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Entrepreneuriat politique
L'entrepreneuriat politique est généralement présenté comme l'action délibérée d'individus cherchant à parvenir à leurs fins par le biais du processus politique. Deux types de contexte sont généralement abordés, la pure ignorance et la recherche de rente (rent seeking) dans un environnement politique favorable. L'imprévisibilité des résultats futurs se traduit, pour l'entrepreneur politique, par une attitude de vigilance, telle que le décrit Israel Kirzner, face aux opportunités de profit politique. Le rôle des intérêts individuels et de l'échange dans le secteur public est un autre type d'entrepreneuriat politique analysée initialement dans la théorie de la rente chez Gordon Tullock (1967). Par exemple, les travaux fournis par Thomas DiLorenzo (1988) sur l'entrepreneuriat politique se concentrent sur les efforts de lobbying et sur les politiques de redistribution. Dans cette perspective, l'entrepreneuriat politique est intrinsèquement destructeur de richesse. Les entrepreneurs politiques réalisent des gains privés en capturant des ajustements concentrés d'avantages redistributifs tout en dispersant ces coûts parmi l'ensemble de la population.
Diana Thomas et Michael Thomas (2014: Diana Thomas, Michael D. Thomas, "Entrepreneurship: Catallactic and Constitutional Perspectives”, The Review of Austrian Economics, Vol 27, n°1, pp11-22) considèrent qu'il y a des limites dans l'application des idées de la théorie du processus entrepreneurial au domaine du marché politique, affirmant que l'absence de signaux de prix en politique empêche la pleine application de la théorie de l'entrepreneuriat. Cependant, auparavant, James Buchanan avait expliqué que l'économie constitutionnelle permet de détecter les règles générales du jeu politique qui doivent être choisies. Dans ce cas, l'entrepreneuriat politique s'affirme sans aucune contestation dans ces arbitrages ou dictats. Mais, c'est là comme le disent Alex Salter et Richard Wagner (2018) que l'homme ou la femme entrepreneure politique excelle quand il s'agit de se manifester dans le débat public notamment par la mise en concurrence des lois (pratique des amendements) ou par la contestation pure et simple (vote contre) en proposant des interprétations alternatives des règles constitutionnelles.
L'entrepreneuriat comme une forme de rent-seeking
Concept de l'entrepreneuriat politique
L'entrepreneuriat politique fait référence à l'engagement d'individus dans des activités entrepreneuriales visant à influencer et à façonner le paysage politique et social. Les entrepreneurs politiques cherchent à réaliser des changements politiques, à obtenir des avantages personnels ou à promouvoir des causes qui leur tiennent à cœur. Contrairement à l'entrepreneuriat traditionnel axé sur les profits financiers, l'entrepreneuriat politique vise des gains non-pecuniaires.
Les différents types de profits de l'entrepreneuriat politique (non-pecuniaire)
1. Renommée et notoriété : Les entrepreneurs politiques peuvent rechercher la renommée et la notoriété en se faisant connaître pour leurs actions et leurs positions politiques. Ils cherchent à bâtir une image publique positive et à se démarquer des autres acteurs politiques.
2. Succès à la réélection : L'un des objectifs de nombreux entrepreneurs politiques est d'être réélus ou de maintenir leur position au sein du gouvernement. Ils utilisent leur influence et leur capacité à mobiliser les électeurs pour remporter des élections et consolider leur pouvoir politique.
3. Acquisition de pouvoir : Les entrepreneurs politiques cherchent à accroître leur pouvoir et leur influence dans le système politique. Ils veulent obtenir des postes de responsabilité, occuper des fonctions clés et exercer une influence significative sur les décisions politiques.
4. Construction d'un empire : Certains entrepreneurs politiques visent à bâtir un empire politique en étendant leur influence sur différents domaines ou en formant des alliances stratégiques avec d'autres acteurs politiques. Ils cherchent à consolider leur pouvoir et à exercer un contrôle étendu sur la politique et la société.
5. Amélioration du monde : Certains entrepreneurs politiques sont motivés par un désir profond d'améliorer le monde qui les entoure. Ils se consacrent à des causes sociales, environnementales ou humanitaires, et cherchent à apporter des changements positifs en utilisant le système politique comme levier.
6. Créativité et innovation : Les entrepreneurs politiques peuvent être motivés par le désir de développer de nouvelles idées et de proposer des solutions innovantes aux problèmes sociaux et politiques. Ils cherchent à repousser les limites de la pensée conventionnelle et à introduire des approches novatrices dans le domaine politique.
7. Création d'un héritage durable : Certains entrepreneurs politiques aspirent à créer un héritage durable en laissant une marque indélébile sur la politique et la société. Ils souhaitent être reconnus comme des figures influentes et visionnaires qui ont contribué de manière significative à l'évolution politique et sociale de leur pays.
En résumé, l'entrepreneuriat politique englobe divers types de profits non-pécuniaires. Les entrepreneurs politiques cherchent à obtenir la renommée, à remporter des élections, à accroître leur pouvoir, à bâtir un empire, à améliorer le monde, à être créatifs et innovants, ainsi qu'à laisser un héritage durable. Ces motivations non-financières les différencient de l'entrepreneuriat traditionnel axé sur les profits monétaires.
Informations complémentaires
Bibliographie sur l'entrepreneuriat politique
- 1963, Harald Eidheim, "Entrepreneurship in Politics", In: Fredrik Barth, dir., 1963, "The role of the entrepreneur in social change in Northern Norway", Bergen: Norwegian University Press
- 1974, D. W. Attwood, "Patrons and Mobilizers: Political Entrepreneurs in an Agrarian State", Journal of Anthropological Research, Vol 30, n°4, Winter, pp225-241
- 1988, Thomas DiLorenzo, "Competition and Political Entrepreneurship: Austrian Insights into Public Choice Theory", Review of Austrian Economics, vol 2, n°1, pp59–71
- 2013, A. Fink, R. E. Wagner, "Political entrepreneurship and the formation of special districts", European Journal of Law and Economics, Vol 35, pp427–439
- 2018, Alexander Salter, Richard Wagner, "Political Entrepreneurship, Emergent Dynamics, and Constitutional Politics", Review of Social Economy, Vol 76, n°3, pp281–301