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Richard Hammer

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Richard O. Hammer est un penseur et auteur libertarien américain, installé à Hillsborough, en Caroline du Nord, impliqué dans la réflexion sur les conditions de création et de fonctionnement d’une société libre. Il défend l’idée d’un rôle extrêmement limité pour l’État, réduit à l’établissement d’un système de tribunaux, sans légiférer sur les lois appliquées, celles-ci devant émerger de la tradition, de la jurisprudence et des interactions libres entre individus. Il distingue ainsi trois formes de loi : la loi gouvernementale (rédigée par ou pour l’État), la loi non écrite issue de la tradition et des précédents (comme le common law), et la loi des tribunaux forgée par les jugements.

Biographie

Membre actif de la Free Nation Foundation, il s’est intéressé aux conditions pratiques et économiques qui permettraient à une société libre de garantir la sécurité intérieure et nationale par des institutions privées, telles que des compagnies de sécurité et des systèmes d’assurance, tout en explorant les limites et les potentialités de ces solutions. Il s’est également penché sur la tragédie des biens communs, sur la distinction entre espace public et espace privé, et sur des modèles historiques comme le borh anglo-saxon, système d’association mutuelle pour assurer la responsabilité et la sécurité[1]. Il a également approfondi la notion de coercition, ainsi que le rôle social de l’ostracisme (1994) comme outil de régulation dans des espaces privés, en soulignant ses forces et ses limites.

En 1993, vivant à Hillsborough, en Caroline du Nord, Richard Hammer a pris un congé sabbatique de son activité artisanale de construction de maisons pour se consacrer pleinement à la diffusion des idées libertariennes. Parallèlement, il a été actif dans la vie politique locale du comté d’Orange et a rédigé des chroniques dans la presse locale, proposant une lecture libertarienne des événements politiques.

Avant son engagement dans la Free Nation Foundation et son activité dans la construction, Hammer avait travaillé comme ingénieur et management scientist, ce qui lui a donné une approche analytique et pragmatique dans l’examen des systèmes sociaux et politiques.

Titulaire d’un Master en économie obtenu en mai 2013 à la North Carolina State University, il a également suivi des études supérieures en informatique et en administration des affaires, après un diplôme de premier cycle en génie électrique. Sa carrière se distingue par une grande polyvalence : il a exercé dans l’ingénierie, la construction résidentielle et le développement logiciel, mettant à profit ses compétences techniques dans des domaines variés. En plus de ses activités intellectuelles, Richard Ober Hammer est entrepreneur dans la construction résidentielle à Hillsborough, Caroline du Nord.

En plus de ses activités entrepreneuriales et éditoriales, Hammer s’est engagé en politique locale comme membre du Parti républicain et candidat au poste de County Commissioner dans le comté d’Orange (Caroline du Nord). Il a tenté à trois reprises d’entrer en politique locale. En 1992, Richard Hammer est nommé au conseil d’administration du Orange County Board of Social Services, où il siège pendant un an et demi. Fidèle à ses convictions libertariennes, il vote régulièrement contre les mesures proposées, tout en utilisant cette expérience comme terrain d’observation des dynamiques sociales et politiques locales.

Création de la Free Nation Foundation

Dans les années 1990, il fonde la Free Nation Foundation, un think tank libertarien consacré à décrire de manière crédible et praticable le fonctionnement hypothétique d’un pays fondé sur la liberté individuelle. Inspiré par les travaux de Ludwig von Mises, Friedrich Hayek et Ayn Rand, il défend l’idée qu’une compréhension approfondie des interactions humaines permet de créer une société à la fois plus humaine et plus prospère que celles reposant sur la contrainte étatique.

  • La création officielle. Le 7 juin 1993, la Free Nation Foundation est officiellement enregistrée auprès du Secrétaire d’État de Caroline du Nord. Le conseil d’administration initial se compose de Bobby Emory[2], Richard Hammer et Roderick Long. En amont de cette formalisation, Hammer avait mené, en janvier et février de la même année, une campagne de sensibilisation auprès d’une centaine de libertariens potentiels. Pour cela, il diffuse un livret de huit pages intitulé *Toward a Free Nation*. Bien que les grandes figures nationales du mouvement se montrent réservées, l’initiative reçoit un accueil enthousiaste de la part de libertariens locaux.
  • . Objectifs et stratégie du think tank. Dès ses débuts, la fondation engage les démarches pour obtenir le statut d’organisme à but non lucratif exonéré d’impôts en vertu de la section 501(c)(3) du code fédéral américain. Hammer définit alors deux priorités :
  • 1. Décrire de manière crédible les institutions critiques d’un pays libertarien, notamment la sécurité nationale et la sécurité intérieure.
  • 2. Construire une vision commune parmi les libertariens avant de chercher à convaincre le grand public.

Estimant que l’absence d’un consensus interne et la difficulté de persuader les majorités démocratiques constituent les deux principaux obstacles, il choisit de concentrer les travaux de la Free Nation Foundation sur la consolidation d’un projet partagé au sein du mouvement.

À travers la fondation, Hammer se fixe pour objectif de décrire les institutions critiques d’un tel pays, notamment la sécurité nationale et la sécurité intérieure, en partant d’une vision partagée entre libertariens. Selon lui, deux obstacles majeurs se dressent : l’absence d’une vision commune sur la façon dont ces institutions pourraient fonctionner sans gouvernement central, et la difficulté de convaincre la majorité dans les démocraties existantes. Pour surmonter le premier obstacle, il concentre les travaux de la Free Nation Foundation sur la construction d’un consensus interne au mouvement libertarien, laissant la persuasion du grand public à d’autres contextes.

Activité intellectuelle et publications en ligne

Blogs et théorie du "Resource-Patterns Model of Life"

Depuis janvier 2012, Hammer anime plusieurs blogs : "Perceived Order" et "Wealth In Institutions", qui servent de plateforme à ses réflexions. Il y expose notamment sa théorie du "Resource-Patterns Model of Life", une approche personnelle visant à comprendre l’organisation des ressources et des institutions dans les sociétés humaines.

Parallèlement, il travaille à la rédaction d’un ouvrage de synthèse présentant une théorie globale de la vie sociale, projet qui résume plusieurs décennies de recherches et de réflexions sur la liberté et la structure des systèmes sociaux.

Sa réflexion stratégique, souvent illustrée par des références culturelles comme la célèbre scène « Let the Wookiee win » de Star Wars, met en garde contre la focalisation excessive sur la persuasion des masses. Il plaide pour une allocation plus équilibrée des efforts libertariens, incluant la conception d’alternatives institutionnelles viables et la création de refuges pour la liberté.

Mise en garde contre la persuasion de masse et stratégie libertarienne

Ses écrits témoignent d’une méfiance envers les prévisions catastrophistes simplistes, mais aussi d’une inquiétude profonde quant à l’évolution politique des États-Unis. Constatant que la majorité des électeurs soutient des politiques qui élargissent le rôle de l’État, Hammer redoute (Apocalypse Anytime: 1993) un glissement progressif vers un système similaire à celui de l’ex-URSS. Cette crainte, nourrie par l’exemple de la Russie post-soviétique, où une partie de la population souhaite un retour au socialisme, est l’un des moteurs de la Free Nation Foundation et de la revue Formulations. Pour lui, il est vital de concevoir des alternatives institutionnelles crédibles afin de préserver les libertés, tout en reconnaissant la difficulté à convaincre les majorités démocratiques des dangers du collectivisme.

Concept de Problem X et divergences sur le rôle minimal de l’État

Hammer formule le concept de Problem X (Formulations: 1993), une métaphore de la difficulté à bâtir un consensus sur ce que doit accomplir un gouvernement minimal. Il observe que la gauche et la droite défendent des « X » différents (régulation économique pour la première, régulation des choix personnels pour la seconde), avec peu ou pas de recoupement. Même les libertariens, bien qu’hostiles à un État étendu, restent divisés sur les domaines légitimes d’action gouvernementale. Par la Free Nation Foundation, Hammer cherche à dépasser ces divergences en élaborant, avec les participants, des descriptions précises et crédibles des institutions indispensables à un pays fondé sur la liberté individuelle.

Réflexions sur la politique étrangère et les libertés fondamentales

IL a également abordé des sujets de politique étrangère (1993: "Serbia and Bosnia: A Foreign Policy Formulation"), prenant comme exemple la guerre en ex-Yougoslavie pour illustrer ce que pourrait être une approche libertarienne des affaires internationales. Il identifie trois libertés fondamentales qui, si elles avaient été respectées (droit de s’armer, liberté de migrer et droit d’aider volontairement un peuple en difficulté), auraient pu limiter l’ampleur du conflit bosniaque. Cette réflexion prolonge sa vision d’un pays libertarien non seulement comme un modèle interne de gouvernance, mais aussi comme un acteur international capable d’offrir refuge, protection et opportunités aux personnes opprimées, tout en respectant la liberté individuelle.

Critique des programmes sociaux et théorie de la charité volontaire

Dès le début des années 1990, Richard Ober Hammer publie dans la presse locale, notamment dans le Chapel Hill Herald, où il propose des réflexions sur la nature du don et sur l’efficacité des programmes sociaux. Il y défend l’idée que l’aide publique est souvent inefficace lorsque les bénéficiaires n’adhèrent pas aux valeurs des donneurs, et plaide pour une approche respectueuse de l’autodétermination individuelle. Pour lui, l’influence véritable passe par l’exemple et l’imitation, non par la contrainte ou l’imposition de valeurs. Cette posture s’inscrit dans sa vision libertarienne d’une société fondée sur la diversité des choix de vie et la liberté individuelle.

Dans ses écrits, il développe une théorie de la charité (Formulations 1993) fondée sur trois conditions (circonstance, motivation, relations) et sur l’idée de cercles de soutien allant de l’individu à la communauté la plus large. Hostile aux programmes publics de redistribution, qu’il considère comme destructeurs des solidarités naturelles, il plaide pour des systèmes volontaires de don, respectant à la fois l’autonomie des bénéficiaires et les valeurs des donateurs.

Analyse historique de la croissance étatique et stratégie des « poches de liberté »

Richard Hammer s’intéresse particulièrement à la dynamique historique de la croissance étatique (Government Grows: True or False?: 1994). Inspiré par des auteurs comme Albert Jay Nock, Isabel Paterson, Lord Acton, C. Northcote Parkinson et Franz Oppenheimer, il formule la thèse que les gouvernements, quelles que soient leurs formes, tendent à s’étendre jusqu’à affaiblir l’économie et à s’effondrer. Il en déduit que la liberté prospère surtout dans les périodes intermédiaires, entre l’effondrement d’un régime et la reconstitution d’un nouvel appareil étatique. Conscient que ce cycle se répète depuis la naissance de l’État, il prône une stratégie patiente : plutôt que de s’épuiser dans une opposition frontale, préparer méthodiquement l’émergence et la préservation de « poches de liberté » grâce au travail de la Free Nation Foundation.

Étude du droit privé et exemples anthropologiques

Ses recherches et lectures ("Law Can Be Private": 1994), notamment The Enterprise of Law de Bruce L. Benson, l’ont convaincu que le droit peut fonctionner sur une base privée, sans intervention de l’État. À travers la Free Nation Foundation, il a contribué à explorer comment des systèmes juridiques volontaires pourraient remplacer le droit public, s’appuyant sur des exemples anthropologiques comme celui des Papous Kapauku, dont les règles coutumières et le respect des anciens démontrent la viabilité d’un ordre juridique non étatique.

Travail collaboratif sur la coercition défensive et punitive

Hammer a également travaillé avec d’autres penseurs libertariens, tels que le philosophe Roderick Long ("Dialogue: Restitutive Justice and the Costs of Restraint": 1994), sur des sujets de théorie juridique. Ensemble, ils ont exploré la distinction entre coercition défensive[3] et coercition punitive[4], en évaluant non seulement les fondements moraux de ces notions, mais aussi leur faisabilité économique dans un système de droit privé. Hammer y applique sa grille d’analyse pragmatique, intégrant les coûts, les incitations et les limites d’efficacité, et reliant les défaillances courantes du contrôle du crime à des phénomènes de tragédie des biens communs induits par l’État.

Modèle d’État minimal et rôle des tribunaux

Richard Hammer propose un modèle de nation libre où l’État se limiterait à créer un système de tribunaux, sans intervenir sur les lois qu’ils appliquent ("A Limited-Government Framework for Courts": 1994). Il distingue la loi gouvernementale, la loi non écrite issue de traditions et précédents, et la loi des tribunaux produite par les jugements. Selon lui, les règles essentielles à la sécurité devraient naître et se maintenir par la jurisprudence et la tradition, régulées par le marché. Ce rôle minimal de l’État se résumerait à quelques pages de loi instituant les tribunaux, tandis que le droit se développerait librement, en s’appuyant dès le départ sur une tradition juridique solide pour guider les premiers jugements.

Sécurité nationale et défense privée

IL explore la question de la sécurité nationale et domestique dans une perspective libertarienne ("Comments upon Security, National and Domestic", 1994), se demandant si des compagnies privées combinant assurance et défense pourraient remplacer l’État. S’appuyant sur ses recherches, des exemples historiques et contemporains, ainsi que sur les travaux d’auteurs libertariens comme Murray Rothbard, Bruce Benson ou David Friedman, il privilégie une défense reposant sur le marché plutôt que sur un appareil étatique, n’acceptant l’idée d’un État fort qu’en dernier recours.

Réseaux privés d’alerte et prévention des violences de masse

Il a aussi développé une réflexion sur la communication d’alertes et la prévention des violences de masse dans une société libertarienne (1995), imaginant des réseaux privés d’information plus efficaces que les dispositifs publics, et insistant sur le rôle des relations volontaires, de la réputation et des assurances privées pour limiter les comportements dangereux. Dans sa vision, un individu violent ou instable serait rapidement isolé faute d’accès aux espaces privés régis par des règles claires, et ne pourrait se déplacer ou acquérir des armes qu’en prouvant sa fiabilité, notamment via un système de “borh” ou d’association de responsabilité mutuelle.

Importance de la tradition juridique dans un système sans législation étatique

Il s’est intéressé aussi bien aux mécanismes économiques et juridiques qu’aux conditions sociales et culturelles nécessaires pour qu’un système libertarien fonctionne, soulignant l’importance d’importer une tradition juridique afin de guider les premiers jugements dans un ordre sans législation étatique directe.

Les relations extérieures d’une nation libre

Dans Foreign Relations for a Free Nation (1997), Richard Hammer se confronte à une question souvent négligée dans les cercles libertariens : comment une nation fondée sur la liberté peut-elle organiser ses relations extérieures ? L’originalité de sa démarche tient au fait qu’il n’aborde pas ces enjeux comme des abstractions théoriques, mais comme des paradoxes concrets qu’il faut résoudre si l’on veut donner chair à l’idée d’une nation réellement libre.

  • La défense décentralisée : une intuition

Hammer insiste sur un point essentiel : la centralisation de la défense nationale est une faiblesse. Dans une structure étatique classique, une capitale ou une chaîne de commandement devient une cible unique pour l’ennemi. À l’inverse, explique-t-il, une société où chaque individu, chaque communauté et chaque entreprise assurent leur propre défense est bien plus difficile à soumettre. Conquérir un tel pays reviendrait à vaincre des milliers de foyers autonomes. Cette vision, qu’il illustre par l’exemple historique de l’Irlande face à l’Angleterre, traduit son intuition centrale : la dispersion du pouvoir est une force.

  • Responsabilité et coût de la défense

L’auteur refuse de voir la défense comme un bien collectif financé par l’impôt. Il affirme que la responsabilité doit incomber aux propriétaires des biens à protéger. Dans ses textes, il imagine Exxon finançant ses propres avions militaires F15 pour défendre ses champs pétroliers, plutôt qu’un État mobilisant l’ensemble des contribuables. Pour Hammer, la logique économique s’impose : les actifs les plus rentables justifient une défense plus robuste, tandis que les usages peu productifs doivent assumer seuls le coût élevé de leur protection. Ce raisonnement montre bien son souci constant d’ancrer les principes libertariens dans une réalité pragmatique.

  • Les solidarités contractuelles

Face à ceux qui redoutent l’éclatement d’une telle organisation, Hammer oppose le rôle des assurances et des pactes volontaires. Dans son raisonnement, les propriétaires peuvent mutualiser les risques et partager les pertes en cas d’invasion. L’unité nationale ne naît pas d’un drapeau ou d’un État central, mais d’un maillage de contrats librement consentis. Ici encore, Hammer privilégie la logique institutionnelle du marché : l’assurance remplace l’impôt, le contrat remplace la conscription.

  • Diplomatie et perception extérieure

Richard Hammer adopte une posture subtile vis-à-vis du monde extérieur. Selon lui, les « statistes » (ses adversaires intellectuels) ne comprennent pas le libertarianisme, mais surtout, ils ne le jugent pas dangereux. Cette perception, loin d’être un handicap, constitue à ses yeux une protection stratégique : comme Amsterdam ou Singapour qui jouissent de libertés particulières sans déclencher d’hostilité majeure, une nation libertarienne peut prospérer à condition de ne pas apparaître comme une menace. Hammer en tire une conclusion ironique et provocatrice : le meilleur ambassadeur n’est pas un orateur charismatique, mais un professeur distrait qui, en citant Mises sans convaincre personne, rassure par son inoffensivité.

  • L’immigration privatisée

Enfin, Hammer applique sa logique à la question sensible de l’immigration. Pour lui, les crises migratoires des États modernes sont une conséquence directe de la nationalisation des points d’entrée. Dans une nation libre, où tout espace est privatisé, chaque propriétaire fixerait sa propre politique d’accueil. Le problème de masses bloquées aux frontières disparaîtrait : l’immigration deviendrait une série de choix individuels et contractuels, et non une question de politique publique.

  • La cohérence de sa vision

À travers ce texte, Hammer ne prétend pas atteindre la perfection libertarienne, mais il cherche des solutions praticables aux paradoxes qui surgissent dès qu’on parle de frontières, de défense ou de diplomatie. Il accepte l’idée de compromis réalistes : créer un pays plus libre que tous les autres existants serait déjà un progrès immense, un socle sur lequel les générations suivantes pourraient bâtir. C’est là toute sa marque : une pensée libertarienne ancrée dans le pragmatisme, refusant l’utopie immobile, et cherchant des institutions viables capables de soutenir la liberté dans un monde encore dominé par les États.

Informations complémentaires

Notes et références

  1. Richard Hammer, 1995, Protection from Mass Murderers. Communication of Danger: A Formulation", Formulations (publication de la Free Nation Foundation), Vol 2, n°3, issue #7, Spring
  2. Bobby Yates Emory a fait carrière comme programmeur et analyste système chez IBM. Militant libertarien de longue date, il a brigué des postes allant de commissaire de comté à sénateur américain, et a occupé des fonctions politiques, de président de circonscription à représentant régional au Comité national. Dès sa création, Bobby Yates Emory a rédigé des articles dans Formulations, la revue de la Free Nation Foundation
  3. La coercition défensive désigne l’usage de la force ou de la contrainte strictement limité à la protection immédiate d’une personne, de ses biens ou de ses droits contre une agression en cours ou une menace imminente. Son objectif est d’empêcher ou de neutraliser le préjudice, sans chercher à infliger une souffrance supplémentaire ou à se venger une fois le danger écarté. Dans la perspective libertarienne où Richard Hammer et Roderick Long en parlent, la coercition défensive se distingue de la coercition punitive (retaliatory coercion) par le fait qu’elle cesse dès que la menace n’existe plus et qu’elle est proportionnée à la nécessité de mettre fin à l’agression.
  4. La coercition punitive désigne l’usage de la force ou de la contrainte exercé après qu’une agression ou un tort a déjà cessé, dans le but de punir, infliger une souffrance ou se venger de l’auteur, plutôt que de prévenir un préjudice immédiat. Elle se distingue de la coercition défensive en ce qu’elle n’est plus nécessaire à la protection présente de la victime ou de ses biens, mais vise à rétribuer négativement l’agresseur par la force pour un acte passé, souvent dans l’espoir de dissuader de futures infractions.

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