Vous pouvez contribuer simplement à Wikibéral. Pour cela, demandez un compte à adminwiki@liberaux.org. N'hésitez pas !


Bartolomé de Las Casas

De Wikiberal
Aller à la navigation Aller à la recherche
Bartolomé de Las Casas
Philosophe, théologien

Dates 1474 ou 1484 - 1566
Bartomomé de Las Casas
Tendance
Nationalité Espagne Espagne
Articles internes Autres articles sur Bartolomé de Las Casas

Citation
Interwikis sur Bartolomé de Las Casas

Bartolomé de Las Casas, né à Séville en 1474 ou 1484 et décédé à Madrid le 17 juillet 1566, est un prêtre dominicain espagnol, célèbre pour avoir dénoncé les pratiques des colons espagnols et avoir défendu les droits des indigènes en Amérique.

Jeunesse et origines familiales

Bartolomé de las Casas est généralement considéré comme né à Séville en 1474, mais d'autres historiens le font naître vers 1484 ou 1485. Il est le fils de Pedro de las Casas, modeste marchand qui appartenait semble-t-il à une lignée de juifs convertis. À 19 ans, il voit le retour de Christophe Colomb à Séville après son premier voyage. Son père et son oncle ont participé au deuxième voyage de Colomb qui part de Cadix, le 25 septembre 1493. Bartolomé de las Casas a gardé une relation intime avec les fils de Colomb. Au retour de son père, il côtoie un esclave indigène et, en 1502, il part pour le nouveau monde avec le nouveau gouverneur. Il a alors 28 ans.

Le propriétaire et colon devenu prêtre

En 1503, il y devient propriétaire d’une encomienda, c’est-à-dire un titre de propriété attribué à un Espagnol sur des terres indigènes avec les habitants qui y sont rattachés pour exploiter ces terres. Elle se situe à Concepción de La Vega sur l'île d'Hispaniola, et rapporte 100 000 castellanos [1] par an. Mais cette situation personnellement favorable est loin d'être générale. Sur les 2500 Espagnols, « plus de mille moururent et les autres étaient dans de grandes angoisses » écrit-il. Il se tourne vers la religion, en entrant dans l'Ordre des Prêcheurs (dominicains) et se fait ordonner prêtre en 1510[2]. Il retourne en Amérique et devient de ce fait le premier officiant du Nouveau Monde.

Il entend Antonio Montesinos qui dénonce les injustices dont il a été témoin en annonçant « la voix qui crie dans le désert de cette île, c’est moi, et je vous dis que vous êtes tous en état de péché mortel à cause de votre cruauté envers une race innocente ». Il paraît évident que ce discours a marqué Las Casas, même s’il ne l’a pas immédiatement conduit à la lutte pour laquelle il est si connu.

L’aumônier des conquistadores choqué par la condition indigène

Appelé par Diego Velasquez, lieutenant de Diego Colón, Las Casas part pour Cuba en 1512[3] et devient aumônier des Conquistadores. Il tente de limiter les massacres. Il faut croire que son service est apprécié puisqu’il reçoit par « répartimiento » (partage des terres conquises) une nouvelle encomienda avec les indigènes qui y sont rattachés. En 1513, malgré une évangélisation et des baptêmes massifs, il ne peut empêcher le massacre de Caonao qu’il désapprouve en accord avec les dominicains, mais ne l’empêche pas de profiter de son encomienda et de ses terres aurifères. En 1513, le Pape attribue aux Espagnols des droits et des normes sur la découverte, c’est le « Requerimiento ». Les Indiens doivent reconnaître l’Église. En cas de refus, on peut leur imposer par « le fer et le feu ». Las Casas s’y oppose.

En 1514, alors qu’il prépare sa messe, Las Casas lit « Celui qui offre un sacrifice tiré de la substance du pauvre agit comme s’il sacrifiait un fils en présence de son père ». Il prend alors conscience de la condition indigène et décide de partir pour la métropole avec Antonio de Montesinos, c’est sa « Première Conversion ».

Le défenseur des indigènes

Bartolomé de Las Casas s’engage alors dans une lutte de cinquante années durant lesquelles il fera plus de quatorze voyages entre les deux continents, voyages qui pouvaient durer entre 60 et 90 jours dans des conditions souvent éprouvantes.

Ses nouvelles convictions l'ont rapproché des dominicains du Nouveau Monde, mais le combat s’annonce difficile, il faut sauvegarder à la fois les intérêts de la couronne et la vie des indigènes. Selon Las Casas, Indiens et colons sont liés. En effet les Espagnols ont besoin de main- d’œuvre pour s’enrichir, et ils doivent en prendre soin pour qu’ils travaillent davantage. Or, la population baisse à vue d’œil : 1 100 000 Indiens en 1492 et 16 000 Indiens en 1516, selon l’homme d’église. Il cherche donc à s’adresser au roi Ferdinand II d'Aragon mais celui-ci meurt en 1516, laissant le trône à son petit-fils, Charles Ier âgé de 16 ans. Il se voit alors opposé au régent qui ne s’intéresse pas à ce combat. Il s'adresse alors au Cardinal Cisneros, ancien confesseur d’Isabelle la Catholique qui le soutient, ainsi qu’Adrien, le précepteur du jeune roi Charles Ier, et futur Pape Adrien VI.

Il rédige un plan de réformes intitulé le Mémoire des quatorze remèdes où il prône :

  • la fin des encomiendas
  • la réglementation du travail
  • la fin des travaux forcés
  • l'envoi de fermiers espagnols avec leurs familles pour exploiter en commun des terres avec les indigènes
  • la destitution des administrateurs en place
  • de combiner évangélisation et colonisatio,
  • de prendre des Noirs comme esclaves pour compenser la mortalité des indigènes (prise de conscience tardive de son erreur, 9000 Noirs amenés en 10 ans).

En 1516 il est nommé procureur et protecteur universel de tous les Indiens des Indes et est placé à la tête d’une commission d’enquête aux Indes avec des Ermites de Saint Jérôme, membres d'un ordre espagnol important, mais qui se laissent influencer par les colons et le rejettent, l’accusant de ne pas voir l’intérêt économique de la politique actuelle dans les Indes. En 1517 il revient en Espagne pour se justifier.

De 1517 à 1519 il est à la cour chargé de « remédier aux maux des Indiens ».

En 1519, à la mort de son grand-père paternel, Maximilien Ier du Saint-Empire, et après une lutte farouche avec le roi François Ier, Charles Ier d'Espagne est élu empereur sous le nom que retiendra l'Histoire : Charles Quint.

Las Casas s’oppose alors à l’évêque Queredo sur le sort des indigènes, et sort vainqueur du débat devant l’empereur.

Il prend conscience que les îles sont perdues, tous les indigènes qui y vivaient sont soit morts, soit des esclaves. Mais il ne veut pas que ce phénomène se reproduise sur les terres en découverte et demande un secteur de conquête et de conversion pacifique avec des Dominicains et des Franciscains. Au Conseil des Indes, l’institution créée en Espagne pour rédiger les lois propres aux Indes et contrôler les colonies, Las Casas obtient du roi le pouvoir d’exercer les pressions nécessaires pour obtenir cette terre de paix.

Après l'échec de Cermana, l'entrée dans les ordres dominicains

En 1520, à force de pressions, par des capitulations de la couronne, il finit par obtenir 200 lieues autour de Cermana, promet de pacifier 10 000 indigènes en 10 ans et de verser un tribut à la couronne au bout de trois ans. Il part l’année même avec 50 compagnons et 70 paysans. Mais il ne peut joindre son territoire, perd ses paysans qui deviennent des chasseurs d’esclaves et doit faire des concessions par besoin d’argent. De plus, avant son arrivée, les conquistadores ont fait de nombreux massacres, rendant toute évangélisation impossible, et alors qu’il retourne vers Hispaniola ou Saint Domingue, une révolte indigène massacre les frères franciscains.

Cet échec le perturbe. Il s’enferme alors chez les frères prêcheurs qui orientent sa mission vers un but plus spirituel que colonial. Il devient Dominicain en 1522 et se fait appeler Fray Las Casas. C’est sa « Seconde Conversion ». Il a 48 ans.

Il s’enferme alors au monastère dans un silence de neuf ans. L’ordre des Dominicains est une confrérie qu’il connaît et qui l’apprécie. Il y fait vœu de chasteté, d’obéissance, de pauvreté et y suit une formation juridique, théologique et biblique. En 1527, il est chargé de l’implantation d’un nouveau monastère au nord de l’île. Il y consigne le souvenir des drames qu’il a vécus et de ceux qui sont parvenus jusqu’à lui.

Le prédicateur de la liberté des Indiens

Il rédige alors De Unico Modo qui signifie « de l’unique façon d’attirer tout le genre humain à la véritable religion » qu’il enrichit en 1537 de la bulle du pape Paul III Sublimis Deus qui proclame l’humanité des Indiens et leur aptitude à recevoir la foi chrétienne : « Considérant que les Indiens, étant de véritables hommes sont aptes à recevoir la foi chrétienne, mais encore, d’après ce que nous savons le désirent fortement... nous décidons et déclarons, nonobstant toute opinion contraire, que les dits Indiens... ne pourront être en aucune façon privés de leur liberté ni de la possession de leurs biens... et qu’ils devront être appelés à la foi de Jésus-Christ par la prédication de la parole divine et par l’exemple d’une vie vertueuse et sainte. »

Il s’appuie sur les évangiles, « Rien n’est bon que ce qui est libre... que personne ne contraigne les infidèles à croire », et fait cinq propositions :

  • le prédicateur doit apparaître comme une personne qui ne veut pas asservir ses auditeurs
  • il ne doit avoir aucune intention de posséder des richesses
  • il doit être doux, affable, pacifique, bienveillant, écouter avec respect et plaisir la doctrine
  • sa vie et son comportement doivent être en accord avec ce qu’il enseigne
  • les auditeurs voyant l’action du maître glorifieront le Père du Ciel
  • il attaque les conquistadores et les faux évangélisateurs en s’appuyant sur les témoignages de conquistadores ou autres colons et prêtres

Le 20 janvier 1531 Las Casas écrit une lettre au Conseil des Indes [4] car, devant l’extension du mouvement colonial et des nouvelles conquêtes tel que le Guatemala, le Mexique, le Chili, le Pérou qui s’accompagnent du développement de l’encomienda, il voit un monde plus vaste pour les prédicateurs, mais un monde condamné à mort. C’est une lettre passionnée, dure et violente pour marquer la métropole. Il veut évangéliser quand il dit « la foi pourrait sans grands efforts être exaltée et diffusée parmi ces peuples païens ». Il s’appuie sur le testament d’Isabelle la Catholique en 1503 qui oblige l’évangélisation dans le respect des personnes. Il utilise un ton de réquisitoire en disant que si le Conseil était sur place il agirait différemment, et que des hommes de confiance sont nécessaires sur place tout en demandant pourquoi les envoyés de la sainte Espagne font tant preuve de violence. Si Las Casas n’y refuse toujours pas le principe de colonisation, il veut pacifier le continent par des protecteurs, les Caballeros. Pour lui, il y aura reconnaissance du roi quand il y aura reconnaissance de Dieu, et qu'ainsi les indigènes paieront avec plaisir un impôt d’une valeur d’un joyau.

Le retour à l'action

De 1534 à 1536 : Las Casas entreprend un voyage au Pérou. Parti de Panama, les mauvaises conditions de navigation l'obligent à changer de cap et à se refugier au Nicaragua. [5]

De 1536 à 1540 : Las Casas arrive au Nicaragua avec deux disciples, Angulo et Ladrada, et assiste à Granada au départ des esclaves pour les mines du Pérou. Ils meurent en masse sur les routes. Las Casas ne le supporte pas et alors qu’il prépare une prédiction sur l’évangélisation pacifique, le gouverneur prépare une attaque contre les tribus insoumises et lui propose de s’y joindre en tant qu'aumônier. Las Casas manifeste et s’insurge contre une telle proposition, menace d’excommunier tous ceux qui s’engageraient dans une telle lutte. Au bout de dix mois la situation est intolérable et il doit partir.

Ils vont à Santiago au Guatemala où ils ont l’appui de l’évêque Maroqquin qui a appris le Quechua. En 1537, en métropole, les colons sont mis en cause par toute l’Église à la suite de la promulgation de la bulle Sublimis Deus qui reconnaît l’humanité des Indiens. D’ailleurs, l’année précédente, la réapparition en Floride du trésorier de Narvaez et de trois de ses commandants après neuf ans de disparition grâce aux indigènes appuie les thèses des indigènistes.

Devant cette levée de boucliers les colons défient Las Casas d’évangéliser la « Terre de Guerre », un territoire non conquis. Le prêtre obtient alors du gouverneur cinq ans sans conquêtes dans ce territoire, seuls les religieux y sont autorisés. En deux ans seulement quatre caciques (des chefs de tribus) sont baptisés aux abords de la zone.

Las Casas fait modifier la législation impériale

Mais en mars 1540 il retourne en Espagne. Son but est de recruter de nouveaux missionnaires. Il part avec plusieurs lettres de recommandation. Il se fera remplacer dans cette tâche par Louis Cancer. À son arrivée en Espagne, Charles Quint est en Flandres, et en attendant son retour, Las Casas étudie à Salamanque, notamment. Il y rencontre le père Francisco de Vitoria (1480-1546) un universitaire de Salamanque, créateur du droit international moderne. Il commente Saint Thomas d'Aquin et aboutit à des idées proches de celles de Las Casas sur l’évangélisation des Indes en opposition à l’impérialisme. Il définit la guerre juste et annonce qu’elle doit être déclarée par l’autorité légitime, son objectif est de rétablir la paix. Elle doit être conduite avec des intentions droites et doit viser la réparation d’injustices graves. Il n’y a donc pas de guerre juste aux Amériques.

C’est à cette époque qu’il écrit la Brevissima ou « très brève relation de la destruction des Indes » où il explique que les Indiens sont bons, gentils, ouverts. Ce sont des brebis dont l’Église et l’Empereur sont les pâtres et les conquistadores des loups. Il retranscrit des témoignages, par régions conquises, avec l’Hispañola, Cuba, la Terre Ferme, la Nouvelle-Espagne et ainsi de suite, pour toutes les provinces des colonies espagnoles. Il y présente les cruautés dont sont victimes les indigènes et les structures qui les exploitent. C’est sa publication, dix ans plus tard, qui sera en partie à l’origine de la légende noire. Les ennemis de l’Espagne y ont vu un moyen d’attaquer l’Espagne sur ses comportements vis-à-vis des indigènes. En effet, la France ou l’Angleterre ont pu nourrir leur haine de l’Espagne en argumentant principalement sur les exagérations de Las Casas, ce qui porta un certain discrédit sur le protecteur des indigènes.

Le « huitième remède » est un autre écrit de l’époque où Las Casas attendait le retour de l’Empereur. Il y explique au roi qu’il a été trompé par les encomenderos, qu’il ne protège pas les Indiens comme le recommande la mission qui lui a été donné par le Pape et ce malgré lui. Il pousse son argumentation, « même si Votre Majesté devait perdre sa domination royale sur ces peuples et renoncer à leur conversion, cela vaudrait mieux pour Elle que la situation actuelle où les Indiens sont voués à une destruction complète, car la loi chrétienne défend absolument de faire le mal pour que le bien s’ensuive ».

Fin 1541, l’Empereur est de retour. Le 26 janvier 1542 Las Casas est introduit auprès de Charles Quint. L’Empereur est indigné par le résumé de la Brevissima et réforme le Conseil des Indes. Treize hommes en commission sont chargés d’une nouvelle législation. La première session est présidée par l’Empereur et Las Casas. En novembre 1542 sont rédigés les « lois Nouvelles » qui se composent de quarante articles qui peuvent se diviser en quatre dispositions principales. Elles proclament :

  • la liberté naturelle des Indiens et la remise en liberté des esclaves ;
  • la liberté du travail, limitent les charges et interdisent les pêcheries de perles ;
  • la liberté de résidence et la libre propriété des biens, punissant ceux qui seront violents ou agressifs envers les Indiens ;
  • elles abolissent le système des encomiendas.

L’échec de l'application des lois au Chiapas

La nouvelle de la parution de ces lois provoque des révoltes au Nouveau Monde. Las Casas est fustigé. Une guerre civile éclate au Pérou, des Espagnols rentrent sur le vieux continent, des Noirs, oubliés par ses lois se révoltent. C’est l’anarchie dans les vice-royaumes. En 1546, les lois seront abrogées, l’encomienda juste interdite aux curés.

Le prince héritier Philippe, 19 ans, chargé de la régence du royaume en l'absence de son père qui combat les princes protestants du Saint Empire, est entouré d’opposants à Las Casas. Pour qu’il soit moins dangereux ou inquiétant pour les richesses des colonies, on lui propose le riche évêché de Cuzco (actuel Équateur). Il refuse pour cette raison car c’est en opposition avec ses prêches. On lui propose alors, au sud du Mexique, un nouvel évêché au Chiapas dont la capitale est Ciudad Real. Le climat y est dur, la population y est pauvre mais les plantations prospèrent. Il accepte ce poste pour l’application de « ses » lois nouvelles.

Il rêve d’une république chrétienne par la fondation de monastères et s’entoure de 34 religieux, dominicains et franciscains. La nomination a lieu le 19 décembre 1543 et est consacrée le 21 mars 1544. Le voyage se fait en convoi, mais il doit attendre quatre mois avant le départ.

Le 11 juillet 1544 il embarque. Son bateau, le San Salvador, est mal arrimé et mal piloté. À son arrivée au Mexique, il est très mal accueilli et doit se réfugier chez les Franciscains où il apprend la suspension des lois nouvelles. Il prend la route pour le Chiapas. Un navire fait naufrage et neuf missionnaires meurent. Son voyage annonce les difficultés de sa tâche.

Il arrive le 12 mars 1545, le dimanche de la Passion. Il demande la libération de tous les esclaves, en vain. Il désigne un seul confesseur, le Doyen Perera et menace d’excommunier les colons, ce qui les effraie. Mais le doyen absout les colons et se fait excommunier par Las Casas. Les colons, fous de rage, envahissent l’évêché et l’évêque manque de mourir. Il est obligé de fuir en « terre de guerre » qui a été convertie et qui est devenue la vraie paix ou « Vera Paz ». L’hostilité dont il est victime au Nouveau Monde l’oblige à retourner en Espagne dès 1547 après avoir appris le revirement de l’Empereur sur les lois nouvelles.

Les lois nouvelles ne sont pas totalement un échec, les tribus des indigènes restent réglementées, et l’encomienda tend à disparaître.

L'homme de la Controverse de Valladolid

En 1547, Las Casas revient définitivement en Espagne, à l’âge de 63 ans. Il ne revient pas pour sa retraite mais pour continuer le combat depuis le Vieux Continent. Il continue sa lutte pour une conquête pacifique par l’Évangile avec comme modèle la « Vera Paz ». Il s’installe au couvent dominicain de Valladolid où il mène une vie de recueillement, de silence, de travail et de prières. Il reste cependant proche de la cour, non loin des maîtres de théologie, des docteurs de Salamanque et de Vittoria, mort en 1546.

Vers 1547, comme suite à la célèbre controverse avec Sepulveda au sujet de la légitimité des guerres de conquête, Bartolomé de las Casas présente ses Trente propositions trés juridiques.

En 1550, il demande à être déchargé de ses obligations épiscopales et se rend à Séville afin de s'occuper de l'envoi de religieux dominicains. Il est d’abord chargé de recruter des missionnaires franciscains, dominicains ou augustins, ce qui lui permet de circuler à travers les différents couvents. Mais cette tâche ne lui suffit pas, il pense que pour que sa doctrine soit efficace, il lui faut l’enseigner lui-même. Il fait alors publier son Manuel du confesseur et pour que ses missionnaires ne soient pas corrompus au Nouveau Monde, il continue de leur envoyer ses écrits. Mais il perd malgré tout de l’influence sur la cour. Le régent, le Prince Philippe, sous l’influence de son précepteur l’impérialiste Sepulveda, se désintéresse de la cause indienne au profit de celle des colons et des fonds substantiels qu’ils rapportent des Indes.

En 1547, les Trente propositions juridiques sont un traité de droit chrétien adressé au Conseil des Indes, où il annonce que les guerres au Nouveau Monde ont été injustes, et qu’il faut libérer les esclaves. Il se justifie par le traité de Tordesillas de 1493 où l’autorité du roi se fait par l’accord des Caciques. Le sujet sera abordé à nouveau en 1553 dans le Tratado Comprobatorio ou Traité prouvant l’empire souverain que les rois de Castille possèdent sur les Indes.

Sépulveda est un chanoine de Cordoue, traducteur d’Aristote. Il a longtemps séjourné à Rome où il s’est fait de nombreux amis. Il se fait avocat des conquistadores dans Démocrates Alter : « des justes causes de la guerre ». Selon lui, la guerre est juste lorsqu’elle est ordonnée par l’autorité légitime, faite pour une juste cause et inspirée par une intention pure. Les indigènes sont des idolâtres qui commettent les pires crimes, ils sont de nature inférieure et donc appelés à être soumis à des hommes plus évolués, les Espagnols. « C’est un devoir de libérer les innocents. » Cet ouvrage reçoit l’approbation de l’archevêque de Séville, président du Conseil des Indes, est bien reçu à la cour, mais il se voit refuser l’imprimatur par les universités, notamment Salamanque. Las Casas y répond immédiatement en déclarant que la guerre est injuste à partir du moment où elle est l’instrument d’oppression.

L'historien de la découverte des Amériques

En 1553, il quitte Séville où il préparait ses missionnaires, et s’en retourne à Valladolid où il se lance dans la rédaction de L’histoire des Indes et L’histoire apologétique. Il veut y rétablir la vérité sur la conquête des Indes, « la colonisation des Indes dont l’unique objet était la conversion des infidèles, a totalement sacrifié cette fin spirituelle aux moyens temporels ». Il consulte les archives depuis Christophe Colomb et lui reproche, tout comme à lui-même, l’esclavage des Indiens aussi bien que des Noirs. Son ouvrage va de la découverte en 1492 jusqu’à sa conversion dominicaine en 1522. Il y cumule de nombreux détails sur la conquête [réf. nécessaire]. Selon lui, il y avait trois millions et demi d’habitants sur l’île Hispañola en 1492. Il l’achève en 1559 et interdit sa publication avant 1600. Probablement par peur de la censure suite aux conséquences de la Brevissima[6].

Mon intention est qu'elle ne sorte sous aucun prétexte du Collège, excepté pour être imprimée, quand Dieu le jugera bon, et que les originaux demeureront à tout jamais au collège.

Elle restera en fait interdite de publication jusqu’au XIXe siècle. Mais en réalité le manuscrit de l'ouvrage majeur de Las Casas n'est pas resté enfermé au Collége San Grégorio. Malgré la volonté de Las Casas, l'ouvrage fut remis en 1571 au Conseil des Indes. Le président de cet organisme, Juan de Ovando, a confié le manuscrit de Las Casas au chroniqueur et Grand Cosmographe Juan Lopez de Velasco qui le conservera jusqu'en 1597. À cette date l'ouvrage fut remis au secrétaire Juan de Ibarra. Le manuscrit fut ensuite remis au Grand Chroniqueur Antonio de Herrera, récemment nommé à cette charge, dans le but d'écrire l'Histoire des Indes sur Ordre de sa Majesté et du Conseil des Indes. Herrera a utilisé le manuscrit de Las Casas pour écrire une grande partie son ouvrage. Il donne l'impression d'avoir participé à certains événements alors que le spectateur en fut Las Casas. Herrera a plagié le manuscrit de façon si désinvolte que certains auteurs ont établi une liste des chapitres recopiés. On trouve une liste des passages concernés dans l'édition des travaux de Herrera publiée par l'Académie d'Histoire de Madrid en 1934. L'histoire des Indes sera publié pour la première fois, en castillan, à Madrid, en 1875-1876, à l'initiative de Feliciano Ramirez de Arellano, marquis La Fuensanta del Valle. Et pour la première fois en français en 2002, à Paris.

Son autre ouvrage, L’Histoire apologétique a pour thèse ces quelques lignes : « ces peuples des Indes égalent et même surpassent beaucoup de nations du monde réputées policées et raisonnables : ils ne sont inférieurs à aucun ». Il défend donc la cause des Indiens en leur attribuant des vertus que l’on ne trouve pas ailleurs, peut-être même pas dans l’Espagne catholique. Divisé en 237 chapitres, il traite de sujets divers, et d’une histoire morale de l’humanité. Il restera interdit jusqu’au XIXe siècle.

Le critique inlassable des excès des colons

À partir de 1562, alors que Philippe II fait de Madrid sa capitale, Las Casas ne sort plus guère de son couvent. Il prend de plus en plus au sérieux son rôle de protecteur des Indiens et devient de moins en moins conciliant à l'égard des colons. Cependant, il reçoit de nombreux courriers et appels de Nouvelle-Espagne, preuve que son combat n’est pas vain. Par exemple, un certain Zorita, ancien officier de justice au Nouveau Monde lui écrit : « Pourquoi les Aztèques sont-ils des barbares ? Si ce sont eux qui me parlent et que je ne comprends pas, je serais pour eux un barbare. »

Malgré ces preuves de soutien, le combat de l’ancien évêque du Chiapas n’est pas fini. Le franciscain Motolinia, de son vrai nom Toribio de Benavente, se vantait en 1532 de 200 000 baptêmes et estime qu’entre 1524 et 1540 neuf millions d’âmes avaient été sauvées. C’est un des douze premiers missionnaires du Mexique. Il se considère comme choisi par Dieu pour instaurer la paix, redonner au catholicisme une nouvelle vigueur face à la religion réformée qui fait des ravages en Europe. Selon Motolinia, « mieux vaut un bien accompli de force qu’un mal perpétré librement. » Il s’oppose par là-même à la doctrine d’évangélisation pacifique de Las Casas.

De plus, le dominicain apprend à regret que les colons du Pérou offrent de l’argent au Prince Philippe pour obtenir la perpétuité des encomiendas. Le Prince va succéder à son père en 1556. Son confesseur, Bartolomé Carranza, ami de Las Casas, le tient au courant de toutes les affaires. Par son intermédiaire, il fait parvenir au Prince une « Grande Lettre » où il expose les devoirs du Prince, dictés par Dieu, vis-à vis-des Indes. Il y condamne aussi, une fois de plus, l’esclavage et la condition des indigènes. Philippe II, en arrivant au pouvoir, inaugure une nouvelle politique indienne. Le Conseil des Indes est chargé d’accorder les licences d’imprimer et il suspend l’interdiction des conquêtes nouvelles. Comme Las Casas est moins écouté qu’autrefois, il s’efforce d’agir sur les consciences du Nouveau Monde par l’envoi de missionnaires attachés à sa cause. C’est désormais un des rares moyens qu’il ait pour continuer son combat. Le Conseil des Indes le considère d’ailleurs comme dangereux à cause justement de l’influence qu’il a sur le monde religieux.

Il continue à critiquer l’actualité du Nouveau Monde tels que les pillages des sanctuaires Aztèques et Incas par les conquistadores et l’exploitation abusive des mines et de la main-d’œuvre indigène. Il demande : « La mainmise des Espagnols sur ces empires est-elle légale ? » et il ajoute : « Aucun roi, aucun seigneur, aucun village, aucun particulier de ce monde des Indes, depuis le premier jour de sa découverte jusqu’à aujourd’hui 30 avril 1562 n’a reconnu de façon libre et légitime nos illustres rois... toutes les décisions de ceux-ci sont invalides. » Il argumente ainsi l’illégitimité des vols dont sont victimes les peuples du nouveau monde. Ce traité, intitulé De thesauris aboutira à ce que Philippe II retire tous ses fonctionnaires d’outre-mer.

En 1563 se profile son dernier combat. Un frère prêcheur du Pérou nommé De la Vega présente au conseil un mémorial nommé Douze doutes, où il présente douze cas de conscience sur le comportement des conquistadores au Pérou. Il obtient des mesures de protection qui le laissent sceptique et il confie son écrit à différents théologiens dont Las Casas. En janvier 1564 l’évêque rédige sa réponse. C’est une sorte de testament doctrinal où il reprend un à un les douze cas de conscience. Il précise les obligations de restituer, de réparer, permet aux descendants d’Atahualpa de faire de justes guerres contre les Espagnols et affirme que le roi catholique doit réintégrer l’Inca dans ses fonctions. Il lui proposera de recevoir un enseignement de la foi chrétienne qu’il sera libre ou non de recevoir. S’il l’accepte, il pourra obtenir la reconnaissance de Philippe II comme monarque et protecteur. Il sera aussi libre d’accepter le pardon des injustices dont ont été victimes ses fidèles. Il joint à ce texte une supplique pour Philippe II réclamant une réunion de théologiens pour statuer définitivement sur le cas des Indes, ce qui n’a apparemment pas ému le roi.

Depuis 1560 Las Casas a quitté Valladolid pour suivre la cour à Madrid. Il s’installe au couvent de Notre-Dame d’Atocha où il rédige les Douze doutes, mais aussi un testament, le 17 mars 1564 en présence d’un notaire. Il y résume avec force un combat qui dure depuis plus de cinquante ans et reprend les grands thèmes de sa lutte.

Jusqu’à sa mort en 1566, à 92 ans, Las Casas apparaît comme le médiateur privilégié de tous ceux qui, aux Indes, cherchent à modifier le statut de l’Indien et mettre fin à l’extermination. Les attaques dont il fut victime, suite à la Légende Noire et à son influence sur la création des lois nouvelles, ne l’ont pas empêché de mener une lutte presque sainte et, selon lui, dictée par Dieu. Il reste un des hommes les plus controversés de son temps, mais aussi un des plus reconnus du nôtre.

Notes et références

  • Sauf indication contraire, l'ouvrage de référence utilisé pour les notes et les remarques est l'édition française de Histoire des Indes de Bartolomé de Las Casas, traduit de l'espagnol par Jean-Pierre Clément et Jean-Marie Saint-Lu. Paris, Éd. du Seuil, 2002 ; 3 volumes en coffret :1076 pages, 362 pages, 886 pages; ISBN 2-02-052539-9 (éd. complète).

Principaux passages et chapitres de référence utilisés :

  • L'introduction d'André Saint-Lu dans le volume 1 ; elle comporte 47 pages. C'est un historique détaillé de Histoire des Indes et de la vie de Las Casas.
  • Vie et œuvre de Bartolome de las Casas, par André Saint-Lu, dans le volume 3, p. 817 à 826.
  • Bibliographie abrégée des oeuvres de las Casas, vol. 3, p. 838-839.
  1. Equivalent à 1/50e de marc d'or
  2. Selon Histoire des Indes, version française, Paris, 2002, livre III, page 817  : 1506-1507 : célèbre sa première messe à la Conception de la Véga, en 1510, à la Toussaint. Cette notion de première messe reste cependant floue, car il peut aussi bien s’agir de sa première messe en tant que religieux que sa première messe dans son lieu de culte.
  3. Histoire des Indes, version française, Paris, 2002, livre III, page 818
  4. Lettre d'admonition au Conseil des Indes
  5. Histoire des Indes, version française, Paris, 2002, livre III, page 820
  6. BAE, t, CX,p. 540)

Œuvres (inventaire)

Historia de las Indias

  • Première édition: 1875-1876, Madrid, Imprimerie de N. Ginesta, 5 vol., Édition du marquis de la Fuensanta del Valle et Don José Sancho Rayôn (édition fondée sur une copie de l'original). Reproduite dans la Colección de documentos inéditos para la Historia de España, t. LXII-LXVI.

Éditions postérieures

  • 1877, Mexico, Imprimerie d'Irénée Paz, 2 vol., par José Maria Vigil (réimpression de la première édition), s.d. ; et Madrid, Aguilar, 3 vol. (autre réimpression), avec prologue de Gonzalo de Reparaz, datée de Barcelone, 1927.
  • 1951, Mexico, Fondo de Cultura Económica, édition d'Augustin Millares Carlo fondée pour la première fois sur le manuscrit autographe de Las Casas, et prologue de Lewis RANKE.
  • 1957, Madrid, Biblioteca de Autores Españoles, t. XCV-XCVI, édition de Juan PÉREZ DE TUDELA et Emilio L6PEZ OTO, également fondée sur le manuscrit autographe, et étude critique préliminaire de Juan Pérez de Tudela.
  • 1986, Caracas, Biblithèca Ayacucho.
  • 2002, Paris, Editions du Seuil, 3 volumes. Cette édition française est la première édition moderne compléte en français, annotée, de cet ouvrage.

Apologética Historia de las Indias

  • 1909, Madrid, Nueva Biblioteca de Autores Españoles, t. XIII, édition de Manuel SERRANO y SANZ (première édition).
  • 1958, Madrid, Bib1ioteca de Autores Españoles, t. CV-CVI, édition et étude préliminaire de Juan Pérez de Tudela.
  • 1967, Mexico, UNAM, 2 vol., édition et étude préliminaire d'Edmundo O'Gorman.

De Unico Vocationis Modo

  • 1942, Mexico, Fondo de Cultura Económica, introduction de Lewis Ranke, transcription latine d'Agustín Millares Carlo, traduction en espagnol d' Atenógenes Santamarîa (deuxième édition, . Mexico, 1975).

Apologia (Apologie latine contre Sepúlveda)

  • 1975, Madrid, Editora Nacional, introduction, traduction espagnole et reproduction en fac-similé de l'original par Angel Losada (contient également l'Apologie latine de Sepúlveda).

Tratados, Cartas y Memoriales

  • 1552, Séville, édition princeps, Octavo remedio, brevísima relación (avec un «morceau de lettre» d'un conquistador), Confesionario, Treinta Proposiciones, Tratado de los esclavos, Controversia Las Casas-Sepúlveda, Tratado comprobatorio, Principia Quœdam.

La plupart de ces traités ont eu de nombreuses traductions, souvent incomplètes et désordonnées, au cours des XVIe et XVIIe siècles. Ils ne son pas mentionnés.

  • 1646, Barcelone: les traités sévillans, sauf le Confesionario. .
  • 1924, Buenos Aires: reproduction en fac-similé des traités sévillans par Emilio Ravignani.
  • 1958, Madrid, Biblioteca de Autores Españoles, t. CX : collection de 55 «opuscules, lettres et mémoires» lascasiens, depuis les premiers mémoires de 1516 jusqu'à la Requête à Pie V de 1566 (contient les traités sévillans, sauf les Principia Quœdam et le Tratado de las Doce Dudas) ;
  • 1958, Madrid, CSIC, Los Tesoros del Perú, édition bilingue d'Angel Losada du traité De Thesauris in Peru.
  • 1965, Mexico, Fondo de Cultura Economica, 2 vol. : édition des traités sévillans avec une reproduction en fac-similé de l'édition princeps, prologues de Lewis Ranke et Manuel Giménez Fernández, transcription de Juan Pérez De Tudela et traduction des textes latins par Agustín Millares Carlo et Rafael Moreno.
  • 1969, Madrid, CSIC, De Regia Potestate o Derecho de autodeterminación, édition bilingue- de L. Perena, J. M. Pérez Prendes, V. Abril et J. Azcarraga.

Brevísima Relación de la destrucción de las Indias

Elle figure dans plusieurs collections de Traités. On trouve aussi plusieurs éditions isolées en espagnol au XIXe et XXe siècle; parmi les plus récentes, on peut citer :

  • 1966, Buenos Aires, Editorial Universitaria, prologue de Gregorio Weinberg.
  • 1977, Madrid, Fundación Universitaria Española, édition de Manuel Ballesteros Gaibrois.
  • 1979, Barcelone, Fontamara, prologue d'Olga Camps.
  • 1982, Madrid, Cátedra, édition d'André Saint-Lu.

A partir de 1578 et jusqu'à nos jours, les traductions dans diverses langues ont été très nombreuses. Certaines sont remarquables par les propos anti-espagnols. Il s'agit des traductions hollandaises, françaises, anglaises et allemandes des XVIe et XVIIe siècles.

Bibliographie

  • 1928, Marcel Brion, Bartolomé de Las Casas, Père des Indiens, Plon
  • 1958,
    • Marcel Bataillon & André Saint-Lu, Las Casas et la défense des Indiens, Paris, Julliard
    • Juan Pérez de Tudela Bueso, dir., "Bartolomé de las Casas : "Obras escogidas de… V. Opúsculos, Cartas y Memoriales…" edición por , Madrid, Biblioteca de Autores Españoles (BAE)
  • 1980, Philippe-Ignace André-Vincent O.P. (1911-1986):" Bartolomé de las Casas, prophète du Nouveau Monde", préface par André Saint-Lu; Paris, Tallandier, ISBN 2235008542
  • 1992, J. B. Lassegue, dir., "Bartolomé de las Casas : Obras Completas. 11.2. Doce Duas", O. P. Estudio preliminar, índices y bibliografía de J. Denglos, Madrid, Alianza Editorial


  • Bartolomé de las Casas, "Histoire des Indes / Bartolomé de las Casas ; (trad. de l'espagnol par Jean-Pierre Clément et Jean-Marie Saint-Lu, d'aprés "Historia de las Indias", Caracas,1986); 3 vol. (1076, 362, 886 p.) : cartes, couv. ill. ; 22 cm; Paris : Éd. du Seuil, 2002; (Bibliogr. vol. 3, p. 837-849. Index à la fin de chaque vol.); ISBN 2-02-052539-9 (éd. complète). - ISBN 2-02-020465-7 (vol. 1) (br.) - ISBN 2-02-052537-2 (vol. 2) (br.). - ISBN 2-02-052538-0 (vol. 3)- Notice BNF n° : FRBNF38895118. L'introduction d'André Saint-Lu(vol.1) qui comporte 47 pages est un historique de l'Histoire et de la vie de las Casas. Cette édition française est la premiere édition moderne compléte en français de cet ouvrage.
  • Antonio Maria Fabié :" Vida y escritos de Fray Bartolomé de las Casas, obispo de Chiapa", Madrid, 1879,2 vol. (Cet ovrage constitue les t. 70 et 71 de la « Colección de Documentos Inéditos para la Historia de España »).
  • Manuel Giménez Fernández :" Bartolomé de las Casas"; 1, Delegado de Cisneros para la deformación de las Indias ; II, Capellán de Carlos l, poblador de Cumana; Séville, Escuela de Estudios Hispanoamericanos, 1953 et 1960.
  • Juan Antonio Llorente : " Vida de Las Casas", dans "Colección de Obras del venerable obispo de Chiapa Don Bartolomé de las Casas, defensor de la libertad de la América", Paris, 1822. Édition récente de la "Vida de Las Casas", Barcelone, Fontamara, 1979 (avec la Brevísima Relación).
  • Marianne Mahn-Lot, Bartolomé de Las Casas et le droit des indiens, Payot, 1995 (nouvelle édition), coll. le regard de l'histoire.
  • Marianne Mahn-Lot, Bartolomé de Las Casas, une théologie pour le Nouveau Monde, Desclée de Brouwer, 1991, coll. Prophète pour demain.
  • Marianne Mahn-Lot, L'Evangile et la Force / Bartolomé de Las Casas, présentation, traduction, choix de textes, éditions du Cerf, 1991 (3e éd.).
  • Manuel Maria, Martínez, O.P. : "Fray Bartolomé de las Casas, Padre de América", Madrid, La Rafa, 1958.
  • Ramon Menéndez Pidal : "El Padre Las Casas. Su doble personalidad", Madrid, España Calpe, 1963.
  • Manuel Giménez Fernândez :"Breve biografía de Bartolomé de las Casas", Sevilla, Facultad de Filosofa y Letras, 1966.
  • Helen Rand Parish, et Henry Wagner :" The Life and Writings of Bartolomé de las Casas", Albuquerque, New Mexico Press, 1967.
  • Henry Mechoulan : "A propos de la notion de barbare chez Las Casas",,S.l. : s.n., s.a.] (Voir informaions à BNE).
  • Manuel José Quintana : "Fray Bartolomé de las Casas", in "Vidas de españoles célebres", t. III, Madrid, 1833, Biblioteca de Autores Españoles, t. XIX.
  • Fray Antonio de Remesal, O. P. : "Historia General de las Indias Occidentales, y particular de la Gobernación de Chiapa y Guatemala, Madrid, 1619 - Édition moderne: Biblioteca de Autores Españoles(BAE), 1., CLXXV et CLXXXIX, 1966, étude préliminaire de Carmelo Saenz de Santa Maria, S.J. Cette œuvre contient la première biographie importante de Las Casas.
  • André Saint Lu :" Estudios sobre Fray Bartolomé de las Casas"; [Sevilla] : Universidad de Sevilla, 1974. ISBN 8485057252.
  • André Saint Lu, Las Casas indigéniste
  • Charles Gillen, Bartolomé de Las Casas
  • François Orhant, Bartolomé de Las Casas


6784-Tatice-Chronometre.png Accédez d'un seul coup d’œil au portail sur l'histoire du libéralisme et de la liberté.