennent pas sans l'appui d'experts, qui la plupart, tout en l'ignorant, sont des enfants du scientisme. Friedrich Hayek a pratiquement lutté toute sa vie contre cette présomption fatale que la science doit enfermer les individus dans des carcans. Bien au contraire, l'humanité est née dans la liberté, c'est grâce à cette liberté que les hommes et les femmes ont su inventer les moyens de se protéger. Ce n'est pas la sécurité qui procure de la liberté mais bien le contraire. C'est la liberté de penser, de créer et d'innover qui a assuré la survie de l'humanité en se protégeant de l'insécurité. Le mouvement scientiste qui estime que toute la connaissance est celle qui réside dans l'esprit d'experts menace notre propre sécurité en nous privant de la liberté de découvrir la réalité par nous-mêmes. La vraie science est une ignorance conquise peu à peu par l'Homme sur la réalité. Notre cerveau a été optimisé par des centaines de millions d'humains ayant effectué des essais et des erreurs. Il est une grande présomption humaine de vouloir se substituer à cette expérience. Désormais, les travaux des neurosciences offrent une ouverture possible à notre cerveau.
L'éthique de la liberté au service de notre cerveau
La neuro-ergonomie pose les bases d'une nouvelle éthique qui condamne le scientisme, c'est-à-dire cette présomption que la science a raison en toute circonstance sans admettre de reconnaître ses propres insuffisances. Par exemple, le scientisme en économie a régné en économétrie où l'unité quantifié était la règle de mesure et de la prétention de la prévision. Dans l'éducation, la note a servi pendant longtemps à justifier de l'intelligence ou non d'un élève. Son pseudo-remplacement par des couleurs réplique les mêmes effets négatifs. On change l'unité de mesure et malheureusement pas la méthode d'analyse. La neuro-ergonomie préconise la confrontation à la réalité. La nature est bien plus sophistiquée que la sélection rudimentaire par des notes et des résultats scolaires, politiquement biaisée et intellectuellement naïve. La neuro-ergonomie instaure la réité de la conscience humaine grâce au cerveau qui sera toujours plus grand que tout ce qu'il peut concevoir. Un outil est un levier pour transformer notre monde physique. La liberté du cerveau est beaucoup plus que cela. Nous changeons la perspective que nous avons du monde qui, par transmission saine, aide à sa compréhension pour les autres individus qui vont se donner des raisons d'agir afin de libérer leur vie mentale et transformer le monde.
Les humanistes et les progressistes, malgré leurs desseins involontaires d'un confinement cérébral ont en même temps condamné l'hyper-individualité. Or, il n'y a pas d'individualité excessive. Au contraire, l'individualité[4] permet de se mettre au service de son propre projet. Le développement de l'individualité n'entraîne pas forcément le déni de l'autre, de l'alter ego. L'hyper individualité n'implique pas obligatoirement l'hyper individualisme, qui est aussi une liberté réservée à chacun. L'hyper-individualité est plus susceptible d'enrichissements intellectuels coopératifs, partagés et mutualisés avec un autre esprit individualisé qui voue sa vie à une passion. Autrement dit, les projets qui nous tiennent le plus à cœur sont ceux qui nous permettent à la fois de nous épanouir et d'échanger nos connaissances avec d'autres individus qui ont des pratiques délibérées d'enrichissement intellectuel et personnel.
L'apport des neurosciences pour nous apprendre à savoir libérer notre cerveau
La lutte contre les préjugés ancestraux
Le déconfinement du cerveau est un manifeste pour un cerveau humain qui doit retrouver sa liberté pour assurer son propre développement et sa sécurité. Les progrès des neurosciences remettent en question des préjugés sur le confinement nécessaire de notre cerveau. Pendant longtemps, on nous a fait croire que le développement neuronal s'arrêtait à 25 ans. Par conséquent, il existait une course à la performance pour que chacun parvienne à un certain niveau de développement intellectuel avant de commencer son déclin, c'est-à-dire après 25 ans. Il est vrai que lors de ses premières années l'enfant connaît un développement intellectuel phénoménal. Par contre, nous savons désormais que même au-delà de 25 ans, le cerveau de l'être humain continue à se développer et à construire des connections neuronales, même à l'apogée de sa vie.
Libérer notre cerveau en développant notre empan intellectuel
À la Renaissance, on dénomma empan la distance qui sépare l'extrémité du pouce de celle du petit doigt lorsque notre main est ouverte. Cette conception a donné lieu à l'ergonomie. Comment pouvons-nous bien utiliser les objets et les interfaces de nos ordinateurs pour le bon usage des utilisateurs ? Une grande partie des progrès de l'ergonomie provient de l'écoute des expériences des utilisateurs. Or, quels sont les progrès de notre ergonomie cérébrale ? Pendant longtemps, l'Éducation nationale a été sourde aux retours d'expériences des écoles dites alternatives qui se sont préoccupées de l'affordance intellectuelle. L'affordance est le terme qui exprime la façon dont un individu se saisit le plus facilement d'un objet. La poignée de la casserole sert d'exemple d'affordance. Tout autant qu'il y a eu durant des décennies un effort pour l'ergonomie de la main ou d'autres parties du corps humain, l'ergonomie du cerveau a été délaissée. Dans bien des cas, il y a eu des bourrages de crâne provoquant le mal-être de beaucoup d'enfants inadaptés à cette façon d'apprendre, ce qui engendra de la pétrification mentale et de l'inefficacité cognitive. Or, notre cerveau peut soulever des idées plus larges et complexes à la condition d'être doté d'une poignée ou d'un levier. C'est ainsi que l'entrée par l'abstraction ne convient pas à tout le monde, alors que des poignées intellectuelles passant par du concret facilitent la compréhension.
La liberté de notre cerveau nous rend prodige malgré nous
Un des erreurs fréquentes de l'enseignant de l'Éducation nationale est de s'appuyer uniquement sur la mémoire de travail[5] de l'enfant, c'est-à-dire sur la mémoire immédiate dont la saturation est très rapide (aux environs de quinze secondes) en délaissant les autres mémoires : la mémoire spatiale, la mémoire épisodique, la mémoire procédurale à laquelle prend part le cervelet dans le cortex moteur. Ces modules sont beaucoup plus puissants. Ce qui rend prodigieux les athlètes de la mémoire, ce n'est donc pas une quantité de cerveau supplémentaire mais une capacité à l'utiliser ergonomiquement. Tout est de l'ordre de l'acquis et non de l'inné. Autrement dit, un individu qui aurait une passion pour un sujet d'étude peut devenir un prodige à la condition qu'il ait eu la liberté de se servir de son cerveau. Nous avons tous en ressource dans nos mains la possibilité de peindre un chef-d'œuvre mais il existe plusieurs raisons pour lesquelles nous ne le faisons pas. Pourtant, il n'y a pas parmi celles-ci notre incapacité inhérente à le faire. Il y avait d'excellents peintres dans les cavernes des hommes préhistoriques. Mais à ce jour nous n'avons pas encore découvert de virtuose du piano, ce qui signifie que l'évolution de l'usage de notre corps a fortement évolué alors que notre cerveau n'a certainement pas acquis la même évolution, sans doute contraint en étant incarcéré dans son apprentissage.
Si on analyse les prodiges de la mémoire ou des calculs mentaux, ceux-ci n'ont pas plus de neurones que la moyenne, ils n'ont pas un plus gros cerveau, ils n'ont pas davantage de synapses hyper rapides. Le volume d'un cerveau bien entraîné est essentiellement fixe. Mais les connexions neuronales sont différentes. Certaines zones cérébrales sont davantage sollicitées, comme par exemple le cervelet qui est un excellent calculateur. Cet organe est doté d'une grande autonomie de fonctionnement corrélée à sa position anatomique. Il se trouve en retrait du reste du cerveau et s'organise différemment de lui en favorisant la mémoire spatiale.
Une économie globalisée dans un réseau neuronal déconfiné
Une société avec des individus aux cerveaux confinés est une société enfermée sur elle-même avec une économie confinée et en voie de déclin. La liberté neuronale est le corollaire de l'économie de la connaissance mondialisée. Lorsque le temps de transmission d'un bout du monde jusqu'à l'autre était relativement long, le cerveau des humains avait le temps de s'adapter. Aujourd'hui, le cerveau s'est sclérosé, il ne sait plus se saisir des idées qui sortent hors de son schéma de pensée.
Tous les échanges économiques bénéficient à leurs co-contractants. Mais ceux qui sont issus des flux de connaissances en bénéficient encore plus. Ils se multiplient à l'exponentiel à travers le monde. Vouloir obliger l'individu à se protéger au sein de son foyer est contraire à l'évolution naturelle de notre civilisation. Celui ou celle qui participe à l'économie de la connaissance n'offre pas seulement de la valeur ajoutée à autrui mais en bénéficie à double titre. Premièrement, diffuser de la connaissance nécessite de la part du fournisseur du service de se mobiliser sur cette ressource et à prendre conscience de la façon dont il doit la diffuser. Et deuxièmement, cette connaissance est une ressource inépuisable dont le circuit est à l'image d'une boule de neige. La connaissance s'enrichit et se transforme pour revenir peut-être à un de ses initiateurs. Au niveau international, il s'établit chaque milli-seconde une chaîne ininterrompue de transmission vertueuse de savoir.
Annexes
Notes et références
- ↑ Idriss Aberkane, 2018, "Libérez votre cerveau ! Traité de neurosagesse pour changer l'école et la société, Paris: Pocket, Collection : Évolution
- ↑ Qui, dans la mémoire collective, peut oublier la date de la bataille de Marignan : 1515 et qui sert de fausse bravoure et de vaillance à François 1er avec l'appui de son chevalier Bayard sans peur et sans reproche ? Quiconque a fréquenté les bancs de l'école de la République française confine sa mémoire à tout jamais dans ce rappel
- ↑ Richard Fulmer, 2012, commentaire du livre de Tim Harford, "Adapt: Why Success Always Starts with Failure", The Freeman, July-August, Vol 62, n°6, pp44-45
- ↑ Roger J. Williams fut un des premiers chercheurs à mettre en avant l'individualité de l'individu sur le plan biochimique.
- Roger J. Williams, 1956, "Biochemical Individuality: The Basis for the Genetotrophic Concept", John Wiley & Sons
- ↑ Selon les travaux du Professeur Miller, de l'université Harvard, dont les travaux furent publiés en 1956, la mémoire de travail de l'être humain ne peut gérer qu'un nombre limité d'informations à la fois ; selon ses expériences, le nombre qu'il désigne comme magique, serait de 5 à 9 informations (7 + ou - 2). Or, l'accomplissement d'une tâche nécessite quelquefois le traitement simultané d'un nombre d'informations supérieur à ce nombre magique de la mémoire du travail. La charge cognitive est alors trop intense, ce qui provoque soit le blocage de l'activité, soit la transmission amoindrie de la mémoire de travail vers la mémoire à long terme. Dans ces conditions, l'apprentissage est perturbé et l'élève apprend peu, voire pas du tout. Afin de contourner le nombre limité d'informations traitées en même temps, le cerveau va regrouper les connaissances antérieures qui forment un tout dans la mémoire de travail. Ces catégorisations encapsulent les différents composants d'un concept, qui peuvent aller des éléments simples jusqu'aux propriétés les plus complexes, comme par exemple les relations que ces concepts entretiennent entre eux et avec des composants d'autres concepts. Et le nombre de catégories n'est pas potentiellement limité physiquement dans le cerveau. Celui-ci produit des schèmes mentaux, équivalents à ces catégorisations qui par exemple donnent au jeune enfant un avantage non négligeable dans leur traitement en lui évitant de déchiffrer les lettres une par une dans l'exercice de la lecture. Les mots sont mémorisés comme une unité simple dans la mémoire. La répétition des actions de lecture va conduire à la reconnaissance automatique et infra-consciente des mots de sorte que les schèmes sont automatiquement intégrés au processus de mémorisation.