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Différences entre les versions de « Paul Romer »
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Après son apport à la théorie de la croissance, Paul Romer a quitté le milieu universitaire au début des années 2000 pour développer un outil d'enseignement en ligne appelé Aplia. Quelques années plus tard, en [[2009]], il revient dans l'actualité en participant au TED Talk. Là, il révèle qu'il a commencé à réfléchir depuis [[2007]] sur l'importance des politiques gouvernementales qui doivent encourager une expansion urbaine<ref>Jason Miklian, Kristian Hoelscher, Sangeeta Rane, [[2014]], "A Tale of New Cities: The Future of Urban Planning in the Developing World", Harvard International Review, Vol 35, n°4, Spring, pp13-18</ref> ordonnée et audacieuse<ref>Paul Romer a une vision futuriste du développement. Il ne raisonne pas en quelques unités d'individus, à quelques centaines, voire à des milliers de personnes qui pourraient bénéficier de ses idées mais en plusieurs millions de personnes avec la création de centaines de villes à charte à travers le monde en développement. Ces villes pourraient abriter et employer des millions de personnes dans des environnements fonctionnels et bien gérés.</ref>. Il souligne comment les pays à revenu faible et intermédiaire peuvent rattraper le retard de leur croissance économique, suppléer à leur insuffisance de structures<ref>La plupart des villes du tiers monde souffre d'un manque d'infrastructures et d'une crise des biens publics par rapport à la demande dans les secteurs tels que les transports, la santé et l'éducation. Il y a un déficit général de gouvernance car les villes sont généralement mal gérées et leurs administrés sont sujets à de profondes et graves corruptions provoquées ou subies. </ref> et soulager les pays développés des flux futurs migratoires massifs et envahissants<ref>La plupart des pays pauvres ont des difficultés à créer les conditions de vie pérennes à ses habitants. Alors, certains d'entre eux, migrent vers des pays plus riches pour travailler et fonder une nouvelle vie. Ceci pose le défi de l'immigration clandestine dans les pays riches. </ref>. Pour résoudre les grands problèmes auxquels toute l'humanité est confrontée : l'insécurité, les atteintes à l'environnement, la pauvreté mondiale, il convient que les nouvelles technologies ne suffiront pas à elles seules. Par conséquent, il faut aussi accélérer la découverte et la mise en œuvre de nouvelles règles, c'est-à-dire de nouvelles idées sur la façon dont les gens interagissent. | Après son apport à la théorie de la croissance, Paul Romer a quitté le milieu universitaire au début des années 2000 pour développer un outil d'enseignement en ligne appelé Aplia. Quelques années plus tard, en [[2009]], il revient dans l'actualité en participant au TED Talk. Là, il révèle qu'il a commencé à réfléchir depuis [[2007]] sur l'importance des politiques gouvernementales qui doivent encourager une expansion urbaine<ref>Jason Miklian, Kristian Hoelscher, Sangeeta Rane, [[2014]], "A Tale of New Cities: The Future of Urban Planning in the Developing World", Harvard International Review, Vol 35, n°4, Spring, pp13-18</ref> ordonnée et audacieuse<ref>Paul Romer a une vision futuriste du développement. Il ne raisonne pas en quelques unités d'individus, à quelques centaines, voire à des milliers de personnes qui pourraient bénéficier de ses idées mais en plusieurs millions de personnes avec la création de centaines de villes à charte à travers le monde en développement. Ces villes pourraient abriter et employer des millions de personnes dans des environnements fonctionnels et bien gérés.</ref>. Il souligne comment les pays à revenu faible et intermédiaire peuvent rattraper le retard de leur croissance économique, suppléer à leur insuffisance de structures<ref>La plupart des villes du tiers monde souffre d'un manque d'infrastructures et d'une crise des biens publics par rapport à la demande dans les secteurs tels que les transports, la santé et l'éducation. Il y a un déficit général de gouvernance car les villes sont généralement mal gérées et leurs administrés sont sujets à de profondes et graves corruptions provoquées ou subies. </ref> et soulager les pays développés des flux futurs migratoires massifs et envahissants<ref>La plupart des pays pauvres ont des difficultés à créer les conditions de vie pérennes à ses habitants. Alors, certains d'entre eux, migrent vers des pays plus riches pour travailler et fonder une nouvelle vie. Ceci pose le défi de l'immigration clandestine dans les pays riches. </ref>. Pour résoudre les grands problèmes auxquels toute l'humanité est confrontée : l'insécurité, les atteintes à l'environnement, la pauvreté mondiale, il convient que les nouvelles technologies ne suffiront pas à elles seules. Par conséquent, il faut aussi accélérer la découverte et la mise en œuvre de nouvelles règles, c'est-à-dire de nouvelles idées sur la façon dont les gens interagissent. | ||
Tout au long de l'histoire humaine, ce sont | Tout au long de l'histoire humaine, ce sont des systèmes de nouvelles règles, apportés par de nouveaux hommes et femmes de gouvernement, et des règles adaptées au développement de la population qui déclenchèrent de grandes améliorations. Dans le monde d'aujourd'hui, dit Paul Romer, ce processus est largement absent. Il propose donc d'échapper aux mauvaises règles et d'opter pour de nouvelles et meilleures normes. | ||
En [[2009]], donc, il dévoile son idée de villes à charte<ref>Une ville à charte représente une très grande zone économique spéciale (ZES) contenant une ville entière. Mais, au lieu d'une ZES qui serait dédiée uniquement à quelques industries ou secteurs, un terrain vide dans un pays en développement est développé comme une ville à partir de zéro, d'où le terme de startup quelquefois utilisé avec l'idée d'émergence à partir de rien et aussi avec l'analogie de règles apportées par des entrepreneurs comme dans une startup standard. Un ensemble de règles décidées à l'avance est alors rédigé (charte). Pour éviter les défauts d'une recherche de rente qui ont été observées dans certaines ZES, les concessions ne sont pas accordées à des entreprises car l'objectif d'une ville à charte est la réforme de règles de vie interindividuelles, pas l'octroi de concessions à des sociétés. Ces petites régions expérimenteraient des règles économiques différentes de celles qui régissent leurs grands pays « d'accueil ». Le choix d'une zone restreinte à un pays permet de pas créer un effet d'externalité négative aux résidents d'un pays qui se verraient contraintes d'adopter les nouvelles règles pour l'ensemble du pays. L'immigration dans une ville à charte est libre en connaissance de cause des contraintes des nouvelles règles y régissant. Par conséquent, le projet des villes à charte est bien plus bénéfique qu'un changement de loi national car ces nouveaux projets se heurteraient invariablement à la résistance de ceux qui risquent d'être affectés négativement. Tous ces problèmes sont évités dans une ville à charte. Afin d'éviter le phénomène d'[[enclave]] et de confinement de ses habitants, une ouverture sur la mer est proposée. Cela rappelle l'histoire des ports francs avec les avantages fiscaux et réglementaires accordées à des villes portuaires pour effectuer le commerce dès la fin du [[Moyen-Âge]], acceptations des gouvernants royaux pour venir consolider leur politique [[mercantilisme|mercantiliste]]. Hong Kong et Singapour sont des exemples anciens. Shenzhen, la ville chinoise que Deng Xiaoping a établie pour imiter Hong Kong est un exemple moderne. | En [[2009]], donc, il dévoile son idée de villes à charte<ref>Une ville à charte représente une très grande zone économique spéciale (ZES) contenant une ville entière. Mais, au lieu d'une ZES qui serait dédiée uniquement à quelques industries ou secteurs, un terrain vide dans un pays en développement est développé comme une ville à partir de zéro, d'où le terme de startup quelquefois utilisé avec l'idée d'émergence à partir de rien et aussi avec l'analogie de règles apportées par des entrepreneurs comme dans une startup standard. Un ensemble de règles décidées à l'avance est alors rédigé (charte). Pour éviter les défauts d'une recherche de rente qui ont été observées dans certaines ZES, les concessions ne sont pas accordées à des entreprises car l'objectif d'une ville à charte est la réforme de règles de vie interindividuelles, pas l'octroi de concessions à des sociétés. Ces petites régions expérimenteraient des règles économiques différentes de celles qui régissent leurs grands pays « d'accueil ». Le choix d'une zone restreinte à un pays permet de pas créer un effet d'externalité négative aux résidents d'un pays qui se verraient contraintes d'adopter les nouvelles règles pour l'ensemble du pays. L'immigration dans une ville à charte est libre en connaissance de cause des contraintes des nouvelles règles y régissant. Par conséquent, le projet des villes à charte est bien plus bénéfique qu'un changement de loi national car ces nouveaux projets se heurteraient invariablement à la résistance de ceux qui risquent d'être affectés négativement. Tous ces problèmes sont évités dans une ville à charte. Afin d'éviter le phénomène d'[[enclave]] et de confinement de ses habitants, une ouverture sur la mer est proposée. Cela rappelle l'histoire des ports francs avec les avantages fiscaux et réglementaires accordées à des villes portuaires pour effectuer le commerce dès la fin du [[Moyen-Âge]], acceptations des gouvernants royaux pour venir consolider leur politique [[mercantilisme|mercantiliste]]. Hong Kong et Singapour sont des exemples anciens. Shenzhen, la ville chinoise que Deng Xiaoping a établie pour imiter Hong Kong est un exemple moderne. | ||
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* [[2013]], Christopher Freiman, "Cosmopolitanism Within Borders: On Behalf of Charter Cities", Journal of Applied Philosophy, Vol 30, n°1, February, pp40-52 | * [[2013]], Christopher Freiman, "Cosmopolitanism Within Borders: On Behalf of Charter Cities", Journal of Applied Philosophy, Vol 30, n°1, February, pp40-52 | ||
</ref>, un nouveau type de ville nouvelle (startup city) avec des règles<ref>Dans une Startup City par opposition à une ville déjà existante, les coûts de transaction du processus démocratique sont plus faibles. Il n'y a pas besoin de passer par un long processus de consultation et d'accord entre les personnes pour proposer quelque chose de nouveau. Dans une ville Startup, les gens choisissent librement s'ils veulent vivre selon les règles émises par la charte ou pas. Ceux qui veulent essayer la réforme peuvent y aller, et ceux qui ne le veulent pas, n'y sont pas obligés.</ref> qui favorisent la démocratie et le commerce et qui ressemblerait à une mégacité<ref>Jonathan Kalan, 2014, "Think Again: Megacities", Foreign Policy, n°206, May-June, pp69-73</ref>. Il est très rapidement remarqué par certains dirigeants de pays en développement, comme ceux du [[Honduras]], qui voient ce nouveau concept de développement comme un acte audacieux d'urbanisation. Le Honduras fut très proche d'adopter son système en [[2011]] jusqu'à la dernière minute où le conseil constitutionnel a fait volte face définitivement en [[2012]]. Ensuite, Paul Romer fut nommé à la Banque mondiale<ref>Paul Romer a pris ses fonctions d'économiste en chef et de vice-président principal de la Banque mondiale en octobre [[2016]].</ref>. Beaucoup s'attendaient à ce que les villes à charte parviennent alors à émerger dans l'agenda des politiques de développement. Mais, hélas, il n'en fut rien jusqu'à présent. L'institution fut plus forte que l'individu ingénieux. Cependant, la proposition de la ville à charte n'est pas restée inaperçue par les acteurs et penseurs libertariens qui s'en inspirent pour construire de nouvelles ville privées sur les continents ou dans les océans comme pour l'idée du [[seasteading]]. | </ref>, un nouveau type de ville nouvelle (startup city) avec des règles<ref>Dans une Startup City par opposition à une ville déjà existante, les coûts de transaction du processus démocratique sont plus faibles. Il n'y a pas besoin de passer par un long processus de consultation et d'accord entre les personnes pour proposer quelque chose de nouveau. Dans une ville Startup, les gens choisissent librement s'ils veulent vivre selon les règles émises par la charte ou pas. Ceux qui veulent essayer la réforme peuvent y aller, et ceux qui ne le veulent pas, n'y sont pas obligés. Dans certains cas, la charte est peu flexible et les règles répondent à des formes binaires de comportement. Dans d'autres formes de villes à charte, la gouvernance est conçue comme un laboratoire de normes où les règles répondent à un processus d'essais et d'erreur, ce qui permet peu à peu l'émergence et l'adaptation agiles des règles avec les besoins de ses résidents, précisément au moment où ils en ont besoin.</ref> qui favorisent la démocratie et le commerce et qui ressemblerait à une mégacité<ref>Jonathan Kalan, 2014, "Think Again: Megacities", Foreign Policy, n°206, May-June, pp69-73</ref>. Il est très rapidement remarqué par certains dirigeants de pays en développement, comme ceux du [[Honduras]], qui voient ce nouveau concept de développement comme un acte audacieux d'urbanisation. Le Honduras fut très proche d'adopter son système en [[2011]] jusqu'à la dernière minute où le conseil constitutionnel a fait volte face définitivement en [[2012]]. Ensuite, Paul Romer fut nommé à la Banque mondiale<ref>Paul Romer a pris ses fonctions d'économiste en chef et de vice-président principal de la Banque mondiale en octobre [[2016]].</ref>. Beaucoup s'attendaient à ce que les villes à charte parviennent alors à émerger dans l'agenda des politiques de développement. Mais, hélas, il n'en fut rien jusqu'à présent. L'institution fut plus forte que l'individu ingénieux. Cependant, la proposition de la ville à charte n'est pas restée inaperçue par les acteurs et penseurs libertariens qui s'en inspirent pour construire de nouvelles ville privées sur les continents ou dans les océans comme pour l'idée du [[seasteading]]. | ||
== Informations complémentaires == | == Informations complémentaires == |
Version du 15 mars 2022 à 19:41
Paul Romer est un économiste américain, Prix Nobel d'Économie en 2018. Il s'est fait connaître dans le monde libéral et libertarien pour ses idées de développement des pays les moins avancés avec la proposition des « villes à charte ». Son nom est synonyme de la théorie de la croissance endogène, une théorie qui tente d'expliquer le rôle des nouvelles connaissances et du pouvoir des idées dans la croissance économique. Cependant, après une première tentative d'approche macroéconomique néo-classique, il se tourne ensuite à la fin des années 2000 vers une analyse économique des institutions avec une optique normative des conditions d'émergence de nouvelles règles qui favorisent les interactions des individus lesquelles sont favorables au développement.
La croissance économique grâce à l'apport de nouvelles technologies
Jusque dans les années 1950, les économistes mettaient l'accent sur le rôle de l'accumulation de capital (augmentation du stock de machines et de structures physiques) dans la compréhension de la croissance des pays. Des chercheurs comme Robert Solow ont ensuite produit des modèles montrant que l'accumulation de machines et d'infrastructures physiques ne peut pas expliquer totalement la croissance économique. Il y a toujours une grande partie inexpliquée, le soi-disant « résiduel de Solow » qui est dû au progrès technologique qui fait augmenter la productivité du travail. À la fin des années 1980, Paul Romer crée un modèle de croissance qui "endogénéise" le changement technologique plutôt que de le laisser extérieur au modèle comme il l'avait été jusqu'à son apport intellectuel. Par conséquent, l'accélération des découvertes et des mises en œuvre de nouvelles technologies sont primordiales pour la croissance.
La croissance économique grâce à l'apport de nouvelles règles
Après son apport à la théorie de la croissance, Paul Romer a quitté le milieu universitaire au début des années 2000 pour développer un outil d'enseignement en ligne appelé Aplia. Quelques années plus tard, en 2009, il revient dans l'actualité en participant au TED Talk. Là, il révèle qu'il a commencé à réfléchir depuis 2007 sur l'importance des politiques gouvernementales qui doivent encourager une expansion urbaine[1] ordonnée et audacieuse[2]. Il souligne comment les pays à revenu faible et intermédiaire peuvent rattraper le retard de leur croissance économique, suppléer à leur insuffisance de structures[3] et soulager les pays développés des flux futurs migratoires massifs et envahissants[4]. Pour résoudre les grands problèmes auxquels toute l'humanité est confrontée : l'insécurité, les atteintes à l'environnement, la pauvreté mondiale, il convient que les nouvelles technologies ne suffiront pas à elles seules. Par conséquent, il faut aussi accélérer la découverte et la mise en œuvre de nouvelles règles, c'est-à-dire de nouvelles idées sur la façon dont les gens interagissent.
Tout au long de l'histoire humaine, ce sont des systèmes de nouvelles règles, apportés par de nouveaux hommes et femmes de gouvernement, et des règles adaptées au développement de la population qui déclenchèrent de grandes améliorations. Dans le monde d'aujourd'hui, dit Paul Romer, ce processus est largement absent. Il propose donc d'échapper aux mauvaises règles et d'opter pour de nouvelles et meilleures normes.
En 2009, donc, il dévoile son idée de villes à charte[5], un nouveau type de ville nouvelle (startup city) avec des règles[6] qui favorisent la démocratie et le commerce et qui ressemblerait à une mégacité[7]. Il est très rapidement remarqué par certains dirigeants de pays en développement, comme ceux du Honduras, qui voient ce nouveau concept de développement comme un acte audacieux d'urbanisation. Le Honduras fut très proche d'adopter son système en 2011 jusqu'à la dernière minute où le conseil constitutionnel a fait volte face définitivement en 2012. Ensuite, Paul Romer fut nommé à la Banque mondiale[8]. Beaucoup s'attendaient à ce que les villes à charte parviennent alors à émerger dans l'agenda des politiques de développement. Mais, hélas, il n'en fut rien jusqu'à présent. L'institution fut plus forte que l'individu ingénieux. Cependant, la proposition de la ville à charte n'est pas restée inaperçue par les acteurs et penseurs libertariens qui s'en inspirent pour construire de nouvelles ville privées sur les continents ou dans les océans comme pour l'idée du seasteading.
Informations complémentaires
Notes et références
- ↑ Jason Miklian, Kristian Hoelscher, Sangeeta Rane, 2014, "A Tale of New Cities: The Future of Urban Planning in the Developing World", Harvard International Review, Vol 35, n°4, Spring, pp13-18
- ↑ Paul Romer a une vision futuriste du développement. Il ne raisonne pas en quelques unités d'individus, à quelques centaines, voire à des milliers de personnes qui pourraient bénéficier de ses idées mais en plusieurs millions de personnes avec la création de centaines de villes à charte à travers le monde en développement. Ces villes pourraient abriter et employer des millions de personnes dans des environnements fonctionnels et bien gérés.
- ↑ La plupart des villes du tiers monde souffre d'un manque d'infrastructures et d'une crise des biens publics par rapport à la demande dans les secteurs tels que les transports, la santé et l'éducation. Il y a un déficit général de gouvernance car les villes sont généralement mal gérées et leurs administrés sont sujets à de profondes et graves corruptions provoquées ou subies.
- ↑ La plupart des pays pauvres ont des difficultés à créer les conditions de vie pérennes à ses habitants. Alors, certains d'entre eux, migrent vers des pays plus riches pour travailler et fonder une nouvelle vie. Ceci pose le défi de l'immigration clandestine dans les pays riches.
- ↑ Une ville à charte représente une très grande zone économique spéciale (ZES) contenant une ville entière. Mais, au lieu d'une ZES qui serait dédiée uniquement à quelques industries ou secteurs, un terrain vide dans un pays en développement est développé comme une ville à partir de zéro, d'où le terme de startup quelquefois utilisé avec l'idée d'émergence à partir de rien et aussi avec l'analogie de règles apportées par des entrepreneurs comme dans une startup standard. Un ensemble de règles décidées à l'avance est alors rédigé (charte). Pour éviter les défauts d'une recherche de rente qui ont été observées dans certaines ZES, les concessions ne sont pas accordées à des entreprises car l'objectif d'une ville à charte est la réforme de règles de vie interindividuelles, pas l'octroi de concessions à des sociétés. Ces petites régions expérimenteraient des règles économiques différentes de celles qui régissent leurs grands pays « d'accueil ». Le choix d'une zone restreinte à un pays permet de pas créer un effet d'externalité négative aux résidents d'un pays qui se verraient contraintes d'adopter les nouvelles règles pour l'ensemble du pays. L'immigration dans une ville à charte est libre en connaissance de cause des contraintes des nouvelles règles y régissant. Par conséquent, le projet des villes à charte est bien plus bénéfique qu'un changement de loi national car ces nouveaux projets se heurteraient invariablement à la résistance de ceux qui risquent d'être affectés négativement. Tous ces problèmes sont évités dans une ville à charte. Afin d'éviter le phénomène d'enclave et de confinement de ses habitants, une ouverture sur la mer est proposée. Cela rappelle l'histoire des ports francs avec les avantages fiscaux et réglementaires accordées à des villes portuaires pour effectuer le commerce dès la fin du Moyen-Âge, acceptations des gouvernants royaux pour venir consolider leur politique mercantiliste. Hong Kong et Singapour sont des exemples anciens. Shenzhen, la ville chinoise que Deng Xiaoping a établie pour imiter Hong Kong est un exemple moderne.
- 2013, Christopher Freiman, "Cosmopolitanism Within Borders: On Behalf of Charter Cities", Journal of Applied Philosophy, Vol 30, n°1, February, pp40-52
- ↑ Dans une Startup City par opposition à une ville déjà existante, les coûts de transaction du processus démocratique sont plus faibles. Il n'y a pas besoin de passer par un long processus de consultation et d'accord entre les personnes pour proposer quelque chose de nouveau. Dans une ville Startup, les gens choisissent librement s'ils veulent vivre selon les règles émises par la charte ou pas. Ceux qui veulent essayer la réforme peuvent y aller, et ceux qui ne le veulent pas, n'y sont pas obligés. Dans certains cas, la charte est peu flexible et les règles répondent à des formes binaires de comportement. Dans d'autres formes de villes à charte, la gouvernance est conçue comme un laboratoire de normes où les règles répondent à un processus d'essais et d'erreur, ce qui permet peu à peu l'émergence et l'adaptation agiles des règles avec les besoins de ses résidents, précisément au moment où ils en ont besoin.
- ↑ Jonathan Kalan, 2014, "Think Again: Megacities", Foreign Policy, n°206, May-June, pp69-73
- ↑ Paul Romer a pris ses fonctions d'économiste en chef et de vice-président principal de la Banque mondiale en octobre 2016.
Publications
- 2012, "Escape from the Great Distress. The Role of Rules", Issues in Science and Technology, Vol 29, n°1, fall, pp63-68
Littérature secondaire
- 2015, Michael R. Castle Miller, "The ciudades modelo project: testing the legality of Paul Romer’s charter cities concept by analyzing the constitutionality of the honduran zones for employment and economic development", Willamette Journal of International Law and Dispute Resolution, Vol 22, n°2, pp271-312
Liens videos
- "The world's first charter city?", Paul Romer lors du TED 2011 raconte comment une ville à Charte pourrait bien voir le jour au Honduras, grâce précisément à son TEDTalk qu'il avait réalisé deux ans plus tôt.