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Mario Šilar
Mario Šilar est un philosophe[1], chercheur principal à l'Institut Acton et professeur d'histoire des idées économiques contemporaines à la Faculté des sciences économiques de l'Université de Navarre.
Présentation
Mario Šilar est diplômé en philosophie de l'Universidad del Norte "Santo Tomás de Aquino" (en Argentine) et il a eu un diplôme d'études supérieures en Philosophie de l'Université de Navarre (en Espagne). Il a terminé des études de troisième cycle en organisation et gestion de l'éducation à l'Universidad Austral (en Argentine). Il a obtenu également un Master en droit de l'intégration économique de l'Université Paris I Panthéon-Sorbonne (en France) et un Master en formation des enseignants de l'UNED (en Espagne). En 2017, il a traduit et édité les travaux de Martin Rhonheimer, "Liberté économique, capitalisme et éthique chrétienne. Essais pour une rencontre entre économie de marché et pensée chrétienne", chez Unión Editorial, à Madrid.
Mario Silar affirme que le christianisme offre les bases anthropologiques et philosophiques pour pouvoir fonder un État limité, c'est-à-dire un État à la fois minimal et fort. Celui-ci ne doit pas dépasser ses fonctions, c'est-à-dire que le principe de subsidiarité doit être respecté. Ainsi, la loi doit s'appliquer de manière impartiale, sans avantager les amis proches du pouvoir. L'État cesse ainsi d'avoir une fonction mythique rédemptrice de l'être humain, il doit simplement fournir le cadre permettant aux individus d'œuvrer au bien commun. Mario Silar nous rappelle que l'État n'est pas la source ultime de critères moraux ou de justice. C'est le christianisme qui libère la politique du mythe du fondement moral et fournit les fondations à la société.
Les dangers de l'absence de l'État de droit
Mario Silar considère que s'il n'y a pas d'État de droit, alors la société peut se désinstitutionnaliser, c'est-à-dire qu'il y a le risque de voir émerger de puissants pouvoirs monopolistiques, qui peuvent devenir des idoles, dotées de pouvoirs sans limites claires de leurs actions. Cela représenterait un grave mal moral pour la société.
Il promeut un État limité, avec moins de contrôles ou de régulations mais avec plus de libertés pour faire émerger un ordre spontané dans la société. De là, l'émergence du chaos ne s'ensuit pas comme une conséquence infaillible, puisque les agents de la société ont la capacité de s'autogouverner. Car, le danger vient d'un cadre réglementaire excessif, déclare Mario Silar, qui détruit la créativité et l'esprit d'entreprise qui résident dans tous les êtres humains. Il précise que l'absence d'un État de droit peut conduire à une dangereuse hyper-institutionnalisation. Car, celle-ci est confondue avec l'hyper-régulations c'est à dire par une déformation du cadre mental qui décourage la responsabilité et l'initiative individuelles. En effet, la société se trouve alors envahie par la sensation du conformisme où la perception de la souffrance des autres est exacerbée, mais elle engage en même temps une réaction égocentrique qui consiste à générer un mode de pensée comme le fait de déclarer que "l'État doit faire quelque chose parce que je paie des impôts". Ceux qui pensent ainsi considèrent alors qu'ils font déjà quelque chose rien qu'en exprimant leur inquiétude mais ils délèguent l'action d'intervention à l'État régulateur au lieu d'agir efficacement individuellement ou en groupe.
Un "marxisme culturel" qui entache l'image de l'entrepreneuriat
Dans son commentaire sur le documentaire "The call of entrepreneurs"[2], Mario Silar met en valeur l'entrepreneuriat. En effet, son opinion concernant l'image des entrepreneurs dans la société contemporaine est intéressante à analyser. Il souligne que cette image négative découle en partie d'un "marxisme culturel persistant".
L'expression "marxisme culturel" fait référence à une idéologie qui critique les structures de pouvoir, y compris le capitalisme. Mario Šilar suggère que cette idéologie a laissé une empreinte dans la perception de l'entrepreneuriat. Cette analyse peut être pertinente, car les idéaux marxistes mettent l'accent sur la critique du capitalisme, qui est souvent associé à l'entrepreneuriat.
Šilar fait valoir que les entrepreneurs sont souvent perçus de manière stéréotypée comme égoïstes et avares, prêts à tout pour leur propre gain. Il s'agit d'une critique courante, mais elle ne reflète pas nécessairement la réalité de tous les entrepreneurs. Les motivations pour entreprendre peuvent varier considérablement, et de nombreux entrepreneurs sont animés par des valeurs telles que la création d'emplois, l'innovation et l'amélioration de la société.
La notion que l'activité économique est un jeu à somme nulle est également remise en cause. Cette idée que les gains d'une personne se feraient nécessairement aux dépens des pertes d'autres est fausse nous dit Mario Silar. Elle est contestée par un ensemble majoritaires de économistes, car l'économie peut croître et créer de la valeur pour l'ensemble de la société. L'entrepreneuriat peut contribuer à cette croissance en favorisant l'innovation, la productivité et la création d'emplois.
En fin de compte, l'opinion de Mario Šilar souligne la nécessité de remettre en question les stéréotypes négatifs entourant les entrepreneurs et de reconnaître la diversité des motivations et des impacts de l'entrepreneuriat. Il suggère également que la critique de l'entrepreneuriat est influencée par des perspectives idéologiques. Cela invite à un débat important sur le rôle de l'entrepreneuriat dans la société et sur la manière dont il est perçu.
Informations complémentaires
Notes et références
- ↑ Il est le fondateur et trésorier de l'ANAFIE (Association Navarraise de Philosophie).
- ↑ "The Call of the Entrepreneur (Acton Media): Un análisis", texte de Mario Šilar, écrit en 2011, diffusé sur le site du Instituto Acton Argentina
Publications
- 2008,
- a. avec Alejandro N. García Martínez, José María Torralba, dir., "Natural Law: Historical, Systematic and Juridical Approaches", Cambridge: Cambridge Scholar Press
- b. "The Practical Value of Natural Law Theory in the Work of St Thomas Aquinas", In: Alejandro N. García Martínez, Mario Silar, José María Torralba, dir., "Natural Law: Historical, Systematic and Juridical Approaches", Cambridge: Cambridge Scholar Press, pp301-327
- 2013,
- a. "Estado liberal de derecho y laicidad", ('État de droit libéral et laïcité'), EC: Buenos Aires
- b. avec Juan Carlos Cachanosky, Kurt R. Leube, Christopher Lingle, dir., "Una vida santa dedicada a la libertad : ensayos en honor a Joe Keckeissen" ("Une vie sainte dédiée à la liberté : essais en l'honneur de Joe Keckeissen"), Buenos Aires, Argentina : Ediciones Cooperativas ; Instituto Acton Argentina
- 2015, dir., "Liberalismo, pensamiento cristiano y bien común", ("Libéralisme, pensée chrétienne et bien commun"), Centro Diego de Covarrubias, Madrid
- 2016, "Economía para sacerdotes", ("Économie pour les prêtres"), Unión Editorial, Madrid
Vidéos
- "Empresarialidad, Instituciones y Cristianismo", (« Entrepreneuriat, Institutions et Christianisme ») conférence de Mario Silar en 2015
Textes externes
- "El aporte del Cristianismo a la noción de Gobierno limitado e Instituciones" conférence de Mario Silar publiée sur le site de l'Instituto Acton. Le séminaire "Liberté religieuse, économique et politique - Une et indivisible" a conclu son premier bloc de conférences avec la présentation intitulée "La contribution du christianisme à la notion de gouvernement limité et aux institutions", par Mario Silar, chercheur principal de l'Institut Acton en Argentine.
- "¿Estado emprendedor?", "L'État entrepreneur ?", texte de Mario Silar diffusé sur le site de l'Instituto Acton, le 7 août 2016.
- "Robert A. Sirico: Un sacerdote emprendedor" ("Robert A. Sirico : un prêtre entreprenant"), texte de Mario Šilar diffusé sur le site de l'Instituto Acton, le 30 août 2019. Dans ce texte, l'auteur mentionne que le prêtre américain, Robert Sirico, n'a jamais cessé ses efforts pour défendre l'économie de marché et les sociétés civiles autonomes malgré l'hostilité fréquente de la presse grand publique.