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Automobile

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Une voiture automobile est un véhicule automobile à roues propulsé par un moteur et destiné au transport sur route terrestre de personnes, de leurs bagages et de petits objets.

L'automobile est un moyen de transport parmi les plus répandus, sa capacité est généralement de deux à cinq personnes, mais peut varier de une à neuf places. L'usage limite l'emploi du terme automobile aux véhicules possédant quatre roues, de dimensions inférieures à celle des autobus et des camions.

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Transports et idéologie

Lors d’une conférence prononcée le 7 décembre 2001 à la Bibliothèque nationale de France, dans le cadre des « Grandes conférences Del Duca », Régis Debray fait la remarque suivante :

« Si vous êtes philosophe et que vous voulez réfléchir sur l’automobile, votre première découverte, c’est que vous n’avez aucun classique, aucun texte de philosophie à citer. Ce qui, pour les professionnels, a quelque chose de paniquant »,

à laquelle il ajoute :

« Si un érudit de l’an 3000 n’avait à sa disposition, pour se faire une idée de ce qu’aura été notre civilisation, que les catalogues des bibliothèques de lettres et de sciences humaines, il en conclurait que l’automobile entre 1900 et 2000 fut une rareté assez marginale – et non l’objet-pilote et symbole du XXe siècle. »

Régis Debray est « médiologue » (discipline dont il est l’inventeur), et étudie les médias et les rapports qu’ils entretiennent chacun avec les autres. Reprenant l’idée de Daniel Bougnoux selon laquelle « les médias se pensent entre eux », il en vient à considérer que les véhicules eux aussi se pensent entre eux :

« Chacun [des véhicules] dévoile les avantages comparatifs de l’autre, et chaque mode de locomotion a sa vision du monde. La route valorise la liberté individuelle, et la libre entreprise. La voie navigable est du parti des terroirs et des saines traditions. Le rail pense organisation et discipline. L’avion pense mondialiste. L’avion transnational découvre en retour le chemin de fer comme « social-démocrate » ou collectiviste, face à quoi la voiture se pose en libérale, la péniche votant écolo. Un moyen de transport est une idéologie qui s’ignore. »

Train

La vision de Régis Debray (fidèle ami de Castro, rappelons le ici), qui vise à tout politiser, est une vision gauchiste à laquelle s’oppose généralement un libéral. Néanmoins sa grille de lecture semble ici satisfaisante, en ce qui concerne l’idéologie latente de nos différents moyens de locomotion.

Avançons ici l’hypothèse selon laquelle le degré de centralisation des informations sur le déplacement de l’ensemble d’un certain type de véhicule est relatif au degré de « latéralité » de ce type de véhicule. Par exemple, un train ne peut s’écarter des rails sur lesquels il évolue : son degré de latéralité est donc nul. Si l'on ne peut prévoir ni décider de son mouvement en fonction du mouvement des autres trains, on prend le risque d’une collision avec un autre train.

La centralisation semble donc devoir être maximale en ce qui concerne ce moyen de locomotion, et on observe que les chemins de fer sont en effet soumis à un monopole d’État dans de très nombreux pays.

En retour certains analystes essayent de corréler la privatisation des transports ferroviaires britanniques et une hausse des collisions de trains sur ce territoire.

Le train semble donc être par nature un mode de locomotion étatique et collectiviste. On observe par ailleurs que le train peut transporter un grand nombre de passagers et est donc davantage disposé à être un transport public - la pire dérive dans ce sens étant l’utilisation qu’en a fait le régime nazi pour convoyer les Juifs jusqu’à des camps de concentration ou d’extermination.

L’espace même du train est généralement divisé en deux classes, la première pour les riches et la seconde pour les moins riches, donnant une réalité à la distinction marxiste de deux classes sociales reposant sur des ressources financières inégales. En France, la SNCF est bien un monopole d’État, et bien plus : elle est en réalité monopole de la CGT, syndicat communiste constamment en grève.

Voiture

A l’inverse, la voiture a un important degré de « latéralité » : elle peut se déplacer en largeur de plusieurs mètres en quelques secondes. Une plus grande liberté peut donc être accordée aux mouvements des voitures, la décision d’emprunter telle ou telle route n’ayant pas à se décider plusieurs jours à l’avance par rapport aux autres voitures à l’échelle du territoire national. La voiture est donc en opposition directe avec le train : aucune étatisation n’est justifiable.

Nombreux sont les libéraux qui ont à ce propos fait l’éloge de la voiture, comme formidable expression de l’individualisme. Dans son ouvrage Libéralisme, Pascal Salin s’enthousiasme :

« L'auto est un formidable instrument de liberté. Grâce à elle, l'individu peut parcourir le monde, aller où bon lui semble, au moment qui lui convient. Elle a transformé la vie en permettant aux hommes de se rencontrer, de se connaître, d'échanger leurs idées, de transporter les fruits de leur activité. Mais elle est aussi un espace de liberté. Bien protégé dans son automobile, chacun se sent chez soi. Personne d'autre que lui n'y a accès en dehors de ceux qu'il y invite. »[1]

Pascal Salin qui par ailleurs met en garde contre « l’autophobie »[2] :

« A plusieurs reprises, la presse a relaté le cas d'hommes politiques, de gauche ou de droite, qui ont été verbalisés à Paris, parce qu'ils empruntaient les couloirs d'autobus au volant de leur voiture. Ils ont généralement réagi vigoureusement aux observations des agents de la circulation et ils ont cherché à justifier leur comportement en disant qu'ils étaient très pressés. Pressés, ils l'étaient certainement, comme la plupart de ceux qui roulent en voiture à Paris ou dans les grandes villes. Pourtant, s'ils ont précédemment eu l'occasion d'exercer le pouvoir, ils ont certainement entonné le refrain de la « priorité aux transports collectifs ». Mais ils supportent mal de redevenir de simples citoyens, démunis de voitures officielles et de gyrophares, obligés de subir les contraintes qu'ils ont imposées aux autres. Car dans ce domaine comme dans tant d'autres, les collectivistes imposent des tabous que presque personne n'ose dénoncer ou transgresser. Parmi ces tabous, la guerre contre la voiture individuelle tient une place éminente. »

Citons également les « ambulations automobiles » de François-René « Faré » Rideau :

« Remarque libérale incontournable: L'automobile, c'est un instrument de liberté individuelle; pas étonnant que les étatistes veuillent l'interdire où ils peuvent, sinon la taxer, la règlementer, limiter son usage, réduire le plaisir de conduire, instaurer la peur, contrôler les routes, corrompre les usagers, les empêcher de s'organiser, etc.
« Remarque psychologique non moins incontournable: l'automobile, c'est aussi un plaisir qui remplace avantageusement les jeux vidéos d'arcade; elle fait appel aux réflexes moteurs, à l'apprentissage de perceptrons-movitrons par boucle de rétroaction; elle oriente l'action immédiate en lui donnant un sens précis à terme; elle fait appel à l'attention périphérique et parfois aux mécanismes d'alarme, mais laisse sinon assez de latitude à l'esprit pour vaquer à diverses ruminations, écouter de la musique, etc. Bref, quand on conduit son automobile, on a plus besoin de tout l'opium du peuple dont nous abreuvent les uns et les autres.
« Remarque onirique (vœu pieu), tout aussi incontournable: Mon rêve, c'est toujours le car-pooling en direct, pour rentabiliser au maximum l'automobile, faire des rencontres intéressantes au dernier moment tout en restant libre de ses mouvements; peut-être la killer app pour la téléphonie mobile numérique?
« Petit calcul statistique, pour faire rager les étatistes: faire perdre une minute par jour à chacun des 60 millions de français, que ce soit en limitant leur vitesse sur la route, ou par toute autre contrainte administrative, c'est faire disparaître en moyenne 520 vies par an (avec une espérance de vie de 80 ans). Combien de morts sur les routes qu'on ne voit pas, à cause des limitations de vitesse? »[3]

Notes et références

  1. On peut se référer par exemple à ce billet de Vent d'Auvergne : Éloge de l'automobile
  2. in le Figaro, 12 février 2004
  3. Article de Faré

Citations

  • La circulation est beaucoup plus libre dans la Grande-Bretagne, car les voies de communication y sont beaucoup plus nombreuses. Et savez-vous à quoi cela tient ? Tout simplement à ce que le gouvernement a laissé les particuliers construire des routes sans se mêler d’en construire lui-même. (Gustave de Molinari)
  • Dans la plupart des cas, la voiture permet de multiplier le nombre et la diversité des activités quotidiennes et de réduire massivement le temps perdu en déplacements. Elle est ainsi un vecteur essentiel de liberté et de qualité de vie de nos contemporains. [...] Quel que soit le critère employé, il apparaît [...] que les transports par route répondent à environ 95% des besoins du pays et les transports ferrés et publics à 5%. (Christian Gerondeau)
  • Si l’État s'était emparé de l'industrie automobile en 1920, aujourd'hui nous conduirions tous des modèles T, en disant "Sans l’État nous n'aurions pas d'automobiles du tout" ! (Harry Browne)
  • La voiture qui passait jusqu’il y a quelques années pour le dernier refuge de l’individualiste est devenue sa souricière, tant par l’appareil répressif qui l’entoure que par son évolution technologique. Elle nous indique très clairement le chemin où l’industrie entend nous pousser : vers la simplification et la standardisation des individus et l’appauvrissement de leurs facultés pratiques. (Slobodan Despot, Antipresse, mars 2017)
  • Sous le capitalisme, les gens ont davantage de voitures. Sous le communisme, ils ont davantage de parkings. (Winston Churchill)
  • Un embouteillage est une collision entre la libre entreprise et le socialisme. La libre entreprise produit des automobiles plus vite que le socialisme n'est capable de construire des routes et de fournir une capacité de trafic. (Andrew Galambos)
  • La route, c’est la jungle primitive, l’homme civilisé mis à nu. Le tutoiement instinctif des conducteurs entre eux révèle cette soudaine égalité de loups, rendus à des rapports de force simples et immédiats. Roue contre roue, pare-chocs contre pare-chocs. La première des règles au volant, c’est de n’en respecter aucune. Pire, la survie dépend parfois de la désobéissance. (Gaspard Koenig, Leçons de conduite, 2011)

Pour aller plus loin

Articles connexes

Liens externes


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