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Fusionnisme

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Le fusionnisme est un terme politique américain utilisé pour désigner la « fusion » entre conservateurs classiques et libertariens dans le mouvement conservateur. On parle parfois également de libertarianisme conservateur. C'est Frank S. Meyer, un auteur conservateur américain, qui en est le père.

C'est une notion qui fait débat chez les conservateurs et les libertariens, entre ceux qui considèrent que l'ancrage naturel des libertariens est avec les conservateurs, et ceux qui considèrent que les libertariens devraient en être totalement indépendants. Il est certain qu'il existe plusieurs points qui les distancient. Par exemple, les libertariens accordent la primauté à la liberté, tandis que les conservateurs se préoccupent d'abord de l'ordre social.

Le conservateur traditionnel Russell Kirk (1984)[1] était opposé à la fusion avec le libertarianisme. Il considérait que les conservateurs américains devaient se dissocier complètement du mouvement libertarien qu'il appelait, sans affection, « l'aigre résidu » ou « la petite secte couinante » (chirping sect). Pour lui, l'alliance avec l'égoïsme doctrinaire serait absurde et préjudiciable. Toute coopération serait politiquement sans valeur. Elle discréditerait les conservateurs et apporterait un soutien aux collectivistes adversaires de la liberté ordonnée. Il ne voit pas d'association ou de synthèse avant le jour dernier venu. Il déclare que le mouvement conservateur est l'art du possible et que ses membres s'en contentent au lieu de rechercher vainement l'utopie de la société prônée par les libertariens. Il invite donc tous les libertariens intelligents, non pas à fusionner mais à rejoindre leur rang. Il conclut son attaque sur Murray Rothbard, en insinuant sa faiblesse intellectuelle par la prédiction qu'il restera pour l'éternité isolé et le dernier des libertariens.

Russell Kirk prétend que les libertariens sont des marxistes déguisés car, selon lui, ils nieraient l'existence d'un ordre moral transcendant, ce qui les confinerait au matérialisme dialectique de Karl Marx. Il est aussi convaincu aussi que les libertariens estiment que le lien social ne peut s'effectuer que par des échanges économiques alors qu'il prétend que chez les conservateurs il existe une communauté d'âmes scellée par l'amitié et l'amour.

Citations

  • La philosophie fusionniste de Meyer repose sur certains points cardinaux, le plus fondamental étant que la liberté est nécessaire à la vertu, et qu'un acte ou un comportement qui résulte de la contrainte, de la coercition ou de l'accoutumance ne peut être vertueux. En conséquence, il soutient que la liberté individuelle est « la finalité centrale et première de la société politique », dont la réalisation est, réciproquement, le critère qui permet de mesurer la justesse de l'ordre social et politique. (George W. Carey, FUSIONISM, The Encyclopedia of Libertarianism)

Notes et références

  1. Russell Kirk, 1984, "Libertarians as Chirping Sectaries", In: George Carey, dir., "Freedom and Virtue: The Conservative/Libertarian Debate", Lanham, MD: University Press of America, pp113-124

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