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Libéralisme et socialisme

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Le socialisme, Étude économique et sociologique
Die Gemeinwirtschaft: Untersuchungen über den Sozialismus
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Auteur : Ludwig von Mises
Genre
économie, sociologie
Année de parution
1922
la société est le produit de la volonté et de l'action, pas d'une planification collectiviste.
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libéralisme et socialisme constitue la première partie de l'ouvrage Le socialisme de Ludwig von Mises


CH I : La propriété

Est propriétaire, celui qui dispose d’un bien économique. Les biens de jouissance servent à la satisfaction des besoins. Si ce sont des biens de consommation, ils ne peuvent être utilisés qu’une fois. Si ce sont des biens d’usage, ils peuvent servir à plusieurs, qui en sont les possesseurs : ainsi le Mont Blanc est une propriété naturelle divisible. Les biens de production ne servent qu’indirectement à la jouissance. Ils produisent des biens de jouissance. La propriété est privée en ce sens qu’elle prive les autres des avantages qui découlent de la disposition d’un bien déterminé, le même habit ne peut être porté par plusieurs personnes à la fois.

La communauté de biens ne peut exister pour les biens de jouissance qu’avant la jouissance. Aussi toute tentative pour modifier la répartition des biens de jouissance doit s’étendre à la disposition des biens de production. Dans une production fondée sur la division du travail, la possession des biens de production appartient d’un côté à celui qui le détient et l’exploite matériellement et de l’autre à celui qui est mesure d’utiliser les produits ou les services de ce bien par voies d’échange ou d’achat. La propriété naturelle des biens de production est donc partagé entre le producteur et le consommateur. Dans ce système ce sont les consommateurs qui assignent ses buts à l’économie. Il n’est donc pas nécessaire d’avoir la propriété physique d’un bien de production pour le consommer ou l’utiliser. Tous les moyens de production sont au service de la collectivité constituée par tous ceux qui participent aux échanges et la propriété naturelle appartient même toute entière aux consommateurs. La propriété est à l’origine l’appropriation d’un bien sans maître. Toute propriété procède d’une occupation et d’une violence. Cela ne justifie en rien la nécessité de la suppression de la propriété. L’économie exige la paix or toute violence a pour objectif la propriété d’autrui. L’essence du droit est de créer la paix.

Le libéralisme n’est rien d’autre qu’une philosophie de la vie terrestre. Les doctrines antilibérales promettent tout et considèrent la propriété fondée sur la violence et maintenue par elle. Le socialisme veut réaliser l’égalité dans la répartition des richesses par la communauté de la propriété. C’est un vieux procédé des novateurs politiques que de vouloir restaurer l’âge d’or. Les socialistes prétendent que la propriété privée est récente : cela ne justifie en rien sa suppression.

CH II : Le socialisme

L’État socialiste est propriétaire de tous les moyens de production et le dirigeant de la production générale. Le socialisme se présente comme étant la forme de société qui recherche le bien et le mieux-être général. Sur le modèle des droits politiques fondamentaux, on a défini des droits économiques fondamentaux : le droit au produit intégral du travail, le droit à l’existence et le droit au travail. Or avec son salaire, l’ouvrier reçoit le produit intégral de son travail mais pour les socialistes le travail est la source de la valeur d’un produit. Il s’agit en fait de supprimer tout revenu qui ne provient pas du travail. Derrière le droit à l’existence, qui est en fait garanti depuis toujours (assistance, charité), il s’agit de revendiquer la répartition égale des biens de consommation, donc là aussi la socialisation des moyens de production. Le droit au travail repose sur l’illusion que, dans l’état naturel, chacun aurait la faculté de se procurer un revenu suffisant. Dans un système économique que n’entravent pas les empiètements de l’administration ou des syndicats, le chômage est un phénomène passager. Vouloir un salaire égal à celui d’autres professions plus demandées est absurde.

On présuppose une antinomie entre les buts des individus et ceux des groupements collectifs. Le collectivisme engendre une idole, l’État, dieu paré de toutes les qualités et purifié de toutes les scories, auquel on se déclare prêt à tout sacrifier. Si l’opposition entre les intérêts généraux et les intérêts particuliers existait, toute collaboration sociale des hommes serait impossible et ce serait la guerre de tous contre tous. La liaison sociale apporte plus à l’individu qu’elle ne lui prend. Que peut bien être une volonté collective ?

CH III : Ordre social et constitution politique

Le principe de la paix l’emportant sur le principe de la force, telle est la philosophie sociale du libéralisme. Le bien-être naît du travail économique, le travail et non la lutte apporte le bonheur. La fonction essentielle de la démocratie n’est pas la sélection des chefs politiques, ni meilleurs ni pires dans les systèmes démocratiques, mais d’établir la paix et d’éviter les bouleversements violents. La démocratie a pour but d’écarter la révolution. Le culte de la Révolution n’a rien à voir avec la démocratie. La démocratie n’est pas non plus le gouvernement de la population. La volonté générale, domination sans limites, n’est guère différente de celle de l’autocrate absolu. Démocratie sans libéralisme n’est qu’une forme vide.

L’idéal de l’égalité a été exposé comme une revendication du droit naturel. Or les hommes sont naturellement inégaux. La seule égalité est l’égalité en droit indispensable à l’ordre social. D’autre part, elle seule permet l’accès aux moyens de production des plus capables. La revendication de l’égalité des revenus touche facilement les masses.

Socialisme et démocratie sont synonymes aux yeux de beaucoup. Mais avec la dictature du prolétariat, il ne saurait plus être question de démocratie pendant des siècles dans l’État socialiste. Le marxisme utilise tous les instruments du libéralisme quand il ne domine pas mais sans les comprendre et il ne peut consentir à les accorder à ses adversaires quand il a lui-même le pouvoir. La démocratie est un masque utilisé par le socialisme : la révolution bolchevique a dévoilé le caractère de violence de ses doctrines et de sa politique.

Par delà la dictature du prolétariat, la Terre promise de l’abondance permet le dépérissement de l’État. Aussi les marxistes ne se posent-ils absolument pas la question de l’État socialiste. L’idéal social des socialistes correspond à des autocraties : empire inca ou État jésuite du Paraguay. La paix est censée reposer sur un gouvernement éternel, une paix de cimetière.

CH IV : Ordre social et constitution familiale

La socialisation des moyens de production est inséparable de la transformation des rapports entre les sexes. Le mariage doit disparaître. L’amour libre a beaucoup contribué à la popularité du socialisme. Beaucoup de réformateurs sociaux étaient des névrosés (démence des ouvrages de Fourier). Or dans les temps anciens, la femme était une chose, un bien. Il y a contradiction entre le principe despotique qui fait de la femme une servante et l’amour qui voit en elle une reine. L’amour ne provoque le conflit que si la jalousie de l’homme entre en jeu : en effet, le mari est le propriétaire de sa femme tandis que l’inverse n’est pas vrai.

On considère comme néfaste l’influence de l’économique sur les relations sexuelles. Le capitalisme est (faussement) accusé d’avoir entraîné les mariages d’argent, la prostitution et le libertinage. Dans le système despotique, la polygamie règne pour les riches et les puissants. La fidélité de l’homme implique la monogamie. Pour protéger la fortune de la femme et des enfants, une démarcation fut faite entre les unions légitimes et illégitimes. Les rapports entre époux deviennent un contrat réciproque. Pas à pas, la femme va conquérir l’égalité grâce à l’idée de contrat. Dans le mariage contractuel moderne, mariage et amour sont réunis. Les mariages malheureux n’ont rien à voir avec le capitalisme mais l’amour n’a qu’un temps et le mariage est censé durer. Dans le socialisme, l’entretien et l’éducation des enfants sont assurés par des fonds publics, les relations entre les sexes sont soustraites à toute influence économique et sociale. La famille disparaît. Mais la suppression du mariage ne rendra la femme ni plus libre ni plus heureuse. La prostitution doit disparaître avec le capitalisme ? Pourtant elle est vieille comme le monde et n’a rien à voir avec le capitalisme. En tous cas, rien n’autorise à croire que la moralité sexuelle serait plus satisfaisante dans une société socialiste.


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