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Progressisme

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Le progressisme est une tendance idéologique, politique ou sociale, qui vise à promouvoir les idées de progrès, d'évolution et de changement par le moyen de réformes. C'est aussi un terme qui vise à confronter le progrès social face au conservatisme, perçu comme un statu quo résistant au changement, ou encore face à la pensée qualifiée de réactionnaire. Le terme désigne aussi le républicanisme modéré de la fin du XIXe siècle en France mis en œuvre par les gouvernements de Méline et Waldeck-Rousseau.

Une pensée est qualifiée de progressiste, par exemple, lorsqu'elle conçoit le présent comme un progrès par rapport à une époque passée jugée plus primaire, plus difficile, ou encore plus ignorante.

Toutefois, la pensée progressiste ne conçoit pas nécessairement le présent comme un progrès, mais elle peut au contraire dénigrer le présent, et réclamer une amélioration en prônant des valeurs dites modernes. Par exemple, en France, dans les années 1970, l'idée selon laquelle la peine de mort devait être abolie relevait d'une pensée progressiste, par opposition à l'idée selon laquelle elle devait être maintenue, qui relevait d'une pensée conservatrice.

Ludwig von Mises dénonce l'explication mystique du progrès, préjugé de l'homme ordinaire, un progrès qui serait nécessaire et irrésistible, quand il repose en fait, non pas sur un « sens de l'Histoire » ni sur l'action des politiciens interventionnistes, mais plus prosaïquement sur les efforts des « épargnants, des investisseurs en biens du capital et de ceux qui élaborent de nouvelles méthodes pour utiliser ces biens du capital »[1].

Philosophiquement, la philosophie progressiste dépend de l'immanentisme et de l'empirisme. Ces systèmes de pensée ont été exposés dans l'encyclique Pascendi.

Au niveau politique, ceux qui se déclarent de gauche prétendent être aussi des progressistes. Ils adoptent, pour la plupart, ce que les politologues appellent la suprématie de la doctrine de l'intérêt général défendue et protégée par l'État. Selon eux, les élus sont censés représenter la volonté du peuple, et les fonctionnaires exécutent donc consciencieusement cette vision de la volonté populaire. Or, le problème est que les autorités publiques ne poursuivent pas l'intérêt public, car celui-ci est difficile à définir, et qu'il serait insaisissable, quand bien même on puisse capturer suffisamment d'informations sur le marché politique pour le faire correspondre avec une politique publique. Comme le calcul économique en système socialiste, tout ce que peuvent faire les autorités publiques, c'est de s'appuyer sur des processus décisionnels lourds et obsolètes qui mènent à la faillite.

Citations

  • Le seul instrument de progrès dans lequel les progressistes aient confiance, c’est l’autorité gouvernementale. On dirait qu’ils ne peuvent rien imaginer d’autre, et qu’ils ont oublié que tous les progrès qui leur sont chers ont été obtenus en émancipant les hommes de la puissance politique, en limitant le pouvoir, en libérant les énergies individuelles de l’autorité et de la contrainte collective. (Walter Lippmann)
  • L’homme moderne est un géant aveugle. Le doute concernant le progrès a conduit à une crise de la civilisation occidentale dans son ensemble, parce que, au cours du XIXe siècle, la vieille distinction entre le bon et le mauvais, ou entre le bien et le mal, a été progressivement remplacée par la distinction entre ce qui est progressiste et ce qui est réactionnaire. (Leo Strauss)
  • On nous parle tous les jours des « préjugés » que nous devrions surmonter, des « tabous » dont les hommes de progrès devraient se libérer. On ne se rend pas compte qu’à mesure qu’on marche dans cette voie, la colonne vertébrale tant de l’individu en tant qu’être intellectuel et moral, que de la société prise comme un tout, est réduite en poussière. [...] En voyant de nombreuses productions de la presse moderne à sensations, j’attends avec impatience le numéro où, au nom de la devise « Pourquoi pas ? », et sous le titre « Pourquoi ne nous mangeons-nous pas mutuellement » ?, l’on exposera au mépris général ceux qui refusent de se dévorer, disant que ce sont là des préjugés de « bigots » et de « bourgeois », des tabous de provinciaux attardés et d’ignares culturels. (Wilhelm Röpke)
  • Le « progressisme » du soutien idéologique de certains Occidentaux au pire tiers monde constitue un simple déplacement géographique de ce que fut pendant soixante ans le « progressisme » du soutien à l'Union soviétique ou à la Chine de Mao : une complicité d'une certaine gauche occidentale contre les peuples avec les tyrans qui les asservissent, les abrutissent, les affament et les exterminent. Scandaleux détournement d'une intention noble. (Jean-François Revel, Comment les démocraties finissent)
  • Ce qu'on appelle la gauche n'est plus aujourd'hui qu'un clan, une espèce de tribu, un ensemble de spécialistes de l'escroquerie dans les relations publiques, de manipulateurs habiles, qui ont l'art de présenter des idées et des théories qui ont amené les plus grandes catastrophes dans l'histoire de l'humanité comme étant des choses progressistes. (Jean-François Revel, Entretien avec Olivier Todd dans le magazine Lire, février 1997)
  • L'affaire des progressistes est de continuer à faire des erreurs. L'affaire des conservateurs est d'éviter que ces erreurs ne soient corrigées. (G. K. Chesterton)
  • Le progressisme est devenu la véritable religion du gouvernement charlatan. Ses politiques sont toujours contre-intuitives : il prêche la clémence comme remède à la criminalité, la timidité comme génie militaire, la débauche comme summum de l'économie, « l'éducation spéciale » comme cœur de la pédagogie, l'indulgence comme moyen de surveillance, l'apaisement comme diplomatie. Passant d'une catastrophe à une autre, le progressisme ne considère jamais la possibilité que soit bon ce qui est évident, plutôt que son contraire. Le couteau à beurre d'Occam est le seul outil de sa cuisine. (Mencius Moldbug)
  • Le véritable homme n'est pas dans l'avenir, il n'est pas un but, un idéal vers lequel on aspire ; mais il est ici, dans le présent, il existe réellement : quel que je sois, quoi que je sois, joyeux ou souffrant, enfant ou vieillard, dans la confiance ou dans le doute, dans le sommeil ou la veille, c'est Moi. Je suis le véritable homme. (Max Stirner)
  • Un progressiste (liberal), ça n’existe pas. Un progressiste n’est rien de plus qu’un communiste avec un diplôme. (Viktor Orbán, Euronews, 17/02/2020)

Voir aussi

Notes et références

  1. Von Mises, La Mentalité anti-capitaliste, 1956 : [1]


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