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Augusto Pinochet
Augusto Pinochet | |||||
Homme politique, militaire | |||||
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Dates | 1915-2006 | ||||
Tendance | Conservateur | ||||
Nationalité | Chili | ||||
Articles internes | Autres articles sur Augusto Pinochet | ||||
Citation | {{{citation}}} | ||||
Interwikis sur Carlos Cáceres | |||||
Augusto Pinochet, né le 25 novembre 1915 et décédé le 10 décembre 2006 est un militaire et homme d’État chilien.
Biographie
Il naît dans une famille descendant d'immigrés français. Il étudie à l'académie militaire de Santiago et en sort en 1937. Il devient lieutenant en 1938, commandant et officier d'état-major en 1953, puis en 1963 dirige l'école militaire de Santiago. Il se distingue au cours de plusieurs missions militaires, notamment dans la Guerre froide.
En 1970, Salvador Allende est élu démocratiquement président du Chili, mais sans majorité (37% des suffrages). Il commence à mettre en œuvre une politique marxiste, nationalise des pans entiers de l'économie, sur fond d'affrontements avec la droite et les militaires. En août 1973, Augusto Pinochet est nommé chef d'état-major des armées chiliennes par Salvador Allende.
En 1973, l'armée renverse son gouvernement, Allende se suicide et Augusto Pinochet prend la tête de la junte militaire qui prend le pouvoir politique. Son rôle exact dans le coup d’État reste méconnu, entre le rôle central qu'il dit avoir joué, et le rôle de second plan avec une prise de pouvoir opportuniste que d'autres décrivent. Il devient officiellement président de la République chilienne le 17 décembre 1974.
Il mène une politique de répression violente de ses opposants politiques, avec de 1200 à 3200 morts chez ses adversaires politiques entre 1973 et 1990, la torture de plusieurs dizaines de milliers et l'internement de jusqu'à 80 000 personnes.
Économiquement, il hérite de Salvador Allende un bilan catastrophique, avec une inflation qui dépasse les 600 %[1]. Il tente de mener une politique keynésienne, en lien avec la doxa de l'époque, mais elle aggrave la situation. Devant cet échec, Pinochet tente un virage radical en 1975, annonce qu'il va désormais faire du Chili « un pays de propriétaires et non de prolétaires ». Il fait appel aux « Chicago Boys », un groupe de vingt-cinq jeunes économistes chiliens des années 1970, formés à l'Université de Chicago et influencés par Milton Friedman et Arnold Harberger. Ils mettent en place une économie libérale et décentralisée, qui a permis le « miracle chilien ». En 1980, José Piñera organise la transition de la retraite par répartition vers une retraite par capitalisation.
Jusqu'à aujourd'hui, le Chili est considéré comme l'un des pays les plus stables économiquement en Amérique latine]], et la base de ces réformes économiques libérales ne fut pas remise en cause par les successeurs de Pinochet, y compris à gauche. De 1985 à 2009, la croissance annuelle moyenne du PIB chilien a été de 5,2 %, et même de 8,3 % entre 1990 et 1997.
En 1980, il fait adopter une nouvelle Constitution, lors d'un référendum gagné avec 67 % des voix. En vertu des dispositions prévues par la Constitution de 1980, un référendum est organisé en 1988 pour valider le renouvellement de son mandat. Les libertés publiques sont en partie restaurées pour la campagne, et les exilés peuvent revenir pour voter, comme le fait la famille de Salvador Allende. Pinochet perd l'élection, avec 44 % des voix. Il nomme alors un gouvernement provisoire et se retire. Il reste sénateur à vie et commandant en chef de l'armée chilienne de 1990 à 1998. Il est la troisième personnalité la plus populaire du pays en 1995, après le président et un footballeur[2].
En 1998, il a été arrêté à Londres à la demande de l'Espagne pour des accusations de violations des droits de l'Homme. Sa détention déclenche un débat international sur l'immunité des anciens chefs d'État. Il rentre au Chili en 2000, et y vit en résidence surveillée. Il meurt le 10 décembre 2006, sans avoir été jugé pour les crimes commis sous son régime.
Pinochet et le libéralisme
Pinochet a été toute sa vie un conservateur, avec un respect très limité pour la liberté ou l'état de droit. S'il quitte le pouvoir après sa défaite en respectant la constitution comme le rappellent ses partisans, le bilan de son régime en termes de torture, de disparition, etc. souligne sa violation totale des principes de base d'un régime libéral. Après avoir initialement poussé des mesures lourdement étatistes, il sut néanmoins remettre son pays sur les rails de la prospérité économique en suivant les idées libérales de certains de ses conseillers.
De nombreux auteurs comme Milton Friedman dans Capitalisme et liberté ont montré que la liberté économique était indissociable de toute liberté. C'est ce qu'ont douloureusement montré les expériences communistes, mais aussi le Chili de Pinochet : une fois la liberté économique présente, la liberté politique a suivi. Pour citer Milton Friedman[3], « La liberté humaine et politique n'a jamais existé et ne peut pas exister sans une large dose de liberté économique. »
Informations complémentaires
Notes et références
- ↑ Cómo cambió la economía de Chile en los últimos 40 años
- ↑ Marcel Niedergang, « Augusto Pinochet toujours là », Le Monde, 22 novembre 1995.
- ↑ Milton Friedman, Free to Choose, "The Power of Market"
Voir aussi
Liens externes
- (fr)Les mille jours d'Allende : présentation de la présidence d'Allende, et de la situation du Chili quand Pinochet arrive au pouvoir
- (fr)Comment Pinochet fit en 1975 le choix de réformes économiques libérales
- (fr)Le dictateur de gauche est-il plus acceptable que le dictateur de droite ? : regards croisés sur Che Guevara et Augusto Pinochet
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