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Roger Williams

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Roger Williams, né en 1603 à Londres, décédé en 1683 à Providence, dans le Rhode Island, était un théologien et pionnier de la liberté religieuse, fondateur de la colonie de Rhode Island. Né à Londres, il émigra en Nouvelle-Angleterre en 1630, où il prôna la séparation de l'Église et de l'État, ce qui lui valut d'être banni du Massachusetts. Il établit Rhode Island comme un refuge de tolérance religieuse, respectant les droits des Amérindiens en achetant des terres plutôt qu'en les expropriant. Roger Williams est reconnu pour ses contributions à la liberté de conscience et à la démocratie, laissant un héritage durable en matière de droits de l'homme.

Origines et formation

Naissance et enfance à Londres

  • . Naissance dans une famille de marchands. Roger Williams est né en 1603 dans une maison louée sur Long Lane à Londres. Il était le troisième enfant de James Williams, probablement un importateur de tissus, et d'Alice Pemberton, issue d'une famille de propriétaires terriens, de marchands et d'orfèvres. La famille Williams vivait dans une modeste mais respectable situation économique, propre à la classe des commerçants londoniens de l'époque.
  • . Enfance marquée par la peste bubonique et la proximité avec les réfugiés religieux. Londres au début du XVIIe siècle était une ville tumultueuse et souvent dangereuse. En 1603, année de naissance de Roger Williams, la peste bubonique ravagea la ville, tuant environ un sixième des enfants londoniens. Cette période tragique a probablement marqué profondément son enfance. Par ailleurs, la famille vivait près de l'église Austin Friars, fréquentée par des réfugiés religieux hollandais et français. Ces communautés, rejetées par les Londoniens pour leurs pratiques religieuses différentes, inspirèrent probablement à Roger Williams ses premières réflexions sur la tolérance et la liberté de conscience.

Éducation et influences précoces

  • . Rencontre avec Sir Edward Coke. Vers l'âge de 14 ans, Roger Williams attira l'attention de Sir Edward Coke, alors juge en chef du Banc du Roi (Chief Justice of the King’s Bench) et fervent défenseur de la common law contre l'autorité des rois James I et Charles I. Impressionné par l'intelligence et la vivacité d'esprit du jeune Williams, Coke le prit comme secrétaire en 1617. Ce mentorat exposa Williams aux principes de justice et de droits individuels, qui influenceront profondément ses futures idées et actions.
  • . Études supérieures. Grâce au parrainage de Sir Edward Coke, Roger Williams fut admis à Charterhouse School, où il étudia pendant trois ans avant d'entrer à Pembroke Hall, à Cambridge, en juin 1623. À cette époque, les universités de Cambridge et d'Oxford étaient les seuls établissements d'enseignement supérieur en Angleterre. Williams y reçut une formation classique, approfondissant ses connaissances en langues et en théologie. Cependant, il fut également témoin de l'influence grandissante du gouvernement sur les affaires religieuses et universitaires, une situation qu'il critiquera plus tard dans sa vie.
  • . Développement d'un intérêt pour la tolérance religieuse et la justice sociale. Pendant ses années à Cambridge, Roger Williams développa une conscience aiguë des injustices religieuses et sociales. Il s'opposa à l'ingérence du gouvernement dans les affaires religieuses et commença à formuler ses propres idées sur la liberté de conscience. Ces idées furent renforcées par ses observations des persécutions subies par les dissidents religieux, comme celle de Bartholomew Legate, brûlé vif pour hérésie alors que Williams n'avait que huit ans. La combinaison de son éducation académique, de ses expériences personnelles et de ses interactions avec des penseurs influents comme Sir Edward Coke façonna la vision unique de Williams sur la tolérance religieuse et les droits individuels, des principes qu'il défendra toute sa vie.

Ainsi, les premières années de Roger Williams, marquées par les épreuves de la peste, les influences religieuses diverses de son quartier, et l'encadrement par des figures intellectuelles et juridiques, posèrent les bases de ses convictions profondes en faveur de la justice sociale et de la liberté religieuse.

Départ pour le Nouveau Monde

Raisons de sa décision d'émigrer

  • . Mariage. Roger Williams se maria avec Mary Barnard le 15 décembre 1629 à l'église de High Laver. Mary travaillait comme dame de compagnie pour une aristocrate, ce qui indique qu'elle était probablement bien éduquée et de bonne réputation. Le couple, bien que modeste, partageait des convictions religieuses fortes et un engagement envers la cause des dissidents religieux. Leur union fut marquée par la simplicité et le respect des idéaux de liberté et de justice sociale que Williams prônait.
  • . Augmentation des persécutions. Le règne de Charles I fut une période de grande tension religieuse en Angleterre. En juillet 1629, Charles I nomma William Laud évêque de Londres, intensifiant la répression contre les dissidents religieux. Les persécutions devinrent de plus en plus brutales : Alexander Leighton, par exemple, eut le nez fendu, le visage marqué au fer rouge et les oreilles coupées en punition pour ses opinions religieuses. Face à cette escalade de la violence et de l'intolérance, de nombreux dissidents, y compris Roger Williams, envisagèrent sérieusement de fuir vers un refuge plus sûr.

Émigration vers la Nouvelle-Angleterre

  • . Embarquement pour Salem. La répression religieuse en Angleterre poussa Roger Williams et sa femme à émigrer vers le Nouveau Monde, où les possibilités de pratiquer librement leur foi semblaient plus prometteuses. Le 10 décembre 1630, Roger et Mary Williams embarquèrent à bord du navire "Lyon" à destination de Salem, dans la colonie de la baie du Massachusetts. Le voyage dura cinquante-sept jours, et ils arrivèrent à Boston Harbor, espérant trouver un endroit où ils pourraient vivre selon leurs convictions.
  • . Refus de la position d'enseignant à Boston en raison de ses convictions sur la séparation de l'Église et de l'État. À son arrivée, Roger Williams se vit offrir la prestigieuse position de professeur à l'église de Boston, qui suivait les rituels de l'Église d'Angleterre. Cependant, Williams avait déjà développé des convictions profondes concernant la séparation de l'Église et de l'État. Il croyait fermement que le gouvernement ne devait pas imposer des croyances religieuses à ses citoyens. En conséquence, il refusa le poste, déclarant que le pouvoir du magistrat civil s'étendait uniquement aux corps et aux biens des hommes, et non à leurs âmes. Ce refus marqua le début de son conflit avec les autorités religieuses de la colonie.
  • . Contact avec les Indiens. Installé à Salem, Roger Williams commença à interagir avec les populations amérindiennes locales. Il apprit leur langue et leurs coutumes, et s'intéressa à leurs griefs, notamment ceux concernant la spoliation de leurs terres par les colons anglais. Williams écrivit un traité affirmant que les terres en Nouvelle-Angleterre appartenaient aux Indiens, à moins qu'elles ne soient vendues de manière légitime. Cette position, qui respectait les droits des autochtones, contrastait fortement avec celle des autres colons, qui justifiaient souvent leurs expropriations par le manque de droits de propriété formels des Indiens.

Ainsi, le départ de Roger Williams pour le Nouveau Monde fut motivé par son désir de fuir les persécutions religieuses en Angleterre et de trouver un endroit où il pourrait pratiquer ses idées de tolérance et de justice sociale. Son arrivée et ses premiers actes en Nouvelle-Angleterre témoignent de son engagement envers la liberté de conscience et le respect des droits des peuples autochtones, des principes qui guideront toute sa vie et son œuvre.

Fondations de la liberté religieuse

Conflits avec les autorités du Massachusetts

  • . Accusations de « dangereuses opinions » et expulsion du Massachusetts. Roger Williams ne tarda pas à entrer en conflit avec les autorités puritaines du Massachusetts en raison de ses idées radicales sur la liberté religieuse et la séparation de l'Église et de l'État. Il prêchait que le gouvernement civil n'avait aucune autorité sur les affaires spirituelles et que chaque individu devait être libre de suivre sa propre conscience en matière de religion. Ces « dangereuses opinions » lui valurent d'être mis en accusation par la Cour générale du Massachusetts. Le 5 juillet 1635, il fut accusé de diffuser des doctrines subversives et fut sommé de se rétracter ou de quitter la colonie. Face à son refus de renier ses convictions, la Cour générale prononça son expulsion le 9 octobre 1635, lui donnant six semaines pour partir.
  • . Périple vers le sud et fondation de la colonie de Providence. En janvier 1636, Roger Williams, accompagné de quelques compagnons, entreprit un périple ardu vers le sud, en plein hiver rigoureux, pour trouver un lieu où il pourrait vivre en accord avec ses principes. Après avoir été informé par le gouverneur de la colonie de Plymouth, Edward Winslow, qu'il était toujours sur le territoire de Plymouth, il traversa le fleuve Seekonk et fonda une nouvelle colonie sur la rive ouest de la baie de Narragansett. Il nomma cette colonie Providence, en reconnaissance de la « providence miséricordieuse » qui l'avait guidé jusqu'à cet endroit sûr. Williams y établit un gouvernement basé sur les principes de liberté religieuse et de consentement démocratique.

Relations paisibles et dignes avec les Amérindiens

  • . Achat de terres auprès des Narragansetts et respect de leurs droits. Contrairement à de nombreux colons européens qui prenaient les terres amérindiennes par la force ou la tromperie, Roger Williams acheta légalement les terres de Providence aux Narragansetts. Il négocia directement avec les sachems (chefs) de la tribu et paya un prix équitable pour les terres. Le 24 mars 1637 ou 1638, une cérémonie officielle eut lieu à Pettaquamscutt Rock pour confirmer l'achat. Cet acte, connu sous le nom de « Towne Evidence », montrait que Providence était fondée sur un accord volontaire et respectueux avec les habitants autochtones.
  • . Rôle de médiateur et développement de relations de confiance avec les tribus locales. Williams développa rapidement une relation de confiance avec les tribus locales, en particulier les Narragansetts. Il apprit leur langue et leurs coutumes, ce qui lui permit de servir de médiateur dans les conflits entre les différentes tribus et entre les tribus et les colons. Son respect pour les Amérindiens et sa volonté de comprendre leur point de vue lui valurent leur confiance. Il devint un ambassadeur de paix reconnu, aidant à résoudre les disputes et à promouvoir une coexistence pacifique. Il connaissait les chefs des principales tribus et comprenait les dynamiques complexes de leurs relations intertribales. Son habileté linguistique et son intégrité personnelle furent cruciales pour gagner la confiance des sachems et pour éviter de nombreux conflits.
  • . Consolidation de la colonie et défense des principes de liberté religieuse. Grâce à ses bonnes relations avec les Amérindiens, Roger Williams put consolider la colonie de Providence et la transformer en un refuge pour les personnes persécutées pour leurs croyances religieuses. La colonie attira des dissidents de diverses confessions, y compris des quakers, des baptistes et d'autres groupes minoritaires, renforçant ainsi son statut de lieu de tolérance et de liberté. Williams continua à défendre ses principes dans ses écrits et dans sa gouvernance de la colonie, posant ainsi les bases d'une société fondée sur la liberté de conscience et la séparation des pouvoirs civils et religieux.

En somme, Roger Williams joua un rôle crucial dans la fondation de la liberté religieuse en Amérique. Ses conflits avec les autorités puritaines du Massachusetts, son respect des droits des Amérindiens et ses efforts pour créer une colonie basée sur des principes de tolérance et de justice sociale sont des aspects essentiels de sa mémoire.

Établissement de Rhode Island

Développement de la colonie

  • . Officialisation de Providence en 1644. Après avoir fondé Providence en 1636, Roger Williams continua de travailler pour l'établissement officiel de la colonie. En 1644, après avoir voyagé en Angleterre pour plaider la cause de sa colonie, Williams obtint une charte parlementaire, connue sous le nom de « Free Charter of Civil Incorporation and Government for the Providence Plantations in the Narragansett Bay in New England ». Cette charte permit à Providence de devenir une entité politique reconnue et d'établir un gouvernement démocratique basé sur le consentement libre et volontaire de ses habitants.
  • . Fondation des villes de Portsmouth, Newport et Warwick. Providence ne tarda pas à attirer d'autres dissidents religieux et politiques, qui cherchèrent à établir leurs propres communautés basées sur des principes similaires de liberté et de tolérance. Ainsi, les villes de Portsmouth et Newport furent fondées en 1638 par Anne Hutchinson et ses partisans après leur expulsion du Massachusetts. Warwick fut fondée peu après par Samuel Gorton, un autre dissident religieux. Ensemble, ces colonies formèrent la base de ce qui allait devenir le Rhode Island.

Consolidation de la tolérance religieuse

  • . Défense de la colonie contre les attaques extérieures. La nouvelle colonie de Rhode Island, avec sa politique unique de tolérance religieuse, fut souvent perçue comme une menace par les colonies puritaines voisines de la Nouvelle-Angleterre, qui tentèrent à plusieurs reprises de contester son existence et de limiter son autonomie. Williams dut constamment défendre sa colonie contre ces attaques extérieures, utilisant ses talents de diplomate et de médiateur pour apaiser les tensions et maintenir l'indépendance de Rhode Island. Il s'efforça également de maintenir des relations pacifiques et justes avec les tribus amérindiennes locales, ce qui renforça la stabilité de la colonie.
  • . Obtention de la charte royale en 1663, garantissant la liberté religieuse. La consolidation définitive de Rhode Island en tant que refuge pour la liberté religieuse fut marquée par l'obtention d'une charte royale de King Charles II en 1663. Cette charte, connue sous le nom de « Rhode Island Royal Charter », était révolutionnaire pour son époque, car elle garantissait explicitement que « nul ne serait molesté, puni, inquiété ou mis en question pour toute différence d'opinion en matière de religion ». Cette charte assura non seulement la survie politique de la colonie, mais également la pérennité de ses principes fondateurs de tolérance et de liberté. Elle spécifia que le gouvernement de la colonie serait démocratique, fondé sur le consentement libre et volontaire des habitants. Cette charte fut un moment décisif pour Rhode Island, assurant sa place unique parmi les colonies américaines en tant que bastion de la liberté religieuse et de la séparation de l'Église et de l'État. Elle attira une diversité de personnes persécutées pour leurs croyances religieuses à travers le monde, faisant de Rhode Island un exemple précoce de pluralisme religieux et de démocratie.

En définitive, Roger Williams a joué un rôle essentiel dans l'établissement et le développement de la colonie de Rhode Island. Sa vision audacieuse de la tolérance religieuse et de la séparation de l'Église et de l'État a façonné non seulement sa colonie mais a aussi laissé un héritage durable qui a influencé la fondation des États-Unis et inspiré des mouvements de liberté religieuse à travers le monde.

Contributions intellectuelles : Publications et débats religieux

  • . Publication de "A Key into the Language of America". En 1643, pendant son séjour en Angleterre pour obtenir la charte de sa colonie, Roger Williams publia "A Key into the Language of America". Ce livre, qui fut bien reçu, est un guide linguistique et culturel sur les Narragansetts et autres tribus amérindiennes. Il offre environ 2 500 phrases indiennes, abordant divers aspects de la vie quotidienne, comme les salutations, la nourriture, l'abri, le commerce, et la religion. En plus de ses aspects linguistiques, le livre de Williams partage ses observations et ses réflexions sur la culture amérindienne, montrant un respect et une compréhension rarement observés chez ses contemporains. Cette publication contribua à sensibiliser le public anglais à la vie et aux croyances des peuples autochtones d'Amérique.
  • . Participation à des débats théologiques et publication de pamphlets défendant la liberté religieuse. Williams ne se contenta pas de prêcher et de pratiquer la tolérance religieuse ; il s'engagea également activement dans des débats théologiques et politiques par le biais de ses écrits. En 1644, il publia "The Bloudy Tenent of Persecution, for cause of Conscience", un ouvrage controversé défendant la liberté religieuse absolue. Dans ce texte, Williams argumenta que la persécution religieuse est contraire à la volonté divine et qu'il est impératif de séparer l'Église et l'État. Ses écrits déclenchèrent de vives réactions et des critiques acerbes de la part des autorités religieuses et politiques, mais ils furent également soutenus par des figures influentes comme Henry Vane et John Milton. Williams continua de publier d'autres œuvres et pamphlets, tels que "Mr. Cotton's Letter Lately Printed, Examined and Answered" et "Queries of Highest Consideration", où il critiquait les pratiques de ses adversaires et affirmait la nécessité de la liberté de conscience.

Dernières années et décès

  • . Détérioration de la santé et conditions économiques difficiles. Les dernières années de Roger Williams furent marquées par une détérioration progressive de sa santé et des difficultés économiques. Malgré son rôle central dans la fondation et la direction de Rhode Island, Williams ne réussit jamais à accumuler de richesse personnelle. Il avait vendu son commerce et ses propriétés pour soutenir la colonie, vivant modestement et consacrant ses ressources à ses idéaux. Ses conditions de vie se dégradèrent au fil du temps, le laissant dans une situation financière précaire. Les efforts constants pour défendre sa colonie contre les menaces extérieures et internes pesèrent également lourdement sur sa santé.
  • . Héritage laissé à travers ses idées et sa colonie. Roger Williams mourut en 1683, probablement entre le 16 janvier et le 25 avril, dans des conditions relativement modestes. Son décès ne fit pas l'objet de grandes cérémonies, et il fut enterré derrière sa maison, qui brûla plus tard. Pourtant, son héritage intellectuel et politique perdura bien au-delà de sa vie. Les principes de tolérance religieuse et de séparation de l'Église et de l'État qu'il avait défendus et instaurés dans Rhode Island devinrent des éléments fondamentaux de la Constitution des États-Unis et des valeurs américaines. Malgré les critiques de certains contemporains, tels que Cotton Mather, et les tentatives de dénigrer son œuvre, Williams fut finalement reconnu comme un pionnier de la liberté religieuse et un champion des droits de l'homme.

Son influence s'étendit au-delà des frontières américaines, inspirant des mouvements de liberté et de tolérance à travers le monde. Les idées de Roger Williams sur la nécessité de protéger les droits de conscience et de maintenir une séparation claire entre les affaires religieuses et civiles continuent d'être pertinentes et d'influencer les débats modernes sur la liberté religieuse et les droits humains.

Informations complémentaires

Publications

  • 1643, "A Key into the Language of America"
  • 1644, "The Bloudy Tenent of Persecution"

Littérature secondaire

  • 1957, Ola Elizabeth Winslow, "Master Roger Williams: A Biography", Macmillan
  • 1991, Edwin S. Gaustad, "Liberty of conscience: Roger Williams in America", Grand Rapids: William B. Eerdmans Company
  • 2012, John M. Barry, "Roger Williams and the Creation of the American Soul: Church, State, and the Birth of Liberty", New York: Viking

Textes externes

Podcasts