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Entrepreneuriat politique
L'entrepreneuriat politique est généralement présenté comme l'action délibérée d'individus cherchant à parvenir à leurs fins par le biais du processus politique.
Les motivations et les contextes de l'entrepreneuriat politique
De la pure ignorance à la recherche de rente délibérée
Deux types de contexte sont généralement abordés dans l'étude de l'entrepreneuriat politique : la pure ignorance et la recherche de rente (rent-seeking) dans un environnement politique favorable. Ces deux contextes reflètent des motivations différentes pour les entrepreneurs politiques.
La pure ignorance fait référence à une situation où les entrepreneurs politiques sont confrontés à un manque d'information ou à une incertitude quant aux résultats futurs. Dans ce contexte, les entrepreneurs politiques adoptent une attitude de vigilance, comme décrit par Israel Kirzner, afin de détecter et de saisir les opportunités de profit politique. Ils cherchent à exploiter les situations où ils peuvent obtenir un avantage ou un bénéfice politique en étant attentifs aux développements politiques et en réagissant de manière opportuniste.
D'autre part, la recherche de rente se réfère à la recherche délibérée d'avantages économiques ou politiques spéciaux auprès du gouvernement ou d'autres institutions. Ce type d'entrepreneuriat politique est analysé dans la théorie de la recherche de rente par Gordon Tullock (1967). Les entrepreneurs politiques engagés dans la recherche de rente cherchent à obtenir des privilèges, des subventions ou des réglementations favorables qui leur permettront de tirer profit de leur position politique.
Dans les deux contextes, les intérêts individuels et les opportunités de profit jouent un rôle central dans la motivation des entrepreneurs politiques. Que ce soit en exploitant l'ignorance et l'incertitude pour trouver des opportunités de profit politique, ou en s'engageant activement dans la recherche de rente, ces entrepreneurs politiques cherchent à maximiser leurs avantages personnels dans le secteur public.
En conclusion, l'étude de l'entrepreneuriat politique aborde différents contextes, tels que la pure ignorance et la recherche de rente, qui influencent les motivations et les comportements des entrepreneurs politiques. Ces contextes mettent en évidence le rôle des intérêts individuels et des opportunités de profit dans le domaine politique.
Les effets destructeurs de l'entrepreneuriat politique
Les travaux de Thomas DiLorenzo (1988) mettent l'accent sur l'entrepreneuriat politique axé sur le lobbying et la redistribution des politiques. Selon cette perspective, l'entrepreneuriat politique est considéré comme intrinsèquement destructeur de richesse. Les entrepreneurs politiques parviennent à réaliser des gains privés en capturant des avantages redistributifs concentrés, tandis que les coûts de ces politiques sont dispersés parmi l'ensemble de la population.
Les limites et les opportunités de l'entrepreneuriat politique : Perspectives catallactiques et constitutionnelles
Diana Thomas et Michael Thomas[1] considèrent qu'il y a des limites dans l'application des idées de la théorie du processus entrepreneurial au domaine du marché politique, affirmant que l'absence de signaux de prix en politique empêche la pleine application de la théorie de l'entrepreneuriat.
Deux perspectives différentes sont présentes. La première soutient que l'application de la théorie de l'entrepreneuriat au marché politique est limitée en raison de l'absence de signaux de prix et de la nature particulière de la politique. Cependant, la deuxième perspective souligne que l'économie constitutionnelle offre des opportunités pour l'entrepreneuriat politique en permettant de choisir les règles du jeu politique. En effet, James Buchanan avait expliqué que l'économie constitutionnelle permet de détecter les règles générales du jeu politique qui doivent être choisies. Dans ce cas, l'entrepreneuriat politique s'affirme sans aucune contestation dans ces arbitrages ou dictats. Mais, c'est là comme le disent Alex Salter et Richard Wagner (2018) que l'homme ou la femme entrepreneure politique excelle quand il s'agit de se manifester dans le débat public notamment par la mise en concurrence des lois (pratique des amendements) ou par la contestation pure et simple (vote contre) en proposant des interprétations alternatives des règles constitutionnelles.
L'entrepreneuriat comme une forme de rent-seeking
Concept de l'entrepreneuriat politique
L'entrepreneuriat politique fait référence à l'engagement d'individus dans des activités entrepreneuriales visant à influencer et à façonner le paysage politique et social. Les entrepreneurs politiques cherchent à réaliser des changements politiques, à obtenir des avantages personnels ou à promouvoir des causes qui leur tiennent à cœur. Contrairement à l'entrepreneuriat traditionnel axé sur les profits financiers, l'entrepreneuriat politique vise des gains non-pecuniaires.
Les différents types de profits de l'entrepreneuriat politique (non-pecuniaire)
1. Renommée et notoriété : Les entrepreneurs politiques peuvent rechercher la renommée et la notoriété en se faisant connaître pour leurs actions et leurs positions politiques. Ils cherchent à bâtir une image publique positive et à se démarquer des autres acteurs politiques.
2. Succès à la réélection : L'un des objectifs de nombreux entrepreneurs politiques est d'être réélus ou de maintenir leur position au sein du gouvernement. Ils utilisent leur influence et leur capacité à mobiliser les électeurs pour remporter des élections et consolider leur pouvoir politique.
3. Acquisition de pouvoir : Les entrepreneurs politiques cherchent à accroître leur pouvoir et leur influence dans le système politique. Ils veulent obtenir des postes de responsabilité, occuper des fonctions clés et exercer une influence significative sur les décisions politiques.
4. Construction d'un empire : Certains entrepreneurs politiques visent à bâtir un empire politique en étendant leur influence sur différents domaines ou en formant des alliances stratégiques avec d'autres acteurs politiques. Ils cherchent à consolider leur pouvoir et à exercer un contrôle étendu sur la politique et la société.
5. Amélioration du monde : Certains entrepreneurs politiques sont motivés par un désir profond d'améliorer le monde qui les entoure. Ils se consacrent à des causes sociales, environnementales ou humanitaires, et cherchent à apporter des changements positifs en utilisant le système politique comme levier.
6. Créativité et innovation : Les entrepreneurs politiques peuvent être motivés par le désir de développer de nouvelles idées et de proposer des solutions innovantes aux problèmes sociaux et politiques. Ils cherchent à repousser les limites de la pensée conventionnelle et à introduire des approches novatrices dans le domaine politique.
7. Création d'un héritage durable : Certains entrepreneurs politiques aspirent à créer un héritage durable en laissant une marque indélébile sur la politique et la société. Ils souhaitent être reconnus comme des figures influentes et visionnaires qui ont contribué de manière significative à l'évolution politique et sociale de leur pays.
En résumé, l'entrepreneuriat politique englobe divers types de profits non-pécuniaires. Les entrepreneurs politiques cherchent à obtenir la renommée, à remporter des élections, à accroître leur pouvoir, à bâtir un empire, à améliorer le monde, à être créatifs et innovants, ainsi qu'à laisser un héritage durable. Ces motivations non-financières les différencient de l'entrepreneuriat traditionnel axé sur les profits monétaires.
Informations complémentaires
Bibliographie sur l'entrepreneuriat politique
- 1963, Harald Eidheim, "Entrepreneurship in Politics", In: Fredrik Barth, dir., 1963, "The role of the entrepreneur in social change in Northern Norway", Bergen: Norwegian University Press
- 1974, D. W. Attwood, "Patrons and Mobilizers: Political Entrepreneurs in an Agrarian State", Journal of Anthropological Research, Vol 30, n°4, Winter, pp225-241
- 1988, Thomas DiLorenzo, "Competition and Political Entrepreneurship: Austrian Insights into Public Choice Theory", Review of Austrian Economics, vol 2, n°1, pp59–71
- 2013, A. Fink, R. E. Wagner, "Political entrepreneurship and the formation of special districts", European Journal of Law and Economics, Vol 35, pp427–439
- 2018, Alexander Salter, Richard Wagner, "Political Entrepreneurship, Emergent Dynamics, and Constitutional Politics", Review of Social Economy, Vol 76, n°3, pp281–301
- ↑ Diana Thomas, Michael D. Thomas, "Entrepreneurship: Catallactic and Constitutional Perspectives”, The Review of Austrian Economics, Vol 27, n°1, pp11-22