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Alanson Minkler

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Alanson Minkler ou Lanse Minkler, est professeur associé d'économie à l'université du Connecticut, à Storrs, aux USA et directeur des droits socioéconomiques de l'Institut des droits de l'homme de l'Université du Connecticut. Il est diplômé d'économie de l'université de Californie-Berkeley (B.A. en 1981) et il a obtenu un doctorat en économie en 1988, de l'université de California-Davis.

Connaissances et motivations des travailleurs

Une grande partie des recherches d'Alanson Minkler ont porté sur les connaissances et les motivations des travailleurs dans la firme. Ses domaines de recherche concernent les Droits économiques, la prise de décision économique alternative et l'économie de l'organisation. Plus récemment, il s'est intéressé à l'intersection entre l'éthique et l'économie, ce qui se traduit par l'écriture de son livre "Intégrité et accord : l'économie quand les principes sont également importants" (Integrity and Agreement: Economics When Principles Also Matter).

Alanson Minkler a examiné le problème de la connaissance, à savoir la dispersion des connaissances, au sein des entreprises décentralisées. Dans cette perspective, il a contribué à apporter quelques idées importantes aux auteurs favorables au programme de recherche de l'école autrichienne comme Richard Langlois, Nicolai Foss et Ivan Pongracic qui y ont vu un rapprochement avec la théorie de Friedrich Hayek émise en 1937 et en 1945. Parmi les économistes, peu furent nombreux à relier la motivation des employés avec la firme décentralisée afin d'expliquer de manière réaliste les facteurs complexes qui motivent les employés. Les seules exceptions notables apparaissent dans le travail de Herbert Simon et d'Alanson Minkler. Ils ont découvert que les employés sont motivés par un ensemble complexe de facteurs en dehors des incitations simples que sont les salaires, comme expliqués par les économistes néo-classiques. Pour Alanson Minkler, les actions de la plupart des employés sont, dans la plupart des cas, éloignés des comportements "opportunistes" émis selon l'hypothèse fondamentale d'Oliver Williamson en matière de comportement des employés. Alanson Minkler permet donc de construire une théorie du management par la connaissance afin de comprendre le fonctionnement efficace des entreprises sans devoir passer par la théorie de l'agence ou par la théorie des coûts de transactions. Dans un vaste enquête menée aux USA, Alanson Minkler (2004) a découvert que 82,7% des répondants déclaraient qu'ils étaient très favorables de travailler dur pour l'entreprise, même s'il était presque impossible pour leur employeur de les surveiller. Par ordre décroissant, les motivations sont d'ordre moral, intrinsèque, par pression des pairs et par les incitations positives. Les répondants signalent également que les considérations d'équité[1] sont importantes et qu'ils sont particulièrement susceptibles de maintenir des accords pour faire du bon travail avec des employeurs honnêtes. L'analyse d'Alanson Minkler permet donc de conclure que l'augmentation des motivations morales et intrinsèques augmente la probabilité de conserver des accords avec leur employeur afin de fournir des efforts dans l'entreprise.

Différence entre connaissance et information

Lanse Minkler note qu'il existe une différence entre « information » et « connaissance ». En s'intéressant à la théorie de l'information asymétrique et de la théorie de l'agence, Lanse Minkler expose effectivement qu'il existe une hypothèse implicite dans ces modèles selon laquelle les connaissances véritablement dispersées n'existent pas dans les entreprises. Pourtant, ces modèles se sont construits pour mettre en valeur les différences des informations détenues par le principal et l'agent. Ces modèles sont basés sur une hypothèse forte, et de plus en plus intenable, que le principal en sait plus que les agents sur ce qu'ils devraient faire. Les conclusions de ces modèles en viennent à se concentrer sur l'examen des conflits d'incitation entre l'employeur et l'employé. Or, ces modèles se privent de l'argument qu'il soit possible que les agents puissent « connaître » plus que le principal. Au lieu de cela, les modèles d'information asymétrique présupposent que les agents possèdent des informations qui seraient immédiatement utilisées pour le principal si son transfert n'est pas empêché par une observation coûteuse (ou par un autre coût de transaction).

Pour Alanson Minkler, les problèmes de connaissance au sein de l'organisation persistent même si l'observation du travail des employés s'effectue sans coût. Car, les connaissances détenues par certains individus ne sont souvent pas transférables, sauf à un coût prohibitif, alors que l'information est facilement transférable. En outre, les informations pertinentes détenues par l'agent dans le problème de l'information asymétrique ne sont pas de nature technique mais plutôt de nature comportementale. L'agent a plus de connaissance que le principal sur la façon dont lui-même (l'agent) est susceptible d'agir dans différentes circonstances. Il devient donc clair que le problème de l'information asymétrique ne concerne pas la connaissance, mais les conflits d'incitation, et donc qu'elle n'est pas pertinente pour traiter du problème de la dispersion des connaissances au sein des organisations.

Annexes

Notes et références

  1. Dans la théorie des organisations, deux théories particulièrement proches étudient la problématique de l'équité au sein des organisations : la théorie de l'équité et la théorie de la justice organisationnelle.

Publications

  • 1989, "Property rights, efficiency and Labor-Managed firms", Annals of Public and Cooperative Economics, September, Vol 60, n°3, pp341-358
  • 1990, "An empirical analysis of a firm's decision to franchise", Economics Letters, vol 34, n°1, September, pp77-82
  • 1998, avec Mario Cayer, "Dualism, dialogue and organizations: Reflections on organizational transformation and labor-managed firms", Journal of Behavioral and Experimental Economics (anciennement "The Journal of Socio-Economics"), Vol 27, n°1, pp53-77
  • 1999,
    • a. "Legal institutions, environmental protection, and the willingness-to-accept measure of value", Ecological Economics, January, Vol 28, n°1, pp99-116
    • b. "The Problem with Utility: Toward a Non-Consequentialist/Utility Theory Synthesis", Review of Social Economy, Vol 57, n°1, pp4-24
  • 2001, avec Jon Vilasuso, "Agency costs, asset specificity, and the capital structure of the firm", Journal of Economic Behavior & Organization, January, Vol 44, n°1, pp55-69
  • 2004,
    • a. avec Metin Cosgel, "Religious Identity and Consumption", Review of Social Economy, Vol 62, n°3, pp339-350
    • b. "Shirking and motivations in firms: survey evidence on worker attitudes", International Journal of Industrial Organization, Vol 22, n°6, June, pp863-884
    • c. avec Metin Cosgel, "Rationality, integrity, and religious behavior", Journal of Behavioral and Experimental Economics (anciennement The Journal of Socio-Economics), July, Vol 33, n°3, pp329-341
    • d. avec Thomas Miceli, "Lying, Integrity, and Cooperation", Review of Social Economy, Vol 62, n°1, pp27-50
    • e. "Preference Pollution, Reasons, and Other Murky Motivations: on some hidden costs of the market", Review of Social Economy, Vol 62, n°2, pp263-271
  • 2008, "Integrity and Agreement: Economics When Principles Also Matter", Ann Arbor: University of Michigan Press
  • 2013, dir., "The State of Economic and Social Human Rights: A Global Overview", Cambridge: Cambridge University Press
  • 2016, avec Chris Jeffords, "Do Constitutions Matter? The Effects of Constitutional Environmental Rights Provisions on Environmental Outcomes", Kyklos, Vol 69, n°2, pp294-335