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Nicolas Sarkozy
Nicolas Sarkozy | |||||
homme politique | |||||
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Dates | Né en | ||||
Tendance | Bonapartiste de droite | ||||
Nationalité | {{{nationalité}}} | ||||
Articles internes | Autres articles sur Nicolas Sarkozy | ||||
Citation | |||||
Interwikis sur Nicolas Sarkozy | |||||
Nicolas Sarkozy est l'actuel président de la république française. Aux yeux de certains, il passe pour un libéral, voire un « ultralibéral ». Il suffit de consulter ses discours et ses propositions pour voir qu'il n'en est rien. C'est un interventionniste autoritaire, un étatiste qui propose parfois certaines mesures plus ou moins libérales en économie, mais qui ne conçoit la société que dans la perspective d'un encadrement fort de l'Etat. C'est ce qu'exprime son prospectus du second tour, où l'on peut lire cette déclaration que la gauche étatiste pourrait faire également sienne :
- « Le rêve français, c'est une France où la réussite est au service de la solidarité. »
Sa politique n'est ni libérale économiquement, ni socialement, politiquement ou sociétalement.
En politique
- Il propose un catalogue étendu de « droits à » :
- droit opposable à l’hébergement
- droit opposable au logement (il a initié l'idée, reprise au vol tant par Ségolène Royal que par Jacques Chirac)
- droit opposable à la garde d’enfants
- que l’Etat garantisse l’emprunt de celui qui n’a pas de relations
- Il propose « un système de cautionnement public qui mutualise les risques et permette d’emprunter à tous ceux qui ont un projet », des prêts à taux zéro avec la garantie de l’Etat pour tous les jeunes.
- Il veut « moraliser le capitalisme » ; il veut un « gouvernement économique » à l'échelle de l'Europe.
- Il veut instaurer un service civique obligatoire de 6 mois (rétablissement de l'esclavage étatique).
- Il veut que la politique se mette « au service du bonheur des hommes » (interventionnisme et paternalisme).
Il prône un état fort :
- « Je ne crois pas à la doctrine de l’Etat minimum. Je ne crois pas à la doctrine du laissez-faire. Je ne crois pas qu’en France l’Etat puisse être réduit à un rôle secondaire. Je ne crois pas que la nation puisse conserver son unité avec un Etat faible ».
- « Je ne crois pas que la République puisse continuer d’exister sans un Etat fort. Je ne crois pas que le capitalisme puisse survivre si le marché est tout et l’Etat rien. A ce moment-là, ce n’est pas le capitalisme que nous aurons, c’est la caricature du capitalisme ».
Peu favorable à la liberté de circulation, il veut une « immigration choisie », mais il promet la citoyenneté française à toutes les femmes martyrisées.
Il était favorable en 2005 au volumineux « Traité établissant une constitution pour l'Europe », exemple de constructivisme étatiste européen.
Il semble que Nicolas Sarkozy ait une conception de la justice assez peu libérale, faisant fi de la proportionnalité des peines. Sans tomber dans une reductio ad Hitlerum facile[1], on peut en effet s'étonner de cette menace de Nicolas Sarkozy à l'encontre des instigateurs (inconnus) de l'affaire Clearstream :
- « Un jour, je finirai par retrouver le salopard qui a monté cette affaire et il finira sur un crochet de boucher. » [2]
En économie
On le dit libéral économiquement, pourtant il veut « donner à l’Etat les moyens de prendre des participations temporaires dans des entreprises stratégiques qui traversent une passe difficile ». On se souvient par ailleurs de ses demandes autoritaires aux grandes surfaces de baisser les prix de 3% à 5% en 2004 [3], qui montre bien sa conception de la liberté du commerce.
Nicolas Sarkozy envisage de rétablir l'échelle mobile des salaires (l'indexation des salaires sur les prix), retour en arrière extraordinaire vers un mécanisme autoritaire et inflationniste, abandonné depuis Jacques Rueff.
Il est également favorable à une loi sur les « parachutes dorés » des dirigeants d'entreprises, méprisant ouvertement le seul point de vue légitime, qui pour un libéral est celui du propriétaire de l'entreprise (personne d'autre que le conseil d'administration ou l'assemblée générale n'étant capable d'évaluer si une indemnité de départ est décente et légitime au regard du travail accompli).
Nicolas Sarkozy se donne, en cas d'élection à l'Elysée, deux ans pour expérimenter la TVA sociale, censée contribuer, selon lui, à financer la protection sociale par le biais de la taxation des importations, oubliant que ce n'est pas l'importateur qui est ainsi taxé, mais bien le consommateur.
Il refuse de supprimer l'ISF (impôt sur la fortune) : « Il est tout à fait normal que quelqu’un qui gagne beaucoup d’argent paye beaucoup d’impôts. Je ne veux donc pas supprimer l’ISF. »
Il n'est pas favorable à la fin effective du monopole de la Sécurité sociale que préconisent les libéraux en application des directives européennes et il évite de répondre à toute question à ce sujet (Fin effective du monopole de la Sécurité sociale), se bornant à proposer des mesurettes de renflouement du navire en perdition telles qu'une franchise santé de 50 euros par an.
Laurence Boone, chef économiste France de Barclays Capital qui a établi, à l'attention de ses clients, un « indice du libéralisme des candidats ». Notés de - 4 à + 4 (pour le moins libéral au plus libéral) la note obtenue par Sarkozy est de + 1,6 (Ségolène Royal obtient - 1,8), ce qui fait de lui un libéral pas même modéré, mais franchement timoré, à peine au-dessus de l'axe médian, fortement antilibéral dans un pays comme la France.
Liberté d'expression
C'est sans doute du côté de la liberté d'expression que la dérive antilibérale de Nicolas Sarkozy est la plus flagrante.
Nicolas Sarkozy est pour la liberté d'expression tant qu'elle ne le dérange pas personnellement. On rapporte que la maison d'édition First a dû mettre au pilon une biographie de Cecilia Sarkozy, Cécilia Sarkozy, entre le coeur et la raison, sur pression directe du candidat, qui aurait convoqué l’éditeur dans son bureau de ministre.
On cite également le cas de l'ancien directeur de la rédaction de Paris Match, Alain Genestar, en 2006, licencié pour « dérive déontologique », un peu plus d'un an après avoir publié en couverture du magazine, le 25 août 2005, une photo de Cécilia Sarkozy au côté du publicitaire Richard Attias (illustrant ainsi les déboires conjugaux de Nicolas Sarkozy). Alain Genestar affirme : « le ministre de l'intérieur, quand il affirme n'être pour rien dans mon licenciement, ne dit pas la vérité. »
Des réformes libérales ?
Jacques Marseille estimait dans Le Spectacle du Monde en mai 2007 que deux réformes telles que celle portant sur le service public minimum et celle des régimes spéciaux de retraite (qui privilégient certaines catégories de personnes au détriment des employés du secteur privé), ainsi qu'un budget en équilibre en 2008, constitueraient trois « signaux forts ». Les autres « réformes » possibles évoquées lors de la campagne électorale seraient une remise en cause partielle (et timide) de la carte scolaire (mais en gardant un objectif de « mixité sociale » !) et quelques allègements fiscaux à la marge (impôt sur les successions, bouclier fiscal contre les excès de l'impôt sur la fortune).
Outre que ces points n'ont été que très partiellement tenus face aux divers conservatismes qui bloquent la société française, il n'y a aucune réforme radicale envisagée concernant la dette, le train de vie de l'État, l'État-providence, les privatisations, la fin effective du monopole de la Sécurité sociale, les retraites par capitalisation, etc. Nicolas Sarkozy n'est ni Margaret Thatcher ni Ronald Reagan, mais l'héritier de ses prédécesseurs de la Ve République. Sa volonté de « rupture » reste pour l'instant purement verbale.
Il faut souligner par ailleurs que la mince « rupture » promise est tout sauf au rendez-vous : pour reprendre la formule d'un économiste, David Thesmar, « La rupture, ce sont souvent des réformes transgressives en symboles mais marginales sur la substance »[4]. Au dela du symbole, aucune service minimum effectif, aucune sélection à l'université, etc.
De même, le chroniqueur économique du journal Le Monde, Éric Le Boucher, a salué certaines initiatives timides mais lui reproche un manque de clarté et le côté brouillon de ses réformes, complexes, mal ficelées et qui, in fine, créent de nouvelles usines à gaz. Il écrit ainsi dans Le Monde du 5 avril 2008 : « Sa politique sociale est si embrouillée, si contradictoire, et si mal expliquée, qu'elle percute aujourd'hui le débat sur "la rigueur" et donne le pire de ce que la France pouvait redouter : une contre-pédagogie des réformes. »[5]
Citations
- « Sarkozy ? Il faut lui marcher dessus, pour deux raisons. La première : c'est la seule chose qu'il comprenne. La seconde : cela porte chance. » (attribué à Jacques Chirac)
Notes et références
- ↑ Reduction ad hitlerum sur Wikipédia
- ↑ tiré de La Tragédie d’un président, Franz-Olivier Giesbert, 2006
- ↑ Sarkozy écrase les prix, Aleps
- ↑ « Révolution culturelle et économie », David Thesmar et Augustin Landier, Les Echos, jeudi 24 janvier 2008, p. 15
- ↑ « Les réformes à l'huile de ricin », Eric Le Boucher in Le Monde, 5 avril 2008, [lire en ligne]
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- (fr)Le projet antilibéral de Nicolas Sarkozy, Liberté Chérie
- (fr)Sarkozy libéral?
- (fr)Nicolas Sarkozy, un "libéral-jacobin"
- (fr)Nicolas Sarkozy, fils caché de Jacques Chirac, et Sicolas Narkozy, humaniste de gauche, sur Désencyclopédie (humour)
- (fr)Le vrai Sarkozy (dossier à charge de l'hebdo Marianne)
- (fr)Les libéraux et Sarkozy : entre la vérité et l’ange de lumière, Claude Lamirand
- (fr)Le sarkozysme est-il un libéralisme ?, Zaki Laïdi
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