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Nicolas Tenzer
Nicolas Tenzer | |||||
Philosophe | |||||
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Dates | 1961 - | ||||
Tendance | Libéral de gauche | ||||
Nationalité | France | ||||
Articles internes | Autres articles sur Nicolas Tenzer | ||||
Citation | « Le libéralisme bien entendu, fondé sur la transparence, la compétition loyale et le compte-rendu régulier, est le meilleur antidote contre la rente. Le refus du libéralisme fige chacun dans une position acquise une fois pour toutes, installe la suspicion quant à la justice de la règle de droit, accroît la propension de chacun à obtenir les avantages dépendant d'une position plutôt que d'une action et dissuade les citoyens de donner le meilleur d'eux-mêmes. » | ||||
Interwikis sur Nicolas Tenzer | |||||
Nicolas Tenzer, né le 25 février 1961, est un philosophe français, qui se revendique du libéralisme de gauche même s'il est probablement plus proche de la social-démocratie.
Présentation
Il étudie à l'école normale supérieure (ENS) puis à l'ENA, avant d'intégrer la haute fonction publique. Il a en particulier travaillé au sein du commissariat général du Plan. Il est auteur de plusieurs rapports officiels pour différentes réformes. Il enseigne actuellement dans plusieurs écoles et universités dont Sciences Po (philosophie politique) et il préside le Centre d’étude et de réflexion pour l’action politique (CERAP) .
Il dirige la revue intellectuelle Le Banquet, proche de la gauche réformiste et, depuis 2021, est directeur de publication de Desk Russie, une lettre d'information sur les pays de l'ex-URSS dans laquelle écrivent Françoise Thom ou Galia Ackerman.
Pensée
Nicolas Tenzer se revendique d'un libéralisme de gauche très interventionniste, dans une perspective clairement utilitariste. On peut légitimement se demander si le terme de libéralisme est encore approprié. Tenzer écrivait ainsi en 2001 dans la revue Le Banquet[1] :
« Aujourd'hui, la seule position valable pour la gauche socialiste – et elle doit l'affirmer sans trop songer à de subtils équilibres internes à une gauche plurielle qui ne saurait avoir d'avenir durable – est la position réformiste. Mais une telle configuration, qui allie libéralisme économique, acceptation de la concurrence au sein des services publics, décentralisation, reconnaissance accrue de l'autonomie du droit, acceptation de transferts étendus de pouvoirs vers une Europe politiquement plus responsable, n'est acceptable que si l'État n'est pas diminué. »
Le libéralisme étant une philosophie de la limitation du pouvoir au profit de l'autonomie des individus, se revendiquer libéral et demander un accroissement du rôle de l'État - ou du moins une non-diminution - est pour le moins contradictoire, alors que la vie de chacun est déjà sur-réglementée et que les dépenses publiques représentent plus de la moitié de la richesse produite chaque année.
On peut rapprocher sa pensée de celle de Thierry Leterre, davantage libéral classique, ou de celle de Monique Canto-Sperber.
En politique internationale, il se rapproche de l'atlantisme et d'un interventionnisme certain. Il s'est montré extrêmement critique de la Syrie de Bachar el Assad, ou de l'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022.
Citations
- « La gauche est peu crédible quand elle accuse la droite d'être ultralibérale – elle l'est même souvent moins qu'une partie de la gauche, tout simplement parce qu'elle est, dans bien des cas, trop conservatrice pour cela, à l'image de son électorat » ("Ne pas se tromper de gauche !" in Le Banquet[1])
- « De proche en proche se dessine aussi un effet vertueux de la concurrence sur l'égalité. À partir du moment où les services publics marchent mieux (ce à quoi concourent des recrutements davantage fondés sur le talent et une sélection des meilleurs effectifs), ils peuvent mieux remplir leur fonction. Et chacun sait que la vertu essentielle d'un service public est de corriger, par un accès égal à tous (ce qui peut signifier gratuit pour les plus pauvres et payant pour d'autres, y compris d'ailleurs pour l'école), les inégalités. Quand l'école se délite (ou la médecine publique), les plus riches n'en sont guère pénalisés ; les plus pauvres n'ont pas le choix. » ("Ne pas se tromper de gauche" in Le Banquet[1])
- « La concurrence organisée, et qui repose sur un accès de tous, sans discrimination (sinon, lorsque cela paraît justifié, positive), aux ressources et aux biens publics, est une source d'égalité et de transparence, donc d'acceptation de la réforme et de justice. Le libéralisme bien entendu, fondé sur la transparence, la compétition loyale et le compte-rendu régulier, est le meilleur antidote contre la rente. Au contraire, le refus du libéralisme fige chacun dans une position acquise une fois pour toutes, installe la suspicion quant à la justice de la règle de droit, accroît la propension de chacun à obtenir les avantages dépendant d'une position plutôt que d'une action et dissuade les citoyens de donner le meilleur d'eux-mêmes, car ce n'est pas d'abord celui-ci qui est reconnu et sera récompensé. » (France, la réforme impossible ?[2])
Notes et références
Principaux ouvrages
- 1992, Les Élites et la fin de la démocratie française, PUF, avec Rodolphe Delacroix
- 1993, La Politique, PUF Que sais-je?
- 1996, Histoire des doctrines politiques en France, PUF Que sais-je?
- 1997, Le Tombeau de Machiavel. De la corruption intellectuelle de la politique, Flammarion
- 1998,
- a. La face cachée du gaullisme, Hachette littératures
- b. La Crise africaine : Quelle politique de coopération pour la France ?, PUF, avec Franck Magnard
- 2003, Les Valeurs des modernes. Réflexions sur l’écroulement politique du nouveau siècle, Flammarion
- 2004, France, la réforme impossible ?
- 2006,
- a. Faut-il sauver le libéralisme ?, avec Monique Canto-Sperber
- b. De l'esprit de décision... pour sortir de l'approximation politique, avec Michel de Fabiani et Laetitia Van Eeckhout
- 2007, Pour une nouvelle philosophie politique, PUF
- 2008, Quand la France disparaît du monde, Grasset
Voir aussi
Liens externes
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