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Parmi les importants aspects de l'approche méthodologique en économie, comme l'[[individualisme méthodologique]], le '''subjectivisme''' représente une approche fondamentale dans la théorie sociale en général. Le subjectivisme se focalise en premier lieu sur la signification que les individus attachent aux actions et situations dans un monde d'incertitude. Comment l'individu s'oriente et résout les problèmes en relation avec ses semblables, mais aussi comment il agit dans l'échelle du temps et dans l'ignorance. Il ne s'agit pas seulement de se préoccuper que les hommes cherchent le bien-être matériel, mais c'est avant tout, de façon pertinente, comprendre le comportement de l'homme réel tel qu'il se manifeste dans ses préférences démontrées. C'est l'[[individu]] qui a des préférences ou des valeurs. C'est lui seul, de façon ultime, qui sait ce qui est bon pour lui. C'est lui qui, vivant une existence séparée, en supportera les peines et les plaisirs. On ne peut donc se mettre fondamentalement à sa place. Toute idée contraire - que l'on puisse se mettre à la place d'autrui et le forcer à avoir une autre vie que celle qu'il aurait choisie parce que l'on pense avoir par exemple une meilleure connaissance ou expérience que l'individu lui-même de ce qui est bon pour lui - constitue d'une part une prétention qui n'est pas du ressort de la nature humaine et d'autre part comme le rappelle Richard Overton un vol de [[propriété]]. On prive l'individu d'une autre vie. En quoi est-on habilité à priver quelqu'un du destin qu'il a choisi, fût-il funeste pour lui ? | Parmi les importants aspects de l'approche méthodologique en économie, comme l'[[individualisme méthodologique]], le '''subjectivisme''' représente une approche fondamentale dans la théorie sociale en général. Le subjectivisme se focalise en premier lieu sur la signification que les individus attachent aux actions et situations dans un monde d'incertitude. Comment l'individu s'oriente et résout les problèmes en relation avec ses semblables, mais aussi comment il agit dans l'échelle du temps et dans l'ignorance, sont parmi les axes principaux d'étude du subjectivisme. Il ne s'agit pas seulement de se préoccuper que les hommes cherchent le bien-être matériel, mais c'est avant tout, de façon pertinente, comprendre le comportement de l'homme réel tel qu'il se manifeste dans ses préférences démontrées. C'est l'[[individu]] qui a des préférences ou des valeurs. C'est lui seul, de façon ultime, qui sait ce qui est bon pour lui. C'est lui qui, vivant une existence séparée, en supportera les peines et les plaisirs. On ne peut donc se mettre fondamentalement à sa place. Toute idée contraire - que l'on puisse se mettre à la place d'autrui et le forcer à avoir une autre vie que celle qu'il aurait choisie parce que l'on pense avoir par exemple une meilleure connaissance ou expérience que l'individu lui-même de ce qui est bon pour lui - constitue d'une part une prétention qui n'est pas du ressort de la nature humaine et d'autre part comme le rappelle Richard Overton un vol de [[propriété]]. On prive l'individu d'une autre vie. En quoi est-on habilité à priver quelqu'un du destin qu'il a choisi, fût-il funeste pour lui ? | ||
Qui plus est, le subjectivisme nous apprend que ce que les individus apprécient, les buts qu'ils poursuivent, ne sont pas identiques. Imposer à tous des normes est donc un comportement autistique qui viole la recherche individuelle du bien-être. Etant impossible de savoir ce que chaque individu désire, les tentatives [[étatisme|étatiques]] dans cette matière sont totalement irréalistes. | Qui plus est, le subjectivisme nous apprend que ce que les individus apprécient, les buts qu'ils poursuivent, ne sont pas identiques. Imposer à tous des normes est donc un comportement autistique qui viole la recherche individuelle du bien-être. Etant impossible de savoir ce que chaque individu désire, les tentatives [[étatisme|étatiques]] dans cette matière sont totalement irréalistes. |
Version du 13 janvier 2011 à 22:32
La signification du subjectivisme
Parmi les importants aspects de l'approche méthodologique en économie, comme l'individualisme méthodologique, le subjectivisme représente une approche fondamentale dans la théorie sociale en général. Le subjectivisme se focalise en premier lieu sur la signification que les individus attachent aux actions et situations dans un monde d'incertitude. Comment l'individu s'oriente et résout les problèmes en relation avec ses semblables, mais aussi comment il agit dans l'échelle du temps et dans l'ignorance, sont parmi les axes principaux d'étude du subjectivisme. Il ne s'agit pas seulement de se préoccuper que les hommes cherchent le bien-être matériel, mais c'est avant tout, de façon pertinente, comprendre le comportement de l'homme réel tel qu'il se manifeste dans ses préférences démontrées. C'est l'individu qui a des préférences ou des valeurs. C'est lui seul, de façon ultime, qui sait ce qui est bon pour lui. C'est lui qui, vivant une existence séparée, en supportera les peines et les plaisirs. On ne peut donc se mettre fondamentalement à sa place. Toute idée contraire - que l'on puisse se mettre à la place d'autrui et le forcer à avoir une autre vie que celle qu'il aurait choisie parce que l'on pense avoir par exemple une meilleure connaissance ou expérience que l'individu lui-même de ce qui est bon pour lui - constitue d'une part une prétention qui n'est pas du ressort de la nature humaine et d'autre part comme le rappelle Richard Overton un vol de propriété. On prive l'individu d'une autre vie. En quoi est-on habilité à priver quelqu'un du destin qu'il a choisi, fût-il funeste pour lui ?
Qui plus est, le subjectivisme nous apprend que ce que les individus apprécient, les buts qu'ils poursuivent, ne sont pas identiques. Imposer à tous des normes est donc un comportement autistique qui viole la recherche individuelle du bien-être. Etant impossible de savoir ce que chaque individu désire, les tentatives étatiques dans cette matière sont totalement irréalistes.
En économie, les auteurs autrichiens ont mis en avant la notion de subjectivisme :
- Subjectivisme des besoins (Carl Menger)
- Subjectivisme des coûts (Friedrich von Wieser)
- Subjectivisme des choix (Ludwig von Mises)
- Subjectivisme des données (Friedrich Hayek)
- Subjectivisme des anticipations (Ludwig Lachmann)
- Subjectivisme du temps (Gerald O'Driscoll, Mario Rizzo)
L'école de Vienne, qui fut appelée, à tort durant de longues années, école psychologique économique, à cause du marginalisme mal traduit, doit être dorénavant comprise comme une approche économique fondée sur le subjectivisme.
Le subjectivisme de Carl Menger est cognitif et ontologique. Une chose ne devient un bien ou un service qu'à partir du moment où elle peut atteindre certaines fins. Pour atteindre ce statut, l'individu agissant doit connaître l'existence de ce bien et la façon dont elle pourrait servir à ses fins. L'approche est effectivement cognitive, savoir que le bien existe mais il s'agit également d'une cognition procédurale afin de savoir comment atteindre des besoins directs ou indirects. Si l'action ne peut pas être mener directement ou indirectement sur le bien, alors celui-ci perd sa qualité de bien.
Citations
- « il n’y a probablement aucune exagération à dire que chaque progrès important de la théorie économique pendant les cent dernières années a été un pas de plus dans l’application cohérente du subjectivisme » Friedrich Hayek
Notes et références
Autres sources
- 1934, Alan R. Sweezy, The Interpretation of Subjective Value Theory in the Writings of the Austrian Economists, The Review of Economic Studies, Vol. 1, No. 3, Jun., pp176-185
- 1979, James M. Buchanan, Les implications générales du subjectivisme en économie Chapitre 4 de What Should Economics Do ?(1979, Liberty Press, Indianapolis), traduit par Hervé de Quengo
- 1986, Mark S. Addleson, 'Radical Subjectivism' and the Language of Austrian Economics, In: Israel Kirzner, dir., Subjectivism, Intelligibility and Economic Understanding, New York: New York University Press, pp1-15
- 1990, Le subjectivisme en sciences économiques. Proposition de réorientation, Ulrich Witt, Professeur d'Economie, Faculté d'Economie, Albert -Ludwigs -Universität Freiburg, Journal des Economistes et des Etudes Humaines, vol.1 numéro 2, Juin 1990
- 1991, Stephen D. Parsons, Time, expectations and subjectivism : prolegomena to a dynamic economics, Cambridge Journal of Economics, 15, pp405-23. Cet auteur critique la vision subjectiviste de Gerald O'Driscoll, de Mario Rizzo et de George Shackle.
- 1993, Dieter Schmidtchen, Time, Uncertainty, and Subjectivism: Giving More Body to Law and Economics, International Review of Law and Economics, Vol 13, pp61–84
- 1994, Bruce Caldwell, “Hayek’s Scientific Subjectivism”, Economics and Philosophy, vol 10, n°2, octobre, pp305-313
- Repris en 1999, In: Peter Boettke, dir., The Legacy of Friedrich von Hayek, Vol. 2. Cheltenham: Edward Elgar, pp109-117
- Repris en 2004, In: Massimo Egidi et Salvatore Rizzello, Cognitive Economics. Vol. 1. Cheltenham: Edward Elgar, pp139-147
- 1998, Ricardo Crespo, Subjetivistas radicales y hermenéutica en la escuela austríaca de economía, Sapientia, Vol. LIII, n°204
- 1998, Gloria L. Zuniga, Truth in Economic Subjectivism, Journal of Markets and Morality, 1, October, pp158-168
- 1999, Richard Arena, Dir. Subjectivism, Information and Knowledge in Hayek’s Economics, History of Economic Ideas, VII, 1-2.
- 1999, Carlo Zappia, The economics of information, market socialism and Hayek’s legacy, In: Richard Arena, Dir., Subjectivism, Information and Knowledge in Hayek’s Economics, History of Economic Ideas, VII, 1-2, pp105-138
- 2000, John O'Neill, "Radical Subjectivism: Not Radical, Not Subjectivist", Quarterly Journal of Austrian Economics, Vol 3, pp21-30
- 2003, Adrian Walsh et Tony Lynch, The Development of Price Formation Theory and Subjectivism about Ultimate Values, Journal of Applied Philosophy, Vol 20, n°3, November, pp263-276
- 2004, Roberto Dania, Euclideanismo versus subjetivismo. El malestar en la praxeología, Revista Libertas, n°40, mai (es)
- 2005, Richard C. B. Johnsson, Austrian Subjectivism vs. Objectivism, In: Philosophers of Capitalism: Menger, Mises, Rand, and Beyond, Edward W. Younkins, Dir., Lanham, MD: Lexington Books, pp239-252
Voir aussi
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