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Sacrifice

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Le sacrifice (étymologiquement « fait de rendre sacré », du latin sacrificium, de sacer facere) désigne une offrande (nourriture, objets, vies humaines ou animales), à une ou plusieurs divinités.

Taxes et sacrifice humain

Sophisme sacrificiel

Ce sophisme interdit de critiquer le droit de vote, la démocratie, la "justice sociale", etc., parce que "des gens sont morts pour cela". La valeur de ces "droits" ne leur serait pas inhérente, mais proviendrait principalement du sacrifice de "martyrs" morts pour la cause.

De même, les prétendus "acquis sociaux" seraient justifiés parce que "des gens se sont battus pour cela", alors que la démagogie politique et le théorème de l'électeur médian suffisent à les expliquer. Ainsi, la "sécurité sociale" à la française ne résulte pas du "sacrifice" de quelques grandes âmes : instaurée de façon autoritaire en octobre 1945 sous l’influence du Parti communiste et des syndicats, elle a remplacé les assurances sociales privées qui existaient avant-guerre et que le Régime de Vichy avait commencé à détruire sous des prétextes collectivistes.

C'est la justification de tout fanatisme, du terrorisme, du suicide performatif, de la violence sur une base d'idéologie, etc. On justifie une cause non pas par sa valeur intrinsèque, mais par les moyens qui ont permis (ou auraient prétendument permis) de la faire triompher :

Mourir pour une idée est noble, indubitablement. Mais il serait bien plus noble de mourir pour des idées qui soient vraies ! (H. L. Mencken)

Recherche de boucs émissaires

Le socialisme et l'étatisme consacrent une grande partie de leurs efforts à la recherche de boucs émissaires, de façon à détourner l'attention sur leurs propres méfaits :

Selon la thèse girardienne bien connue (René Girard, La violence et le sacré, 1972), la désignation et la condamnation d'une victime serait un moyen, en changeant le "tous contre tous" violent en un "tous contre un", de rassembler la communauté tout en niant sa propre responsabilité. On constate qu'il s'agit là d'une caractéristique constante des régimes collectivistes, depuis le nazisme (victimisation des juifs, mise en cause du "capitalisme apatride") jusqu'au communisme (victimisation des koulaks, des déviants, des dissidents, etc.).

Sacrifice et altruisme

Pour Ayn Rand, l'étatisme et la "solidarité" imposée font de l'être humain un « animal sacrificiel » :

Une doctrine qui vous propose, comme idéal, le rôle d’animal sacrificiel demandant à être égorgé sur l’autel de l’altruisme, vous présente la mort comme modèle. Par la grâce de la réalité et de la nature de la vie, l’homme – tout homme – est une fin en lui-même, il existe pour lui-même, et la poursuite de son propre bonheur constitue son plus haut but moral. (La Grève)

Max Stirner opposait déjà de la même façon sacrifice et intérêt personnel. Le sacrifice est imposé par les idéologies altruistes :

Les sacrifices humains n'ont perdu à la longue que leurs formes barbares, ils n'ont pas disparu ; à chaque instant, des criminels sont offerts en holocauste à la Justice, et nous, « pauvres pécheurs », nous nous immolons nous-mêmes sur l'autel de l’ « essence humaine », de l’ « Homme », de l' « Humanité », des idoles ou des dieux, quel que soit le nom qu'on leur donne. (L'Unique et sa propriété)

Citations

  • La fraternité, en définitive, consiste à faire un sacrifice pour autrui, à travailler pour autrui. Quand elle est libre, spontanée, volontaire, je la conçois, et j'y applaudis. J'admire d'autant plus le sacrifice qu'il est plus entier. Mais quand on pose au sein d'une société ce principe, que la Fraternité sera imposée par la loi, c'est-à-dire, en bon français, que la répartition des fruits du travail sera faite législativement, sans égard pour les droits du travail lui-même ; qui peut dire dans quelle mesure ce principe agira, de quelle forme un caprice du législateur peut le revêtir, dans quelles institutions un décret peut du soir au lendemain l'incarner ? Or, je demande si, à ces conditions, une société peut exister ? (Frédéric Bastiat, Sophismes économiques, Justice et fraternité)
  • L'homme cherche à justifier son cannibalisme symbolique, sa tendance à faire de l'autre la victime offerte à sa propre image. En politique, on justifie ce sacrifice de l'individu par le sacro-saint « bien public ». (Thomas Szasz)
  • Pourquoi dans notre culture faut-il toujours se sacrifier pour les autres et pourquoi considère-t-on que c’est bien ? Pourquoi sommes-nous toujours plus exigeants envers nous-mêmes, plus critiques, plus sévères, qu’envers les autres ? C’est toujours pour la seule et même raison que nous n’avons pas encore appris à nous aimer nous-mêmes. (Ajahn Brahm, Sagesse du moine)
  • La sentence : "tu dois renoncer à toi-même et te sacrifier", pour ne pas aller à l'encontre de sa propre morale, devrait n'être décrétée que par une nature qui de ce fait renoncerait elle-même à son propre avantage et qui peut-être provoquerait par le sacrifice exigé des individus son propre anéantissement. Mais sitôt que le prochain (ou la Société) recommande l’altruisme dans un but utilitaire, ce sera justement la sentence opposée : "Tu dois chercher ton avantage, même aux dépens de tous les autres" qui se trouvera mise en pratique, et l'on prêchera tout d'une haleine un : "Tu dois" et un : "Tu ne dois point!". (Nietzsche, Le gai savoir)
  • On ne peut pas à la fois parler de l'intérêt général et avoir peur de sacrifier quelqu'un. (Ayn Rand, James Taggart, La Grève)
  • Vous considérez le sacrifice comme le signe distinctif de l'action morale ? Réfléchissez donc s'il n'y a pas un côté de sacrifice dans toute action accomplie de façon réfléchie, qu'elle soit la pire ou la meilleure. (Friedrich Nietzsche, Humain, trop humain, II-34)


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