P. J. O'Rourke

P. J. O'Rourke
Essayiste
Dates	1947 - 2022
Tendance	Conservateur libéral
Nationalité	États-Unis
Articles internes	Autres articles sur P. J. O'Rourke
Citation
Interwikis sur Patrick Jake O'Rourke

Patrick Jake O'Rourke, plus communément reconnu sous le nom de P. J. O'Rourke est né le 14 novembre 1947 à Toledo, dans l'Ohio et il est décédé le 15 février 2022 à son domicile de Sharon, dans le New Hampshire. Il était un commentateur politique américain à l'humour satirique et de tendance conservatrice libérale. Il faisait partie de l'équipe du Cato Institute (H. L. Mencken Research Fellow), membre fondateur du conseil consultatif de l'independant Institute, correspondant régulier de nombreux journaux et fréquentait les studios de télévision ou les plateaux de cinéma. Il fit ses études au lycée DeVilbiss de Toledo jusqu'en 1965. Il a obtenu son diplôme de premier cycle à l'Université de Miami en 1969, puis son Master (MA) en anglais à l'Université Johns Hopkins. Pendant ses années estudiantines, il était un hippie de gauche anti-guerre, mais, dans les années 1970, ses opinions politiques ont subi une volte-face. Il est devenu un observateur politique non-conformiste et un humoriste enraciné dans le conservatisme libéral.

Parcours de P.J. O'Rourke

• 1. Son enfance à Toledo, Ohio, et ses études universitaires. P.J. O'Rourke est né et a grandi à Toledo, Ohio. Il a grandi dans une région industrielle et ouvrière, où il a été exposé aux réalités de la vie quotidienne des travailleurs américains. Ces premières expériences ont sans doute façonné sa perspective sur la société et la politique. Il a poursuivi ses études à l'université de Miami, dans l'Ohio, où il a obtenu un B.A. en anglais en 1969. Pendant ses années universitaires, il était connu pour être un jeune maoïste et un hippie anti-guerre, engagé dans les mouvements de protestation contre la guerre du Vietnam et les injustices sociales de l'époque.

• 2. Son évolution politique, passant d'un jeune maoïste et hippie anti-guerre à un critique libéral classique du grand gouvernement. Au fil du temps, P.J. O'Rourke a subi une transformation politique majeure. Il est passé d'un jeune idéaliste maoïste et anti-guerre à un critique libéral classique du grand gouvernement. Cette évolution est souvent attribuée à son expérience de vie et à ses observations sur les limites et les échecs du pouvoir politique. Il a commencé à remettre en question les idées de la gauche radicale lorsqu'il a réalisé les conséquences néfastes des politiques collectivistes et l'ampleur des abus de pouvoir dans les régimes totalitaires. Cette prise de conscience l'a amené à rejeter les idéologies extrémistes et à se tourner vers une vision plus réaliste et pragmatique de la société et du rôle du gouvernement.

• 3. Ses débuts en tant que rédacteur en chef pour des journaux et des magazines. Après ses études universitaires, P.J. O'Rourke a entamé sa carrière en tant que rédacteur en chef pour des journaux et des magazines. Il a écrit pour des publications telles que "Harry", un journal underground libéral à Baltimore, et le "Rip-Off Review of Western Culture". Ces expériences lui ont permis de développer son style satirique et son talent pour la critique sociale. Sa carrière a connu un tournant majeur lorsqu'il a rejoint le magazine National Lampoon en 1978 en tant que rédacteur en chef. Son travail au sein de ce magazine a été remarquable et a contribué à inspirer le film à succès de 1978, "Animal House". Ces débuts en tant que rédacteur en chef l'ont propulsé sur la scène nationale et lui ont permis d'établir sa réputation en tant que journaliste et humoriste de premier plan.

Le parcours de P.J. O'Rourke est marqué par sa transformation politique, son engagement intellectuel et son humour acéré, qui ont contribué à façonner sa carrière prolifique et à lui donner une voix unique dans le paysage médiatique américain.

Un essayiste iconoclaste à l'humour piquant

Il est l'auteur de plus de 20 livres dont certains ont connu un très grand succès aux États-Unis avec des titres provocateurs : "Le parlement des putains" ou "Donnez une chance à la guerre". Le plus connu d'entre eux est "Holidays in Hell" (Des vacances en enfer), où il livre son expérience de journaliste dans les zones de guerre en tant que correspondant étranger. Son humour irrévérencieux fournit une lecture délicieuse à ceux qui apprécient ce style d'écriture provocatrice. Il ne mâche jamais ses mots ni ne retient ses coups, quel que soit le sujet. Maitrisant l'humour décalé, il choquait certains et amusait d'autres en indiquant, par exemple, au beau milieu du génocide bosniaque, que le public américain ne portait aucun intérêt pour des "inexprimables tuant des imprononçables". Son humour est un soulagement contre l'ironie des absurdités de la vie, contre le ridicule des hypocrisies menées par le jeu des entrepreneurs politiques et contre les insanités corruptrices des maux endémiques du collectivisme et de l'étatisme. Son sourire charmant mais mordant le rendait encore plus espiègle car il ne refusait aucune cible politique, de droite comme de gauche. Comme le précise son ami, David Théroux (2022), "Les faiblesses et les vanités de l'humanité étaient ses cibles, surtout lorsqu'elles étaient utilisées pour étayer et excuser l'imposition du pouvoir sur les autres".

Ecrivain plein d'esprit, en témoigne aussi sa capacité à faire comprendre les principes économiques de notre monde comme son livre sorti en 2007 qui présente "la richesse des nations" selon le père fondateur des sciences économiques, Adam Smith. Il arrive non seulement à le rendre compréhensible, mais aussi à faire rire tout au long du parcours. En 2018, il explique certaines données financières comme la monnaie, l'argent, la banque, la dette, les capitaux propres, les actifs, les passifs et pourquoi il n'est pas riche parce que ce n'est pas son business, voulant dire par là que ses valeurs éthiques de défense de la liberté passaient par d'autres supports. Dans un chapitre intitulé "Comment j'ai appris l'économie en regardant les gens essayer de s'entre-tuer", il rappelle qu'il n'a pas appris l'économie à l'école mais sur le terrain des conflits armés. Lorsqu'il était correspondant de guerre au Liban, il était étonné de voir que malgré le bruit et le danger des bombardements, les gens continuaient à vivre et à travailler. Le fondement de son apprentissage de la vie économique de tous les jours (mudane selon les termes des économistes universitaires anglo-saxons) est que malgré les conditions précaires, l'être humain évitera toujours le pire, c'est à dire qu'il ne veut pas mourir de faim, alors chaque individu trouve des solutions à sa façon pour survivre même durant une guerre civile asociale ou une guerre d'invasion effroyable.

Carrière littéraire et journalistique

• 1. Ses débuts en tant que rédacteur en chef de Harry et du Rip-Off Review of Western Culture à Baltimore.. P.J. O'Rourke a débuté sa carrière dans le monde du journalisme en tant que rédacteur en chef pour plusieurs publications à Baltimore. Il a travaillé pour "Harry", un journal underground de tendance libérale, où il a développé son style satirique et son penchant pour la critique sociale. À travers ses écrits pour "Harry", il s'est fait remarquer pour son humour mordant et son point de vue provocateur sur la politique et la culture de l'époque. En parallèle, O'Rourke a contribué au "Rip-Off Review of Western Culture", une publication qui se moquait des conventions culturelles et intellectuelles de l'époque. Ces premiers pas dans le journalisme alternatif ont jeté les bases de sa carrière en tant qu'écrivain et satiriste.

• 2. Son travail pour National Lampoon et son impact sur le film à succès de 1978, Animal House. L'un des moments marquants de la carrière de P.J. O'Rourke a été sa collaboration avec le magazine humoristique National Lampoon. Il a rejoint le magazine en 1978 en tant que rédacteur en chef, apportant son style humoristique unique et sa vision satirique. Sous sa direction, le magazine a continué à repousser les limites de la comédie et de la satire, attirant l'attention nationale. L'influence de O'Rourke sur National Lampoon a été si significative qu'elle a contribué à inspirer le film à succès de 1978, "Animal House", réalisé par John Landis. Le film, une comédie déjantée sur la vie étudiante, a rencontré un énorme succès et il est devenu un classique de la comédie américaine. Il a également lancé les carrières de John Belushi, Chevy Chase et d'autres acteurs célèbres.

• 3. Écrivain indépendant pour diverses publications prestigieuses telles que Vanity Fair, Playboy, Car and Driver et Rolling Stone. Après sa période en tant que rédacteur en chef de National Lampoon, P.J. O'Rourke est devenu un écrivain indépendant respecté, collaborant avec de nombreuses publications prestigieuses. Il a écrit pour des magazines tels que Vanity Fair, Playboy, Car and Driver, et Rolling Stone. Sa plume incisive et son talent pour la satire politique l'ont distingué en tant qu'écrivain de premier plan. En tant que correspondant et chroniqueur, O'Rourke a abordé une variété de sujets, de la politique à l'automobile en passant par la culture populaire. Il a souvent utilisé son humour pour critiquer l'État, le gouvernement, les politiciens et les élites, tout en offrant une perspective unique et divertissante sur les événements du monde.

La carrière littéraire et journalistique de P.J. O'Rourke est une histoire de succès, marquée par sa capacité à faire rire et réfléchir les lecteurs tout en critiquant avec humour les complexités du monde contemporain. Son travail a laissé une empreinte indélébile sur la comédie, la satire et le journalisme, tout en influençant les générations de satiristes qui ont suivi ses pas.

Engagement en faveur de la liberté et de la responsabilité individuelle

• 1. Son adhésion à la tradition judéo-chrétienne du Droit naturel. P.J. O'Rourke a développé une profonde adhésion à la tradition judéo-chrétienne du droit naturel, qui a grandement influencé sa philosophie politique. Le Droit naturel est un concept qui repose sur l'idée que certaines lois morales et éthiques sont intrinsèques à la nature humaine et à la société. Ces lois sont perçues comme des principes universels qui guident la conduite humaine, indépendamment de la législation gouvernementale. Pour O'Rourke, le droit naturel était un fondement essentiel de la liberté individuelle et de la responsabilité personnelle. Il croyait que la reconnaissance de ces principes moraux fondamentaux était cruciale pour une société libre et prospère. Cette adhésion à la loi naturelle a été une source d'inspiration pour sa défense passionnée de la liberté et de la responsabilité individuelle.

• 2. Défense des vertus de la philosophie libérale.

P.J. O'Rourke était un fervent défenseur de nombreuses valeurs et principes qui sont au cœur de la philosophie libertarienne et conservatrice. Il croyait en l'honnêteté comme une vertu fondamentale, soulignant l'importance de la transparence et de l'intégrité dans la vie publique et privée. Sa passion pour la responsabilité personnelle signifiait qu'il mettait l'accent sur l'importance pour les individus de prendre en charge leur propre destin et de faire preuve de diligence dans leurs actions. La vertu civique était pour lui un pilier de la vie en société, encourageant l'engagement actif des citoyens dans le bien commun.

O'Rourke était un ardent défenseur de la liberté individuelle, considérant que les individus devraient jouir d'un maximum de liberté pour poursuivre leurs objectifs personnels. Il prônait les marchés libres comme le meilleur moyen d'atteindre la prospérité économique et de stimuler l'innovation.

De plus, il défendait les droits de propriété comme un élément clé de la liberté individuelle, estimant que la protection de la propriété privée était essentielle pour la stabilité et la prospérité d'une société. Enfin, il plaidait pour un gouvernement strictement limité, considérant que le pouvoir du gouvernement devait être maintenu sous contrôle pour éviter les abus et les excès.

L'engagement de P.J. O'Rourke en faveur de ces valeurs a été un fil conducteur tout au long de sa carrière et a marqué son œuvre littéraire et journalistique. Il a utilisé son humour et son éloquence pour promouvoir ces idéaux, devenant un défenseur passionné de la liberté et de la responsabilité individuelle, tout en inspirant un grand nombre de lecteurs à réfléchir sur ces questions cruciales.

La personnalité de P.J. O'Rourke

• 1. Son refus de succomber au nihilisme post-moderne. P.J. O'Rourke était connu pour son style de vie et sa personnalité extravagante. Il avait une réputation d'amateur de plaisirs terrestres, notamment de l'alcool, du tabac, des voitures rapides et de la musique bruyante. Cependant, ce qui le distinguait était son refus de succomber au nihilisme post-moderne. Malgré ses excès, O'Rourke est resté un critique de la culture de la décadence et de l'absurdité. Il était capable de prendre du recul par rapport à sa propre vie et de voir l'ironie dans ses propres expériences. Son humour mordant était souvent dirigé vers lui-même, ce qui lui permettait de maintenir une perspective lucide sur la réalité de la vie moderne.

• 2. Une attitude réaliste et pragmatique. P.J. O'Rourke était également connu pour sa foi en Dieu et sa compréhension de la réalité de la mortalité. Cette perspective spirituelle a influencé sa vision du monde et sa critique de l'utopie. Il était conscient que la perfection humaine et les utopies étaient des illusions, et il les désapprouvait fermement. Sa foi en Dieu et sa compréhension de la nature humaine le poussaient à adopter une attitude réaliste et pragmatique. Il croyait que l'acceptation de nos limites et de la réalité de la mort était essentielle pour vivre une vie pleine de sens et de vérité.

L'ensemble de ces éléments a contribué à façonner la personnalité complexe de P.J. O'Rourke, qui était à la fois un observateur acéré de la culture moderne, un homme de famille dévoué et un individu profondément ancré dans ses convictions morales et spirituelles. Sa personnalité diversifiée a enrichi son œuvre et a inspiré des générations de lecteurs à réfléchir sur la condition humaine et la société contemporaine.

Informations complémentaires

Publications

• 1993, "The Right to Do as You Please and Take the Consequences", Cato Policy Report, July/August (Il a prononcé ces remarques lors du banquet célébrant l'ouverture du nouveau bâtiment du Cato Institut le 6 mai 1993).
  • Repris en 2002, "The Right to Do as You Please and Take the Consequences", In: David Boaz, dir., "Toward Liberty: The Idea That Is Changing the World: 25 Years of Public Policy from the Cato Institute", Washington, DC: Cato Institute, pp422-424

• 1994, "All the Trouble in the World: The Lighter Side of Overpopulation, Famine, Ecological Disaster, Ethnic Hatred, Plague, and Poverty", Atlantic Monthly Press

• 2007, "On the Wealth of Nations: Books That Changed the World"

• 2018, "None of My Business: P.J. O'Rourke Explains Money, Banking, Debt, Equity, Assets, Liabilities, and Why He's Not Rich and Neither Are You", Grove Press / Atlantic Monthly Press

• 2020, "A Cry from the Far Middle: Dispatches from a Divided Land"

Littérature secondaire

• 1995, William H. Peterson, [https://cdn.mises.org/The%20Freeman%201995_2.pdf commentaire du livre de P.J. O'Rourke, "All the Trouble in the World: The Lighter Side of Overpopulation, Famine, Ecological Disaster, Ethnic Hatred, Plague, and Poverty", The Freeman, July, Vol 45, n°7, pp398-399

Textes externes

• "P. J. O’Rourke (1947–2022). Maverick Author, Humorist and Cultural Critic for Liberty", hommage rendu à Patrick Jake O'Rourke par David J. Theroux sur le blog du Independent Institute diffusé le mercredi 23 février 2022

Liens vidéos

• "P.J. O'Rourke on what conflict teaches us about economics in new book", interview de P. J. O'Rourke suite à la publication de son livre "None of My Business"

• "P.J. O'Rourke: The politics of money" forum avec la présentation du livre de P. J. O'Rourke, "None of My Business" durée : 1h06mn16sec

Cet article est une ébauche. Vous pouvez partager vos connaissances en l’améliorant (comment ?)