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Peter L. Berger

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Peter L. Berger
Sociologue

Dates 1929 - 2017
Peter L. Berger en 2010
Tendance
Nationalité Autriche Autriche, États-Unis États-Unis
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Citation
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Peter Ludwig Berger, né le 17 mars 1929 à Vienne et mort le 27 juin 2017, est un sociologue américain. C'était un chercheur reconnu pour son travail en sociologie de la connaissance, en cherchant de comprendre comment les êtres humains vivent la réalité quotidienne.

Biographie

Il est le fils de George William Berger et de Jelka Loew. Il immigra aux États-Unis en 1946, à l'âge de dix-sept ans et est naturalisé citoyen américain en 1952. Le 28 septembre 1959, il épouse Brigitte Kellner, qui deviendra elle-aussi sociologue.

Peter Berger a obtenu un diplôme universitaire (BA) au Wagner College en 1949, avant de faire un Master (MA) et un doctorat (Ph.D) à la New School for Social Research de Manhattan respectivement en 1950 et en 1954.

Sa carrière de sociologue débute en 1954 à l'Université de Georgie à Columbus. Par la suite, il enseigne à l'Evangelic Academy de Bad Boll en Allemagne de 1955 à 1956, puis au Women’s College de l’Université de Caroline du Nord (actuellement University of North Carolina at Greensboro) de 1956 à 1958] avant de passer au Hartford Seminary Foundation de Hartford au Connecticut, de 1958 à 1963 ; puis au New school for Social Research à New York City de 1963 à 1970, à la Rutgers University de 1970 à 1979 et au Boston College de 1979 à 1980. En 1981, il devient professeur à Boston University.

A partir de 1985, il est le directeur l'Institute on Culture, Religion and World Affairs (CURA) de la Boston University[1] qu’il a fondé et professeur de sociologie et de théologie au College of Arts and Sciences and School of Theology.

Travaux

Sociologie

Les travaux de Peter Berger s'inscrivent dans le courant de la sociologie phénoménologique initiée par le sociologue d'origine autrichienne Alfred Schütz, dont Peter Berger, lui-même, ainsi que son collègue Thomas Luckmann ont suivi les enseignements. C'est avec ce dernier qu'il écrit The Social Construction of Reality (1966), un ouvrage qui propose une nouvelle approche de la sociologie de la connaissance et qui a une influence sur le constructivisme en sciences sociales. Les gens agissent envers les choses sur la base de la signification qu'ont les choses pour eux. Pour les constructionnistes sociaux, le sens découle du processus d'interprétation de l'interaction sociale et, en même temps, il le guide. La signification de quoi que ce soit est formé, appris et transmis à travers un processus d'indication, car elle survient dans un contexte précis. Il n'y a aucun sens fixe, mais le sens peut être soutenu par la reconstruction sociale.

Naissance de l'individualisme préalable à la révolution industrielle

Le concept d'individualisme est bien plus complexe que la formulation des critiques du 19e siècle l'exprimaient. Comme Peter Berger l'a soutenu dans son livre, "The Capitalist Revolution", il n'est nullement certain que le capitalisme ait créé le phénomène de l'individualisme. En effet, d'après les preuves historiques actuellement disponibles, il semblerait que l'individualisme ait été une condition préalable, parmi d'autres, à l'émergence d'une économie capitaliste et à la révolution industrielle en Angleterre et d'autres pays européens.

En outre, Peter Berger suggère que certaines formes d'individualisme, en particulier les normes de responsabilité personnelle, transcendent et relativisent les concepts archaïques de droit royal et du mythe du citoyen républicain et civique. Ces normes ont des racines profondes dans le sous-sol culturel de la civilisation occidentale, car cette civilisation est née à Jérusalem et à Athènes. Elle est incarnéz dans des individus paradigmatiques comme le roi David et le philosophe Socrate. Dans la formulation sommaire que fait Peter Berger, les racines de l'autonomie individuelle, dans la culture occidentale, sont bien antérieures au capitalisme moderne. De plus, cet individualisme prémoderne de la culture occidentale a renforcé l'individualisme particulier associé aujourd'hui au capitalisme.

Dans un essai écrit en 1994, "Notre culture économique", Peter Berger donne plusieurs exemples de l'effet de la culture sur l'activité économique. Il examine d'abord le succès commercial des Chinois non communistes et estime que leur "avantage culturel comparatif" se trouve fourni par des familles cohésives et une solide éthique de travail. Il examine ensuite le phénomène de l'évangélisme protestant en Amérique latine et son influence dans l'encouragement d'un comportement responsable et d'un travail acharné. Enfin, il examine la culture d'entreprise qui s'est développée à partir de la contre-culture de la fin des années 1960 et discute des conséquences concurrentielles possibles de ces nouvelles valeurs telles que la méditation et la formation à la sensibilité.

Le problème de l'acceptation populaire et légitime du capitalisme

Peter Berger note dans son livre, "The Capitalist Revolution", que le capitalisme manque de légitimité populaire. En tant qu'arrangement institutionnel, explique-t-il, le socialisme, l'alternative majeure du capitalisme, fut singulièrement doté de mythes qui a généré sa puissance politique. Par mythe, Peter Berger ne veut pas dire "illusion", mais plutôt un ensemble de justifications morales, de faits de luttes sociales, de croyances qui légitiment un haut degré d'engagement et de sacrifice de la part de ceux qui y croient. Depuis l'histoire de l'humanité, certaines communautés humaines ont besoin de croire dans les principes justes de leurs espérances. Beaucoup de gens se sont battus jusqu'à la mort pour le socialisme, le nationalisme, l'anarchisme et, aussi une certaine idée de la démocratie. À l'inverse, le capitalisme n'a jamais inspiré les gens à monter sur les barricades pour sa défense. Une des raisons, suggère Peter Berger, c'est que le capitalisme décrit un système économique, alors que les défenseurs du socialisme prétendent qu'ils proposent, eux, une vision globale de la société humaine.

Informations complémentaires

Notes et références

Publications

  • 1961, "The Noise of Solemn Assemblies: Christian Commitment", Doubleday
  • 1963, "Invitation to Sociology : A Humanistic Perspective"
    • Nouvelle édition en 1966, Penguin Books, Harmondsworth, Middlesex
  • 1966, avec Thomas Luckmann, "The Social Construction of Reality: A Treatise in the Sociology of Knowledge", Garden City, NY: Anchor Books
    • Traduit en français en 1986, La construction sociale de la réalité. Paris : Méridiens Klincksieck, IV, 288 p.,
  • 1967 : The Sacred Canopy
  • 1969, "A Rumor of Angels: Modern Society and the Rediscovery of the Supernatural", Doubleday
  • 1974, avec Brigitte Berger, Hansfried Kellner, "The Homeless Mind: Modernization and Consciousness", Vintage, New York
  • 1976,
    • a. avec Brigitte Berger, "Sociology: A Biographical Approach", rev. ed., Penguin, Harmondsworth
    • b. "The Pyramids of Sacrifice: Political Ethics and Social Change", Anchor, Garden City, New York
    • c. avec Richard John Neuhaus, dir., "Against the World for the World", Seabury
  • 1979, "The Heretical Imperative: Contemporary Possibilities of Religious Affirmation", Anchor Press
  • 1985, "Can the Bishops Help the Poor?", Commentary, Feb.
  • 1986, "The Capitalist Revolution: Fifty Propositions about Prosperity, Equality, and Liberty", New York: Basic Books
  • 1988, avec Hsin-Huang Michael Hsiao, dir., In Search of an East Asian Development Model, New Brunswick, NJ: Transactions Books
  • 1990 : Rumors of Angels: Modern Society and the Rediscovery of the Supernatural
  • 1991,
    • a. Meinoud Rost van Tonningen, Vertreter des Völkerbundes in Österreich: Ein Forschungsbericht, Zeitgeschichte 18 (1990/91), pp351–378
    • b. dir., "The Capitalist Spirit: Toward A Religious Ethic Of Wealth Creation", San Francisco: ICS Press
  • 1992,
    • a. "América Latina bajo una perspectiva cultural comparativa" ("L'Amérique latine dans une perspective culturelle comparative"), In: Barry Levine, dir., "El Desafío Neoliberal, El Fin del Tercermundismo en América Latina" ("Le défi néolibéral, la fin du tiers-monde en Amérique latine"), Bogotá: Grupo Editorial Norma, pp39-52
    • b. "The Uncertain Triumph of Democratic Capitalism", Journal of Democracy, Vol 3, n°3, July
  • 1993, "A Far Glory: The Quest for Faith in an Age of Credulity", Anchor Press
  • 1995, avec Thomas Luckmann, Modernity, Pluralism and the Crisis of Meaning
  • 1997 : Redeeming Laughter: The Comic Dimension of Human Experience
  • 1999 : The Desecularization of the World: Resurgent Religion and World Politics, avec Jonathan Sacks, David Martin, Tu Weiming, George Weigel, Grace Davie, et Abdullahi A. An-Naim.
  • 2003
    • a. "Questions of Faith: A Skeptical Affirmation of Christianity"
    • b. avec Samuel P. Huntington, "Many Globalizations: Cultural Diversity in the Contemporary World"

Littérature secondaire

  • 1964, Philip Selznick, commentaire du livre de Peter L. Berger, "Invitation to Sociology: A Humanistic Perspective", American Sociological Review, Vol 29, n°2, Apr., pp285-286
  • 1965, F.-A. Isambert, commentaire du livre de Peter L. Berger, "Invitation to Sociology: A Humanistic Perspective", Revue française de sociologie, Vol 6, n°6-1, p101
  • 2013,
    • Paul Heelas, David Martin, Linda Woodhead, dir., "Peter Berger and the Study of Religion", Routledge
    • Andrei Ivan, "Social Intolerability of the Christian Revelation: A Comparative Perspective on the Works of Jacques Ellul and Peter L. Berger", In: "Jacques Ellul and the Technological Society in the 21st Century", Springer Netherlands, pp219-228


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