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Paul Cantor

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Paul Cantor
Professeur de littérature

Dates 1945 - 2022
Tendance Austro-libertarien
Nationalité États-Unis États-Unis
Articles internes Autres articles sur Paul Cantor

Citation
Interwikis sur Paul Cantor

Paul A. Cantor, né en 1945, décédé le 26 février 2022, était professeur de littérature anglaise (Chaire Clifton Waller Barrett) à l'Université de Virginie. Après des études à Harvard (AB, en 1966 et Ph.D., en 1971, il a publié de nombreux articles sur Shakespeare, le romantisme, la littérature comparée et la théorie littéraire. Il est connu pour son travail interdisciplinaire en théorie politique, en économie et en culture populaire. En 2007, il fut professeur invité à l'Université de Harvard, pour l'enseignement de cours sur Shakespeare et sur la politique.

Une implication dans la culture populaire télévisée

À la fin des années 1980, il fut invité par le professeur James Pontuso pour donner une conférence au Hampden-Sydney College, au sud de Charlottesville, en Virginie, où il découvre un public passionné de discussion approfondie sur la culture populaire et sur la télévision en particulier.

La diversité de ses écrits est tout à fait impressionnante : Rome de Shakespeare en 1974, Shakespeare: Hamlet en 1989, Créature et Créateur : Affabulation et romantisme anglais en 1984, Gilligan Unbound en 2003. Il s'intéresse à la culture populaire qui s'exprime dans divers médias comme la littérature ou la télévision américaine. Dans son livre Gilligan relâché : la culture pop à l'ère de la mondialisation, il porte son regard de chercheur sur quatre émissions de télévision populaires américaines : L'île aux naufragés (Gilligan's Island), Star Trek, Les Simpsons et X-Files. Sa grande qualité de chercheur est de parler sérieusement de la culture populaire avec des références littéraires, et vice et versa. Par exemple, il explique la motivation de la vengeance de Richard III par Shakespeare en la comparant à certaines scènes du film Le Parrain.

Le débat sur l'État-nation

À la fin de l'année 2000, le Ludwig von Mises Institute organisa une conférence sur le thème de la fin de l'État-nation. Paul Cantor fut invité a y participer. La conférence fut organisée autour du livre de Martin van Creveld, The Rise and Decline of the Nation State. Paul Cantor apporta sa contribution au débat sur la fin de l'État-nation dans différents shows télévisés à partir des séries télévisées Gilligan's Island (Les naufragés de Gilland) et de Star Trek. Ces deux exemples représentaient le sommet de la confiance de l'Amérique en tant qu'État-nation. La prémisse de l'île des naufragés reposait sur l'idée qu'un groupe représentatif d'Américains abandonnés partout sur le globe, recréeraient la société américaine, faisant face à tous les défis. Star Trek vient renforcer cette conviction lorsque le vaisseau spatial Enterprise navigue dans l'espace, en recréant d'autres planètes à l'image de l'Amérique des années 1960. En bref, Paul Cantor montre la vision de l'américanisation de l'univers.

Dans les années 1990, Les Simpsons et The X-Files offrent un autre visage de l'Amérique face à la mondialisation ainsi qu'une baisse chronique de l'importance de l'État-nation dans la conscience américaine. Le dessin animé des Simpson fait apparaître une nouvelle vision de la vie sociale dans l'Amérique contemporaine mondialisée. Paul Cantor l'interprète comme une perte de foi dans la politique nationale. La série X-Files montre le côté sombre de la mondialisation. Les envahisseurs sont une métaphore des travailleurs migrants, par exemple. Cette série s'appuie également sur la théorie du complot avec un affaiblissement de la conscience politique américaine. Elle donne à penser que les personnes qui semblent responsables, au gouvernement à Washington, ne sont plus réellement en charge du pays.

Intérêt pour Shakespeare

Issu d'une famille imprégnée de culture littéraire, Paul Cantor a été bercé dès son plus jeune âge par les récits intemporels des grands écrivains. Son grand-père et sa mère, tous deux universitaires en littérature, ont façonné son héritage intellectuel, l'exposant aux œuvres classiques et aux trésors de la pensée littéraire.

Mais c'est surtout dans le foyer familial que la passion de Cantor pour Shakespeare a pris racine. Son père, un collectionneur passionné de livres, a cultivé un environnement propice à l'épanouissement de son intérêt pour la littérature. Les discussions animées autour des œuvres de Shakespeare ont nourri sa curiosité et ont posé les fondations de son futur engagement académique.

Les expériences théâtrales de Cantor ont également joué un rôle central dans son parcours. Dès son plus jeune âge, il s'est impliqué dans des projets scolaires sur Shakespeare, développant ainsi une compréhension profonde des pièces du dramaturge anglais. Les visites régulières au festival de Stratford ont enrichi son expérience théâtrale, lui offrant des moments immersifs dans l'univers shakespearien et renforçant son admiration pour l'œuvre du célèbre dramaturge.

L'influence de l'école autrichienne

Parallèlement à sa passion pour Shakespeare, Cantor a nourri un vif intérêt pour l'école autrichienne d'économie. À l'âge de 13-14 ans, il s'est plongé dans la lecture de Human Action de Ludwig von Mises, une œuvre fondatrice de l'école autrichienne, qui a éveillé sa curiosité intellectuelle.

Paul Cantor assista aux séminaires de Ludwig von Mises à l'université de New York entre 1961 et 1962 alors qu'il avait tout juste 16 ans. Son frère aîné fréquentant l'université de New York avait pour professeur Sylvester Petro, un proche de Ludwig von Mises. Son projet de recherche sur la littérature avec des yeux capitalistes a commencé quand il prépara un papier pour une conférence du dixième anniversaire du Ludwig von Mises Institute, en 1992, article qui lui fît gagner la meilleure récompense.

Au sein du Ludwig von Mises Institute, il a pris une part de plus en plus active. Il a donné une série de conférences sur les relations entre le commerce et la culture en 2006. Il est considéré comme le père fondateur de la nouvelle orientation des recherches qui consistent à utiliser les outils méthodologiques de l'école autrichienne d'économie à la critique littéraire. Il explore les façons dont on peut utiliser l'école autrichienne afin de comprendre les éléments de la littérature.

Informations complémentaires

Publications

  • 1974, "Shakespeare's Rome: Republic and Empire", Cornell
  • 1984, Creature and Creator: Myth-Making and English Romanticism, Cambridge Universty Press
  • 1989, "Shakespeare: Hamlet", Cambridge Universty Press
  • 1991,
    • a. "Adolf, We Hardly Knew You", In: Frank Lentricchia, dir., New Essays on "White Noise"
    • b. "Leo Strauss and Contemporary Hermeneutics", In: Alan Udoff, dir., "Leo Strauss's Thought",
  • 1993,
    • a. "Macbeth und die Evangelisierung von Schottland", Siemens Foundation
    • b. "Hyperinflation and Hyperreality: Thomas Mann In Light of Austrian Economics", Review of Austrian Economics, Vol VII, n°1
    • c. "Stephen Greenblatt's New Historicist Vision", Academic Questions
    • d. "Shakespeare—‘For all time’?", The Public Interest, n°110, p35
  • 1994, "Happy Days in the Veld: Beckett in Coetzee's In the Heart of the Country", South Atlantic Quarterly
  • 1996, "King Lear: The Tragic Disjunction of Wisdom and Power", In: Joseph Alulis, Vickie Sullivan, dir., "Shakespeare's Policical Pagent"
  • 1997,
    • a. "Oscar Wilde: The Man of Soul Under Socialism", In: James Soderholm, dir., Beauty and the Critic: Aesthetics in the Age of Cultural Studies, University of Alabama Press,
    • b. "'A Soldier and Afeard': Macbeth and the Gospelling of Scotland", Interpretation
    • c. "The Apocalypse of Empire: Mary Shelley's The Last Man", In: Syndy Conger, Frederick S. Frank et Gregory O'Dea, dir., Iconoclastic Departments: Mary Shelley after "Frankenstein"
    • d. "Tales of the Alhambra: Rushdie's Use of Spanish History in The Moor's Last Sigh", Studies in the Novel
    • e. “The Poet As Economist: Shelley's Critique of Paper Money and the British National Debt”, Journal of Libertarian Studies, Summer, Vol 13, n°1, Summer, pp21–44
  • 1999,
    • a. “The Invisible Man and the Invisible Hand: H.G. Wells’s Critique of Capitalism”, American Scholar, Summer, Vol 68, pp89-102
    • b. “Pro Wrestling and the End of History”, Weekly Standard, October 4
    • c. “The Simpsons: Atomistic Politics and the Nuclear Family”, Political Theory, December
  • 2003, "Gilligan Unbound: Pop Culture in the Age of Globalization", Lanham, MD: Rowman and Littlefield
  • 2012, "The Invisible Hand in Popular Culture: Liberty vs. Authority in American Film and TV", Lexington: University Press of Kentucky
  • 2017, "Shakespeare's Roman Trilogy: The Twilight of the Ancient World", Chicago: University of Chicago Press

Littérature secondaire

Liens externes

Textes

Archives audio