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Épargne

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L'épargne est la part du revenu net (après impôts) qui n'est pas affectée aux dépenses courantes. L'épargne peut être mise sous forme de monnaie bancaire et, très exactement, sous diverses formes de dépôt bancaire plus ou moins liquides (épargne de précaution, thésaurisation), sous forme d'actifs financiers ou physiques (investissements réels). L'épargne est au final une dépense différée sur une période plus ou moins longue pour un investissement futur, seule l'épargne peut satisfaire et assurer les besoins futurs, c'est un sacrifice provisoire dans une perspective de consommer les biens épargnés dans un avenir plus éloigné.

Le keynésianisme, qui préconise avant tout la consommation, « moteur » de l'économie, envisage l'épargne comme un résidu. Il ne suppose pas qu'il y a un comportement d'épargne comme il suppose qu'il y a un comportement de consommation. Il assimile peu ou prou l'épargne à une stérilisation de ressources - thésaurisation marxiste ou keynésienne - et à un frein à l'action de relance de l'activité par les hommes de l'État. Pour l'École autrichienne d'économie, au contraire, l'épargne rend possible l'investissement, seul vecteur d'accroissement de la productivité ; ne pas décourager l'épargne est le moyen de stimuler la croissance économique et d'améliorer le niveau de vie à long terme.

Cette incompréhension majeure du rôle de l'épargne est à la racine de la faillite conceptuelle du keynésianisme. Comme l'écrivait l'économiste autrichien Ludwig von Mises : « L'essence du keynésianisme est son incapacité complète à concevoir le rôle de l'épargne et de l'accumulation de capital dans l'amélioration des conditions économiques. »

«  Les gens qui désirent s'engager dans des procédés exigeant des périodes de production longues doivent d'abord accumuler, au moyen de l'épargne, la quantité de biens de consommation requise pour répondre, pendant la période d'attente, à tous les besoins dont ils considèrent la satisfaction comme plus urgente que l'accroissement de bien-être attendu du procédé coûtant davantage de temps. L'accumulation de capital commence avec la formation de réserves de biens de consommation, qui doivent être consommés plus tard. »
    — Ludwig von Mises

Bibliographie

  • 1993, Laurence J. Kotlikoff, "Saving", In David R. Henderson, dir., "The Fortune Encyclopedia of Economics: 141 Top Economists Explain the Theories, Mechanics, and Institutions of Money, Trade, and Markets", New York: Time-Warner Books, Inc., pp230-236

Citations

  • «  L'avantage tiré de l'épargne capitaliste est l'accroissement de la quantité de biens produits, ou la production de biens qui n'auraient pu être fabriqués du tout sans son aide. »
        — Ludwig von Mises

  • «  C'est l'épargne qui est le moteur de la croissance : pour qu'il y ait croissance il faut en effet accepter de renoncer à des consommations présentes pour libérer des ressources afin d'investir, d'accumuler du capital et de rendre ainsi l'innovation possible. La seule relance possible est la relance par l'épargne. Il faut pour cela non pas « encourager » l'épargne, mais supprimer tous les obstacles fiscaux et règlementaires qui freinent sa formation. »
        — Pascal Salin

  • «  Une autre erreur intellectuelle grave […] est l'idée selon laquelle, pour « relancer l'économie » […] il faudrait diminuer l'épargne et augmenter la consommation. L'épargne est ainsi conçue comme une « fuite du système économique » à laquelle correspondrait une diminution de la demande globale et donc de la production. Or, la thèse habituelle de la relance par la consommation constitue une erreur intellectuelle majeure : l'épargne, en effet, ne disparaît pas du circuit économique, bien au contraire elle est investie, elle permet la croissance future. Par conséquent la seule relance valable est la relance par l'épargne. »
        — Pascal Salin

  • «  C’est le rôle spécifique de l’épargnant, le service qu’il rend à la société, que d’avoir différé suffisamment ses consommations pour pouvoir vendre aux autres ce service d’avoir attendu pour eux, service qu’il fait payer à un prix qui s’établit, comme les autres prix, de manière passablement uniforme sur le marché, et qui s’appelle le revenu d’intérêt. Le revenu d’intérêt est le prix que l’on paie pour s’épargner la contrainte de l’attente. »
        — François Guillaumat

Voir aussi


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