Vous pouvez contribuer simplement à Wikibéral. Pour cela, demandez un compte à adminwiki@liberaux.org. N'hésitez pas !


Voltairine de Cleyre

De Wikiberal
Aller à la navigation Aller à la recherche
Voltairine de Cleyre
Romancière

Dates 1866 - 1912
Voltairine de Cleyre
Tendance Libertarienne
Nationalité États-Unis États-Unis
Articles internes Autres articles sur Voltairine de Cleyre

Citation
Interwikis sur Voltairine de Cleyre

Voltairine de Cleyre, née le 17 novembre 1866 à Leslie dans le Michigan et morte le 6 juin 1912 à Chicago, était une libertarienne américaine. Elle était une excellente oratrice et rédactrice. Selon son biographe, Paul Avrich, elle possédait « un talent littéraire plus grand que celui de n’importe quel autre anarchiste américain ».

Biographie de Voltairine de Cleyre

Née au sein d’une famille pauvre de la classe ouvrière, Voltairine de Cleyre doit son prénom à son père, né à Lille, Hector De Claire, grand admirateur de Voltaire. Son père la place de force dans le couvent de Notre-Dame du lac Huron à Sarnia (Ontario, Canada), où elle séjourne pendant trois ans et quatre mois. Peu d'années après sa sortie du couvent, elle commence à s’impliquer dans le mouvement libre-penseur (principalement anti-catholique et anticlérical) en donnant des conférences et écrivant des articles aux périodiques libres-penseurs. Au début des années 1880, sa pensée est influencée par Thomas Paine, Mary Wollstonecraft, Henry David Thoreau, William Dudley Haywood, Clarence Darrow, et plus tard Eugene Debs. Elle devient anarchiste après la pendaison, le 11 novembre 1887, des quatre martyrs anarchistes de l’émeute de Haymarket. « Jusqu’alors, je croyais en la justice essentielle de la loi américaine, au procès par un jury », écrit-elle dans un essai autobiographique datant de 1914, « après cela, je n’ai jamais pu. »

Voltairine de Cleyre fréquenta les anarchistes individualistes durant plusieurs années. Dans son essai de 1894 intitulé In Defense of Emma Goldman and the Right of Expropriation, (Défense d’Emma Goldman et du droit d’expropriation), elle a soutenu le droit d’expropriation tout en restant neutre en ce qui concerne la tentative de le faire appliquer : « Je ne pense pas que la moindre parcelle de chair humaine sensible vaille tous les droits de propriété de la ville de New York… Je dis que c’est à vous de décider si vous mourrez de faim ou de froid à la vue de vivres et de vêtements, hors de prison ou si vous commettrez quelque acte manifeste contre l’institution de la propriété […] Et en disant ceci, je ne cherche pas à remettre en cause ce que Mlle Goldman fait par ailleurs. Nos vues divergent en ce qui concerne l’économie et la morale […] Mademoiselle Goldmann est communiste et je suis individualiste. Elle désire abolir le droit de propriété tandis que je désire le soutenir. »

Par la suite, Voltairine de Cleyre rejeta l’individualisme : « Le socialisme et le communisme exigent un degré d’effort commun et d’administration qui engendrerait plus de règles qu’il n’en faudrait pour être conforme à l’anarchisme idéal ; reposant sur la propriété, l’individualisme et le mutualisme impliquent un développement du policier privé entièrement incompatible avec ma notion de la liberté. » Elle est devenue, à la place, l’une des avocates les plus en vue d’un « anarchisme sans adjectifs », une faction de l’anarchisme se concentrant sur l’harmonie entre ses diverses factions, et n’a rien préconisé au-delà de la conception de base de l’anarchisme comme idéologie anti-étatiste et anticapitaliste. Dans The Making of an Anarchist (Biographie d’une anarchiste), elle écrit : « Je ne me m’appelle plus autrement que simple anarchiste. »

Son essai de 1914, Sex Slavery (L’esclavage sexuel), condamne les idéaux de beauté qui encouragent des femmes à se déformer le corps et les pratiques éducatives qui forment de façon artificielle les enfants selon qu’ils appartiennent à un sexe ou un autre. Le titre de l’essai réfère non pas à la prostitution, bien que ce sujet soit également mentionné, mais plutôt aux lois du mariage permettant aux hommes de violer leurs épouses sans conséquences. De telles lois font de « chaque femme mariée ce qu’elle est, une esclave qui prend le nom de son maître, le pain de son maître, les ordres de son maître et sert ses passions. »

Voltairine de Cleyre s’est également opposée avec force à l’existence d’une armée en temps de paix, arguant du fait que son existence rend les guerres plus probables. Dans son essai de 1909 intitulé Anarchism and American Traditions (L’anarchie et les traditions américaines), elle propose, afin d’obtenir la paix, que « toutes les personnes aimant la paix devraient retirer leur soutien à l’armée et exiger de tous ceux qui souhaitent faire la guerre qu’ils la fassent à leurs propres frais et à leurs propres risques ; que ni salaire ni pension ne soit octroyés à ceux qui choisissent de faire commerce d’homicide. »

Voltairine de Cleyre était proche de Dyer D. Lum, « son professeur, son confident, son camarade » et inspirateur. Le 12 juin 1890, elle a donné naissance à un fils, Harry, avec son conjoint et libre-penseur James B. Elliot. Elle a été sujette toute sa vie à la dépression et à la maladie. Elle a survécu à une tentative d’assassinat le 9 décembre 1902. Son assaillant, Herman Helcher, était un ancien élève auquel elle a pardonné plus tard, écrivant : « Ce serait un outrage à la civilisation s’il était envoyé en prison pour un acte qui était le produit d’un esprit malade ».

Un recueil de ses discours, The First Mayday: The Haymarket Speeches, 1895-1910 (Le premier 1er mai : Les discours de Haymarket, 1895-1910) ont été édités par le Libertarian Book Club en 1980 et en 2004, AK Press a également publié un manuel, The Voltairine de Cleyre Reader, édité par AJ Brigati.

Citations

  • « Aussi longtemps que les travailleurs joindront leurs mains et prieront les dieux de Washington de leur donner du travail, ils n'en recevront pas. »

Publications

  • 1895, "The Past and Present of the Ladies' Liberal League", Philadelphia
  • 1898, "American Notes", Freedom, February
  • 1911, "Written-in-Red (To Our Living Dead in Mexico's Struggle)", Regeneracion, 16 décembre 1911

Littérature secondaire

  • 1914, Alexander Berkman, dir., "The Selected Works of Voltairine De Cleyre: Poems, Essays, Sketches and Stories, 1885-1911", Mother Earth Publishing Association
  • 1978, Paul Avrich, "An American Anarchist: The Life of Voltairine de Cleyre", Princeton, NJ: Princeton University Press
  • 1995, Catherine Helen Palczewski, “Voltairine de Cleyre: Sexual Slavery and Sexual Pleasure in the Nineteenth Century", National Women’s Studies Association, n°7, pp54-68
  • 2004,
    • A. J. Brigati, "The Voltairine de Cleyre reader", Oakland [USA] : AK Press
    • Eugenia C. Delamotte, "Gates of Freedom: Voltairine de Cleyre & the Revolution of the Mind", Ann Arbor: University of Michigan Press
  • 2005,
    • Sharon Presley, Crispin Startwell, dir., "Exquisite Rebel: The Essays of Voltairine de Cleyre", SUNY Press
    • Tom Flynn, commentaire du livre de A.J. Brigati, "The Voltairine de Cleyre Reader", Free Inquiry, February/March, Vol 25, n°2

Liens externes


5179-pittux-Stylo.png Accédez d'un seul coup d’œil au portail des grands auteurs et penseurs du libéralisme.