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Comité de salut public

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Le Comité de salut public a été le principal instrument du gouvernement révolutionnaire pendant la Terreur. Émanation de la Convention, il a gouverné le pays d'avril 1793 à juillet 1794.

Au nom de la raison d'État

La monarchie absolue lègue à la Révolution française le concept de raison d'État qui renvoyait à des mesures exceptionnelles, ponctuelles et provisoires. A cette acceptation de l'arbitraire au nom de l'efficacité, la Révolution ajoute son ambition d'universalité et sa dimension millénariste : elle récupère la notion chrétienne de salut et érige le salut public au-dessus de la loi. Cette politique de l'extraordinaire va devenir l'ordinaire. Le Comité dote la Révolution de ce pouvoir exécutif tant redouté tant que la France a maintenu la fiction d'une monarchie.

Son créateur est Barère, député du centre rallié à la Montagne. Dans un grand discours du 18 mars 1793, il dégage trois données : il faut accepter de gouverner en utilisant des moyens révolutionnaires ; la bourgeoisie doit conserver son alliance avec les classes populaires ; la Convention doit conserver l'initiative plutôt que de se voir imposer des mesures par la rue. Marat résume le tout par une phrase : « C'est par la violence que doit s'établir la liberté, et le moment est venu d'organiser momentanément le despotisme de la liberté pour écraser le despotisme des rois ».

Le pouvoir exécutif de la Terreur

Le 6 avril 1793, l'ancien Comité de défense générale est remplacé par un Comité de salut public dont les délibérations sont secrètes et le pouvoir exécutif entier. D'abord dominé par les modérés, il subit dès l'été l'influence de la Montagne. Renouvelable tous les mois, il gouverne avec le soutien réitéré de la Convention. Ses bureaux s'étoffent rapidement : 67 employés en décembre 1793, 418 en juin 1794. Doté de fonds secrets, il dirige la diplomatie, les opérations militaires, la politique économique et sociale. La loi du 4 décembre 1793 le définit comme le bras armé de la Convention et en avril 1794, le Conseil exécutif des ministres est remplacé par 12 commissions exécutives subordonnées au Comité de salut public qui contrôle l'administration, la police et empiète sur les prérogatives des autres comités de la Convention.

La chute de Robespierre qui en avait été l'âme, le 27 juillet 1794, réduit sa prééminence malgré les efforts de Barère. Le Comité garde encore la diplomatie, la guerre et l'approvisionnement et les hommes de l'an II sont vite remplacés. La mise en place d'une nouvelle constitution signe son arrêt de mort en 1795.

Sources

  • Denis Richet, « Comité de salut public » in François Furet, Mona Ozouf (dir.), Dictionnaire critique de la Révolution française, Champs Flammarion, 1992, Institutions et Créations, p. 153-160
  • Marc Bouloiseau, Le Comité de salut public, PUF 1968.


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