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Kay Nolte Smith

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Kay Nolte Smith
Romancière

Dates 1932 - 1993
Tendance Objectivisme
Nationalité États-Unis États-Unis
Articles internes Autres articles sur Kay Nolte Smith

Citation
Interwikis sur Kay Nolte Smith

Kay Nolte Smith, née le 4 juillet 1932 à Eveleth (Minnesota) et décédée le 25 septembre 1993 à Long Branch, dans le New Jersey, était une romancière, essayiste et traductrice américaine influencée, à ses débuts par la pensée philosophique objectiviste d'Ayn Rand.

Biographie

Elle grandit à Baraboo (Wisconsin).

Deux de ses romans, Elegy for a Soprano et A Tale of the Wind, ont été nominés aux Prometheus Awards respectivement en 1986 et en 1992.

Au total elle a publié sept romans avant sa mort d'un cancer. Elle avait juste 61 ans.

Une romancière et nouvelliste objectiviste

Kay Nolte Smith est une romancière objectiviste. Elle était pendant un certain temps amie avec la philosophe objectiviste et romancière Ayn Rand, qui resta sa principale influence littéraire et philosophique. Avec son mari, Phillip Smith, dans les années 1960, elle était alors étudiante au Nathaniel Branden Institute. Ensuite, elle a collaboré à la revue The Objectivist de 1968 à 1971 avant de lancer complètement sa carrière littéraire. Elle a écrit avec émotion et perspicacité sur le dramaturge norvégien Henrik Ibsen pour le magazine d'Ayn Rand, "The Objectivist". Plus tard, elle et son mari ont travaillé à produire une version Off-Broadway de la pièce de Rand "Penthouse Legend", mieux connue sous le nom de "Night of January 16th".

Son premier roman, The Watcher, publié en 1981, est un hymne à tout ce que Rand tenait à cœur dans la fiction, du thème à l'intrigue en passant par la caractérisation et le style. Cette histoire mystérieuse a remporté le prix Edgar Allan Poe du meilleur premier roman. En apparence, c'est l'histoire d'une femme intransigeante qui se défend d'une accusation de meurtre et sauve son homme des griffes de l'autodestruction. Mais que se passe-t-il vraiment ? Kay Nolte Smith adopte l'écriture de l'approche dramaturgique[1] et la conviction de Ayn Rand que le changement se produit dans les personnages secondaires et même hors scène, il lui est donc facile de cacher de véritables problèmes dramatiques derrière une action émouvante.

Le deuxième roman, Catching Fire, a été écrit en 1982. Passé du ghetto italien de New York à une position importante dans le théâtre, Erik Dante doit encore lutter contre les syndicats et la mafia. Le décor est constitué par un théâtre new-yorkais et l'action centrale a lieu pendant une représentation. Mais, la véritable action se situe dans les coulisses. Au premier plan, nous avons des arguments forts sur la liberté artistique, les syndicats, le crime organisé et la tragédie de l'analphabétisme. Mais derrière tout cela se cache l'histoire réelle, un triangle amoureux. Celui-ci reproduit presque parfaitement la liaison que Ayn Rand a eue avec Nathaniel Branden (comme rapporté dans "The Passion of Ayn Rand", par Barbara Branden). L'artiste passionné doit choisir entre son désir pour le jeune intellectuel militant et son sentiment de devoir défendre ses valeurs fortes.

Deux ans plus tard, Mindspell est publié. Ce nouveau roman se concentre sur le conflit entre la science et la religion. L'auteure déclara que cette fiction a été écrite « pour contester fortement la croyance dans l'occultisme ». Elle rompt complètement son lien avec l'esthétique scripturale de Rand. Le roman traite de la sorcellerie, du génie génétique, de la psychologie et du paranormal, de la démystification et de l'amour. La vraie histoire, sous-jacente et omniprésente, concerne la répression émotionnelle et le renoncement à l'expérience passée. Certains lecteurs peuvent y voir là les symptômes mêmes de l'aspect « sectaire » du mouvement objectiviste, tel qu'il s'est exprimé malheureusement à cette époque là. L'héroïne a renoncé à ses propres parents. Généralement, le lien familial est un symbole puissant et source de l'identité. Or, dans le livre, Cayla Hayward est assaillie par le doute sur sa propre identité en rejetant ses racines parentales. Elle ne voit aucun moyen clair de restaurer les relations brisées. En prenant plus de recul, Kay Nolte Smith veut nous faire voir comment l'utilisation d'exigences irrationnelles envers les autres sont des barrières à notre propre bonheur.

Auteure de romans à clef

En 1985, juste un an après son troisième roman, Elegy for a Soprano est aussi écrit comme un roman à clef[2]. Il est inspiré par l'histoire amoureuse et de rupture qui a eu lieu entre Ayn Rand, Nathaniel Branden et le cercle objectiviste clivant qui les entourait. L'intrigue dans Elegy for a Soprano concerne un génie tyrannique et sa coterie de flagorneurs. Le livre relate en fait une question de loyauté et de fardeau liée au choix. La question de la fidélité est symboliquement suggestive en tant que dispositif fictif.

Le roman se distingue par une inventivité brillante et une écriture magistrale particulièrement dans le récit qui se déroule dans l'Europe d'après-guerre. Sa prose est envoûtante confondant une réalité brumeuse avec un rêve aux aspects de réalité. Le livre se termine de manière ambivalente. Car le message sous-jacent concerne le conflit entre les obligations choisies et non choisies, la tension qui se produit lorsque le réel empiète sur l'idéal. Lorsque Dinah Mitchell, dans le récit, se demande ce qu'elle devrait vraiment vénérer, sa mère adoptive vaillante et impuissante, ou la mère écrasante qu'elle a adoptée pour elle-même, Kay Nolte Smith exige que nous nous posions la même question sans nous donner de réponse sûre.

Ce roman synthétise un certain nombre de thèmes récurrents de Kay Nolte Smith : le renoncement à l'expérience passée, la dénonciation des relations non choisies, la suppression des désirs et l'adoption de désirs artificiels. Tout cela est caractéristique du mouvement objectif randien. Le point commun et catalyseur, la mère luttant pour l'identité de sa fille contre le désir de la fille d'y renoncer, est à la fois émouvant et révélateur. Bien que, lorsque nous la quittons, Dinah Mitchell ne soit capable de rien décider, l'auteure semble suggérer qu'un « égoïsme » qui exige le renoncement à soi-même est dépourvu d'égoïsme, qu'il ne peut y avoir aucune substitution pour soi, peu importe à quel point il est désespérément recherché.

En 1987, Kay Nolte Smith fait publier son cinquième roman, "Country of the Heart". Il s'agit aussi d'un récit sur la loyauté et le choix. L'action concerne un compositeur soviétique et son échec à faire défection lorsqu'il en a eu l'occasion. Le roman emprunte beaucoup au genre de l'espionnage. La dramaturgie commence avec une femme d'âge moyen essayant de comprendre pourquoi son père n'a pas quitté l'Union soviétique alors qu'elle et sa mère l'ont fait. Dans le livre, Le compositeur, Boris Nikolayev, peut voir la vérité, mais ne la saisit pas. L'élément récurrent des parents et de l'identité est ici reproduit joliment de plusieurs manières, dont la plus efficace est l'idée d'une "patrie" dont on ne peut jamais vraiment s'échapper.

En 1991, son livre, A Tale of the Wind : a Novel of 19th Century France, raconte une histoire d'amour et de respect, dans le Paris du XIXe siècle. Nous sommes en 1827. Le romantisme révolutionne le monde de l'art parisien et la révolution de 1830 se profile à l'horizon. Avec l'aide et l'amour d'un acteur de stature naine, la jeune Jeanne Sorel, bien qu'habillée en haillons illumine d'une beauté fascinante. Elle réussit à se frayer un chemin vers la reconnaissance et le succès scénique. Nandou, l'acteur, de son côté, dont le grand talent le prédestinait à un carrière mondiale, s'il n'avait pas été discriminé par sa taille inférieure à la moyenne, voue son amour à son égérie.

Annexes

Notes et références

  1. Le style de Kay Nolte Smith fait écho à l'approche dramaturgique de l'entrepreneur
  2. Le roman à clé est un genre romanesque dans lequel certains personnages ou la totalité de ceux-ci représentent, de façon plus ou moins explicite, une personne réelle. Sous le couvert de la fiction, l'auteure écrit en réalité une histoire vraie, souvent pour éviter la diffamation tout en faisant une satire.

Publications

  • 1968, "Faith and Filth: The Destroyers of the Modern Theater", The Objectivist, Vol 7, n°10, October
    • Repris en 1990, In: "The Objectivist (1966-1971)", Publisher: Second Renaissance Press, pp534-544
  • 1969
    • a. "The Depths at Their Heights", The Objectivist, Vol 8, n°4, April
      • Repris en 1990, In: "The Objectivist (1966-1971)", Publisher: Second Renaissance Press, pp631-635
    • b. "The Mystique of the Muddied Waters", The Objectivist, Vol 8, n°7, July
      • Repris en 1990, In: "The Objectivist (1966-1971)", Publisher: Second Renaissance Press, pp681-688
    • c. "The New Nakedness", The Objectivist, Vol 8, n°12, December
      • Repris en 1990, In: "The Objectivist (1966-1971)", Publisher: Second Renaissance Press, pp761-768
  • 1970, "Prospecting for Clay", The Objectivist, Vol 9, n°2, February
    • Repris en 1990, In: "The Objectivist (1966-1971)", Publisher: Second Renaissance Press, pp794-800
  • 1971,
    • a. "Terence Rattigan", The Objectivist, Vol 10, n°3, March
      • Repris en 1990, In: "The Objectivist (1966-1971)", Publisher: Second Renaissance Press, pp1001-1008
    • b. "The Ibsen War Goes On", The Objectivist, Vol 10, n°4, April
      • Repris en 1990, In: "The Objectivist (1966-1971)", Publisher: Second Renaissance Press, pp1018-1024
    • c. "The Newly Silent Screen", The Objectivist, Vol 10, n°6, June
      • Repris en 1990, In: "The Objectivist (1966-1971)", Publisher: Second Renaissance Press, pp1053-1056
  • 1981, The Watcher, New York: Ace Books
    • Traduction en allemand en 1988, "Der Beobachter", Frankfurt/M Berlin Ullstein
    • Traduction en japonais en 1999, "Dai-san no me", Tōkyō: Hayakawa
  • 1982, Catching Fire, New York: Coward, McCann & Geoghegan
    • Traduction en allemand en 1989, "Feuerprobe", Frankfurt/M Berlin Ullstein
  • 1983, Mindspell, William Morrow and Co.
    • Nouvelle édition en 1984, Ballantine Books
    • Traduction en allemand en 1989, "Verdammte Seelen", Frankfurt/M. Berlin Ullstein
  • 1985, Elegy for a Soprano, New York: Villard Books
  • 1987, Country of the heart, New York: Villard Books
  • 1991, A tale of the wind : a novel of 19th century France, New York: Villard Books
    • Traduit en allemand en 1992, "Die Schöne und der Zwerg" [La belle et le nain], Scherz
      • Nouvelle édition en allemand en 1999, Goldmann
  • 1994, "Venetian Song", Headline


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