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Adolf A. Berle

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Adolf A. Berle
Juriste, économiste

Dates 1895 - 1971
Adolf A. Berle
Tendance Démocrate
Nationalité États-Unis États-Unis
Articles internes Autres articles sur Adolf A. Berle

Citation
Interwikis sur Adolf Augustus Berle

Adolf A. Berle ou Adolf Augustus Berle[1] né à Boston (Massachusetts) le 29 janvier 1895 et mort à New York le 17 février 1971, fut un juriste et économiste influençant la politique industrielle aux USA dans les années 1930. Il apporta une remise en cause sérieuse de la théorie libérale durant la Grande Dépression et fut une des éminences grises du parti démocrate.

Biographie

Adolf Berle entre à Harvard à 14 ans et sort diplômé à 18 ans du cycle d'undergraduate. Il obtient, à 21 ans, un Master, ce qui fit de lui, à l'époque, le plus jeune diplômé dans l'histoire de la Harvard Law School. Peu après, il entama une carrière réussie en tant que juriste d'entreprise à New York et. A partir de 1927, il enseigne également le droit des sociétés à la Columbia Law School.

Adolph Berle entre dans les affaires publiques en 1933 en tant qu'expert économique du Président Franklin Delano Roosevelt. De 1934 à 1937, il travaill à la fois comme un planificateur pour le gouvernement fédéral et pour la ville de New York. Il prépare alors la Loi sur les valeurs mobilières et sur le travail lors de la réorganisation de la gouvernance de New York par Fiorello La Guardia. C'est l'un des architectes du New Deal. En tant que secrétaire d'État adjoint pour les affaires latino-américaines de 1938 à 1944, il met en œuvre la politique du « bon voisin » (ou Good Neighbour Policy) et les accords d'après-guerre pour la sécurité collective. En 1945 et en 1946, il est ambassadeur au Brésil. Par la suite, il est également le conseiller spécial du Président Kennedy sur les sujets de l'Amérique latine.

La séparation entre les actionnaires et les managers dans l'entreprise

En 1932, Adolph Berle écrit L'entreprise moderne et la propriété privée avec l'aide de l'économiste Gardiner Means. Ce livre est devenu le livre le plus célèbre durant la décennie de la Grande Dépression. Grâce à son expérience dans le monde de l'entreprise et à sa compréhension de l'histoire économique, Adolph Berle se rendu compte que la « vieille » théorie néo-classique ne peut plus expliquer les relations économiques émergeant au début du XXe siècle aux États-Unis. L'évolution de la puissance croissante des grandes entreprises a donné une nouvelle dimension aux concepts de propriété et de pouvoir au sein des organisations.

Grâce à l'apparition moderne des sociétés par action, les propriétaires ont une perspective d'accroître la valeur de leur propriété. Cependant, cela se fait au détriment d'une perte du pouvoir de décision dans la politique de l'entreprise. Le prix payé est donc l'abandon de la gestion des sociétés à ceux qui sont capables de mieux décider à leurs places. Dans ce nouveau scénario, le gestionnaire est celui qui a le pouvoir sur la gestion de l'entreprise. En retour, le propriétaire espère voir augmenter ses bénéfices.

La soumission forcée des propriétaires à l’État

Le propriétaire d'une entreprise a le pouvoir de convertir ses titres de participation en espèces monétaires et ensuite d'acheter d'autres titres ou tout autre bien et service. C'est dans cette discussion de liquidité que le rôle du gouvernement est d'abord souligné par Adolph Berle. Car, le gouvernement est le seul à assurer la liquidité, et donc de maintenir la valeur de la propriété au propriétaire. La première inquiétude d'Adolph Berle vis à vis des propriétaires concerne l'importance prise par ces propriétaires individuels dans l'économie moderne. Il écrit[2] :

« Cette forme de propriété - les valeurs mobilières et particulièrement les actions des entreprises - représente désormais probablement plus de la moitié de tous les biens détenus individuellement aux États-Unis à l'heure actuelle... »

Puis, quelques lignes plus tard, Adolph Berle, souligne que la liberté du propriétaire de faire travailler ou de modifier ses biens d'une façon absolue et immédiate est soumise à sa pure fantaisie et à sa liberté totale d'acheter ou d'obtenir des services de qualité et disponibles dans la société américaine ou internationale. Et, ajoutant au cynisme de son observation, il rajoute une dose de perversité car, souligne-t-il[3] :

« La situation de trésorerie à long terme [du propriétaire de l'entreprise] dépend du fonctionnement du système bancaire et monétaire. Et au XXe siècle, les systèmes bancaires et monétaires sont particulièrement et typiquement ~ la prérogative de l’État-providence moderne »

Adolph Berle exprime ainsi l'inconfort du confinement dans lequel se situe l'actionnaire de l'entreprise, pris en étau entre la volonté de faire fructifier ses biens grâce à la délégation de pouvoir délaissée aux managers et le joug de l’État qui gère la stabilité de la valeur monétaire et qui assure la valeur d'échange de l'action de son entreprise.

Notes et références

  1. Généralement écrit Adolf, son prénom est parfois, plus rarement, orthographié Adolph
  2. Adolph A. Berle, 1963, The American Economic Republic, New York: Harcourt Brace& World, inc., p27
  3. Adolph A. Berle, 1963, The American Economic Republic, New York: Harcourt Brace& World, inc., p27

Publications

  • 1926, "Non-Voting Stock and "Bankers' Control", Harvard Law Review, Vol. 39, n°6, Apr., pp673-693
  • 1931, Corporate Powers as Powers in Trust, Harvard Law Review, Vol. 44, n°7, May, pp1049-1074
  • 1932, avec Gardiner Means, The Modern Corporation and Private Property, New York: Harcourt, Brace 6 Company
  • 1934, avec Victoria J. Pederson, Liquid Claims and the National Wealth
  • 1947, The Theory of Enterprise Entity, Columbia Law Review, Vol. 47, n°3, Apr., pp343-358
  • 1952,
    • 'The Developing Law of Corporate Concentration', University of Chicago Law Review, Vol 19, n°4, pp639
    • 'Constitutional Linmitations on Corporate Activity-Protection of Personal Rights from Invasion Through Economic Power', University of Pennsylvania Law Review
  • 1954, The 20th Century Capitalist Revolution, New York, Harcourt, Brace
  • 1957,
    • a. Economic Power and the Free Society, New York
    • b. Tides of crisis! A primer of foreign relations, Reynal
  • 1958, 'Control in Corporate Law', Columbia Law Review
  • 1959, Power Without Property, New York: Harcourt, Brace 6 Company
  • 1960, 'Legal Problems of Economic Power', Columbia Law Review
  • 1962,
    • Latin America: Diplomacy and Reality, New York, Harper & Row
    • 'Modern Functions of the Corporate System', Columbia Law Review
  • 1963,
    • a. The American Economic Republic, New York: Harcourt Brace& World, inc.
    • b. The Three Faces of Power, New York: Harcourt Brace& World, inc.
  • 1965,
    • "The Impact of the Corporation on Classical Economic Theory", Quarterly Journal of Economics, February, 79 (1), pp25-40
    • 'Property, Production and Revolution', Columbia Law Review
  • 1967, Power, New York, Harcourt, Brace & World

1968-1969, 'Corporate Decision-Making and Social Control', Business Lawyer

Littératures secondaires

  • 1964,
    • Richard E. Caves, commentaire du livre de Adolph Berle, The American Economic Republic, Harvard Law Review, Vol 77, n°5, Mar., pp982-985
    • Henry Manne, Some Theoretical Aspects of Share Voting. An Essay in Honor of Adolf A. Berle, Columbia Law Review, Vol 64, n°8 , Dec., pp1427-1445
  • 1983, George Stigler, The Literature of Economics: The Case of Berle and Means, Journal of Law and Economics, Vol XXVI, June, pp237-268
  • 1987,
    • Dennis Leech, Corporate Ownership and Control: A New Look at the Evidence of Berle and Means, 39 OXFORD ECON. PAPERS 534
    • Jean Magnan de Bornier, "Propriété et contrôle dans la grande entreprise : une relecture de Berle et Means", Revue Économique, november
    • Jordan A. Schwarz, "Liberal: Adolph A. Berle", New York: The Free Press
  • 2001, William W. Bratton, "Berle and Means Reconsidered at the Century’s Turn", 26 J. CORP. L., 737, 738
  • 2008, William W. Bratton & Michael L. Wachter, Shareholder Primacy’s Corporatist Origins: Adolf Berle and The Modern Corporation, 34 J. CORP. L. 99, 108
  • 2012, Cécile Cézanne, "Berle and Means", In: Michael Dietrich, Jackie Krafft, dir., "Handbook on the Economics and Theory of the Firm", Edward Elgar Publishing


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