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Paradoxe d'Easterlin

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Le Paradoxe d'Easterlin est un paradoxe économique qui souligne que la relation entre bonheur et revenus n'est pas linéaire comme on pourrait le penser, mais que la progression dans le temps du niveau de vie d'un pays ne s'accompagne pas nécessairement d'une progression du bonheur de ses habitants. Il a été identifié en 1974 par l'économiste américain Richard Easterlin.

Ses résultats sont souvent mal compris, voire volontairement déformés, pour affirmer que « l'argent ne fait pas le bonheur », ou que la croissance économique « ne sert à rien ». Les travaux universitaires sont bien plus nuancés, et en 2010, une étude de Daniel Kahneman et Angus Deaton a souligné que, au niveau individuel, revenus et bonheur étaient liés, mais jusqu'à un certain niveau de salaire, avant de plafonner[1]. De manière imagée, cela pourrait indiquer que plus les revenus répondent à des besoins primaires (faim, logement, etc.), plus cela améliore le bonheur.

Une partie de l'explication de cette différence tient au fait que ce n'est pas tant le niveau de vie absolu qui importe, que le niveau de vie relatif, c'est-à-dire le niveau de vie en comparaison de celui des proches. Comme le disent les anglophones, « keeping ahead of the Joneses » [2]. Le romancier américain Gore Vidal a résumé cela caustiquement et involontairement par la formule « Every time a friend succeeds, I die a little ».

Perspective libérale

Ce que l'individu choisit de faire pour atteindre son bonheur est de son ressort. Contrairement à un lieu commun, le libéralisme ne recherche pas la croissance économique. Il place en premier la liberté individuelle. C'est l'individu qui choisit comment trouver son bonheur. Comme l'exprimait le prix Nobel d'économie James Buchanan, à propos de l'idée de la liberté et du potentiel individuel :

« L'être humain veut la liberté pour devenir l'être humain qu'il ou elle veut devenir. Il le fait précisément parce qu'il ne sait pas quel homme ou quelle femme il voudra devenir avec le temps... L'être humain ne veut pas la liberté pour maximiser son utilité ou celle de la société dont il fait partie. Il veut la liberté pour devenir l'être humain qu'il ou elle veut devenir. »
    — James M. Buchanan, 1979, "Que devraient faire les économistes ?", Liberty Press[3]

Notes et références

  1. "High income provides evaluation of life but not emotional well-being"
  2. Keeping ahead of the Joneses
  3. Liberty and Individual Potential Man wants liberty to become the man he wants to become. He does so precisely because he does not know what man he will want to become in time.... Man does not want liberty in order to maximize his utility, or that of the society of which he is a part. He wants liberty to become the man he wants to become. -JAMES M. BUCHANAN "Natural and Artifactual Man" What Should Economists Do? (Liberty Press, 1979)

Voir aussi

Bibliographie

  • 1974, Richard Easterlin, "Does Economic Growth Improve the Human Lot? Some Empirical Evidence"
  • 2008, Jorge Turmo Arnal, Ángel Rodríguez, Oscar Vara, "La paradoja de Easterlin en España", ("Le paradoxe d'Easterlin en Espagne"), Cuadernos de economía: Spanish Journal of Economics and Finance, Vol 31, n°85, pp31-64

Liens externes


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