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Rachat d'actions

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Le rachat d'actions par une société consiste à utiliser sa trésorerie excédentaire pour racheter et annuler des actions de son capital. Souvent décriés à tort dans le débat politique, ces pratiques financières sont analysées de manière diverse par la théorie économique et financière.

Effets des rachats d'actions

L'effet d'un rachat d'action est la diminution de la trésorerie de l'entreprise, qui est rendue aux détenteurs d'actions rachetées, et une augmentation du bénéfice par action puisque le bénéfice de la société reste inchangé mais est partagé entre moins d'actions. Il n'y a donc aucune création de valeur. Le résultat en est donc très proche des dividendes, dont le versement diminue permet un transfert de la trésorerie de l'entreprise à ses actionnaires, avec un effet immédiat (négatif) sur le cours de l'action.

L'action étatique peut venir perturber le bon fonctionnement du marché en créant de mauvaises incitations (incentives) entre dividendes et rachats d'actions par une fiscalité souvent différenciée. Les dividendes étant souvent fiscalisés différemment, le rachat d'actions permet de rendre l'argent non utilisé par une entreprise à ses actionnaires sans nécessairement constater de fiscalité pour ceux qui n'ont pas vendu d'actions.

Analyse économique des rachats d'actions

Pour les théoriciens de la théorie de l'agence, les rachats d'actions sont indispensables au bon fonctionnement du marché. Ces universitaires analysent en effet l'entreprise sous le prisme de la séparation entre les propriétaires du capital (les actionnaires) et les managers salariés et professionnels d'une organisation (les gestionnaires). Une société disposant de trop de trésorerie a moins d'incitations pour les managers à gérer efficacement l'entreprise, dans l'intérêt de ses propriétaires. Conserver une saine pression sur la gestion via une limitation de la trésorerie permet d'aligner au mieux les intérêts des managers et des actionnaires. Les actionnaires préféreront donc que la trésorerie de l'entreprise leur soit rendue, dès lors que l'entreprise n'a plus assez d'opportunités d'investissements suffisamment rentables.

Grâce à l'argent ainsi sorti d'entreprises matures, les actionnaires peuvent investir dans des sociétés en croissance et nécessitant des investissements. Au niveau du marché dans son ensemble, les rachats d'actions permettent donc ainsi une allocation plus optimale des ressources financières disponibles. Les rachats d'actions sont donc la manifestation d'un capitalisme qui fonctionne. Comme l'écrit Pascal Quiry, auteur du manuel de référence en finance d'entreprise (le Vernimmen) : « [Les rachats d'actions sont] la preuve d’un capitalisme qui tourne correctement en réallouant, via les investisseurs, une ressource cruciale, les capitaux propres, d’entreprises qui en ont trop du fait de leurs résultats et de leurs perspectives de croissance, vers d’autres qui en ont besoin pour financer leur développement. »[1]

Pour les mêmes raisons, le recours aux rachats d'actions est plutôt un mauvais signal, puisqu'il peut signifier que l'entreprise n'identifie plus de relais de croissance dans lesquels investir. S'ils sont plutôt appréciés par les marchés boursiers, les rachats d'actions sont donc une épée à double tranchant.

Erreurs fréquentes sur les rachats d'actions

Le lieu commun voudrait que le rachat d'actions soit un moyen pour les actionnaires d'accaparer la valeur d'une entreprise, au détriment de ses salariés. Dans le journal Le Monde, la journaliste Isabelle Chaperon, parlant des rachats d'actions et des dividendes, écrit : « [Les entreprises] ont profité [de leurs bons résultats 2021] pour choyer leurs actionnaires, mais qu’en est-il des salariés ? ». Ou encore : « Les rachats d’actions record en Bourse relancent le débat sur le partage de la valeur avec les salariés »[2].

Comme les dividendes, les rachats d'actions ne sont pourtant qu'un mode de répartition du profit réalisé par l'entreprise. Le choix de verser des dividendes ou de procéder à des rachats d'action n'impactent nullement le profit et donc la répartition de la valeur au sein d'une entreprise. Le meilleur moyen d'encourager la hausse des salaires reste d'encourager la création de valeur en laissant les investisseurs soutenir les entreprises qui en ont besoin, pas en interdisant aux entreprises matures de rendre aux actionnaires l'argent qui leur appartient.

Malgré l'aberration économique que cela représente, le gouvernement français (LREM) tente en 2023, avec le soutien de la Nupes (gauche et extrême gauche) de remettre sur la table une pénalisation de ces pratiques, avec en ligne de mire une taxe pour combler un déficit public exorbitant creusé par des dépenses publiques en forte hausse[3]. La mesure est à nouveau poussée en 2024 lors des élections législatives anticipées.

Informations complémentaires

Notes et références

Voir aussi

Liens externes


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