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Vente d'organes

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La vente de ses organes est un droit fondamental de l'être humain (comme la consommation de drogues, le suicide, l'euthanasie et la prostitution), car elle ressortit à la liberté de chaque individu. Chaque individu est libre d'agir comme bon lui semble tant qu'il n'agresse personne. En soi, la vente d'organes, pas davantage que le don d'organes, ne constitue pas un acte offensif - quel que soit le jugement moral que l'on porte sur ce comportement.

Chaque individu a le droit fondamental d'utiliser son corps (pour courir, dormir, etc.), d'en tirer profit (en louant sa force de travail, en se prostituant, en vendant ses organes, etc.) et d'en abuser (en se droguant, en se suicidant, en se mutilant, en consommant trop de sel ou de sucre, en devenant obèse, en ne pratiquant aucun sport, etc.) - évidemment cela implique qu'il assume ses responsabilités. En effet, les libéraux soulignent que la contrepartie de la liberté est la responsabilité. L'individu est seul responsable de ses comportements, qu'ils soient bénéfiques ou qu'ils soient nocifs, et n'a pas à chercher à en rejeter la responsabilité sur les autres individus (via l'Etat, la Sécurité sociale, etc.) et à leur faire payer les conséquences de ses actes.

Les lois punissant la vente d'organes sont donc des lois illégitimes en regard des droits naturels. Dans les pays où prévaut l'interdiction, la législation est en réalité absurde et incohérente, car elle autorise le don d'organe, signifiant que notre corps tantôt est notre propriété (le don est autorisé), tantôt ne l'est pas (la vente est interdite). Elle tente d'imposer une morale particulière fondée sur un postulat de l'"inviolabilité de la personne humaine". Elle dénie la possibilité juridique d'être propriétaire de son corps au nom justement du respect du corps de chacun ! Le comble de l'absurdité est atteint quand la loi dit qu'une personne décédée est automatiquement présumée donneuse, sauf indication contraire ou volonté des proches : on ne peut vendre un organe, mais à sa mort, par défaut, il appartient à tout le monde.

La question de la vente ou du don d'organes remet au premier plan une distinction fondamentale du point de vue libéral : celle qui existe entre le droit et la morale. La confusion entre ces deux concepts produit un droit arbitraire "à géométrie variable", alors que pour le libéralisme constitue un "droit" toute action qui ne nuit pas à autrui, peu importe ce que les "moralistes" de tous horizons peuvent en penser.

En pratique, on recense, selon les pays, de 10 à 40 donneurs d'organes volontaires pour un million d'habitants, ce qui est très insuffisant. Du seul point de vue utilitariste, interdire la vente d'organes revient à condamner à mort ceux qui en ont besoin et ne pourraient se les procurer autrement. Comme à chaque fois que l'on s'en prend à la liberté des personnes, l'interdiction de la vente n'empêche pas l'existence d'un marché noir, avec des conditions sanitaires bien moindres, de par sa clandestinité.

Objections courantes

  • « La vente d'un organe est du ressort de la liberté de chacun, certes, mais peut-on dire par exemple qu'une personne en difficulté qui vendrait un rein pour nourrir ses enfants soit libre ? »

Cette objection résulte d'une définition erronée de la liberté (voir ce terme), fréquente chez les collectivistes, par laquelle on confond liberté sociale (au sens du droit, c'est à dire absence de coercition) et capacité à faire une action, abusivement appelée "liberté". Une telle objection peut en fait s'appliquer à tous nos besoins et dans toutes les situations. Par exemple je suis libre d'acheter un bijou, mais en fait je ne suis pas "libre" de le faire si je n'ai pas l'argent nécessaire : mais alors, pourquoi n'ai-je pas cette "liberté" et que dois-je faire pour l'obtenir ? Peut-on dire vraiment qu'il s'agit d'un manque de liberté ? De la même façon, on prétendra que le salarié pauvre qui vend librement sa force de travail n'est en réalité pas libre de le faire (théorie collectiviste de l'échange inégal), comme si on était mieux placé que lui pour savoir ce qui était bon pour lui, et comme s'il était un irresponsable tout juste bon à être assisté - c'est le vieux mépris paternaliste qui réapparaît dans ce point de vue.

Interdire la vente d'organes revient à se substituer à la personne concernée et à lui imposer un choix moral qui n'est pas le sien. Qui mieux que la personne elle-même est le meilleur juge d'une action qui ne lèse pas autrui ? L'interdiction relève de l'esclavagisme, car à travers elle on exerce un droit illégitime sur le corps d'autrui. Que propose celui qui déplore qu'une personne en difficulté doive vendre un rein ? Que la personne vole pour assurer sa subsistance ? Si l'objecteur est cohérent, rien ne l'empêche d'exercer sa solidarité envers la personne dans le besoin, plutôt que d'en appeler à une interdiction légale coercitive qui va fermer une issue possible pour une personne conduite à une telle extrémité. En réalité, l'objecteur ne se soucie pas d'être solidaire, il veut imposer de force sa vision morale des choses, peu importe si cela gêne en dernier ressort les personnes directement concernées (tant les vendeurs que les acheteurs potentiels).

  • « Autoriser la vente d'organes aboutirait à la création d'un marché dont profiteraient les riches aux dépens des plus pauvres »

Cette objection reflète plusieurs fantasmes très courants : le marché qui serait coercitif, alors que c'est un lieu d'échanges, rien n'obligeant un pauvre à vendre quoi que ce soit ; le pouvoir des riches, supposé sans limite, et permettant d'acheter même ce qui n'est pas à vendre ; et toujours une morale qui prétend régenter par la contrainte le comportement des personnes, tant de celles qui seraient disposées à vendre que de celles qui attendent des transplantations et seraient disposées à acheter. C'est la même morale liberticide qui condamne la prostitution ou l'usage de la drogue, attitude antilibérale qu'on peut résumer en quelques mots : "on sait mieux que vous ce qui est bon pour vous".

  • « Vous soutenez des pratiques qui ont cours dans les pays totalitaires »

Certainement pas. Que certains pays, comme semble-t-il la Chine, organisent des trafics d'organes à partir de condamnés à mort, ou de prisonniers des camps de concentration existants, est totalement illégitime, puisqu'il n'y a pas consentement de la part des victimes.

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