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Régulation
La régulation en économie désigne au sens large l'action de l'État dans l'économie et, plus spécifiquement, l'action règlementatrice de l'État ou d'organismes qui en émanent. La signification du terme évolue de plus en plus vers le sens anglais de regulation qui serait plus justement traduit par règlementation.
Les étatistes estiment que cette activité étatique de régulation de l'économie doit inclure des politiques conjoncturelles, destinées à influer sur l'évolution de l'activité économique. Ce point est très contesté, entre autre par les libéraux. Ces derniers en soulignent les effets néfastes de telles politiques de régulation, politiques qui amplifient le plus souvent les cycles économiques au lieu de les atténuer.
Régulation de l'activité économique par des politiques conjoncturelles

Pour les partisans de l'étatisme, l'État est à même d'intervenir de façon utile dans l'économie pour réguler en particulier les cycles économiques par des interventions contracycliques inspirées du keynésianisme. L'idée peut sembler intéressante, elle est surtout fausse car présupposant que l'État est à même d'identifier les problèmes à temps, de trouver des réponses et de les appliquer à temps. Or, les étatistes oublient que l'État est constitué d'hommes et n'a pas une action en tous points parfaite; les défaillances de l'État sont nombreuses. Revenons sur les principales.
Dans ses Essays in Positive Economics de 1953, le Prix Nobel d'économie Milton Friedman a montré qu'une politique de relance ne pouvait qu'amplifier les cycles économiques, en raison des lags ou délais de l'action étatique. Comme le souligne Friedman, avant que les hommes de l'État devienne conscient du problème, il s'écoule un premier délai. Le temps de choisir la réponse jugée adéquate dans une démocratie, en passant par le parlement et les différents organismes de contrôles introduit un nouveau délai. Quand vient le temps d'appliquer ces mesures, s'écoulent un nouveau délai, auquel il faut ajouter le temps nécessaire pour qu'elles produisent leurs effets. Une fois tous ces délais cumulés, le problème aurait évolué et bien souvent disparu, un cycle baissier laissant place à un cycle haussier. Autrement dit, quand bien même l'État arriverait il à appréhender correctement le problème et à y apporter une réponse adaptée, cette réponse trop tardive deviendrait néfaste car accentuant la reprise et provoquant un boom d'amplitude plus grande que ce qu'il aurait été autrement.
Supposons malgré tout que ce problème n'existe pas. Les hommes de l'État serait il pour autant capable d'identifier correctement le problème et d'y apporter une solution adaptée ? Deux approches différentes permettent de comprendre que non :
- aucune politique n'a eu les effets exacts que ses promoteurs souhaitaient, car des effets pervers imprévus se sont greffés sur les conséquences attendues (si tant est qu'elles se matérialisent). Prenons l'exemple des politiques fondées sur la courbe de Phillips pour arbitrer entre chômage et inflation : sur le court terme, l'échange d'une baisse du chômage contre une hausse de l'inflation semblait fonctionner, jusqu'à la crise grave des années 1970, qui est la conséquence directe de ces politiques aux effets pervers longtemps masqués : les travailleurs étaient temporairement leurrés par la hausse de l'inflation comme le souligna Keynes, mais, une fois qu'ils prenaient conscience de l'augmentation des prix, demandaient des hausses de salaire nourrissant l'inflation. Pour avoir un effet sur le chômage, il a fallu augmenter à chaque fois la quantité d'inflation, jusqu'à ce que le mécanisme ne fonctionne plus du tout et que l'on ait inflation et chômage.
- la raison d'être d'un politicien marché politique est de satisfaire au mieux ses électeurs pour assurer sa réélection sur le marché politique et donc de tirer au plus la couverture des subventions à sa circonscription. Ainsi, toute politique, même bonne, risque d'être détourné par tout un éventail de mesures clientélistes. Prenons l'exemple des États-Unis ou, pour assurer le passage de lois récentes sur le sauvetage du système financier, les promoteurs de la loi ont du rajouter plusieurs dizaines de clauses pour plusieurs milliards de dollars, clauses explicitement destinées à acheter le vote de tel ou tel représentant ou sénateur par une subvention bien ciblée.
Règlementation
Les libéraux classiques reconnaissent généralement un rôle à l'État en matière de règlementation de certaines activités économiques, rôle qui doit être limité. Pour les libertariens cependant, ces règles peuvent être créées par le fonctionnement libre du marché.
Le cas des lois antitrust

Avantages de la déréglementation : transports aériens et téléphonie

Effets pervers de la régulation : l'exemple de la crise du logement

La régulation foncière est l'une des principales raisons de la crise du logement actuelle en France. Les permis de construire entretiennent une pénurie de terrains à bâtir, au plus grand bénéfice de ceux qui connaissent les bonnes personnes et au détriment de l'ensemble de la société. En particulier, la règlementation du sol par les permis de construire ou les permis de construire impose une pénalité très importante aux prix des logements : aux États-Unis, cette pénalité a été estimée à 275 milliards $ en 2005 par Ed. Glaeser et J. Gyourko, de Harvard, ou Randall O'Toole, du Thoreau Institute[1]. En France, cela représente 45 milliards € en 2005, soit le tiers du prix moyen d'un logement.
Notes et références
Bibliographie
- 1953, Milton Friedman, Essays in Positive Economics
Voir aussi
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