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Emmanuel Sieyès

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Emmanuel Sieyès

Emmanuel Sieyès (1748 - 1836) est un homme politique français, acteur de la Révolution de 1789.

En janvier 1789, il lança le fameux libelle de la Révolution commençante : "Qu' est-ce que le tiers état ? Tout. Qu'a-t-il été ? Rien." Il était alors vicaire général de Chartres.

Né à Fréjus, le 3 mai 1748, d'une famille bourgeoise, Emmanuel Sieyès est poussé par ses parents vers la prêtrise, sans vocation véritable. D'abord secrétaire de l'évêque de Tréguier, il le suit à Chartres, puis part pour Paris, où sa brochure incendiaire obtient un succès inouï. Elu député du tiers, il acquiert, aux états généraux, la réputation d'un penseur. Après avoir réclamé la réunion des trois ordres, il propose que les représentants du peuple vérifient les pouvoirs de tous les députés et que ceux-ci se constituent en Assemblée nationale.

Entré au comité de constitution, il travaille à la Déclaration des droits de l'Homme et du Citoyen et propose, en vain, d'y inclure la liberté d'entreprendre : Tout citoyen est libre d’employer ses bras, son industrie, ses capitaux, ainsi qu’il le juge bon et utile à lui-même. Nul genre de travail ne lui est interdit. Il peut fabriquer et produire ce qui lui plaît, et comme il lui plaît…. Il suggère sans cesse de nouvelles réformes, mais vote à regret la Constitution civile du clergé et accepte la suppression de la dîme à condition que celle-ci soit rachetable - ce qui est refusé : "Ils veulent être libres et ne savent pas être justes" , murmure-t-il avec humeur. Il est toujours respecté à l'Assemblée mais le nuage métaphysique qui enveloppe sa pensée la rend parfois obscure et il n'obtient pas le succès qu'il croit mériter.

Elu à la Convention en 1792, l'ex-abbé siège au centre, refusant de se lier à aucun parti. Bien qu'ayant voté la mort du roi, il est tenu en suspicion par la gauche. Au conseil de constitution, où il est entré, il rédige un plan d'instruction publique, que rejette l'Assemblée. La Terreur survenue, il tente de se faire oublier : le courage n'est pas sa vertu première. Il est du reste toujours détesté par la Montagne, qui craint un travail de sape. Sieyès est la "taupe de la Révolution" déclare Robespierre.

Après Thermidor, la taupe sort de son trou. Bien qu'hostile aux thermidoriens, Sieyès accepte de diriger les Affaires étrangères mais se montre adversaire de la constitution de l'An III et refuse de siéger au Directoire, ce qui ne l'empêche pas de devenir président des Cinq-Cents. Mais on le trouve gênant à Paris et il est envoyé en mission à Berlin.(1798)

Revenu l'année suivante, Sieyès entre au Directoire, préalablement épuré, et voit la nécessité d'un changement de régime. Il s'entend alors avec Bonaparte pour préparer le coup d'État de Brumaire. En récompense, il est nommé consul provisoire et commence à rédiger une constitution nouvelle, que le nouveau César s'empresse de transformer !

Aigri, désabusé, Sieyès comprend qu'il doit s'effacer. Il accepte cependant le titre de sénateur avec le beau domaine de Crosne et devient comte d'Empire. Exilé sous la Restauration comme régicide, il revient en 1830 et meurt à Paris le 20 juin 1836.

Apports théoriques

Sieyès théorise le premier la Nation comme souveraineté ultime du pouvoir :

- La souveraineté qui appartenait au Roi passe à la nation, où selon l'article 3 de la Déclaration des droits de l'Homme et du Citoyen de 1789 elle réside essentiellement.
- Il serait ridicule de supposer la nation liée elle-même par les formalités ou par la constitution auxquelles elle a assujetti ses mandataires. S'il lui avait fallu attendre, pour devenir une nation, une manière d'être positive, elle n'aurait jamais été. La nation se forme par le seul droit naturel. Le gouvernement, au contraire, ne peut appartenir qu'au droit positif. La nation est tout ce qu'elle peut être, par cela seul qu'elle est.(Qu’est-ce que le Tiers-État ?)

L'égalité devant la loi commune garantit aux individus les droits fondamentaux de liberté et propriété :

- Je me figure la loi au centre d’un globe immense ; tous les citoyens sans exception sont à même distance sur la circonférence et n’y occupent que des places égales ; tous dépendent également de la loi, tous lui offrent leur liberté et leur propriété à protéger ; et c’est ce que j’appelle les droits communs de citoyens, par où ils se ressemblent tous. Tous ces individus correspondent entre eux, ils négocient, ils s’engagent les uns envers les autres, toujours sous la garantie commune de la loi. (Qu’est-ce que le Tiers-État ?)

Citations

  • On peut gouverner un troupeau ou des moines, mais les citoyens se gouvernent eux-mêmes (Discours du 2 thermidor an III).
  • On est forcé de considérer la classe privilégiaire dans une nation comme on regarderait sur le corps d’un malheureux une maladie affreuse qui lui dévorerait la chair vive. (Qu’est-ce que le Tiers-État ?)

Voir aussi

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